Les Chroniques d’un Pilleur de Tombes | Grave Robbers' Chronicles | 盗墓笔记
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Chapitre 17 – Des cheveux
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Le tunnel n’était pas si loin du bateau. Il se trouvait dans une grande fosse creusée au fond de la mer. Dès que je le vis, je sus qu’il avait été fait par Oncle San. Nous cherchâmes d’abord autour, mais nous ne remarquâmes aucun signe d’effondrement. Les compétences de mon oncle semblaient toujours aussi bonnes que jamais.

Je vis également plusieurs ancres en pierre qui ressemblaient beaucoup à celles qu’il avait décrites, cependant je n’en étais pas certain.

Au fond de la mer, il y avait encore des traces de marquages qu’oncle San avait faites pour indiquer la disposition de la tombe. Tandis que Zhang le chauve et moi l’avions soigneusement mémorisé, je découvris que l’emplacement du tunnel semblait mener à l’une des chambres auriculaires. La couche de briques à cet endroit devait être relativement fine.

Nous cherchâmes pendant environ cinq minutes, et nous trouvâmes l’endroit. Le gros agita la main, demandant silencieusement si nous devions entrer ou non. A Ning jeta un œil à sa montre de plongée et hocha la tête.

Notre équipement du moment était incomparablement plus léger par rapport à celui d’avant. Nous le vérifiâmes tous une dernière fois, puis nous répétâmes les gestes convenus à l’entrée du tunnel pour nous assurer qu’il n’y aurait aucun problème. Une fois cela fait, Bonbonne prit la tête et se glissa dans le tunnel. Les autres membres allumèrent leurs lampes et suivirent, plongeant d’un seul coup de cinq à six mètres.

Le tunnel avait été creusé de manière très irrégulière, parfois large, parfois étroit. Je regardai ses parois tout en nageant, mais plus je regardais, plus je me perdais en confusion. Pourquoi ce tunnel n’avait-il pas l’air d’avoir été creusé par des humains ? Si mon oncle l’avait fait, il l’aurait fait de manière ordonnée, avec une pelle, mais les marques que je voyais sur les murs étaient désordonnées et chaotiques, comme si c’était l’œuvre d’un animal.

Nous nageâmes durement pendant plus de vingt mètres jusqu’à ce que la lumière à l’entrée du tunnel ne puisse plus être visible. Mais à ce moment-là, la direction changea brusquement pour devenir verticale. Je ne pus m’empêcher d’être un peu surpris.  – il n’avait pas encore atteint la tombe, alors pourquoi changerait-il tout d’un coup la direction du tunnel ?

J’étais quelque peu ennuyé de ne pas pouvoir parler ou exprimer mes doutes aux autres. Nous fîmes une pause rapide à l’entrée de ce tunnel vertical. Le gros nous fit signe d’être prudents, et il descendit le premier à la nage. Alors que je regardai sa lumière s’éloigner de plus en plus jusqu’à devenir un petit point, je me demandai pourquoi c’était si profond.

Ensuite je le vis agiter sa lampe en bas, indiquant que nous pouvions le suivre en toute sécurité. Nous plongeâmes immédiatement, un par un. J’observai la jauge de profondeur de ma montre de plongée et remarquai que nous étions déjà à plus de dix mètres sous la surface. Je n’avais jamais plongé aussi profond auparavant et je ne savais pas si mon corps le supporterait ou pas.

Un grand espace avait été creusé en dessous, où nous aperçûmes l’ancien mur de la tombe perforé d’un grand trou, ce qui me rendit encore plus perplexe. La forme du trou était très irrégulière et ne ressemblait en rien à la méthode de démontage minutieux, brique par brique, que les pilleurs de tombes utilisaient habituellement. Certaines briques étaient même fissurées. Le gros et moi échangeâmes un regard avant d’expulser quelques bulles en même temps. Il désigna du doigt les briques cassées et fit une gestuelle simiesque. Je savais ce qu’il essayait de dire : que ce trou avait peut-être été creusé par des singes des mers et n’était pas vraiment un tunnel de pilleurs de tombes.

J’hochai la tête en signe d’accord, puis je lui montrai le fusil à harpon pneumatique qu’il portait sur le dos. Il l’enleva, coupa la sécurité, puis nagea dans le trou.

