Une fois la conversation avec Gao Moumou terminée, Song Shuhang envisagea d’envoyer un message privé à Yu Jiaojiao pour lui demander à quoi ressemblait l’auteur qu’elle voulait enlevé, où il vivait et s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme. Son ami lui avait personnellement assuré qu’il n’était pas intéressé par l’écriture de romans et lui avait même envoyé une magnifique photo de sa nouvelle connaissance “Yu Jiaojiao”, néanmoins le prudent Shuhang décida quand même d’aller jusqu’au bout.
Mais alors qu’il s’apprêtait à cliquer sur la fenêtre de conversation de Yu Jiaojiao, un gros point d’exclamation rouge apparut sur l’interface de sa messagerie, accompagné du message suivant : [Internet n’est pas disponible dans les coins les plus reculés du monde. Veuillez vérifier vos paramètres réseau. 😀]
– « Quoi ? Je n’ai plus Internet ? » Il regarda les icônes sur son écran. Son téléphone portable ne captait plus aucun signal. Le fait qu’on pût avoir du réseau dans l’espace était déjà peu probable scientifiquement… Mais au final, il s’agissait d’un appareil que l’Aîné Blanc avait personnellement modifié. Même s’il devenait soudainement un sabre laser que brandissaient les Jedi, l’étudiant ne serait pas trop surpris. « Pas de réseau. On dirait que je suis trop loin de la Terre maintenant. Même le téléphone que l’Aîné a personnellement modifié n’est pas en mesure de se connecter à Internet d’ici. »
Il n’eut d’autre choix que de ranger son téléphone. Il ne pouvait plus qu’attendre de dériver vers un endroit un peu plus proche de la Terre pour poser ces questions à Yu Jiaojiao.
Rien de grave ne se produirait entre-temps. Non ?
❄️❄️❄️
Song Shuhang continuait de flotter dans le vaste univers.
Dans la capsule spatiale voisine, Chu Chu tenait Li Yinzhu dans ses bras et frissonnait légèrement. Le froid émanant du corps de la petite fille devenait de plus en plus intense chaque jour, et ce n’était qu’une question de temps avant que son mal ne se déclenchât à nouveau. La virulence de l’aura émanant de son corps pouvait blesser son Patriarche, lui qui était un cultivateur de Cinquième Rang. Alors un Vrai Maître ?
– « Est-ce que vous tenez ? » lui demanda l’étudiant via une transmission sonore secrète.
Chu Chu ne répondit pas, mais hocha silencieusement la tête. Elle utilisait tout son Vrai Qi pour résister au froid émanant du corps de Li Yinzhu. Par conséquent, elle n’avait pas le luxe de perdre sa concentration pour communiquer avec lui.
Song Shuhang poussa un soupir. Ils allaient d’abord devoir chercher un endroit où se reposer.
Juste au moment où cette pensée lui traversa l’esprit, il vit un bâtiment ressemblant à un palais situé sur une météorite à plusieurs milliers de mètres de lui. Une Formation protégeait le bâtiment et seuls les cultivateurs pouvaient le voir.
Il réfléchit un instant et décida d’utiliser la Formation sur sa combinaison spatiale. Il voulait éviter ce palais ! Lorsqu’il l’avait vu, son sixième sens lui avait soufflé que ce ne serait pas un endroit où passer un séjour agréable ! Il était alors dans l’espace et il ne pouvait pas se diriger négligemment n’importe où sans savoir si les gens qui s’y trouvaient étaient des amis ou des ennemis. Il valait donc mieux éviter d’y aller et voir comment les choses évoluaient.
Mais alors qu’il y pensait, la porte d’entrée du bâtiment aux allures de palais s’ouvrit.
Deux serviteurs, un homme et une femme, sortirent du palais ; ils étaient tous les deux magnifiques. Ils se tinrent à côté de la porte du palais et remarquèrent Song Shuhang aussitôt.
Très polis, ils le saluèrent de loin.
Song Shuhang réfléchit un instant et les salua également malgré son encombrante combinaison.
Les deux sourirent à l’unisson et, même de très loin, leur joie était clairement visible.
L’instant suivant, l’étudiant sentit son corps être attiré vers le bâtiment aux allures de palais.
Il était tout simplement incapable de s’arrêter !
Et m… Suis-je tombé dans leur piège dès l’instant où je les ai salués ?
Est-ce que c’est comme dans la Pérégrination vers l’Ouest avec la gourde d’or pourpre ? “Singe, je t’appelle, oseras-tu répondre ?” et s’il répond, il se fait aspirer à l’intérieur ?
