Boum !
L’attaque surprise des tentacules qui s’étaient torsadés et transformés en bâton échoua. Un simple petit bouclier doré avait réussi à la bloquer. L’Esprit Fantôme était resté caché dans l’Acupoint du Cœur de Song Shuhang et avait utilisé ses propres sens pour aider son maître à surveiller les alentours. Au moment où il avait été agressé, le spectre avait utilisé sa compétence innée pour parer.
L’instant d’après, une centaine de ventouses apparurent à la surface du bâton tentaculaire. Elles se collèrent au bouclier et s’activèrent. Même cette capacité fut instantanément transformée en énergie pure et absorbée par la méduse lumineuse.
Même elle !
– « Je n’ai pas peur des attaques… J’ai peur qu’il n’y en ait pas ! Art de manipulation du feu, intensité maximale ! » Song Shuhang serra les dents et poussa de toutes ses forces, faisant brûler les flammes sacrées avec encore plus de vigueur.
Il espérait inciter la méduse à bouger davantage pour avoir l’opportunité de s’échapper.
Buzz, buzz… À ce moment précis, l’étrange créature émit un son étrange. Puis, après avoir absorbé l’énergie du petit bouclier doré de l’Esprit Fantôme, elle retira ses appendices tout en maintenant le cocon autour de son prisonnier.
Ensuite, elle cessa de bouger. Elle laissa les flammes sacrées brûler sur ses tentacules, activa ses ventouses et transforma lentement le brasier en énergie pure.
– « … » Song Shuhang n’eût d’autre choix que d’arrêter d’utiliser l’art de manipulation du feu. Augmenter la superficie et l’intensité de l’incendie ne faisait que fournir de l’énergie à son adversaire. Une perte de temps.
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L’étudiant ne bougeait pas. Il essaya de trouver un moyen de se sortir de cette situation. Comme il ne faisait rien, les tentacules ne réagissaient pas.
Au moment où le jeune homme craqua et tenta d’utiliser la Technique de Respiration de la Tortue, les tentacules s’étirèrent et transformèrent les runes sur ses paumes en énergie pure, qu’ils absorbèrent.
S’il ne trouvait rien pour se tirer de ce mauvais pas, il étoufferait pour de vrai et mourrait.
Zut… Je suis à ma limite sans la Technique de Respiration de la Tortue… pensa-t-il.
Mais alors, le cocon qui l’enveloppait étroitement commença à se tortiller. Une petite bouche apparut sur chacun des appendices et une brume blanche en fut crachée…
De l’air ?
La méduse lumineuse avait toujours interrompu sa Technique de Respiration de la Tortue, et voilà qu’elle lui donnait de l’air de sa propre initiative ? Que prévoyait-elle ?
Était-ce un piège ? De l’air empoisonné ?
Cependant, Song Shuhang n’avait vraiment pas le choix, il se trouvait dans une impasse. Bien sûr, il n’avait pas l’intention de respirer sans prendre aucune précaution. Il sortit de son sac à main la Pilule du Doux Dao Édition 5 Étoiles que l’Aîné Ancien Temple du Lac lui avait offerte. Cette pilule médicinale pouvait être prise par voie orale pour se soigner. De plus, elle avait également un certain effet détoxifiant.
Il la mit dans sa bouche et se prépara… Si quelque chose clochait avec l’air libéré par la bête, il avalerait immédiatement la pilule pour en contrer les effets.
Il vida ses poumons. Prit une profonde inspiration.
L’air frais entra dans son corps et apaisa ses alvéoles sur le point d’exploser.
L’instant suivant, un sentiment de bonheur l’envahit.
L’air était très pur, sans aucune trace de poison.
Mais juste pour en être sûr, il avala quand même la Pilule du Doux Dao Édition 5 Étoiles.
❄️❄️❄️
Juste au moment où il déglutissait, il se sentit vaciller. Son esprit se vida et tout autour de lui se mit à tourner.
