Le Vénérable Blanc noir tendit la main et l’agita doucement en direction de la statue de pierre sur le sol. Il déclara : « La poussière retourne à la poussière, la terre retourne à la terre… Que tout s’effondre en poussière ! »
À son commandement, toute la puissance du Royaume des Enfers fut mobilisée. Il en était le souverain absolu, et sa volonté était celle de ce monde ! La vague de force recouvrit complètement la statue, prête à la détruire, à l’effacer.
Mais alors, une main d’acier apparut de nulle part, empêchant le pouvoir maléfique de s’accrocher à l’Aîné Blanc. Celle-ci était identique aux vêtements du mystérieux être noir, il s’agissait d’une concentration de l’énergie la plus pure et la plus chaotique du Royaume des Enfers.
Après sa manifestation soudaine, la main repoussa l’attaque. Elle aussi pouvait mobiliser tout le potentiel du Royaume des Enfers… Sa volonté était également celle de ce monde !
Un monde… Mais deux volontés différentes ! N’était-ce pas similaire à de la schizophrénie ?
L’instant suivant, l’ensemble du corps arriva. Cet être n’avait pas de forme concrète. Il semblait être du fer en fusion moulé en une boule. Sa main se retira à l’intérieur de la sphère, retournant à son état originel. À première vue, il avait la capacité de se remodeler à volonté.
Le puissant pratiquant lui jeta un coup d’œil et dit avec indifférence : « C’est vous ? Est-ce que vous me suivez depuis longtemps ? »
– « Bien sûr, c’est moi ! :rire_bizarre: » Sa voix était comme celle d’un robot, dépourvue d’émotion, et il ajouta les mots :rire_bizarre: à la fin de la phrase, sans pour autant émettre de ricanement.
– « Pendant combien de temps allez-vous continuer à me suivre ? Vous devez pourtant avoir compris que nous ne pouvons pas nous vaincre l’un l’autre. Par conséquent, perdre notre temps ainsi n’a aucun sens, » reprit le Vénérable Blanc noir, impuissant.
– « :sourire_complaisant: Tant que je continuerai à vous suivre et à m’interposer dans vos projets, je trouverai bien un moyen de me débarrasser de vous un jour ! Une seule volonté suffit au Royaume des Enfers ; vous êtes inutile ! Les gens que vous voulez tuer, je les sauverai ; les choses que vous voulez construire, je les détruirai ! »
Il haussa les épaules en réponse. « S’il y a bien quelqu’un d’inutile, c’est vous. Après tout, je suis apparu dans le Royaume des Enfers bien avant vous. »
– « :colère: Foutaises ! Selon les règles du Royaume des Enfers, vous auriez dû disparaître dès mon ascension, me laissant le contrôle de ce monde ! Pourquoi êtes-vous toujours ici, dans l’Enfer, ? Vous occupez sans vergogne la place qui devrait légitimement m’appartenir, et à moi seul ! Espèce de putain de créature inutile ! » Paraissant très en colère, la boule sautait sur le sol comme une balle en caoutchouc.
– « Vous ne pouvez pas vraiment m’en vouloir. Après tout, je ne sais pas non plus comment quitter le Royaume des Enfers. Si vous en êtes capable, montrez moi la sortie ; je partirai avec plaisir. »
– « :colère_noire: Si je connaissais un moyen de quitter ce monde, je serais déjà parti ! Bon sang, quand on renaît dans le Royaume des Enfers, on ne peut le quitter qu’une seule fois avant d’y rester prisonnier pour toujours ! »
– « Vous voyez ? Vous ne pouvez pas m’en vouloir. » Il bâilla.
La sphère de métal liquide était toujours très énervée, elle sautillait continuellement.
Mais à ce moment précis, le Vénérable Blanc noir tapa soudainement du pied sur le sol, transformant la terre en un marais qui engloutit la statue du Vénérable Blanc.
Il sourit légèrement. « Gagné. »
La boule se figea un très court instant.
Puis elle cria avec suffisance, une épée en métal sortant des profondeurs du sol pour se fondre en lui : « :sourire_complaisant: Idiot, idiot, idiot ! Le gagnant, c’est moi ! La statue que vous venez d’enterrer dans le sol était une partie de mon corps. Quant à la vraie, ainsi que le cultivateur humain et le petit serpent à quatre têtes, je les ai secrètement envoyés hors du Royaume des Enfers pendant que vous ne faisiez pas attention ! »
Elle se transforma, prenant rapidement la forme d’une créature humanoïde métallique. Elle commença à se tordre devant le Vénérable Blanc noir, dansant avec l’intention de le mettre en colère. Sa prestation était agaçante au point de donner à n’importe qui l’envie de le cogner.
– « :sourire_complaisant: , :super_sourire_complaisant: , :ultra_sourire_complaisant: . »
Son interlocuteur resta sans voix.
