Les Chroniques d'un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 12 – Le Tunnel
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Comment Qilin a-t-il pu disparaître en cinq secondes ? J’essayai de ne pas paniquer. Mais l’instant suivant, ce salopard apparaissait à nouveau devant moi, et je poussai un cri.

― Qu’est-ce que tu as ? Demanda Gros-lard.

Je balbutiai de manière incohérente alors que Qilin se tournait vers nous.

― Allons-y et rampez plus vite, nous dit-il.

Tout ce que je vis et ne vis pas s’était produit en moins d’une minute. Le manque d’oxygène m’avait-il fait halluciner ?

Je n’avais pas le temps de penser à tout ça, le Gros martelait mes jambes pour me faire avancer. Je profitai simplement de quelques secondes pour chercher des endroits où Qilin aurait pu plonger, mais je ne découvris rien et j’eu le sentiment que quelque chose m’échappait.

Nous rampâmes dix minutes supplémentaires, puis Qilin ralentit pour s’étirer vers l’avant. Le tunnel semblait avoir gagné en largeur et il était pour moi certain que nous avions atteint sa fin.

Nous nous retrouvâmes dans une grande pièce. Gros-lard examina les lieux avec sa lampe :

― Étrange, il y a des peintures murales ici. Évidemment, nous ne sommes pas les premiers hommes à entrer dans cet endroit.

Il avait raison. Une fresque était bien présente, mais tellement délavée que seules la forme d’une fée volante ou d’un fantôme étaient distinguables. Qui plus est, une entrée menant à une autre pièce était obstruée par une immense pierre de scellement. Quelle peut bien être la fonction de cet endroit, me demandai-je.

Alors que nous avancions le long du tunnel, nous passâmes à travers plusieurs sources chaudes qui jaillissaient des roches. Bien qu’elles fussent peu profondes, le contact de l’eau brûlait nos mains. Le tunnel se réduisait progressivement, tandis que de l’air chaud y soufflait, et il paraissait sans fin tandis que nous pointions nos lampes.

― Arrêtons-nous ici, suggéra le Gros.

Nous fîmes comme il demanda. L’air était frais et facile à respirer, alors Qilin retourna pour dire aux autres qu’ils pouvaient nous rejoindre.

Peu après, le moine Hua et Ye Cheng firent leur apparition, suivis de Grande-Gueule qui portait notre guide. Bien que le visage de Shunzi rayonnait de chaleur, ses bras et ses jambes demeuraient aussi froids que des blocs de glace.

Je n’étais absolument pas certain qu’il allait survivre ni que nous puissions nous en sortir sans lui. Cela me préoccupait, étant donné qu’il avait accepté de nous guider jusqu’au bout.

Le moine trempa un chiffon dans de l’eau chaude provenant d’une source, puis le laissa refroidir pendant quelques minutes avant de l’utiliser sur Shunzi. Lorsque ses soins eurent transformé les membres blancs et gelés du malheureux en un rouge flamboyant, il versa de l’eau chaude sur l’homme inconscient, qui commença immédiatement à tousser.

― Il va s’en sortir, nous assura Hua, alors que les yeux du patient s’ouvraient, clignotaient et se refermaient au rythme de sa respiration énergique. Nous étions tous soulagés. Grande-Gueule avait quitté brièvement les lieux pour revenir peu après, accompagné de Chen Pi qu’il soutenait. Maintenant que nous étions tous sains et saufs et réunis, nous nous installâmes, fîmes sécher nos vêtements sur les rochers chauds et préparâmes de la nourriture en la faisant bouillir dans les eaux de la source chaude la plus proche.

Alors que je mangeai, je scrutai les peintures. La disparition inexplicable de Qilin me tracassait toujours et j’essayai de me distraire en cherchant à comprendre pourquoi quelqu’un avait représenté une fée volante en ce lieu étrange. C’est alors que le Gros entreprit de gratter la peinture avec son ongle. 

― Que fais-tu ? C’est ancien, même si ce n’est pas particulièrement intéressant. Pourquoi la détruire ? lui demandai-je.

― Tu penses réellement que je détruirais quelque chose sans y réfléchir ? Je ne suis pas un de ces vandales du Sud. Viens voir, il y a deux couches de peinture ici.

Il y avait une autre peinture dissimulée sous la première, complètement différente : 

― Beau travail, mon Gros, dis-je en regardant de plus près sa découverte, Quoi que ce soit, quelqu’un a clairement essayé de le cacher.

Je me joignis à lui pour enlever la couche supérieure qui se détacha aisément. Très vite, la fresque inférieure se dévoila et nous pûmes distinguer un carrosse tiré par des chevaux, flottant au-dessus des nuages. Il transportait un homme gras assisté de plusieurs femmes vêtus de vêtements mongols. Il s’agissait clairement d’une narration peinte, tout comme les peintures sur les jarres que nous avions trouvées dans la tombe sous-marine. Était-ce également un récit qui évoquait le Palais dans les Nuages ?

Avec précaution, nous ôtâmes tous délicatement la peinture extérieure, espérant découvrir la fresque originale dans son intégralité ainsi que les informations qu’elle pourrait contenir. Des fragments de peinture se détachaient du mur, et progressivement l’œuvre révéla ses secrets.




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