L’instant d’après, il s’effondra et perdit connaissance.
Buzz, buzz ! La méduse lumineuse émit un autre son étrange. Presque comme si elle riait méchamment…
Peu de temps après, elle tira l’étudiant vers elle tout en maintenant le cocon actif. Une bouche apparut sur son corps et elle l’engloutit.
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Après un certain temps, Song Shuhang reprit ses esprits.
Je me suis évanoui après avoir mangé la pilule médicinale… C’est le contraire de ce qui aurait dû se produire !
Il regarda autour de lui. Il découvrit qu’il se trouvait dans un endroit étrange.
Il y avait de nombreux miroirs tout autour de lui, et d’innombrables Song Shuhang s’y reflétaient. Il y avait de la gravité et de l’air. Il vit ensuite une sphère noire à peine perceptible à la surface irrégulière, à trois mètres de lui. Elle émettait un faible rayonnement, illuminant l’étrange salle.
– « Où suis-je ? »
Il tourna la tête. Les images renvoyées firent de même.
Dans la pièce, il n’y avait rien d’autre que des miroirs.
À part cette sphère noire et brillante.
– « Est-ce que j’ai été amené ici par la méduse lumineuse ? » Il réfléchit un instant et prit son précieux sabre. Il tenta de frapper la sphère.
Comme si elle n’était qu’une illusion, il passa au travers.
– « Est-ce que cette chose n’est pas réelle ? » Il fronça les sourcils et se prépara à ranger son sabre.
Mais alors, la boule remonta la lame et roula dans la direction de Song Shuhang. Ce n’était pas une illusion. Même s’il ne pouvait pas la toucher, elle, elle en était capable. Elle allait très vite, il n’eut même pas le temps de lâcher son arme quand elle percuta ses doigts.
L’instant suivant, d’innombrables mémoires affluèrent dans la tête du jeune homme.
❄️❄️❄️
Immédiatement, 88.888 voix résonnèrent à l’unisson sous son crâne, parlant de sujets qu’il ne comprenait pas du tout.
Le nombre de voix était tout simplement trop élevé, et comme elles se superposaient, tout n’était que bourdonnement. Il était incapable de les différencier les unes des autres, ou de saisir ce qu’elles disaient.
Il avait l’impression que sa tête allait exploser – même écouter la chanson du Roi Chanceux Dharma de près n’avait pas eu un tel impact sur sa santé mentale. Mais le plus absurde était qu’il savait exactement combien il y avait de voix… Il le savait, 88.888 ! Pas une de moins, pas une de plus !
– « Est-ce une sorte de piège mortel ?! » Il tenait sa tête à deux mains. À ce moment-là, il ne manquait plus que l’apparition d’un personnage musclé surgissant de nulle part pour lui cracher qu’il était déjà mort, mais qu’il ne le savait pas encore. Puis sa tête se déformerait et exploserait.
S’il s’agissait réellement d’un piège, celui qui l’avait tendu devait être atteint d’un trouble obsessionnel-compulsif ! Y placer exactement 88.888 voix… Un piège si parfaitement équilibré…
Bon sang ! J’ai l’impression que ma tête va exploser ! Si toutes les voix continuent de parler en même temps, je vais vraiment devenir fou !
Il tendit la main et se prépara à se frapper la tête. Il voulait voir s’il pouvait s’assommer.
Mais juste au moment où cette pensée lui traversait l’esprit, les 88.888 voix devinrent plus fortes et leur vitesse d’élocution tripla.
Le cerveau du Vrai Maître était surchargé et tout son corps se figea. Il avait l’impression d’avoir été frappé par une technique d’immobilisation.
Les 88.888 voix continuaient de résonner en lui, le remplissant de toutes sortes d’informations mystérieuses. Dans ces circonstances, il perdit sa capacité de penser. Il n’avait d’autre choix que d’écouter passivement les inconnus, l’air stupide.
