Les Chroniques d’un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 34 : L’Equipe d’expédition d’il y a dix ans
Chapitre 33 : Au-delà de nos rêves les plus fous Menu Chapitre 35 : La Solution du Gros

Je racontai l’histoire de Shunzi au Gros et à Grande-Gueule, tout en réalisant qu’il y avait tant de choses que je ne comprenais pas. Ce groupe était entré, alors pourquoi n’était-il pas sorti sain et sauf ? Aurions-nous les mêmes difficultés lorsque nous serions prêts à partir ? Et que faisaient ces gens ici ? Ils n’étaient manifestement pas les touristes que le père de Shunzi pensait qu’ils étaient.

Nous fouillâmes les sacs à dos en décomposition, trouvant beaucoup de matériel et trois carnets contenant des listes de noms et de numéros de téléphone. Il n’y avait aucune certitude quant à l’identité de ces gens, aucun d’entre eux ne portait de carte d’identité.

― Regardez leur équipement, dit Grande-Gueule, Ils avaient tout ce qu’il fallait pour sortir d’ici. Pourquoi sont-ils morts ? Étaient-ils trop réticents à laisser tout ce trésor ?

Gros-lard regardait les objets devant nous :

― Camarades, avez-vous remarqué qu’il manque quelque chose ici ? Regardez. Il n’y a pas de nourriture dans ces sacs.

― Tu as raison, dis-je, Auraient-ils pu manquer de nourriture et mourir de faim ?

Cela n’avait aucun sens. Tant qu’il y avait de l’eau à disposition, une personne de poids normal pouvait vivre sans nourriture pendant un mois avant de mourir de faim. Si ce groupe avait voulu s’enfuir, il ne serait pas mort de cette manière. Il n’y avait qu’une seule raison pour laquelle ces gens étaient morts dans cet endroit, ils n’avaient pas pu partir.

Je me souvins des portes disparues qui nous avaient retenus prisonniers dans le tombeau sous-marin et je couru rapidement vers le haut pour vérifier notre entrée : la porte était toujours là.

Le Gros savait ce qui m’inquiétait :

― Ne crains rien. Si nous rencontrons à nouveau le même problème, nous pourrons nous frayer un chemin à l’explosif. Nous avons de la dynamite, tu te souviens ?

Grande-Gueule toucha doucement le bras de Shunzi :

― Sais-tu combien de personnes il y avait dans l’équipe d’expédition que ton père guidait ?

― Ma mère m’a dit que mon père était parti avec sept personnes.

― Il y a un, deux, trois, quatre, cinq, six, six corps ici. Il y a au moins deux disparus, dit Grande-Gueule, Des pensées maléfiques ont-elles pu naître dans l’esprit de ces deux-là lorsqu’ils ont vu le trésor ? Auraient-ils tué leurs compagnons avant de partir ?

― Non, répondis-je, Vois-tu des signes de mort violente ici ? Ces corps sont tous serrés les uns contre les autres, personne n’a essayé de fuir, ils ne sont pas déformés par le poison, et ils ont tous la même expression sur le visage, calme et désespérée. Je n’ai jamais vu un tel groupe de cadavres. Rien de simple et de facile à expliquer n’a causé leur mort.

Plus je réfléchissais, plus je me sentais inquiet, comme si quelque chose dans cette chambre nous observait et attendait.

― Tu sais, observa le Gros, ce n’est pas la fin de nos recherches. Oui, il y a un trésor. Le plus riche ensemble d’objets funéraires qu’un homme ait jamais reçu. Mais où est le cercueil ? Nous devons retourner en arrière et descendre le long du deuxième tunnel pour le trouver. Seulement, qu’allons-nous faire de tout ce butin ? Nous ne pouvons pas l’abandonner.

― Choisis quelque chose. Un objet d’ici te permettra de vivre confortablement pendant la moitié de ta vie. Ne sois pas si gourmand. En plus, on peut toujours revenir pour en avoir plus.

Gros-lard attrapa deux plateaux dorés et Shunzi ramassa le cadavre de son père, portant son poids léger sur son dos.

Nous sortîmes de la chambre en jetant un dernier coup d’œil à notre mine d’or, puis j’entendis le Gros sursauter :

― Merde, dit-il, Les peintures murales ont changé de couleur. Elles étaient rouges, maintenant elles sont noirs. Et regardez ces ombres. Mon Dieu, elles ont des têtes gigantesques.

― Putain de merde, marmonna Grande-Gueule, Qu’est-ce qui s’est passé ? On s’est trompé de porte ?

― Non ! Le Gros et moi étions déjà passés par là et nous comprîmes tout de suite ce qui se passait :

― Le tunnel de la tombe s’est déplacé ! Quand nous étions dans cette chambre, l’ancien tunnel s’est déplacé vers un autre endroit et un nouveau s’est installé ici.

