Song Shuhang portait toujours la petite fille en aidant ses parents à trouver un endroit pour s’installer. Ensuite, il reporta son attention sur le grand moine occidental.
Il pouvait sentir que, pendant qu’il chantait les soutras, une énorme énergie mentale faisait rage, comme une vague scélérate avançant dans toutes les directions.
Dans le wagon circulait de l’énergie négative, mais les gens normaux ne pouvaient la voir à l’œil nu. Mais face à l’énergie tumultueuse rayonnant du grand moine, elle se dispersa soudainement comme une volée d’oiseaux, sortant par les vitres brisées tout en se dirigeant vers d’autres parties du train.
Song Shuhang se demanda s’il s’agissait de “fantômes”.
Il n’avait même pas terminé sa Constitution des Fondations jusqu’à l’Acupoint du Cœur, donc son Acupoint de l’Oeil n’avait pas encore été ouvert et il ne pouvait les voir. Toutefois, dans son état de vigilance, il pouvait vaguement sentir l’énergie négative de choses lui évoquant de la fumée.
Normalement, les fantômes n’entraient jamais dans les trains et les bus. De tels endroits ayant une forte activité humaine avaient l’aura des Hommes.
L’aura humaine concentrée et vigoureuse était d’une énergie Yang extrême, et pouvait directement faire voler en éclat les plus faibles fantômes. Même les plus puissants évitaient ces zones.
Cependant, une exception pouvait se produire lors… d’une catastrophe dans un lieu bondé. Un énorme montant d’énergie négative était alors produit en un instant par la terreur, la mort, le désespoir, et la haine. Cette énergie était la source d’alimentation préférée des fantômes, et leur permettait de grandir. Les esprits de ceux qui étaient décédés rapidement dans de terribles souffrances lors de ce genre d’événements les rendaient particulièrement plus forts en les dévorant.
Certains des plus puissants pouvaient même arracher de force les esprits de ceux qui étaient sur le point de mourir, et ceux-ci les renforçaient encore plus!
– « Démons et monstres, briser, briser, briser ! » De toute évidence, ce moine venu de l’Ouest possédait de réelles compétences. Il hurla, son énergie mentale faisant rage, et l’énergie négative dans le wagon se dissipa instantanément.
En une fraction de seconde, les passagers maudits furent tous sonnés. Le cri du moine cessa, après quoi la cabine devint momentanément plus claire. Tous les éclats de verre, les taches de sang sur les murs et les passagers transpercés par les éclats de verre brisé avaient disparu. Bien que des passagers dans les wagons fussent tombés, aucun d’entre eux ne dégoulinait de sang.
– « Était-ce une illusion ? » Tous restèrent immobiles, sans savoir quoi faire. Effectivement, toutes ces scènes sanglantes terrifiantes étaient toutes des illusions créées par ces fantômes pour les rendre encore plus effrayés, paniqués, et produire ainsi encore plus d’énergie négative.
Les êtres brumeux tentèrent de fuir dans toutes les directions, mais le moine n’était pas vraiment d’accord.
– « Putain! » Proférant des injures, il agrippa fermement ses perles de prière tout en les poursuivant vers les autres wagons.
Après que le frein d’urgence eût été tiré, toutes les portes s’était déverrouillées. Il suffisait de tirer sur une poignée proche pour ouvrir n’importe laquelle d’entre elles.
Le grand gaillard en ouvrit une sans la moindre difficulté, et suivit les fantômes fuyant pêle-mêle vers l’avant du train.
Ce n’était pas une coïncidence si ce puissant moine était présent. Il chassait ces fantômes-ci, tentant de les purifier.
Song Shuhang toucha sa poche qui contenait un Talisman de Protection du Mal, un Talisman d’Armure et un Talisman d’Epée.
Il avait placé là ces trois talismans, le plus proche possible de son corps, pour prévenir l’inattendu.
Il ne pouvait qu’espérer ne pas avoir à les utiliser. Après tout, il n’en possédait qu’une quantité limitée. Avant de rencontrer le Maître d’Autel, chaque élément gaspillé réduisait ses chances de succès.
Attend un instant !
Une pensée lui vint soudainement.
Les fantômes dans le train … pourraient – ils être liés au Maître d ’ Autel ?
C’est aussi un cultivateur de fantômes maléfiques! De plus, la Boutique Médicinale Yuanlong n’étant qu’à trois stations, ce n’ est pas impossible . Comment pourrait-ce être une coïncidence ?
❄️❄️❄️
À ce moment-là, dans le troisième wagon derrière celui où se trouvait Song Shuhang, deux hommes au teint pâle se blottissaient l’un contre l’autre et murmuraient en discutant.
– « Cet enfoiré, pourquoi ce moine européen nous a-t-il encore suivit ? Nous étions censés avoir une ville d’avance! Il nous colle aux fesses! » Un homme en costume serra les dents.
L’autre homme, vêtu d’un t-shirt comme celui que portaient les jeunes ordinaires, se frotta les tempes et lui répondit avec amertume : « Nous n’avons pas eu l’occasion de laisser le Général Fantôme Ku You se nourrir ces derniers temps. Si nous en sommes incapables aujourd’hui, le Maître d’Autel s’occupera certainement de nous, et nous finirons en pâté pour ce fantôme! »
À cette idée, ils frissonnèrent.
