Ce trésor, les Profonds Principes de l’Essence du Sabre, avait été donné à Song Shuhang par le Véritable Monarque Grue Blanche en échange d’un peu de Remède démodragon. Ces herbes poussaient dans les ruines des Immortels ayant développé leurs fondamentaux au sabre et elles étaient très utiles pour les cultivateurs qui maniaient cette arme. Après en avoir mangé, ces derniers avaient l’occasion d’expérimenter et de comprendre l’essence du maniement du sabre. Si l’on en avait suffisamment, et avec un peu de talent, on devenait capable de manifester l’essence du sabre en les consommant.

Le jeune homme fixa Seize du Clan Su et lui sourit. « Seize, en as-tu mangé toi aussi ? »

– « Oui. » Elle hocha la tête. Le Clan Su de la Rivière Spirituelle possédait de nombreuses techniques de cultivation et avait donné naissance à de nombreux sabreurs. En fait, leur Technique au Sabre de la Rivière Spirituelle était célèbre dans le monde des cultivateurs. Comment un tel groupe aurait-il pu faire l’impasse sur un trésor comme les Profonds Principes de l’Essence du Sabre ?

– « Et ça marche ? »

– « Oui, après avoir atteint le Deuxième Rang, j’ai commencé à en consommer régulièrement. Après une cinquantaine, j’ai pu former ma propre essence de l’art du sabre. »

Le Clan Su de la Rivière Spirituelle avait de solides fondations. Voilà pourquoi elle avait pu y avoir autant accès, jusqu’à atteindre ce fameux palier après 50 herbes. Elles étaient si précieuses pour les sabreurs ordinaires !

– « Shuhang, est-ce que tu prévois toi aussi de condenser ta propre essence ? » demanda-t-elle. Le fréquentant depuis un certain temps, elle avait réalisé qu’il préférait les épées. S’était-il décidé à emprunter la voie du sabre ?

– « Oui, je veux essayer. Si j’apprends ça, la puissance de mes techniques au sabre augmentera considérablement. »

Son étrange Technique au Sabre de l’Écaille Inversée n’avait en réalité pas grand-chose à voir avec l’essence du maniement du sabre… D’un autre côté, s’il voulait faire ressortir le véritable pouvoir de la Technique du Sabre Enflammant le Ciel apprise auprès de l’Aîné Ciel Écarlate, il devait l’utiliser en saisissant pleinement ce que signifie manier cette arme. Une fois qu’il aurait formé son essence, la technique allait forcément atteindre un niveau bien plus élevé entre ses mains.

– « Je vois. » Seize acquiesça. Elle lui rappela ensuite : « Tu sais, Shuhang, tu ne pourras pas saisir l’essence de l’art de l’épée ensuite. Une fois une essence appréhendée, que ce soit celle du sabre, de l’épée, du poing ou de tout autre genre, tu n’auras plus la possibilité de passer à un deuxième type. »

Toute essence, peu importait la catégorie… Celles-là n’étaient rien d’autre que le résultat de la condensation extrême de l’énergie du cultivateur, atteignant de nouveaux sommets grâce à sa compréhension d’un sujet. Une fois dans une certaine voie, celle-ci imprégnait toute l’énergie à l’intérieur du corps du pratiquant, ne laissant aucune marge pour une autre approche.

– « Quoi ? Vraiment ?! » Song Shuhang était étonné. Il l’apprenait avec elle ! En d’autres termes, s’il avait de la chance et avait du succès avec l’essence du sabre après avoir consommé ces brins d’herbe, il devrait en rester au sabre jusqu’à la toute fin.

– « Oui. Par conséquent, tu devrais peser le pour et le contre avant de te décider, » déclara Seize d’une voix douce.

L’étudiant, les tiges des Profonds Principes de l’Essence du Sabre dans la main, se plongea dans une intense réflexion.

Comparé aux techniques pour voler avec un sabre, comme la Technique de Lame Traîneau par exemple, marcher sur une Épée volante avait l’air beaucoup plus cool. De plus, manier une lame fine était bien plus empreint de noblesse et d’élégance.

Sa raison lui soufflait qu’il n’avait tout simplement aucun talent pour l’épée. La seule technique qu’il avait été capable d’apprendre était celle de la Sainte Épée de Lumière, un art adapté d’une technique venant de l’Occident. La lame formée en l’utilisant était si large qu’elle tenait plus du sabre que d’une véritable épée.