― Est-ce vraiment possible ?

― Oui ! Le Gros et moi acquiesçâmes.

― Et ça peut être bien pire que ça, ajoutai-je, Tout peut arriver dans un tombeau conçu par Wang Canghai, alors ne pense pas que ce sera le seul piège que nous trouverons ici. Au moins, nous savons maintenant pourquoi les autres sont mortes de faim. Le déplacement du tunnel signifie que le carrefour par lequel nous sommes passés en arrivant n’existe plus. Il est impossible de revenir par là. Même si nous ne savons pas ce qu’il y a au bout de ce nouveau tunnel, notre destin sera le même que celui du groupe de cadavres si nous restons ici. Je pense que nous nous dirigeons vers une impasse, c’est pourquoi les cadavres ont l’air si désespérés.

― Peut-être que nous sommes coincés dans un Rubik’s cube et que nous ne trouverons jamais la sortie, dit Grande-Gueule.

― J’en doute, pour être honnête. La plus grande astuce de Wang Canghai était d’utiliser la guerre psychologique. La plupart de ses victimes sont morts parce que leurs nerfs les avaient lâchés. Nous devons explorer ce nouveau tunnel et trouver la sortie. Si nous n’y parvenons pas, nous le ferons sauter à la dynamite.

J’ouvris la voie dans le tunnel funéraire, suivi de près par le Gros et les autres.

Lorsque nous arrivâmes au bout du tunnel, il y avait une porte de jade, identique à celle que nous avions vu la première fois, jusqu’au trou creusé au fond.

Une fois de plus, nous franchîmes la porte en file indienne, puis nous allumâmes nos lampes pour nous retrouver dans une salle identique à celle que nous avions quittée : des tas de trésors et une colonne à chaque coin.

Alors que nous étions tous surpris, le Gros cria, perché sur une pile d’or. Sa bouche bougeait mais aucun mot n’en sortait. Je couru à ses côtés et je remarquai plusieurs cadavres serrés les uns contre les autres, ainsi qu’une rangée d’objets soigneusement rangés, les mêmes objets que nous venions de trier quelques minutes auparavant.

― Oh, bon sang, murmurai-je, Nous sommes revenus au point de départ. Regardez, voici nos empreintes de pas. Mais comment est-ce possible ? Le tunnel était droit, sans courbe ni bifurcation. Nous l’avons parcouru pendant vingt minutes. Nous n’avons pas pu tourner en rond.

― Alors nous sommes sous le coup d’une malédiction, dit le Gros, Shunzi, est-ce que votre père se fout de notre gueule ?

― Continue de parler et je vous tue, répondit Shunzi.

― Vous vous taisez tous les deux, ordonnai-je, Il n’y a qu’une chose à faire. Nous allons retourner au tunnel et l’emprunter encore une fois.

Je ne pensais qu’à l’expression désespérée des visages des cadavres. Auraient-ils pu être piégés ici de la même manière ? Peu importe le nombre de fois qu’ils avaient traversé le tunnel, étaient-ils revenus au même endroit ? C’était totalement inconcevable. Mais mon intuition me disait que j’avais deviné juste. L’événement qui avait causé leur mort venait de nous arriver.

Désormais, la chose que je devais faire, était de mettre à l’épreuve mon intuition, ou peut-être que j’essayais de nier cette terrible prémonition au plus profond de mon cœur. Je retournai vite dans le tunnel, suivi par les autres.

Comme nous l’avions déjà traversé une fois et que nous savions qu’il n’y avait pas de pièges, nous ne trainâmes pas cette fois-ci. Je trottinai tout le long du chemin, les yeux rivés sur les deux côtés de la voie, m’assurant qu’il n’y avait pas de bifurcation pour nous tromper.

En l’espace de dix minutes, nous terminâmes l’ensemble du parcours. Quand je sentis que nous étions presque à la fin, je me surpris à prier constamment pour que mon intuition soit erronée. Mais quand je vis cette même porte de jade, je su que nous étions dans le pétrin.

Après avoir franchi la porte, Gros-lard se précipita vers le monticule d’or. Il se couvrit ensuite le visage et s’agenouilla. Il y avait six corps et les objets que nous avions disposés plus tôt… nous étions revenus.

Reprenant son souffle, le Gros dit :

― Nous sommes maudits, nous sommes définitivement maudits. Nous tournons en rond. Les deux extrémités de ce tunnel mènent au même endroit. Nous allons rencontrer le père de Shunzi, c’est sûr.