❄️❄️❄️
Dans le monde des pratiquants, certaines techniques magiques ou de cultivation possédaient le pouvoir de manier les lois de la nature, ou de la grande vérité. Par conséquent, il était impossible d’écrire ces techniques uniques et extraordinaires avec quelque chose d’aussi simple que des mots. Même se forcer à les coucher sur le papier ne convenait pas, les lettres étant alors détruites par les principes fondamentaux de l’univers… En conséquence, il était extrêmement difficile de les transmettre.
Les techniques de culture qui ne possédaient pas trop de pouvoir pouvaient être transmises à la nouvelle génération à travers des bandes de jade ou des matériaux similaires, mais celles-ci étaient impossibles à enseigner par la voie classique. Même le créateur de la technique était embêté pour la transmettre à ses disciples.
Pour cette raison, de nombreuses techniques miraculeuses avaient été perdues à jamais.
Les anciens cultivateurs s’étaient vraiment creusé la cervelle pour trouver comment faire…
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Le temps passait lentement.
Après 45 heures entières et presque deux jours de travail…
Les 88.888 voix dans la tête de Song Shuhang étaient sur le point de s’arrêter !
Finalement, elles crièrent à l’unisson et le bourdonnement cessa.
Song Shuhang gisait faiblement sur le sol.
L’instant d’après, du sang coula de ses yeux, de son nez, de ses oreilles et de sa bouche.
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Un jour après.
L’étudiant reprit enfin ses esprits.
Sa tête lui faisait mal. Il avait l’impression qu’elle allait se diviser en deux. D’un autre côté, une sensation de fraîcheur douce montait depuis la zone entre ses sourcils.
Il se redressa. Au même moment, un grondement monta de son estomac affamé. Il ouvrit son sac à main et en sortit une pilule de jeûne, qu’il avala.
Les dragées de ce genre avaient des effets différents selon leur qualité. Si un homme moyen en prenait une ordinaire, il n’avait pas besoin de manger pendant un mois. S’il s’agissait d’un pratiquant de Premier Rang, dix jours. Mais pour un cultivateur du Deuxième Rang, ses effets ne duraient que quatre ou cinq jours.
Celles qu’il avait avec lui étaient un cadeau de Seize du Clan Su. Une seule suffisait à rassasier un pratiquant du Premier Rang pendant plus de deux mois, et même un pratiquant du Deuxième Rang n’avait pas besoin de se nourrir pendant environ un mois.
Seize du Clan Su avait voulu lui en donner d’une qualité encore supérieure, mais Song Shuhang avait alors été trop faible. Si la qualité d’une pilule était trop élevée par rapport à celui qui l’ingérait, il risquait d’éclater.
Mais même ainsi, il avait encore très faim.
Par conséquent, il en mit une autre dans sa bouche et déglutit.
Puis une autre. Un autre. Et encore une autre…
Après en avoir avalé huit, il sentit que son ventre n’était plein qu’à 70 %.
– « Pendant combien de temps suis-je resté inconscient pour avoir tellement faim ? » marmonna-t-il. Il leva la tête et se regarda dans un des miroirs.
Son visage était d’une pâleur mortelle, comme s’il n’avait aucune vitalité. De plus, il y avait des traces de sang séché autour de ses yeux, de son nez, de sa bouche et de ses oreilles. Mais ce qui piquait son intérêt, c’était la zone située entre ses sourcils. Un rayon de couleur bronze y clignotait fréquemment. Cela signifiait que son énergie mentale avait encore augmenté. Le changement quantitatif avait également déclenché un changement qualitatif, d’où une étrange mutation.
Il n’était déjà plus un pratiquant du Deuxième Rang dans ce domaine. Song Shuhang avait soigneusement analysé les informations concernant la constitution et l’énergie mentale à cause de ses problèmes dans ces aspects de sa cultivation. Par conséquent, il savait que cette lumière impliquait que son énergie mentale avait atteint le niveau d’un Troisième Rang.
– « Je suis vraiment dans la mouise. » Il grimaça.