« Entrez » cria le Maître d’Autel d’une voix sourde.
Cependant, il n’entendit qu’un bruit étouffé derrière la porte, puis rien.
Il fronça les sourcils et sortit un poignard de son manteau. Ensuite, il s’approcha prudemment de la porte et regarda à travers le judas.
De l’autre côté, le sous-fifre qu’il avait envoyé était appuyé contre la porte, immobile. Il n’y avait personne derrière lui.
A – t – il réussi ?
Pourtant, il sentit que quelque chose n’allait pas. Il ouvrit rapidement la porte, les muscles tendus, prêt au combat.
Lorsqu’elle s’ouvrit, son homme de main tomba soudainement sur lui.
Le Maître d’Autel tendit la main et l’entraîna dans la pièce.
Il regarda attentivement autour de lui pour s’assurer qu’il n’y avait personne d’autre.
« Que se passe-t-il ? » demanda-t-il durement en fixant l’homme dans ses bras.
Mais avant même qu’il eût fini de poser cette question, il perçut quelque chose d’étrange avec son subordonné. Ce dernier tressaillit et tomba doucement sur le sol.
Le Maître d’Autel appuya immédiatement sur son poignet pour sentir son pouls. Celui-ci avait cessé et le Qi Sanguin s’était dissipé de son Acupoint du Coeur… Il était mort comme un chien ! Sans dernier mot !
Il fronça les sourcils et vérifia l’état du corps.
Il ne vit pas de blessures ou de traces de combat, seulement du sang sur son masque.
L’homme le retira soigneusement avec la dague pour découvrir le visage bleu de son sous-fifre. Ses yeux étaient injectés de sang et gonflés, et un flot de sang puant coulait de sa bouche.
Le liquide rouge avait une odeur nauséabonde. Le Maître d’Autel eut soudainement le vertige, rien qu’à le sentir.
« C’est un poison ! »
Son subordonné avait été mortellement empoisonné par un produit extrêmement agressif ! Il s’était mélangé au sang et l’avait rendu toxique. Alors, même l’odeur pouvait empoisonner quelqu’un !
L’homme avala précipitamment une pilule détoxifiante et fit circuler du Qi dans tout son corps pour en éliminer l’agent nocif.
Même les émanations étaient si fortes. À quel point le poison d’origine l’était ?
Finalement, c e Song Shuhang n’était pas une personne ordinaire.
Bon sang, “ un étudiant de première année de l’Université de Jiangnan ” ? “ Un jeune homme qui vient d’avoir dix – huit ans ” ? “ Ses parents sont encore en vie et il est bon avec les autres” ? Toutes ces informations étaient fausses.
Surtout ce fichu « bon avec tous » ! Comment une personne utilisant un poison aussi horrible peut-elle être sympathique ?
Je suis sûr que Song Shuhang a juste utilisé de fausses informations pour cacher sa véritable identité, et était juste… en train de vivre une vie tranquille de mortel !
L’enfoiré , pourquoi a – t – il rendu sa couverture aussi réaliste ? Merde !
« Bon sang, les toxines ne sortent pas ! » Le Maître d’Autel grinça des dents. Le mal avait pris racine dans son corps et était difficile à éliminer. S’il voulait s’en débarrasser, il devait entrer en isolement.
Mais là, il n’en avait pas le temps.
C e stupide larbin ! Comment a – t – il osé venir jusqu’ici après avoir été empoisonné ? Un allié pire que l’ennemi ! Il lui a ouv er t littéralement la voie !
Peut-être que Song Shuhang avait pisté son subordonné pour le trouver.
Il ne devait pas traîner davantage !
Le Maître d’Autel tria ses affaires aussi rapidement que possible.
Avant de partir, il répandit de la poudre dissolvante sur le cadavre pour en effacer toute trace.
Après avoir tout terminé, il se couvrit la bouche et le nez, puis sauta par la fenêtre et s’enfuit loin de l’hôtel sous le couvert de l’obscurité.
Il devait passer au Plan B. Il devait trouver un autre moyen de contacter cet “Aîné Song” pour racheter son esprit fantôme après avoir réussi à éliminer le poison dans son corps.
La nuit… était encore longue.
Dans les ténèbres nocturnes, un homme était heureux, un autre bouleversé, et un dernier triste… Les aléas de la vie !
❄️❄️❄️
6 juin, 5h du matin.
Song Shuhang ouvrit les yeux, revigoré.
Mais alors, il fronça immédiatement les sourcils.
Après avoir renforcé son corps, son odorat était devenu beaucoup plus fin que celui d’une personne ordinaire. Il y avait une légère odeur de sang dans l’air.
De plus, la porte donnant sur le balcon était ouverte. En juin, le jeune homme et ses colocataires ne la laissaient jamais ainsi lorsqu’ils dormaient, car les moustiques étaient nombreux en cette saison. Personne ne se couchait la fenêtre ouverte à moins de vouloir s’offrir en pâture aux insectes.
« Les autres sont-ils revenus ? » se demanda-t-il.