Même s’il mettait de force des points dans la catégorie “technique à l’épée” de son arbre de compétences, il n’obtiendrait rien.

S’il voulait aller plus loin sur la voie de la cultivation, il ne pourrait pas le faire sans l’essence du sabre.

– « Seize. Après avoir réussi à condenser mon essence de l’art du sabre, est-ce que je pourrai monter sur une Épée volante ? Je veux juste l’utiliser comme moyen de transport. »

Outre leur arme principale, qui était utilisée au combat, les cultivateurs avaient également des lames secondaires qui pouvait être utilisées comme moyen de transport. À une certaine époque, il avait été très courant de modifier les Épées volantes et de les transformer en toutes sortes d’objets exotiques. Par exemple, certaines avaient eu la forme de claviers, de fruits ou même d’un Superman…

– « Oui. Sa vitesse sera un peu plus lente, néanmoins un sabreur peut très bien chevaucher une épée. Par exemple, après avoir réussi à surmonter ma prochaine Tribulation Céleste, je pourrai monter sur un Sabre volant. Cependant, je peux aussi choisir une Épée volante, un Gourdin volant, un Marteau volant ou un Fouet volant si l’envie m’en prend. Tant que c’est un trésor magique avec les caractéristiques d’une Arme volante, c’est possible. »

Après avoir entendu ces mots, Song Shuhang poussa un soupir de soulagement. S’il pouvait utiliser un sabre au combat et une épée pour voler, au moins, il n’aurait aucun problème d’ego en planant dans le ciel !

– « Seize, j’ai une autre question. Pourrai-je relâcher du Qi d’épée si j’utilise une technique à l’épée après ça ? »

Il avait déjà abandonné l’idée de faire de cette lame son arme principale. Il voulait seulement pouvoir sortir le bon Qi en frappant avec une épée.

Juste pour le plaisir, pour la passion !

La jeune femme se mit à rire. « Ahaha ! Il n’y a pas trop de différence entre le Qi d’épée, le Qi de sabre et d’autres encore. Même si je tiens une épée, je peux utiliser des techniques au sabre et relâcher du Qi de sabre. J’imagine que l’inverse sera vrai aussi. »

– « Dans ce cas, je peux y aller tranquille ! » dit-il, enfin soulagé. Il porta alors les herbes à sa bouche et les avala.

– « Ah ?! Tu viens de les manger directement ? » Seize ouvrit tout grand les yeux, sous le choc. « Ce sera très douloureux ! »

Elle ne s’était pas attendu à le voir les gober sans réfléchir, et surtout sans lui laisser le temps de l’arrêter.

Une faible condensation d’essence du maniement du sabre enveloppait chaque feuille des Profonds Principes de l’Essence du Sabre. Ainsi, chaque brin d’herbe était semblable à un sabre que le monde lui-même avait créé. Les avaler directement ? C’était la même chose que de se planter la gorge avec un sabre tranchant ; en d’autres termes, c’était assez douloureux.

Elle, de son côté, avait à chaque fois mêlé les tiges à un liquide médicinal spécial.

– « … » Song Shuhang ne sut que dire. “Patience est mère de toutes les vertus.” Pourquoi ne pouvait-il pas le comprendre ? C’était pourtant si simple !

L’instant d’après, il eut l’impression que sa gorge avait été découpée ; c’était extrêmement douloureux. Comme si quelqu’un lui avait enfoncé un long sabre dans la bouche jusqu’à atteindre directement son estomac, comme s’il était lui-même un avaleur de sabre. Pourtant, même la plupart des troupes de cirque utilisaient des lames flexibles pour ce spectacle. Avaler une arme véritable était très dangereux et pouvait causer la mort.

La sueur ruisselait sur son visage pâle. Il se tenait la gorge à deux mains.

– « Comment te sens-tu ? » demanda anxieusement Seize.

Il leva une main avec beaucoup de difficulté et l’agita, laissant entendre qu’il pouvait encore le supporter. Il essaya d’ouvrir la bouche et de parler, mais il ressentit une douleur intense et les mots ne sortirent pas.

Huff ! Song Shuhang souffla une gorgée d’air.

Juste à ce moment-là, sa langue trembla légèrement ; une fleur de lotus blanche apparut au bout.

C’était la compétence de la Langue de Fleur de Lotus.

– « … » Même s’il avait pu parler, il n’aurait pu trouver les mots.