Auteur : Brother Ling
Traductrice : Moonkissed
« J’y vais avec toi. » Ye Wangchuan ramassa ses clés de voiture.
Qiao Nian marcha jusqu’à la porte et s’arrêta.
Cette fois, elle était résolue. Elle tourna la tête et le regarda d’un œil froid. « Non, n’interviens pas cette fois. Je vais régler ça moi-même. »
Puis elle se retourna et sortit.
Le salon de la villa resta d’un calme extrême. Presque personne ne fit le moindre bruit.
Qin Si se mouilla les lèvres et demanda, hébété : « Maître Wang, Sœur Qiao nous a dit de ne pas intervenir. On ne fait vraiment rien, cette fois ? Comment va-t-elle affronter la famille Ji toute seule ? »
La jeune fille avait déjà quitté la maison. Ye Wangchuan tenait encore les clés. À cet instant, il baissa les yeux, songeur.
Mo Dong, Mo Xi et Gu San le regardaient.
Ils n’attendaient qu’un ordre pour agir.
Les gens de l’Alliance des Hackers et de la Porte Lumineuse observaient aussi ses moindres gestes. Tous, dans la villa, retenaient leur souffle, le visage tendu, le cœur battant plus vite.
Cependant, Ye Wangchuan ne donna aucun ordre. Il fit tourner les clés autour de son doigt en revenant vers le canapé, jeta les clés sur la table basse et s’assit, les yeux sombres légèrement plissés. « Attendons des nouvelles. »
Gu San ne comprenait pas. « Maître Wang, tu ne vas vraiment pas aider Mlle Qiao ? Elle est seule. Et si jamais… »
Qin Si pensait la même chose. Il regarda Ye Wangchuan, sans comprendre ce qu’il faisait.
Mais, quoi qu’ils lisent sur son visage, l’expression de Ye Wangchuan ne changea pas. Il répondit seulement, indifférent : « Elle a dit qu’elle voulait régler ça seule, cette fois. »
« Mlle Qiao a dit ça, mais… » Gu San allait ajouter : « Tant pis si on ne l’écoute pas. »
Contre toute attente, Ye Wangchuan ne lui laissa pas l’occasion de continuer : « Puisqu’elle l’a dit, on attend pour l’instant. Si elle a besoin d’aide, elle nous le fera savoir. »
Les lèvres de Qin Si s’entrouvrirent, prêt à répliquer.
« Tant qu’elle ne dit rien, personne n’intervient. » Ye Wangchuan trancha.
Il avait parlé.
Personne, dans la villa, n’osa aller contre sa volonté.
Qin Si était anxieux et inquiet. À l’inverse, Mo Dong et Mo Xi restaient calmes, visiblement très confiants.
Mo Xi tapota même le dos de Qin Si et dit posément : « Jeune Maître Qin, n’oublies pas : c’est Mlle Qiao ! Ne t’inquiète pas autant. »
Qin Si leva les yeux vers lui.
Mo Xi soutint son regard et ajouta, d’un ton très calme : « Si tu avais vu comment Mlle Qiao a vaincu seule l’Alliance des Chambres de Commerce, tu ne serais pas si nerveux. »
« Sœur Qiao a vaincu l’Alliance des Chambres de Commerce toute seule ? Quand est-ce arrivé ? Pourquoi je n’en savais rien ? » fit Qin Si, abasourdi.
Les forces du Continent Indépendant étaient complexes. On y comptait des centaines de factions de toutes tailles. Parmi elles, les trois grandes familles, et la plus faible, la famille Shen.
L’Alliance des Chambres de Commerce était considérée comme une faction de taille moyenne, mais soutenue par une grande puissance en arrière-plan. Il ne fallait pas la prendre à la légère.
Qin Si n’avait pas accompagné Ye Wangchuan au Continent Indépendant la dernière fois ; il ignorait donc naturellement ce qui s’y était passé.
Il croyait que Qiao Nian s’était montrée particulièrement retenue et obéissante lorsqu’elle était venue au Continent Indépendant avec le proviseur Liang et les autres.
À présent, il semblait que… la probabilité que la grande patronne Qiao soit « obéissante » frisait le zéro.
« C’était à propos de l’affaire d’avant, » expliqua Mo Xi, qui lui résuma en quelques phrases comment Qiao Nian avait piraté seule le système de l’Alliance des Chambres de Commerce et les avait aidés à capturer Torre.
Qin Si resta pantois — comme s’il écoutait un récit invraisemblable.