C’était la deuxième fois de ma vie que je pénétrai dans une tombe ancienne. Même si j’étais un peu excité, je me sentais mal à l’aise en repensant à ma dernière expérience. De plus, nous étions au fond de la mer, où la résistance de l’eau rendait les mouvements difficiles. Si nous tombions sur quelque chose de dangereux, nous ne pourrions pas nous échapper aussi rapidement que sur la terre ferme.

Le passage de la tombe était beaucoup plus grand que je ne le pensais. J’augmentai la luminosité de ma lampe et je regardai autour de moi en suivant le derrière de Gros-lard. Nos lumières étaient si fortes qu’elles inondaient instantanément tout le passage. Je regardai les murs de la tombe et vis ces sculptures en relief de visages humains dont oncle San avait parlé. Mais en plus de cela, des animaux étranges avaient été gravés sur leurs fronts en lignes très fines et délicates. Alors que je continuai à nager et à regarder autour de moi, je m’interrogeai toujours davantage. La plupart de ces animaux étaient des gardiens de tombeaux (1) qui n’avaient pas d’yeux, et cela leur donnait un air un peu mystérieux.

À ce moment-là, je vis un visage avec trois poissons en cuivre aux sourcils en forme de serpent gravés sur le front. Je me crispai avant de tirer rapidement le gros pour l’arrêter, je m’approchai pour étudier la sculpture.

La bonbonne était tellement pressée d’entrer dans la tombe qu’elle ne réalisa même pas que j’avais trouvé quelque chose. Il se retourna et regarda autour de lui, mais comme il ne vit rien qui vaille la peine qu’on s’y attarde, il me fit signe de presser le mouvement, mais je lui répondis d’attendre. Ensuite, je me penchai pour regarder de plus près. Il y avait trois poissons en cuivre reliés bout à bout, formant un anneau, et chaque forme était différente. Je pouvais voir que deux d’entre eux ressemblaient à ceux de mon sac, mais le troisième avait trois yeux. Je n’avais jamais rien vu de tel auparavant et je ne savais pas ce que cela signifiait. Je remarquai également que le visage humain sur lequel les poissons étaient sculptés était différent des autres. C’était un visage avec des traits féminins évidents, et il avait l’air un peu défiguré parce que tant de choses y étaient attachées. Le simple fait de le regarder suffisait à me déstabiliser.

Je voulais continuer à l’étudier attentivement lorsque A Ning commença à me pousser par derrière, et je n’eus pas d’autre choix que de poursuivre ma nage. Heureusement, les gravures réapparaissaient à intervalles réguliers et je pus regarder le visage quelques fois supplémentaires. Je ne remarquai rien de plus, pourtant je ne pouvais pas me défaire du sentiment que quelque chose clochait.

Je regardai encore mais je ne compris le problème que lorsque je vis le visage de la cinquième sculpture en relief. Je me souvenais que le premier visage avait les yeux fermés, que le second les avait un peu ouverts, et que les troisième et quatrième avaient les yeux de plus en plus ouverts. Or, les yeux du cinquième visage étaient presque grands ouverts.

J’eus un mauvais pressentiment et attrapai immédiatement le gros, lui faisant signe d’arrêter. Puis je sortis ma planche à dessin étanche et écrivis dessus : « Les yeux des visages sur le mur de la tombe s’ouvrent progressivement. Je pense que quelque chose ne va pas ! » Après avoir écrit cela, je désignai le mur de la tombe.

Le gros toucha le visage, secoua la tête et écrit : « Je n’avais pas remarqué. Ce ne sont que des sculptures en pierre. Elles ne sont pas creuses. Tu penses trop. »

J’insistai et lui fit signe de saisir son fusil à harpon. Quand il constata le sérieux de mon expression, il se sentit obligé d’obtempérer. Peu de temps après avoir continué à nager, je vis la même sculpture apparaître devant moi. Le gros était un peu effrayé par ce que j’avais écrit plus tôt, alors il s’arrêta et pointa sa lampe sur elle. Les yeux du visage de pierre étaient complètement ouverts et regardaient droit devant eux avec un air terne. Gros-lard balaya sa lampe d’avant en arrière mais rien ne changea. Il rassembla son courage, nagea vers elle et la toucha avant de me faire signe de la main pour m’indiquer que tout allait bien.

