Les Chroniques d'un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 12 – Un invité inattendu
Chapitre 11 – L’homme qui n’était pas mort Menu Chapitre 13 – Une Folie Absolue

Mon retour à Hangzhou aurait été paisible s’il n’y avait pas eu le Gros. Il venait souvent en ville, dépensant son argent comme un fou pour acheter des antiquités pour sa boutique nouvellement ouverte à Pékin. Je savais toujours quand il approchait de mon magasin parce que j’entendais sa voix résonner à l’extérieur. Cet après-midi-là, il entra en jurant et en colère. 

―Deux vases, fulminait-il, Je les ai apportés avec moi dans le train pour les vendre ici, je les ai emballés moi-même, et ces maudits idiots ont quand même réussi à les casser. Bien sûr, le chemin de fer refuse de me dédommager pour la destruction de mes bagages. Qu’est-ce qu’un camarade peut faire, Jeune Wu ? 

― Si tu n’étais pas aussi radin, tu aurais pris l’avion jusqu’ici, mon Gros. Les vases auraient pu être transportés en sécurité et maintenant tu aurais pu les vendre tous les deux pour suffisamment d’argent afin de payer ton billet d’avion cinquante fois. C’est de ta faute si tu es si avare.

― Sais-tu comment faire de l’argent ? C’est une perte de temps de te parler, c’est ton oncle qui sait comment remplir mes poches. Qu’est-ce qu’il fait en ce moment, d’ailleurs ? 

― Oncle San et moi avons fait une petite pause l’un par rapport à l’autre. Il est encore épuisé par son dernier coup d’éclat. Je ne pense pas qu’il ait prévu quoi que ce soit en ce qui concerne les affaires de la famille. Il a peut-être pris sa retraite. Je sais que c’est mon cas. 

― Bien sûr, dit-il en roulant des yeux, fais-moi savoir quand ce vieux renard sera prêt à rôder à nouveau dans la boue. 

― Tout ce que tu veux, c’est de l’argent et encore de l’argent, le Gros. Tu n’en auras jamais assez ? 

― Un jour, tu apprendras. Une fois que tu as de l’argent, c’est dans la nature humaine d’en vouloir plus. Si jamais tu en as pour toi, tu verras que c’est vrai. 

Alors que je riais, quelqu’un fit irruption dans mon magasin en criant :

― Oh, s’il vous plaît, dites-moi que vous êtes ouvert. 

Avant que je puisse voir qui c’était, Gros-Lard s’écria :

― Merde, qu’est-ce que tu fais ici, petite pute ? Il venait de reconnaître Ning.

Elle passa devant lui, l’ignora et me sourit gentiment :

― Quel petit endroit pittoresque vous avez ici. C’est vraiment charmant, dit-elle. 

― Quelle surprise de vous voir, répondis-je, Qu’est-ce que vous voulez ? 

Son sourire s’effaça :

― Vous êtes franc, alors je vais l’être aussi. Je suis venue voir si vous pouviez m’inviter à dîner, car je ne connais personne d’autre dans cette ville. Vous voulez bien ? 

Ning resta silencieuse tout en dévorant chaque morceau de la table. Elle s’essuya soigneusement la bouche avec sa serviette et observa :

― La nourriture de Hangzhou serait bonne si elle n’était pas si sucrée. 

Le Gros renifla. Il n’avait pas voulu venir avec nous, mais je l’avais tenté au-delà de ses limites. il avait suffi d’un repas gratuit pour le persuader de passer du temps avec Ning. Ni lui ni moi ne mangeâmes beaucoup. Je ne faisais pas assez confiance à Ning pour pouvoir me détendre avec elle et j’étais sûr que Gros-Lard ne le faisait pas non plus. Elle avait quelque chose dans sa manche. J’espérais juste que ce n’était pas une ou deux fléchettes empoisonnées.