― Calmez-vous ! Arrêtez ! Hurla Grande-Gueule, Il ne faut pas paniquer. Jeune maître Wu, n’as-tu pas dit que les petits tours de Wang Canghai ne pouvaient créer qu’un stress psychologique dans le meilleur des cas ? En sachant cela, nous ne pouvons pas tomber dans son piège. Nous devons rester calmes et trouver une solution.

Les mots de Grande-Gueule me ramenèrent à la raison, et j’acquiesçai :

― Tu as raison. Ce n’est qu’un piège. Nous avons déjà appris dans le tombeau sous-marin que la malédiction n’existe pas. Wang Canghai est doué pour créer une atmosphère inquiétante. Si nous ne connaissions pas ses tenants et aboutissants, nous serions condamnés, toutefois, nous le savons. Il ne nous reste plus qu’à découvrir sa ruse.

Comme tout semblait si réel lorsque nous étions dans le tunnel de la tombe, je n’arrivais pas à imaginer quel piège avait pu être utilisé. La première chose qui me vint à l’esprit était que la chambre ou le tunnel se déplaçait. Cependant, je rejetai immédiatement cette idée. Nous avions couru, et si la chambre pouvait vraiment bouger, à quelle vitesse devait-elle le faire ? Il était peu probable que le tunnel en ait fait autant, nous avions marché dedans et nous l’aurions remarqué s’il y avait eu une quelconque vibration. Conclusion, si ce n’était ni la chambre ni le tunnel qui jouaient un rôle, il n’y avait pas vraiment d’explication à ce qui se passait.

― Qu’il s’agisse d’une malédiction ou d’un piège, nous devons toujours résoudre le problème. Que faire maintenant ? Devons-nous le traverser à nouveau ? demanda Grande-Gueule.

― Oui, bon sang, dis-je, Recommençons. Nous irons plus lentement cette fois-ci et nous sentirons bien les mouvements dans les murs ou sous nos pieds. Je ne crois pas qu’on puisse trouver une faille là-dedans.

Nous repartîmes donc dans le tunnel, ce qui nous prit quarante minutes, mais avant d’arriver au bout, nous sûmes que nous avions échoué. La porte du tombeau avait exactement la même apparence, et nous n’avions rien senti en chemin.

Nous recommençâmes plusieurs fois, chaque fois en échouant. Je ressentais le désespoir que nous avions vu sur les visages des cadavres, et nos propres visages devinrent pâles :

― Cela ne marche pas. Depuis que nous avons parcouru le tunnel à plusieurs reprises, nous avons pratiquement tout exclu. Le piège est sans doute conçu de telle sorte que nous ne puissions pas le déceler.

Découragé et frustré, le Gros s’assit et dit :

― Allons-nous mourir ? Ces gens ont dû faire tout ce qu’ils pouvaient. Qu’est-ce qu’il nous reste à essayer ?

― Arrête, dit Grande-Gueule, Si tu penses comme ça, autant que tu en finisses. Nous ne nous laisserons aller au désespoir qu’après avoir fait tout ce que nous pouvions. Pendant que nous en sommes encore physiquement capables, réfléchissons à d’autres moyens de nous en sortir.”

Je pensai aux cadavres :

― Devrions-nous rationner notre nourriture ? Nous devons nous préparer à une bataille de longue haleine. Plus nous vivrons longtemps, plus nous aurons de chances de nous en sortir.

Grande-Gueule secoua la tête et soupira :

― Jeune maître Wu, à vrai dire, notre situation n’est pas meilleure que celle des cadavres. Il ne nous reste plus beaucoup de nourriture. Je pense que nous disposons de deux repas tout au plus, et ils ne nous rempliront même pas le ventre. Je ne pense pas qu’il faille rationner quoi que ce soit maintenant. Nous mangerons tout ce qu’il y a et nous maintiendrons notre énergie. Si nous ne pouvons pas sortir d’ici deux jours, nous utiliserons les explosifs. Et si les explosifs ne fonctionnent pas, nous attendrons que quelqu’un enlève nos cadavres.

Deux jours… Combien de temps ces corps avaient-ils passé avant de mourir ? Pourrions-nous sortir en deux jours ?

L’estomac du Gros grondait si fort que nous pouvions tous l’entendre. Il demanda à Grande-Gueule :

― Alors, on peut dîner tôt ? Je vais d’abord résoudre le problème de la faim. Ensuite, je pourrai consacrer tous mes efforts à d’autres choses.

Lorsque le Gros évoqua la nourriture, nous commençâmes à avoir faim. Nos corps se réchauffâmes après avoir mangé, et nous utilisâmes notre énergie à penser aux moyens de s’évader. Il devait y avoir un but à la conception de cette tombe par Wang Canghai. Qu’est-ce que cela pouvait bien être ?

C’est alors que le Gros s’écria : J’ai trouvé !



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