Je m’approchai pour vérifier et réalisai que c’était un morceau de pierre solide qui n’avait rien de spécial. Lorsque je mis mes doigts dans ses deux yeux et que rien ne se produisit, je secouai la tête devant ma bêtise. Cela semblait n’être qu’un gadget que le concepteur de la tombe avait créé pour effrayer les éventuels pilleurs. Il n’y avait aucune signification particulière à tout cela. Au final, je me fis juste peur et me ridiculisa. Le gros me tapa sur l’épaule et me fit comprendre qu’il fallait que j’arrête d’y penser et que je me dépêche.

Tandis que nous poursuivions notre nage vers l’avant, je me remémorai ce que mon oncle m’avait dit à propos de l’aspiration d’eau dans la tombe suite au déclenchement d’une sorte de piège. Cependant, les murs de cette tombe se ressemblant tous, comment pourrions-nous trouver la pierre exacte qu’il avait poussée à ce moment-là ?

Mon esprit tournait vite. Je savais que nous ne pouvions pas poursuivre comme ça à l’aveuglette. J’ignorai où menait le passage de la tombe, mais il était aussi possible que ce soit une boucle fermée. Si nous nous perdions à l’intérieur, nous serions définitivement foutus. Je me dis que si oncle San avait pu voir la dernière personne de son groupe d’un simple coup d’œil, c’est qu’ils étaient dans un long passage. Même si nous venions de prendre plusieurs tournants, nous n’avions traversé que deux passages. Il ne devrait pas être très difficile de le trouver, mais cela prendrait du temps.

Alors que j’étais perdu dans mes pensées, le gros stoppa brusquement. N’ayant pas eu le temps de ralentir, je finis par lui rentrer dedans. Je me crispai en croyant que quelque chose s’était produit, alors j’allai voir. En m’approchant, je réalisai que le passage de la tombe se terminait, et qu’une dalle de pierre bloquait notre chemin.

La pierre était nue, sans texte ni sculpture en relief gravés à sa surface. Je passai mes mains dessus pendant un long moment, mais ne trouvai aucune sorte de mécanisme. Me grattant la tête, A Ning m’écrit une question : « Comment peut-il y avoir un cul-de-sac ? »

― Il doit y avoir un mécanisme caché dans les pierres à proximité. Regardons autour de nous et voyons si l’un des murs de la tombe est détaché, lui dis-je.

Tout le monde était d’accord. Bonbonne commença à tapoter les murs des deux côtés tout en examinant attentivement les visages qui avaient été gravés dessus. Je m’efforçai de me rappeler tous les indices que Chen Wen-Jin avait mentionnés dans son carnet et je glissai même mon couteau dans chaque interstice le long des bords des briques, mais rien ne se produisit. La dalle de pierre resta immobile, bloquant toujours notre chemin.

Un peu déçu, je regardai en arrière pour voir comment allait le gros et je le trouvai flottant, hébété. Je lui tapai sur l’épaule et lui écrit : « Tu as trouvé quelque chose ? »

Il avait une expression étrange sur le visage et il me demanda, « Les singes des mers ont-ils des cheveux ? »

Sa question me fit rire. Je ne savais pas pourquoi il la posait tout d’un coup, mais je n’avais pas vraiment fait attention à savoir si le singe avec des cheveux ou non. Pour autant que je m’en souvienne, il semblait être chauve et couvert d’écailles.

Je lui donnai ma réponse et lui demandai pourquoi il posait une telle question. Il me montra une fissure dans le mur. Je regardai l’endroit désigné et j’aperçu des mèches de cheveux noirs flottant entre la dalle de pierre et le passage de la tombe.

J’étais stupéfait. Comment cela était-il possible ? Quelqu’un était-il appuyé contre l’autre côté de la dalle ?

Gros-lard, très audacieux, tendit la main pour tirer les cheveux, mais ceux-ci se rétractèrent. Il me regarda et déclara, « Il y a un fantôme derrière cette dalle. »

NDT :

(1) Aussi appelé “zhenmushou” (墓镇兽). Ils sont généralement représentés comme des créatures grotesques et servent d’objets funéraires pour protéger les tombes des aristocrates et des hauts fonctionnaires. Ils sont le plus souvent placés à l’entrée des chambres funéraires principales, avec d’autres figures en céramique, pour chasser les forces malveillantes.



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