Gao Moumou était abasourdi.
Yu Jiaojiao ?
Comment diable a-t-elle trouvé où j’habite ? D’ailleurs, pourquoi prétendre m’apporter un colis pour me faire descendre et finalement me traîner à l’intérieur du fourgon ? Ce n’est pas différent d’un enlèvement !
Gao Moumou avait un peu peur à ce moment-là. Il tenta donc d’en savoir plus. « Jiaojiao, pourquoi êtes-vous venu jusqu’ici, chez moi ? Est-ce que vous voulez un autographe… ou quelque chose comme ça ? »
Elle secoua la tête : « En fait, ça fait un moment que je vous garde à l’œil, mais je n’ai réussi à avoir la possibilité de vous rendre visite qu’aujourd’hui. Maintenant, HolyPaladin… Nous devons parler de votre vitesse de publication… C’était trop lent récemment !!! »
Trop lent ?
Quoi ? Un fan est-il venu me rendre visite pour me pousser à écrire plus vite ?
Gao Moumou avait envie de pleurer mais ses yeux restaient secs… Les lecteurs de ce genre étaient vraiment effrayants !
Non, attendez un instant ! J’ai publié pas mal de choses ces derniers temps !
Même s’il était resté bloqué sur l’île avec les indigènes dans l’océan, les sorties ne s’étaient pas arrêtées puisqu’il avait préparé un stock de chapitres. D’ailleurs, dès son retour chez lui, il en avait produit encore plus ! Il avait déjà préparé tous les chapitres qui devaient sortir d’ici la fin du mois !
Je pense qu’il serait assez difficile de trouver un autre auteur aussi prolifique que moi dans tout le cercle des auteurs de Chireads !
Gao Moumou se sentait un vrai saint comparé aux auteurs qui mettaient à jour leur ouvrage une fois par jour, une fois tous les trois ou quatre jours ou une fois par mois.
Yu Jiaojiao sembla réaliser ce qu’il pensait en voyant l’expression de son visage. « En général, vous publiez un chapitre chaque jour… Mais c’est tout simplement trop peu ! »
– « Comment ?! » Un chapitre par jour, ce n’est pas assez ? Combien dois-je en écrire pour être dans ses bonnes grâces ?
– « Si vous n’écrivez pas entre 2 et 4 chapitres chaque jour, comment pensez-vous survivre dans ce monde ultra-compétitif ?! » La voix féminine montait dans les aigus. Gao Moumou pouvait-il vraiment se considérer comme un auteur de romans s’il n’arrivait même pas à atteindre ce quota quotidien ?
Alors, la porte de la fourgonnette se verrouilla et le véhicule commença lentement à avancer.
– « Stop, attendez ! Yu Jiaojiao, où allons-nous ? » cria le pauvre homme. Il attrapa la poignée de la porte et tenta de descendre.
Mais à ce moment-là, un homme en costume debout à côté de Yu Jiaojiao tendit les mains et l’immobilisa, l’empêchant de bouger d’un pouce.
– « Ne vous inquiétez pas, HolyPaladin. Nous ne vous voulons aucun mal, » sourit-elle. « Nous vous amènerons dans un endroit merveilleux, où vous pourrez écrire des chapitres en toute tranquillité. »
– « … » Elle veut m’amener dans un endroit merveilleux pour que je puisse écrire en paix… ? Visiter le domicile d’un auteur et lui dire d’écrire plus vite, c’est déjà assez effrayant, mais le capturer et le forcer à écrire… C’est criminel ! C’est un crime !!!
– « Autre chose, HolyPaladin. Avant de venir ici, j’ai discuté avec vos parents et je suis parvenu à un accord avec eux. Ils approuvent totalement ma démarche, » affirma-t-elle encore. Quelle méthode, quel prétexte avait-elle utilisé pour les convaincre ?
Gao Moumou tourna la tête et vit à travers la fenêtre de la camionnette sa mère, debout sur le balcon. Elle lui adressait de joyeux signes de la main.
Comment est-ce possible ? Quel genre de méthode Yu Jiaojiao a-t-elle utilisée pour que même ma mère soit si heureuse de me voir être enlevé ?
Ensuite, la femme-poisson conclut : « Alors, suivez-moi docilement et préparez-vous à écrire beaucoup de chapitres, d’accord ? Ahahaha ! »
– « Non, non, non ! Je refuse ! J’ai des choses à faire dans les prochains jours ! D’accord, Yu Jiaojiao ! J’ai encore de nombreux chapitres en réserve ! Je peux tous vous les donner ! » cria-t-il. Il devait rejoindre Yayi ; ils s’apprêtaient tous les deux à repartir en voyage ! Le duo comptait bien profiter de vacances sans un chaperon à trimballer ! Quid de leur virée en amoureux s’il était enlevé et forcé d’écrire des chapitres ?
