Auteur : Brother Ling

Traductrice : Moonkissed

Le choc fut évident dans les yeux intimidants de Ye Wangchuan lorsqu’il vit la fille se retourner. Il écrasa sa cigarette allumée et s’approcha à grands pas.

Il haussa un sourcil et saisit le poignet gauche de la jeune fille. « Qu’est-ce que tu fais ici ? »

Qiao Nian ressentit une vague d’oppression lorsque son ombre se profila au-dessus d’elle. De plus, il s’accrochait à elle. Elle sentit sa tête palpiter à nouveau, et fit tout ce qu’elle pouvait pour ne pas le secouer. Au lieu de cela, elle dit simplement : « J’ai entendu dire qu’il y avait un bon magasin de thé au lait dans le coin. Je suis venue le chercher. »

« Du thé au lait ? »

« Mm. »

Ye Wangchuan fronça les sourcils. Il ne savait pas s’il y avait un magasin de thé au lait dans cette rue, mais il connaissait quelques bars.

Il fumait au coin de la rue lorsqu’il entendit des hommes parler de « jolies jambes » et décida de suivre leur regard.

Il finit alors par la trouver au bord de la route, complètement inconsciente !

Ye Wangchuan exerça une certaine force sur sa tempe pour soulager sa frustration, puis demanda à voix basse : « Alors, tu l’as eue ?  »

Qiao Nian montra ses mains libres et répondit très facilement : « Oui. Le goût était banal. Je n’en ai pris que la moitié et j’ai jeté le reste à la poubelle. »

« … »

Ye Wangchuan n’avait jamais interagi avec des personnes de son âge. Mais il pensa à la façon dont il était à 18 ans et sentit qu’il n’était pas comme elle, qui semblait dégager de la sauvagerie même dans ses yeux.

Presque comme un loup indomptable !

Ses yeux étaient pleins de folie et de libre arbitre.

« Tu ne devrais pas être à l’école à l’heure qu’il est ? »

Qiao Nian était si calme qu’elle ne ressemblait pas à quelqu’un qui aurait été pris en train de faire l’école buissonnière. Elle lui donna une raison absurde d’une manière étonnamment sérieuse. « C’est le premier jour d’école, nous n’avons donc pas eu de cours. Ça s’est terminé tôt et je suis venue chercher du thé au lait. »

Il réfléchit à ce qu’elle venait de dire, puis lui lâcha la main. Son expression rigide s’adoucit également. « Tu as mangé ? Allons-y, ton frère te fera un cadeau. »

Qiao Nian le regarda d’un air choqué. «  Tu vas vraiment me faire un cadeau ? »

Ye Wangchuan trouva sa réaction amusante. Il se rapprocha de son oreille et dit presque avec flirt, « Pourquoi pas ? Eh bien, tu peux me traiter aussi. Cela ne me dérangerait pas. »

« Allez, c’est moi qui offre. Tu peux avoir tout ce que tu veux. »

Qiao Nian sembla le scruter de ses yeux sombres. « Tout ce que je veux ? »

Ye Wangchuan ne s’attendait pas vraiment à ce qu’elle le traite, de toute façon. En regardant ses cils longs et luxuriants qui s’enroulaient légèrement, il ne put s’empêcher de sourire un peu. Il trouvait cela plutôt adorable. « Oui, n’importe quoi. Dis-moi juste ce que tu as envie de manger. »

La sauvagerie dans les yeux de Qiao Nian semblait s’être libérée tandis qu’elle souriait. « D’accord, tu l’as dit ! »

…

Vingt minutes plus tard, Maître Wang se tenait devant une petite échoppe au bord de la route. Il n’y avait même pas d’abri pour cette échoppe. Il ne pouvait tout simplement pas faire un pas.

« Nous sommes là. »

Qiao Nian semblait se sentir comme chez elle ici en saluant la patronne.

« Tante Chen, comment vont les affaires aujourd’hui ? »

Il n’y avait qu’un seul pousse-pousse au bord de la route, avec quelques planches de bois dessus. Une nappe simple et propre était drapée sur les planches, et une vingtaine de paniers en plastique étaient posés proprement sur la table de fortune. Des brochettes de légumes et de viande avaient été placées dans les paniers.

Une marmite de soupe était posée à l’intérieur du pousse-pousse, brûlante de vapeur. Une femme d’une quarantaine d’années s’en occupait.

Elle était manifestement heureuse de voir Qiao Nian et souriait malgré son activité. Elle la salua en retour : « Nian Nian, tu es là. »

« Mm, l’école s’est terminée tôt aujourd’hui, alors je suis venue jeter un coup d’œil. » Qiao Nian semblait être assez proche d’elle. Il y avait une sorte de confort et de familiarité dans sa façon de parler.

Ye Wangchuan ne l’avait jamais vue aussi à l’aise que maintenant. Il fronça les sourcils à son tour.

C’était la première fois qu’il se trouvait dans une échoppe au bord de la route. Bien qu’il ne soit pas très exigeant quant à l’endroit où il dîne, l’endroit où Qiao Nian l’avait emmené était au-delà de ses espérances.

Ils se trouvaient à l’angle d’un carrefour et la chaussée était particulièrement large. 30 tables étaient disposées autour du pousse-pousse, et les places étaient toutes occupées avant même qu’il ne soit sept heures du soir.

La plupart des clients étaient des jeunes gens, dont certains portaient des uniformes d’écoliers, probablement des écoles des environs.