En regardant autour de lui, il ne vit aucun d’eux.
Cependant, de l’autre côté de la chambre, la porte de style français n’était pas fermée.
« Un cambrioleur ? » Song Shuhang devint nerveux. Ce problème était récurrent dans les dortoirs des garçons, en particulier avec les logements du deuxième étage, les favoris des malfrats.
Il sursauta. Il aurait dû être plus vigilant ! Dans son placard, il y avait trente et un lots d’herbes médicinales pour concocter de la potion de Trempe Corporelle, impossibles à obtenir avec de l’argent.
Si ces précieux ingrédients étaient volés, il pleurerait de tout son cœur.
Alors qu’il se levait, les yeux se rivèrent sur le sol. Une lame sans manche était abandonnée sur le plancher, aussi tranchante qu’une lame de rasoir, brillant d’une lumière froide.
Il s’agissait d’un couteau utilisé en le pinçant entre les doigts ou avec d’autres outils. Il fallait une certaine technique pour manier une telle arme, réservée aux experts. Il ne servait définitivement pas à couper des fruits. C’était une arme mortelle, tuant sans verser le sang.
Un cambrioleur n’en avait pas besoin et ne pouvait tout simplement pas utiliser une arme aussi particulière et dangereuse.
Ajoutée à cela l’odeur du sang dans l’air… Il n’avait pas eu affaire à un cambrioleur !
Si ce n’était pas pour de l’argent, alors n’était-il pas venu prendre une vie ?
Qui voulait-il tuer ?
Qui d’autre à part…
Il n’y avait que lui dans le dortoir. De plus, ses colocataires n’étaient que de banals étudiants, il était peu probable qu’ils attirent un meurtrier.
Quelqu’un voulait le tuer !
En un éclair, Song Shuhang sentit son cœur se glacer.
Il ramassa la lame sur le sol, ses pensées tournoyant en tous sens. Il ne pouvait pas se calmer.
Quand un inconnu était venu s’occuper de son cas cette nuit, il dormait comme une bûche ! À cette pensée, il eut peur. Bien qu’il ne sût pas pourquoi il était toujours vivant, il avait frôlé la mort.
Même s’il avait commencé la Constitution des Fondations, il était encore un étudiant standard deux jours auparavant. Il aurait été étrange qu’il pût rester calme après avoir découvert que quelqu’un en avait après sa vie !
Cependant, il ne paniqua que le temps de trois respirations. Il pratiqua les Écrits d’introspection méditative et se força à se calmer.
« Puisque j’ai choisi d’être un cultivateur, je n’ai pas peur de la mort. » Le jeune homme ouvrit les yeux, sa détermination renouvelée.
Tandis qu’il l’affirmait à haute voix et renforçait sa volonté en tant que pratiquant, les Écrits d’introspection méditative arrivèrent à une percée en lui à un niveau supérieur. Le “Vrai Soi” dans sa conscience transcendait le monde ordinaire. Ainsi, il se redécouvrit. Il n’était plus une personne normale, mais un cultivateur !
Quand il rouvrit les yeux, Song Shuhang mit doucement la main sur sa poitrine.
Son rythme cardiaque était toujours un peu élevé, mais il n’avait plus peur.
Il sentit quelque chose venant du plus profond de son être, le plaisir !
Après la tentative d’assassinat de cet inconnu et le sentiment de faire face à la mort, il se sentait… plutôt amusé !
Même s’il en était lui-même la cible, il était vraiment fasciné et enjoué par ce qui n’arrivait jamais à un étudiant ordinaire.
Pendant une seconde, il eut un doute, se demandant si quelque chose n’allait pas dans sa tête.
« Si le type voulait prendre ma vie, peut-être… qu’il avait quelque chose à voir avec celui qui recueillait des informations sur moi à l’université avant-hier. »
Alors qu’il réfléchissait, il joua avec la lame sans manche qui naviguait entre ses doigts comme un papillon dansant.
Il avait cherché quelle pouvait être l’identité de cette personne quand Zhuge Yue lui avait dit que quelqu’un était en train d’enquêter à son sujet.
Ça ne peut pas être les délinquants . Après tout, ils n e sont que des étudiants ordinaires et vivent sous l’autorité de la loi . Il est impossible pour eux d’engager un tueur juste pour un e bagarre. S’ ils avaient un tel pouvoir, ils auraient soumis le monde entier.
Et ce n’est probablement pas l’un des harceleurs qui suiva i ent le Maître Praticien. L a plupart d ’entre eux v eu lent lui demander une faveur. Un extrémiste pourrait avoir l’idée de m ’enlever pour le faire chanter , mais la probabilité est trop faible.
Alors… ce doit être quelqu’un qui a quelque chose à voir avec Dou ce Plume. Song Shuhang sortit son pendentif, regardant la Perle de Glace Liant-Spirituel.
De l’air frais était libéré de la bille par vagues, lui permettant de conserver sa clarté d’esprit et accélérant sa vitesse de réflexion.
En pensant à la jeune femme, il se souvint de quelque chose qui l’inquiétait vraiment !