Auteur : Brother Ling
Traductrice : Moonkissed
En tant que l’un des anciens de la famille Ji, et alors ? Même si Ji Hongyuan s’en est pris en privé à la famille Jiang et à Jiang Zongjin…
Personne ne le blâmerait pour cela.
Ji Lingfeng avait aussi évoqué la recette secrète de poudre noire de la famille Ji pour suggérer une punition — et non pas Jiang Zongjin, qui avait failli perdre la vie dans un accident de voiture.
On pouvait voir que, pour ces gens, la vie d’un homme ordinaire ne valait pas grand-chose.
Si Qiao Nian insistait pour que Ji Hongyuan rende des comptes dans l’affaire de Jiang Zongjin, ce serait faire des histoires. Inutile.
« Vous n’allez quand même pas exiger que le Sixième Aîné s’excuse auprès de votre père. »
« Qui vous a dit que je voulais des excuses ? » Qiao Nian sourit, mais son sourire ne parvint pas à ses yeux. Son regard, sec et froid, portait une pointe de dérision. « À quoi me servirait une excuse ? Ça se mange ? »
« Alors… » He Lin ne la comprenait plus.
Qiao Nian prit son sac sur la chaise et le passa sur son épaule. Puis elle le regarda, d’un air détaché : « Je veux une de ses mains. »
Les yeux de He Lin s’écarquillèrent, sa voix devint précipitée, anxieuse : « La famille Ji ne peut pas… »
Il allait dire que la famille Ji n’accepterait jamais une telle demande.
Mais avant qu’il ne termine, Qiao Nian l’interrompit : « Puisque nous n’avons pas trouvé d’accord, inutile de poursuivre. Protégez les vôtres ; moi, je ferai ce que j’ai à faire. Chacun sa route ! »
He Lin resta bouche bée.
« J’ai déjà payé l’addition. » Qiao Nian ne lui laissa pas l’occasion de répondre. Elle prit ses affaires et s’éloigna d’un pas léger, laissant He Lin seul.
Ce n’est que lorsque la silhouette de la jeune femme eut disparu qu’il sortit de sa stupeur et repartit en hâte faire son rapport à Ji Lingfeng.
De toute évidence, Qiao Nian ne comptait pas laisser l’affaire en l’état.
Mais Ji Hongyuan était sous la protection de la famille Ji. Si elle voulait le toucher, ne serait-ce pas se fracasser contre un roc ?
He Lin ne supportait pas cette idée.
Il voulait donc aider Qiao Nian — au moins l’empêcher de faire une bêtise.
***
Au coin de la rue.
La jeune femme ne s’était pas éloignée.
Elle s’arrêta sous un camphrier, sortit son téléphone de sa poche, baissa la tête et chercha le numéro de Guan Yan.
Beaucoup de numéros dans le téléphone de Qiao Nian étaient masqués.
Celui de Guan Yan aussi.
Juste une suite de chiffres irréguliers.
Elle appela ; la communication passa.
« Allô, Cheffe. Quelle surprise ! Je croyais qu’il n’y avait rien d’urgent à l’institut ? » Guan Yan était bien renseignée. Elle gérait les affaires du Continent Indépendant à l’année et, connaissant Feng Yu, elle suivait la situation récente de Qiao Nian.
Elle savait que Qiao Nian était entrée au Premier Institut de Recherche et, par dérogation, avait intégré le laboratoire de niveau 8. Elle en avait conclu que Qiao Nian était très occupée, ces temps-ci.
Elle ne s’attendait pas à ce qu’elle trouve le temps de l’appeler.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? » Sensible, Guan Yan perçut aussitôt qu’il y avait un problème.
Qiao Nian acquiesça et alla droit au but : « Combien de monde avons-nous sur le Continent Indépendant ? »
« Cheffe, pourquoi cette question ? On prépare une baston générale ? » Guan Yan ne fit pas immédiatement le lien. Elle sourit, puis répondit sérieusement : « Avec l’aide du Grande Patron du diamant, on peut mobiliser du monde. Des durs. »
« Mais si on utilise ce réseau, tout le Continent Indépendant saura que tu es là. Impossible de garder ton identité secrète. »
« Depuis des années, beaucoup cherchent à découvrir qui est le Grand Patron du diamant. »
Qiao Nian resta indifférente. Son arrogance contenue, sans peur : « Je veux la main de Ji Hongyuan. »