Malheureusement, toute résistance était inutile… Il fut emporté par Yu Jiaojiao.
Pour lui faire écrire une intrigue intéressante pour le film de Song Shuhang et du Vénérable Blanc, elle avait préparé une adorable petite pièce noire avec un super ordinateur à l’intérieur. Son but ? Obtenir entre 10 et 20 pages chaque jour. Elle ne lui donnerait rien à manger s’il n’écrivait pas. De plus, plus tôt il terminerait, plus tôt il pourrait faire une pause. Mais s’il ne finissait pas à temps, il devrait rester éveillé toute la nuit pour finir son travail.
Elle avait déjà préparé de quoi le faire tenir. Du Thé Vert Spirituel, des Pilules d’Insomnie, du Liquide Médicinal Énergisant, etc. Après tout, même un simple mortel pouvait prendre des pilules et boire du liquide médicinal.
Ainsi, elle était sûre que Gao Moumou HolyPaladin pourrait rester plein d’énergie 24h/24 et écrire sans interruption ! Sans parler d’écrire 20 pages chaque jour… Dans des conditions aussi merveilleuses, il n’était pas impossible d’atteindre l’objectif onirique de 30 ou 40 pages quotidiennes !
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Au même moment.
Dans le Pavillon de l’Eau Cristalline.
La femme aux cheveux noirs amena Song Shuhang et Chu Chu dans la Ville Basse de la Cité du Temps.
C’était un monde souterrain composé de plusieurs passages.
– « C’est la partie inférieure de la Cité. L’écoulement du temps dans cet endroit est différent de celui du monde extérieur. Douze jours ici équivalent à un seul jour dehors. Incroyable, n’est-ce pas ? » dit-elle d’un ton morbidement las.
Il était évidemment que c’était incroyable. Mais ses intonations en présentant les lieux restaient celles d’une femme épuisée.
– « Est-ce le bon endroit dont vous parliez, Maître de Pavillon Chu ? » demanda Song Shuhang.
– « Oui… C’est un lieu excellent pour la pratique. En plus de l’écoulement du temps, différent de celui du monde extérieur, on y trouve la plus forte concentration de Qi spirituel de tout le Pavillon de l’Eau Cristalline. Vous pourrez obtenir deux fois plus de résultats avec moitié moins d’efforts en vous entraînant ici. C’est idéal quand on veut s’isoler pendant une courte période. » Le Maître de Pavillon se frotta les yeux et continua : « Si vous avez de la chance, vous en apprendrez peut-être un peu plus sur les principes du temps. Vous devriez vous entraîner ici aujourd’hui… Hmm, par “aujourd’hui”, je veux dire dans le monde extérieur. Cela fait donc douze jours dans la Ville Basse. Une fois le temps écoulé, je reviendrai pour chercher ! »
Après quoi, elle leur fit signe de la main et partit.
Song Shuhang et Chu Chu restèrent là, debout, le regard vide.
Après être entrés dans l’étrange Pavillon de l’Eau Cristalline, ils avaient rencontré l’étrange Maître de Pavillon Chu et furent amenés dans l’étrange Cité du Temps. Dans d’autres sectes, ce lieu aurait sûrement été considéré comme étant une zone interdite ! Mais elle, elle avait amené deux étrangers dans ce lieu et n’était pas du tout inquiète…
Était-ce parce qu’ils étaient liés par le destin ?
Song Shuhang était incapable de deviner à quoi elle pensait. « Bon, autant en profiter au maximum. Cet endroit est vraiment très bon pour s’entraîner. Nous ferions mieux de nous exercer ici pendant un moment, puisque nous en avons l’opportunité. »
Chu Chu hocha la tête. Un lieu d’entraînement comme la Cité du Temps était tout ce qu’elle pouvait souhaiter. Pour elle, c’était une chance rare. C’était comme une tourte à la viande tombée du ciel. Il n’y avait aucune raison de ne pas en prendre un morceau !
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Après les avoir quittés, le Maître de Pavillon Chu déambula jusqu’à atteindre les murs de la ville.
Puis, elle s’arrêta et resta sur place, sans bouger le moins du monde… Elle s’était endormie !