– « Venez ! Vous devez être en colère, non ? Vous avez envie de me frapper, n’est-ce pas ? Venez, battons-nous ! :sourire_joyeux: , :sourire_complaisant: . »
– « Idiot, apprenez donc à sourire. » Celui qui ressemblait au Vénérable tendit la main et caressa doucement ses longs cheveux noirs qui flottaient au vent et lui donnaient un air extrêmement charmant. Puis il ajouta : « Je dois vous remercier de les avoir fait sortir de cet endroit. »
Le corps de la créature humanoïde métallique se raidit soudainement avant de prendre à nouveau la forme d’une boule qui sautillait. « Que voulez-vous dire ? :colère: Vous me remerciez de les avoir fait sortir de cet endroit ? N’avez-vous pas essayé de tuer le pratiquant à l’intérieur de la statue ? »
– « C’est bien ça. J’ai senti que cet homme me serait nuisible. Mais quand j’ai levé la main sur lui, j’ai ressenti un sentiment nostalgique de sa part… Qui sait, peut-être est-il un de mes descendants, ou un parent ? Par conséquent, je n’avais plus aucune intention de lui faire du mal. N’avez-vous pas remarqué que son visage était très similaire au mien ? »
– « :colère: Similaire ? N’importe quoi ! D’après mes calculs, vos visages n’avaient qu’une similarité de 80 %. Ce n’étaient absolument pas les mêmes ! »
– « Pour nous, les “humains”, un visage similaire à 80 % est pour ainsi dire identique. »
Après avoir entendu ces mots, la boule de métal liquide s’arrêta. Puis elle dit soudainement : « :ricaner: Hmph ! Regardez-vous, refusant obstinément d’admettre que vous avez merdé en essayant de ruiner mes plans. Même si vous avez cet air indifférent, vous devez me détester jusqu’au plus profond de votre être ! Et pourtant, vous voilà en train d’agir de cette manière dans l’objectif de me mettre en colère ! »
Le Vénérable Blanc noir se frotta les yeux ; il avait sommeil. « Ah ! C’est à vous de décider comment vous interprétez les choses. Vous pouvez le faire d’une manière qui vous rend heureux si vous le souhaitez. Quoi qu’il en soit, ce serait vraiment excellent si vous pouviez désormais me considérer comme mort. J’avais l’intention de creuser un trou et de dormir pendant un certain temps… Au moins un siècle. J’espérais que vous ne me dérangeriez pas. Pendant ces cent ans, vous serez le seul dirigeant du Royaume des Enfers. Bonne chance, je crois en vous. »
La boule était sans voix.
Ensuite, son interlocuteur las agita la main. « Bien, je vais vous apprendre quelque chose avant de partir, écoutez bien. Snif, snif, snif ! C’est le son du rire. Retenez-le et apprenez rapidement à le reproduire ! »
Après quoi, il disparut sans laisser la moindre trace. Qui pourrait deviner dans quelle partie du Royaume des Enfers il creuserait le trou dans lequel il voulait se reposer.
La sphère resta seule, sur place.
❄️❄️❄️
Pendant ce temps.
Song Shuhang reprenait enfin ses esprits.
– « Aïe, aïe, aïe ! » Tout son corps le faisait souffrir, comme si quelqu’un lui avait brisé tous les os. Il activa rapidement la technique de guérison gravée sur l’ancien anneau de bronze et l’utilisa sur lui-même trois fois de suite. Ce ne fut qu’à ce moment-là qu’il récupéra un peu.
Il découvrit être allongé sur la surface lumineuse générée par une Épée volante. Il s’agissait de l’Épée Météore du Vénérable Blanc.
Elle flottait dans les airs ?
Était-il possible que l’Aîné Blanc eût repris ses esprits et tué le démon à quatre têtes ?
– « Aîné Blanc, est-ce que vous vous êtes réveillé à temps ? Aîné, qui est plus digne de confiance que vous ?! » Il tourna joyeusement la tête…
… juste pour voir une statue familière.
Celle du Vénérable Blanc. Il gisait actuellement à l’horizontale sur la lueur de l’Épée Météore, complètement immobile.
À première vue, il était toujours en pleine méditation. La couche protectrice de pierre le recouvrant était une mesure défensive qu’il utilisait pendant ses profondes réflexions.
Il était dans le même état que lorsque Song Shuhang l’avait rencontré pour la première fois.
Au moment critique, non seulement le jeune homme s’était révélé dépassé… Mais même le Vénérable Blanc avait été à l’ouest !
Dans ce cas, qui les avait sauvés de ce serpent multicéphale ?
Au moment où cette pensée lui traversa l’esprit, Song Shuhang vit également le démon. Son corps brisé était enroulé au-dessus de la lumière, comme un tissu en lambeaux. On aurait dit que quelqu’un l’avait frappé avec un marteau et l’avait fait rouler encore et encore. Le pauvre.
Trois de ses quatre têtes pendaient déjà, vidées de toute aura vitale. La dernière était à moitié morte, elle regardait le Roi Guerrier avec apathie.
– « Je ne m’attendais pas… à mourir… comme ça. Même les héros… craquent pour les beautés ! » Il utilisa le peu d’énergie lui restant pour lâcher sa dernière tirade. Il avait fait de son mieux pour survivre jusqu’alors et faire le malin une dernière fois.
Même les héros craquent pour les beautés ?
Qu’est-ce que cela signifie ? Est-il possible que nous ayons rencontré une bombe incomparable qui l’a tué ?
Mais pourquoi plane-t-on dans le ciel ?
L’Épée Météore s’était-elle activée automatiquement pour protéger son maître alors qu’ils tombaient, arrêtant en plein vol les deux pratiquants humains ?
Song Shuhang la caressa doucement.
La lame émit un bourdonnement et lui transmit un sentiment de fierté. Son intelligence avait augmenté dans l’ombre.
– « Bien joué. Merci pour votre aide, » sourit le jeune homme. « Bref, où en sommes-nous maintenant ? »
Alors qu’il réfléchissait, son téléphone portable sonna.
Il le prit et découvrit que l’écran était fissuré.
Heureusement, le portable n’était pas cassé et il pouvait toujours l’utiliser.
Le Cultivateur Solitaire Rivière du Nord l’appelait.
Il décrocha. « Aîné Rivière du Nord, y a-t-il un problème ? »
– « Jeune ami Shuhang, comment se fait-il que l’Aîné Blanc et vous ne soyez pas encore revenus ? Venez vite, c’est à votre tour de mourir ! » dit-il anxieusement.
– « … »