Auteur : Brother Ling

Traductrice : Moonkissed

Tout en lui versant la soupe de poulet, elle lui dit : « Non, toujours pas ».

Elle ne voulait pas que son mari malade s’inquiète trop. Elle fit semblant d’être détendue et dit : « Il est probablement allé jouer quelque part. Je pense qu’il reviendra quand il aura assez joué. »

Tout en parlant, elle avait versé la soupe de poulet dans un bol et l’avait apportée. « Ne t’inquiète pas trop pour lui et prends soin de ton corps ! Il est déjà adulte. De plus, c’est un garçon. Il est peu probable qu’il soit enlevé, n’est-ce pas ? Viens manger un peu de cette soupe. »

Oncle Chen la regarda profondément, puis lui prit le bol des mains. Au lieu de le boire, il le reposa sur la table de nuit.

« Depuis que Nian Nian l’a ramené à l’école, il n’a plus séché les cours. Je pense qu’il a décidé d’aller à l’université cette fois-ci. Il n’y a aucune raison pour qu’il continue à fréquenter de mauvaises personnes. »

Son visage ridé avait l’air malheureux, mais ses sourcils et ses yeux étaient étirés, ce qui montrait qu’il était optimiste. S’il n’était pas optimiste, il était peu probable qu’il puisse supporter quelque chose d’aussi malheureux qu’une paralysie d’âge mûr.

« Es-tu allée le chercher dans les endroits où il a l’habitude de se rendre ? »

Tante Chen était contrariée et détourna le regard. Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète à ce sujet, mais elle ne pouvait pas supporter de s’en occuper seule. Elle répondit d’une voix très basse. « Oui, mais je n’ai pas réussi à le trouver, peu importe où j’ai regardé. J’ai même appelé l’école, mais le professeur Shen a dit qu’il n’allait pas à l’école. »

Même son mari pouvait voir que Chen Yuan avait décidé d’aller à l’université. Il voulait entrer dans une bonne école et avancer dans la vie, mais il avait disparu tout d’un coup. Son téléphone portable était éteint et il n’allait pas à l’école. Elle préférait imaginer qu’il était retourné à ses anciennes habitudes plutôt que de réfléchir trop profondément à ce qui avait pu lui arriver.

Elle avait peur de s’effondrer avant que quelqu’un ne le retrouve.

Elle était la seule personne en bonne santé de la famille. Si elle s’effondrait, que ferait Chen Yuan ?

Les yeux de tante Chen devinrent inconsciemment rouges. Son mari était malade depuis de nombreuses années déjà. Elle avait rarement les larmes aux yeux, mais en ce moment, elle se sentait bouleversée. Elle était si bouleversée qu’elle ne pouvait plus le cacher, mais elle craignait aussi que son mari ne le voie. Elle leva rapidement la main et s’essuya les yeux. Elle sourit amèrement et dit : « Regarde-moi. Je suis aveuglée par le vent alors que je suis déjà adulte. Il y a du vent dehors. Je vais t’aider à fermer la fenêtre. »

Elle se dirigea rapidement vers la fenêtre, craignant que l’oncle Chen ne remarque la tristesse sur son visage. Elle ferma la fenêtre et se calma en même temps.

Elle pensait avoir parfaitement caché sa tristesse. Mais après tant d’années de mariage, l’oncle Chen pouvait naturellement voir son anxiété.

Son cœur se serra naturellement.

Lorsque tante Chen ferma la fenêtre et revint, il pinça les lèvres et la regarda avec des yeux troubles mais brillants. « As-tu appelé Nian Nian ? »

Il connaissait bien sa femme. Elle était travailleuse, gentille et terre-à-terre, mais elle n’était pas très forte mentalement. Lorsqu’elle était confrontée à quelque chose qu’elle ne pouvait pas résoudre, elle paniquait facilement.

Qiao Nian avait beaucoup souffert ces dernières années.

Tante Chen ne parla pas. Elle attrapa inconsciemment la cuillère et commença à remuer la soupe de poulet. Il était évident qu’elle s’inquiétait de la sécurité de Chen Yuan et qu’elle n’était pas d’humeur à parler.

Il soupira. « Nian Nian est encore jeune. Elle est en terminale de lycée et c’est le moment pour elle d’essayer d’entrer dans une bonne université. Nous ne devrions pas trop la déranger. Même si tu lui parlais de cette affaire, à part l’accabler de soucis, que pourrait-elle faire d’autre ? »

« Je comprends, mais je suis juste… » Tante Chen parla précipitamment, mais se tut et ne termina pas ce qu’elle voulait dire.

Elle n’avait tout simplement pas confiance en elle et ne savait pas vers qui se tourner. Elle avait appellé inconsciemment Qiao Nian et découvrit qu’elle n’était pas à la ville de Rao. Elle regretta ses actes irréfléchis.

Oncle Chen soupira, et les rides de ses sourcils s’accentuèrent. Il pinça ses lèvres craquelées d’un air de chagrin. Il commença à frapper ses propres jambes. « En fin de compte, tout est de ma faute. Je suis inutile, et je vous fais tous souffrir ! »