C’était un talent rare qui lui permettait de dormir partout et à tout moment… Ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait apprendre en un ou deux jours seulement !
Environ une heure plus tard. Elle se réveilla et s’étira en bâillant.
Ensuite, elle se frotta les yeux, confuse.
– « Hein ? Qu’est-ce que je fais à côté de la Cité du Temps ? »
Une expression pensive remplaça son air troublé.
Elle estimait avoir dormi très, très longtemps. Puis, alors qu’elle avait été à moitié éveillée, certaines de ses connaissances étaient venues la voir. Ensuite… Eh bien ! Rien. Elle était trop paresseuse et somnolente pour creuser la question.
Elle ne se souvenait pas de ce qu’elle avait fait ni de ce dont elle avait discuté avec ses visiteurs. C’était la même chose pour quelqu’un qui dormait profondément et qui recevait un appel soudain. Il décrochait et parlait à son interlocuteur, hébétée. Ensuite, le matin, il avait beaucoup de mal à se rappeler de ce dont ils avaient parlé.
En d’autres termes, les souvenirs du Maître de Pavillon Chu concernant sa rencontre avec Song Shuhang et son entrée dans la Cité du Temps étaient extrêmement vagues. Elle avait oublié son existence et celle de Chu Chu, même si elle les avait rencontrés seulement une heure auparavant !
Il y avait pas mal de problèmes avec son état mental et physique…
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– « Ah… Peu importe. Si je ne m’en souviens pas, je ne me forcerai pas. Après tout, ces choses n’ont aucun rapport avec moi si je ne me souviens de rien, » marmonna la Fée Chu.
L’instant d’après, elle étendit son sens divin et couvrit l’ensemble du Pavillon de l’Eau Cristalline. Les disciples cultivaient assidûment, comme avant. Chacun d’eux était rempli d’une énergie infinie et progressait rapidement.
Les Doyens et les disciples s’entraînaient, discutaient de principes profonds, jouaient aux échecs ou bavardaient joyeusement. Dans l’une des pièces du palais réservé aux invités, le couple de serviteurs changeait le couvre-lit d’une adorable petite fille aux cheveux blancs qui dormait.
Il y a un invité dans le Pavillon de l’Eau Cristalline ? Il semblerait qu’elle soit venue ici avec une de mes connaissances… Mais où est passée mon visiteur ?
Ah… Je ne m’en souviens pas. De toute façon, ça n’a pas d’importance. Comme c’est une de mes connaissances, il n’y aura pas de problèmes.
– « Même aujourd’hui, le Pavillon de l’Eau Cristalline est toujours aussi paisible. » Elle sourit joyeusement.
Ensuite, elle traîna ses longs cheveux et quitta la muraille de la Cité du Temps. Elle retourna au Pavillon Céleste.
– « Cette fois, je me sens vraiment, vraiment fatiguée. Alors j’ai envie de dormir un peu plus longtemps ! » souffla-t-elle en retournant à son lit. Elle trouva une bonne position et se blottit sous la couette.
Très vite, elle plongea dans le monde des rêves.
Cette fois, c’était différent des jours précédents. Elle s’était complètement endormie.
Au même instant… Tout le Pavillon de l’Eau Cristalline se figea. Presque comme si le temps lui-même s’était arrêté.
L’homme et la femme qui changeaient les draps de Li Yinzhu étaient figés, aucun d’eux ne bougeant le moins du monde. Les disciples qui pratiquaient à l’extérieur étaient également immobiles, gardant les postures qu’ils avaient avant l’inconscience de la Fée Chu. Même les serviteurs, les Vice-Maîtres de Palais et les Doyens étaient statufiés. Certains buvaient du thé, d’autres jouaient aux échecs, discutaient de principes profonds ou bavardaient.
Même l’eau des rivières et des fontaines, les oiseaux dans le ciel, les animaux et insectes au sol, tout s’était arrêté.
L’ensemble du Pavillon de l’Eau Cristalline était figé dans le temps.
La seule personne qui n’avait pas été touchée était Li Yinzhu, qui dormait profondément sur son lit, après une rechute de sa maladie. Elle respirait régulièrement, mais l’air froid à l’intérieur de son corps formait une brume blanche chaque fois qu’elle expirait par la bouche ou par le nez. Malgré elle, la température descendit dans toute la pièce.
Ses cils tremblaient légèrement. Allait-elle se réveiller ? Ou serait-elle à nouveau scellée par la glace ?
❄️❄️❄️
Dans la partie inférieure de la Cité du Temps.
