Les Chroniques d’un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 07 – Neuf Dragons soulevant un Cadavre
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Le plan de Frère Chu était que nous prenions le train jusqu’aux montagnes, un voyage de deux jours sur plus de mille miles. Il est vrai que le Gros, Qilin et moi avions beaucoup de choses à nous raconter, et si ces histoires étaient véridiques, c’était une autre histoire.

Je remis au gros le chèque pour sa perle d’œil de poisson qu’il avait ramenée de la tombe sous-marine. Cela le réconforta suffisamment pour que je puisse lui demander comment et pourquoi il s’était retrouvé dans cette aventure.

Nous avons besoin d’une équipe pour mener à bien cette tâche, déclara-t-il avec assurance, Et pour tout coordonner, nous avions besoin d’un entrepreneur général. C’est là que Frère Chu est intervenu. Il a un ami à Pékin qui est également proche de moi. Lorsque cet ami a été invité à recommander quelqu’un pour ce travail, j’ai été la première personne à laquelle il a pensé. Qui d’autre aurait pu faire cela? Cependant, je n’ai reçu aucune information sur les détails de la mission, à part que c’était un projet de grande envergure. Les détails sont généralement gardés secrets jusqu’à ce que nous atteignions notre destination. Sinon, qui sait quel genre de mutinerie pourrait se produire en cours de route?

Tu savais que ce travail était l’idée de mon oncle San?

Aucunement, répondu le gros, Si j’avais su que ton oncle était impliqué de quelque manière que ce soit, je ne serais pas venu, même s’il me donnait tout l’argent du monde.

Je me dis qu’il n’y aurait pas de réponses. Mon meilleur espoir pour obtenir des informations serait Chen Pi, mais il avait ronflé pendant des heures. Qilin, mon vieux copain expansif, bavard et impassible, dormait également. « Il dort depuis qu’il est monté dans le train » me dit Gros Lard.

Pour passer le temps, nous avons joué aux cartes, le gros, Grande-Gueule et moi. Je me demandai qui était ce vieux Chen. Il s’était finalement réveillé mais n’avait rien dit, sauf en répondant à quelques questions polies de Grande-Gueule d’une voix basse. Peu après, il avait quitté notre compartiment et disparu.

Qui est ce vieux maigrichon ? demanda gros lard, Il avait l’air tellement épuisé et ennuyé par nous tous.

Lorsque Grande-Gueule évoqua Chen Pi devant le gros, ce dernier parut un peu mal à l’aise :

Il a plus de quatre-vingt-dix ans et il va grimper une montagne avec nous ? À qui est venue cette idée de génie ?

Il est plus résistant que tu ne le penses, murmura Grande-Gueule, Et c’est un tueur. Ne sous-estime pas ce vieil homme.

Je me rappelai la sensation que j’avais eue en voyant Chen Pi pour la première fois dans ce salon de thé, comme s’il était un grand maître mystique et impénétrable, entouré de ses disciples. Pourquoi avait-il décidé de venir travailler seul avec des étrangers ?

J’évoquai cela avec Grande-Gueule. Il sourit et répondit : 

Qui sait s’il est vraiment seul ? C’est un vieux renard astucieux. Il s’est peut-être arrangé pour que ses complices soient à proximité. Il pourrait être assis avec eux en ce moment-même, nous ne le saurons jamais.

Gros lard frappa le mur de son poing :

Je ne comprends vraiment pas. Pourquoi ton oncle a-t-il demandé à ce type de venir avec nous ? Si ce vieux est vraiment si dangereux, je pense que nous devrions  frapper les premiers. Nous pouvons simplement l’attacher, l’étrangler et jeter son corps hors du train.

Grande-Gueule jeta un coup d’œil dans le couloir :

Je te préviens, ne cherche pas d’ennuis. Le capitaine San a ses raisons pour avoir recruté cet homme. Accordons-lui un peu de respect. Il est vieux et a eu beaucoup de malchance quand il était jeune et fort. Si nous devons nous en débarrasser, ce sera au moment opportun… Merde!

Le bras de Qilin s’abattit sur l’épaule de Grande-Gueule, l’envoyant gémissant de douleur alors que Chen Pi revenait s’asseoir à côté. Qilin retomba ensuite dans un profond sommeil et resta ainsi jusqu’à ce que nous atteignions la gare où nous devions changer de train pour la dernière partie de notre voyage.