― Je ne savais pas que tu y connaissais autant en gastronomie. Tu mangeais plus comme une prisonnière affamée que comme un critique gastronomique des cuisines régionales de Chine, railla le Gros. 

Il me lança un regard comme s’il voulait que je me joigne à son sarcasme, mais tout ce que je voulais, c’était entrer dans le vif du sujet. 

― Je vous ai donc servi un dîner que vous auriez pu acheter vous-même, j’en suis sûr. Dites-moi maintenant, pourquoi êtes-vous ici ? 

― Pourquoi tant de méfiance, jeune maître Wu ? dit-elle en souriant, Ne puis-je pas simplement venir vous voir parce que j’apprécie votre compagnie ? 

Pour une raison inconnue, ma poitrine se serra et mon visage devint brûlant. J’étais sûr de rougir. Le Gros détourna la tête et ne dit rien, ce qui fut à la fois un soulagement et un embarras. Ning continua à me sourire :

― Je n’ai jamais su le fond de vos pensées, mais je suis sûre qu’en ce moment, vous faites semblant d’être timide. Je pense que je devrais essayer d’être sérieuse. Vous avez raison. J’avais une raison de venir vous trouver, elle sortit une boîte de son sac à main, Notre entreprise vient de recevoir ceci au centre commercial. Regardez, c’est quelque chose qui vous concerne.

En tenant la boîte dans mes mains, je su ce que c’était et je restai assis, stupéfait. C’est le Gros qui prit la boîte et l’ouvrit. À l’intérieur se trouvaient deux cassettes vidéo noires. 

― Elles ont été envoyés à notre siège à Shanghai il y a quelques jours. L’expéditeur étant plutôt inhabituel, elles m’ont été remis rapidement, explique Ning, Après avoir vu le contenu, j’ai su qu’il fallait que je vienne vous rendre visite. 

― Qu’y a-t-il de si inhabituel avec l’expéditeur ? Qu’y a-t-il sur les cassettes ? demandai-je. 

Ning regarda le Gros et, avec un léger sourire, se tourna à nouveau vers moi : 

― L’expéditeur est très inhabituel. L’expéditeur de cette livraison express… Elle sortit de son sac le reçu d’une société de transport express, Voyez vous-même de qui il s’agit. 

Je pris le papier de sa main tandis que le Gros se penchait pour regarder par-dessus mon épaule. Le nom de l’expéditeur s’avérait être le mien. 

― Toi ? hurla Gros-Lard. 

Je secouai rapidement la tête et dit à Ning :

― Ce n’est pas moi qui l’ai envoyé, ce n’est pas moi qui l’ai envoyé.

― Nous le savions, acquiesça Ning, Pourquoi nous envoyer quoi que ce soit ? La personne qui a utilisé votre nom a apparemment fait cela pour s’assurer que le paquet me serait remis. 

― Qu’y a-t-il sur les cassettes ? interrompit le Gros. 

― C’est assez étrange. J’ai pensé que vous devriez les regarder et voir par vous-mêmes.

 

― Est-ce qu’il y a une femme qui n’arrête pas de se peigner les cheveux ? dis-je d’un trait.  

Ning était manifestement un peu déconcertée par ma question :

― Non. Ce qu’il y a sur ces… eh bien, je ne sais même pas si on peut appeler ça un comportement humain normal. 

Le Gros, Ning et moi retournâmes à mon magasin et je demandai à mon employé de se rendre chez moi pour récupérer le magnétoscope que nous avions acheté à Jilin. Nous allâmes ensuite dans l’arrière-boutique pour le brancher à un petit téléviseur et nous lançâmes la cassette. 

Comme celles que j’avais reçues, celle-ci avait été filmée dans une vieille maison en bois. Mais la disposition n’était pas la même qu’à Jilin, cette pièce était beaucoup plus grande. Elle était sombre, avec seulement un peu de lumière traversant les fenêtres. Les meubles étaient différents et il n’y avait pas de corps. L’image demeura la même pendant quinze minutes. Puis Ning fit un geste rapide d’une main et Gros-Lard et moi nous rapprochâmes de l’écran, sachant que quelque chose allait se passer. 