Song Shuhang et Chu Chu traversèrent un très long passage et entrèrent finalement dans une large salle. À l’exception du portrait d’un ancien membre du Pavillon de l’Eau Cristalline, il n’y avait rien d’autre.
La quantité de Qi spirituel y était trois fois plus élevée que de l’autre côté du couloir.
Ils commencèrent à pratiquer, les deux s’entraînant avec leurs techniques respectives.
Chu Chu suivait la mystérieuse technique à l’épée de la Famille Chu, une technique de cultivation qui pouvait permettre d’atteindre le Cinquième Rang. Après quoi, elle s’exerça à plusieurs techniques basiques au sabre. Elle les avait obtenues auprès du Sixième Cultivateur de la Vraie Vertu après avoir signé le contrat pour devenir une candidate au poste de Huitième Cultivateur de la Vraie Vertu. Après avoir hérité de ce nom, on obtenait le Sabre du Phénix Neuf Vertus. Puisqu’elle l’aurait peut-être, elle devait également apprendre à manier cette arme.
De son côté, Song Shuhang pratiquait principalement le Corps immobile du Bouddha et la Technique des Mains d’Acier qu’il avait obtenue du Vénérable Septième Cultivateur de la Vraie Vertu. Son objectif était d’accroître autant que possible la force de sa constitution. En utilisant des chiffres pour le décrire, il était à environ 245 points. En d’autres termes, il n’était pas très loin de Chu Chu qui était un Vrai Maître au Quatrième Dantian.
L’étudiant voulait renforcer rapidement sa constitution jusqu’à arriver à 250 points. Cela fait, il pourrait enfin essayer de percer jusqu’au Troisième Dantian, la Griffe du Dragon, sans aucune inquiétude ! Alors, il pourrait enfin essayer de manger des cristaux de bêtes spirituelles bruts et pratiquer à nouveau la Technique des Trente-Trois Bêtes Divines. Pour le Corps immobile du Bouddha, il avait déjà atteint le niveau maître. Par conséquent, il pouvait la pratiquer sans bouger. En comparaison, la Technique des Mains d’Acier était plus difficile à exercer.
Song Shuhang pratiquait cette technique pour Forgerons depuis quelques jours. Chaque fois qu’il l’utilisait de toutes ses forces, seul le bout de ses dix doigts se recouvrait d’une couleur métallique.
Sans parler de prendre de front un choc avec un trésor magique de Deuxième Rang et d’obtenir une force surhumaine, il n’était même pas à un niveau suffisant pour attraper un couteau de cuisine par la lame.
– « Je regrette vraiment l’absence de l’Aîné ! » soupira-t-il.
Chu Chu à proximité, qui venait de finir de pratiquer sa technique à l’épée, demanda : « Parlez-vous du Vénérable Blanc ? »
Elle enviait vraiment le fait que Song Shuhang eût à ses côtés un Vénérable pour le diriger au quotidien.
– « Non, c’est un autre aîné intéressant avec un processeur cérébral très puissant »
Le Vénérable Blanc était un excellent professeur et pouvait expliquer les techniques magiques et les compétences martiales en utilisant des mots et des méthodes simples. Néanmoins, la personne qui manquait le plus à l’étudiant était le Jeune Maître Tueur de Phénix.
Quelle était la meilleure façon de bien comprendre les techniques de cultivation ? S’entraîner dur ? Non ! C’était de profiter du Jeune Maître ! Il suffisait d’emprunter son cerveau pendant un moment pour augmenter le niveau de ses compétences. Une fois le processus terminé, de retour dans son corps, il suffisait d’utiliser la compétence plusieurs fois pour se familiariser avec elle et atteindre le niveau maître, voire le dépasser.
– « Je ne comprends pas vraiment, mais j’imagine que cet aîné est incroyable, » commenta Chu Chu.
– « Ouais, il est vraiment excellent. Au fait, Mademoiselle Chu Chu, j’ai vu que vous pratiquiez des techniques basiques au sabre plus tôt. Avez-vous besoin d’aide ? »
Il avait une bonne compréhension du sujet. Il avait failli être torturé à mort par un jeune homme vêtu de vert dans la réalité illusoire du Vénérable Blanc et avait fini par apprendre les bases. Par la suite, lorsqu’il avait emprunté le corps du Jeune Maître Tueur de Phénix pour pratiquer la Technique au Sabre de l’Écaille Inversée, sa maîtrise des techniques basiques au sabre s’était encore améliorée et avait atteint un niveau très élevé.