Après avoir attendu deux heures, nous sortîmes du hall de gare pour nous dégourdir les jambes. La station était bondée de monde en ce jour férié et nous fûmes  rapidement séparés dans la foule. Grande-Gueule était avec moi, et je cherchai le reste de notre groupe en apercevant Qilin et Chen Pi. Je levai la main et criai pour qu’ils nous repèrent, mais Grande-Gueule me tira soudainement en s’accroupissant.

Il faut rester silencieux, chuchota-t-il, la police est partout.

Assis par terre et dissimulé parmi les gens qui m’entouraient, je jetai un coup d’œil dans la foule et aperçut des policiers contrôlant les cartes d’identité des personnes à l’entrée.

Je baissai la tête et murmurai doucement à Grande-Gueule dans le dialecte du coin :

Ne t’inquiète pas, c’est courant à Hangzhou. Ils vérifient simplement les cartes d’identité des gens. Nous n’avons rien d’illégal sur nous et ne sommes pas des fugitifs. De quoi as-tu peur ?

Grande-Gueule désigna quelques hommes ordinaires dans la foule d’un mouvement de menton discret : 

Ce sont simplement les gardiens à l’entrée. Les hommes en civils sont dissimulés dans la foule pour chercher des personnes. Baisse la tête et assure-toi qu’ils ne te remarquent pas », me murmura-t-il.

Je levai les yeux et, en un éclair, j’aperçus un visage familier qui me fixait intensément. J’essayai de le reconnaître quand soudain la personne commença à se débattre, comme si elle essayait de se libérer. Elle me désigna alors du doigt en criant :

 Là-bas !

Je pus remarquer qu’elle était menottée et accompagnée de deux hommes qui la maintenaient fermement :

Oh non, gémis-je, c’est Frère Chu, Qu’est-ce qu’il fait ici ? Et pourquoi est-il enchaîné ?

Bouge ! chuchota Grande-Gueule d’une voix pressante. Il m’agrippa par le bras et me tira pour me relever, puis nous nous mîmes à courir. Un groupe d’hommes en civil surgit derrière nous en criant Arrêtez !

Nous commençâmes à zigzaguer et à éviter les obstacles pour nous frayer un chemin à travers la foule. Grande-Gueule bousculait les gens comme un bulldozer, mais je n’étais pas assez grand pour avoir le même impact. Des corps obstruaient ma route  et la police s’approchait rapidement par-derrière.

Un bruit violent retentit tout d’un coup. Un luminaire fluorescent suspendu au plafond de la salle d’attente explosa en une pluie d’éclats. Les cris des gens se mêlèrent à un autre claquement sec lorsque la deuxième lampe se brisa. Profitant de la confusion, je me penchai en avant pour me frayer un passage à travers la foule, luttant pour atteindre la porte.

Une main m’agrippa et me tira sur le côté. C’était Grande-Gueule. Il m’obligea à m’arrêter alors que toutes les lumières au-dessus de nous se brisaient successivement. La salle d’attente plongea dans l’obscurité et une quantité de verre brisé se mit à tomber sur la foule en continu. Les enfants hurlaient et les gens se bousculaient pour atteindre la sortie. Dans ce chaos, nous étions comme des laissés pour compte.

Je pouvais voir Gros lard qui nous faisait signe et nous nous précipitâmes dans sa direction. J’étais sur le point de crier, « Où est Poker-face? » quand Qilin apparut comme par magie, comme un fantôme.

Que devons-nous faire maintenant que votre contractant ne sert plus à rien ? demanda le gros.

Grande-Gueule était blanc de rage :

Ce foutu fils de pute ! Si je le recroise un jour, je le tue.

Gros lard exprima son scepticisme : 

Mais cela ne nous mènera nulle part. Nous devons savoir où nous allons et comment y arriver. Seul le Maître San détient les plans nécessaires.

Grande-Gueule hocha la tête, fixant intensément le gros. Qilin s’interposa entre eux et déclara :

Suivons le vieil homme.

À quelques pas de là se tenait Chen Pi, entouré de plusieurs hommes. Qilin s’avança vers lui et nous le suivîmes. Lorsque nous nous rapprochâmes, il fit un signe à ses compagnons qui disparurent dans la foule. Puis il se tourna vers nous et nous guida hors de la gare.

Nous marchâmes jusqu’à un parc où nous nous effondrâmes tous sur l’herbe, silencieux et secoués. Chen Pi éclata d’un rire brutal et s’exclama : 

Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Vous êtes ceux choisis pour déterrer le cercueil de l’empereur Dong Xia, transporté par neuf dragons, n’est-ce pas ? Wu Sansheng a-t-il perdu la tête ?



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