Une ombre grise émergea de l’obscurité. Ses mouvements étaient très étranges et lents, comme si la personne était ivre. Bientôt, l’ombre se précisa et lorsqu’elle se déplaça finalement vers le côté de la fenêtre, nous comprîmes pourquoi ses mouvements étaient si bizarres. Elle ne marchait pas, elle rampait sur le sol. 

Nous ne pouvions pas dire s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme. Elle portait le genre de vêtements que l’on met sur un cadavre avant de l’enterrer, apparemment habillée rapidement et sans soin. Elle se déplaçait comme une personne handicapée ou terriblement blessée, très lentement et avec beaucoup de difficultés. 

Une fois, aux informations, j’avais vu des images d’une femme atteinte d’une maladie mentale que son mari avait enfermée dans une cave pendant des années. Lorsqu’elle fut finalement libérée, elle ne pouvait plus marcher debout, mais seulement s’accroupir. La créature de cette cassette vidéo me fit penser à cette femme. 

Nous l’observâmes pendant près de dix minutes et sa reptation silencieuse et douloureuse était difficile à supporter. Puis elle rampa hors du champ de la caméra et disparut. Ning arrêta la cassette :

― Nous n’avons plus besoin de regarder, c’était la partie la plus importante.

― Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? demanda le Gros. 

― Qu’est-ce que vous croyez avoir vu ? 

― Pourquoi tu demandes ça ? répondit le Gros, Ce n’est pas une personne dans une maison qui rampe sur le sol ?

Ning l’ignora, me regarda d’un air calculateur et demanda :

― Et toi ? Ce fut comme si elle pensait que j’avais pu voir quelque chose de différent. 

― Ce n’est pas ce que vous avez vu ? demandai-je. 

Un peu perplexe, elle plissa les yeux : 

― Vous n’avez reconnu personne en regardant ?

Déconcerté, je secouai  la tête.

― Alors, nous allons passer à la deuxième cassette, suggéra Ning en soupirant, J’espère que vous êtes prêts. Elle plaça  la cassette dans le magnétoscope et parcourut les quinze premières minutes. Puis elle me regarda : 

― Vous… respirez profondément. 

Je ressentis une pointe de panique, et le Gros commençait à s’énerver :

― Ne soyez pas condescendante avec ce gars, vous ne savez pas à qui vous parlez ? Il a tout vu, de la crête des montagnes enneigées au fond de la mer en colère. Je ne crois pas que vous ayez quoi que ce soit qui puisse l’effrayer dans cette cassette. Ne projetez pas vos propres peurs féminines sur lui. Dites-lui, jeune Wu, qu’il n’y a rien qu’elle puisse vous jeter à la figure qui puisse vous troubler, n’est-ce pas ?

Je l’ignorai et je dis à Ning de lire la cassette. Elle jeta un regard au Gros et la vidéo se remit à tourner. La scène se déroulait toujours dans la même pièce, mais l’objectif de la caméra semblait trembler un peu, comme si quelqu’un ajustait sa position. Après un moment, l’objectif s’immobilisa et un visage émergea du bas de l’écran. 

Au début, la caméra n’était pas focalisée et l’image n’était pas très claire, mais je pouvais dire que le visage n’était pas celui de Huo Ling ou d’une autre femme. La personne se déplaça ensuite légèrement vers l’arrière. Elle portait un costume funéraire gris, était assise sur le sol et tremblait. Lorsqu’elle se tourna vers nous, je pu enfin la voir clairement. 

Le Gros poussa un cri en me regardant et j’eu l’impression d’étouffer. Le visage sur l’écran avait l’air fou, mais il était très familier. Il m’appartenait !



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