Auteur : Brother Ling

Traductrice : Moonkissed

Nan Tianyi n’avait pas vu sa femme montrer son côté juvénile depuis longtemps. Sa confiance pleine de vivacité était justement la raison pour laquelle il était tombé amoureux d’elle à l’époque.

Ses yeux se remplirent de gratitude lorsqu’il regarda Qiao Nian. Il ne dit pas grand-chose et se contenta de lui rappeler doucement :
« Nian Nian, viens nous rendre visite quand tu seras libre. Ta tante Xie ne se vante pas pour rien. Si tu ne comprends pas quelque chose ou que tu rencontres un problème à l’institut de recherche, tu peux toujours venir la voir. »

« Je sais. »
Qiao Nian accepta les livres.

À ce moment-là, son téléphone s’alluma : un message de Ye Wangchuan. Il lui disait qu’il l’attendait dehors.

Qiao Nian poussa un léger soupir de soulagement en voyant le message. Elle se leva et dit aux deux époux :
« Tante Xie, oncle Nan, mon ami m’attend dehors. Je vais y aller. »

« Je vais te raccompagner », proposa Xie Tingyun.
Elle aurait voulu lui demander de rester un peu plus longtemps, mais craignant que Qiao Nian soit fatiguée, elle se retint et se leva simplement pour l’accompagner.

Qiao Nian savait qu’elle était faible. Elle prit son sac d’une main, ses livres de l’autre, et arrêta Xie Tingyun :
« Tante Xie, je viendrai te rendre visite un autre jour. »

Xie Tingyun voulut encore dire quelque chose.

Les yeux clairs de Qiao Nian, d’une beauté exquise et limpide, se posèrent sur elle. Elle sembla soupirer avant de céder :
« À propos de cette affaire… j’y réfléchirai sérieusement. »

Les yeux de Xie Tingyun s’illuminèrent aussitôt. Elle lui saisit le bras avec excitation, incapable de dissimuler sa joie :
« Oui, oui, prends ton temps. Il n’y a aucune urgence. Je ne suis pas pressée. »

Qiao Nian ne savait vraiment pas comment réagir face à une aînée aussi enthousiaste. Après avoir salué Nan Tianyi, elle fit un signe de la main à Xie Tingyun et quitta le manoir.

Xie Tingyun serra son châle contre elle et toussa légèrement en regardant la silhouette de la jeune fille s’éloigner peu à peu.

« Tu crois qu’on n’a pas été trop pressés ? » demanda-t-elle avec inquiétude. « J’ai peur que Nian Nian se sente sous pression. »

Nan Tianyi l’aida à rentrer et la réconforta doucement :
« Nian Nian est très intelligente. Elle sait sûrement pourquoi tu es si anxieuse. »

Xie Tingyun resta un instant interdite, puis un sourire amer apparut sur son visage pâle :
« Je ne pensais pas qu’elle se brouillerait à ce point avec la famille Ji. Elle est trop entêtée… Tout comme sa mère. Elle ne voit que le bien et le mal, et préfère se briser plutôt que de plier. »

« J’ai peur… peur que la famille Ji lui fasse du mal. »

Nan Tianyi lui tapota l’épaule pour la calmer, sa voix basse et douce :
« Tu t’inquiètes trop. Nous sommes encore là. Tant que Nian Nian acceptera de reconnaître sa famille, ceux qui voudront la toucher devront y réfléchir à deux fois. »

Avec les statuts des familles Nan et Xie, même les Ji devraient faire preuve de prudence avant d’agir contre Qiao Nian.

C’était d’ailleurs la raison pour laquelle Xie Tingyun était si pressée de la reconnaître comme filleule.

Peu à peu, les sourcils froncés de Xie Tingyun se détendirent.

« Au fait, Xinyao a appelé tout à l’heure », dit soudain Nan Tianyi. « Elle a dit qu’elle voulait passer nous voir. »

Xie Tingyun, qui s’inquiétait encore du caractère obstiné de Qiao Nian et de la possibilité qu’elle se fasse malmener dans le Continent Indépendant, changea aussitôt d’expression. Son visage doux devint froid. Elle savait très bien ce que la famille de Xie Xinyao cherchait.

« Ils ont peur que je reconnaisse ma filleule et que je laisse tout à Nian Nian à l’avenir. Ils comptent sûrement jouer sur les sentiments. »

« C’est tout de même ta nièce… » tenta Nan Tianyi.

« Elle n’a aucun talent », soupira Xie Tingyun. « J’ai voulu lui enseigner autrefois. J’ai essayé. Mais elle n’a pas de don dans ce domaine. L’enseigner serait inutile. »

Elle poursuivit d’un ton calme mais déterminé :
« Quant à ce qu’ils veulent, si je n’avais pas rencontré Nian Nian avant de mourir, je le leur aurais peut-être donné. Mais maintenant, je ne veux plus mourir. Je veux protéger Nian Nian. Je ne peux pas leur céder ces choses-là. »