Le Général Fantôme Ku You était le fantôme rancunier circulant dans les wagons. Ils avaient entendu dire que leur Maître avait déployé d’énormes efforts durant des dizaines d’années pour donner naissance à un nouveau général fantôme dont la force était comparable à celle d’un pratiquant de Deuxième Rang. Il le nourrissait donc depuis un long moment, fantôme le plus rancunier en sa possession.
En temps normal, ce dernier était scellé, en sommeil, dans des endroits avec un yin dense et du Qi fantôme pour le nourrir. Ses besoins s’en trouvaient réduits, mais après un certain temps, il tombait dans un état de faiblesse.
Par conséquent, chaque fois que le Maître d’Autel sortait avec ce fantôme rancunier, il avait besoin de lui trouver de quoi se nourrir afin de récupérer de sa faiblesse.
Les deux hommes avaient été chargés de l’aider à se sustenter. Pour ce faire, ils cherchaient généralement des scènes d’accident ou allaient au cimetière.
La veille, au moment où ils l’avaient lâché au milieu des tombes pour l’y laisser se repaître, ils avaient par hasard rencontré un grand moine venant d’Occident. Sans leur vigilance et leur promptitude à la fuite… Eh bien, le Général Fantôme Ku You, affaibli, avait déjà presque été purifié… Rien que d’y penser les effrayait.
S’il était réellement purifié, ils se suicideraient immédiatement. Ainsi, ils pourraient au moins mourir proprement.
Tous les deux avaient couru, avec le Général Fantôme Ku You, pour lui échapper après beaucoup de difficultés et s’en éloigner largement. Finalement, ils étaient parvenus à trouver une longue portion de chemin de fer. Ils avaient donc lancé un sort d’illusion fantomatique pour tromper le conducteur du train, et provoquer un freinage d’urgence dans l’objectif de créer une scène horrible, permettant ainsi au Général Fantôme de se rassasier.
Mais ils ne s’attendaient pas à ce que ce moine les chassât jusque-là!
Comment avons – nous pu vous offenser ? Ne pouvez – vous pas être plus miséricordieux et nous traiter comme des êtres insignifiants ? Laissez-nous !
– « Nous n’avons pas le choix, nous devons risquer le tout pour le tout! » L’homme en costume continua à serrer les mâchoires.
S’ils étaient incapables d’aider ce fantôme rancunier à remplir son estomac, le Maître d’Autel utiliserait des méthodes de torture cruelles, les transformant en sucreries pour l’être dont ils avaient la charge. Puisqu’ils allaient mourir si tel était le cas, autant tout donner dans l’espoir de survivre.
– « Tant que nous pouvons le retenir le temps que le Général Fantôme Ku You sorte de son affaiblissement en absorbant toute cette énergie, ce moine blanc sera foutu! » lui murmura l’autre homme.
Ainsi, ils se levèrent tous les deux et se précipitèrent vers l’avant du train.
Chaque compartiment était dans le chaos, les deux hommes courant de toute leurs forces de wagon en wagon n’attirèrent donc pas l’attention.
Rapidement, ils dépassèrent celui de Song Shuhang. Malheureusement pour eux, ils n’avaient pas remarqué le jeune homme, masqué par son état de vigilance.
Leurs capacités étaient faibles et étaient au stade de la Constitution des Fondations des Cent jours. De plus, comme leur technique pour ce faire était de qualité inférieure, qu’ils n’avaient pas accès à la potion de Trempe Corporelle, et qu’ils étaient bien trop âgés, ils étaient toujours à ce niveau bien qu’y ayant passé des années.
Afin de contrôler le Général Fantôme Ku You, ils avaient utilisé un consommable magique que le Maître d’Autel leur avait donné.
Ils coururent à plein régime devant les yeux de l’étudiant, sur la piste du moine.
Après que les deux hommes se furent éloignés, Song Shuhang ouvrit les yeux. Ceux-là sont des cultivateurs .
Le Qi sanguin de ces deux hommes dépassait celui des gens ordinaires. De plus, étant liés aux fantômes, leur corps était contaminé par la même énergie négative.
Il ne pensait pas que, juste en portant une petite fille, manquant son arrêt et dépassant trois stations supplémentaires, il ferait une telle rencontre.
D ois- je aller voir ? se demanda-t-il.
❄️❄️❄️
De son côté, le moine avait rattrapé le fantôme rancunier.
Ce dernier avait absorbé beaucoup d’énergie négative, et avait récupéré une partie de sa force. À ce moment-là, il utilisait un sort d’illusion pour envelopper les trois premiers compartiments du train pour créer toutes sortes de visions terrifiantes, augmentant la terreur et le désespoir de ses victimes.
Il lui suffisait d’attendre de récupérer encore un peu avant de pouvoir lancer des hallucinations, poussant les passagers dans leurs derniers retranchements et menant ainsi une partie des plus faibles au suicide, afin de pouvoir dévorer leurs esprits!
– « Je t’ai trouvé! » A cet instant, le grand chauve lui adressa un sourire éblouissant avec des dents parfaitement blanches. « Arrête de t’échapper, j’ai déjà débloqué l’Acupoint de l’Oeil et obtenu la clairvoyance. Aucun démon ne peut m’échapper. Laisse-moi te purifier! »
Tout ayant été dit, il sortit un livre de textes bouddhistes de sa robe de moine et en lut le contenu. Sa voix assourdissante résonna dans les wagons. Chacun de ses mots, en mandarin, était prononcé si précisément que de nombreux chinois avaient honte d’eux-même.