Est-ce que j’ai activé le piège en leur rendant leur salutation ? Je suis attiré vers le palais !
Bah. Puisque cet endroit m’attire, autant y aller et y jeter un œil. Mais je dois aussi prendre des précautions.
Song Shuhang n’était qu’un pratiquant de Deuxième Rang, alors que ces inconnus avaient la capacité de le rendre impuissant. Comme il n’avait pas la force de se libérer et qu’il ne pouvait pas non plus fuir, sa seule option était d’aller à leur rencontre.
Mais alors qu’il réfléchissait, il sentit ses paupières devenir lourdes…
❄️❄️❄️
Mercredi 31 juillet. Nom de Dao du jour, Prêtre Daoïste Bois. Puisque Song Shuhang était dans l’espace, peu lui importait la météo.
Après avoir salué la veille un homme et une femme le palais l’avait soudainement attiré. Et alors qu’il s’était préparé à agir en fonction des circonstances… Il avait eu sommeil et avait perdu connaissance.
En un clin d’œil, une journée avait passé.
Le dernier jour du mois de juillet, le 31.
Au moment où il ouvrit les yeux, Song Shuhang remarqua qu’il était allongé sur un pont en arc colossal. Il y avait deux lampadaires à chaque extrémité du tablier, ceux-ci l’éclairant de leur lumière blanche. Le Vrai Maître gisait alors au centre du pont.
– « Salut ? » marmonna-t-il en regardant autour de lui. Le pont était comparable aux ouvrages modernes utilisés pour traverser la mer. Il était très long et Song Shuhang ne pouvait que faiblement voir les lampadaires au loin.
Il se regarda. Il portait toujours la combinaison spatiale encombrante et Chu Chu et Li Yinzhu dormaient toujours dans la capsule. Tous ses trésors étaient toujours là ; il n’en avait perdu aucun. Il prit son téléphone portable et regarda l’heure. Ils étaient le lendemain. Il ne captait aucun signal à ce moment-là, il ne pouvait pas entrer en contact avec le monde extérieur.
Il fit un tour sur lui-même. Cependant, il ne vit pas la paire d’inconnus de la veille.
– « Je n’ai même pas l’impression d’être dans l’espace ! » murmura-t-il.
Sous le pont, une mer de brume semblait s’étaler sans fin. Lorsqu’il releva la tête et leva les yeux, il vit un ciel bleu et des nuages irisés répartis çà et là. Le ciel était légèrement sombre à cette heure.
Après avoir enlevé son casque, il découvrit que la zone était respirable. La qualité de l’air était encore meilleure que celle de la Terre. De l’énergie spirituelle pure pénétrait dans son corps avec chaque souffle d’air qu’il inhalait, rafraîchissant à la fois son corps et son esprit.
La qualité de l’énergie spirituelle est incroyablement élevée ici… Est-il possible que l’entrée du palais d’hier soit en fait l’entrée d’une grotte immortelle ? « Hé ! Y a quelqu’un ? » cria-t-il.
Cependant, personne ne lui répondit.
Il réfléchit un moment et décida de se diriger vers l’une des extrémités du pont en arc tout en portant la capsule spatiale sur ses épaules.
Comme il se tenait pile au centre, il choisit un côté au hasard.
Après avoir parcouru environ 5.000 mètres, il arriva finalement au bout.
Il vit alors un ancien pavillon à double étage dont le style était chinois. Celui-ci prenait toute la route, bloquant le passage comme s’il s’agissait de la porte d’une ville.
Il y avait un panneau sur la porte du pavillon. On y lisait : Pavillon de l’Eau Cristalline.
– « Le Pavillon de l’Eau Cristalline ? Cela ressemble au nom d’une école ou d’une secte. » Devant la porte, il tendit la main pour frapper.
Clang !
Mais alors, l’immense entrée s’ouvrit. Les deux serviteurs, l’homme et la femme que Song Shuhang avait rencontrés la veille, se présentèrent devant lui.
La servante cligna des yeux : « Ami Daoïste venu de loin, nous sommes ici pour vous accueillir ! »
Le serviteur sourit : « Je savais que nous étions liés par le destin, cher Daoïste. J’étais sûr que vous choisiriez la route qui mènerait au Pavillon de l’Eau Cristalline. »
Le pont était un petit test pour déterminer vers où soufflait le vent du destin. L’une des deux extrémités menait vers le Pavillon, tandis que l’autre était une sortie.