Song Shuhang s’accroupit et ramassa l’une des pièces de l’armure.
Plus tôt, il l’avait vue se former à partir d’une masse de sang. Mais à ce moment-là, outre la couleur, ce fragment n’avait absolument plus rien à voir avec de l’hémoglobine ! Il eut l’impression d’avoir bénéficié d’une démonstration d’alchimie.
Il trouva cela plutôt intéressant. Il demanda donc : « Aîné Papillon Spirituel, ces éclats vous sont-ils utiles ? »
– « Non. Quand l’armure s’est cassée, toute l’étrange énergie qu’elle contenait s’est dispersée. Elle a perdu toute valeur pour mes recherches. »
L’étudiant joua avec le morceau dans ses mains. Il reprit d’une voix mélodieuse : « Oh ! Puis-je les avoir ? »
Le Vénérable sourit : « Bien sûr. »
– « Merci, Aîné. » Song Shuhang sélectionna quatre gros fragments et les plaça dans son sac à main réducteur de taille. Après la rupture de l’armure et la dispersion de l’énergie mystérieuse, plus rien ne s’y opposa.
Le Vénérable Papillon Spirituel jeta discrètement un coup d’œil au sac.
Il a la forme d’un adorable lapin ? C’est encore plus mignon que celui de Douce Plume !
Il se rappela quand Song Shuhang était déguisé en femme… D’une certaine manière, cela le rassura !
Il parut brusquement de bonne humeur. « Accrochez-vous ! Rejoignons notre cher Daoïste Blanc. »
Son trésor magique en forme de nuage accéléra en direction de la grotte souterraine occupée par leur étrange ennemi.
❄️❄️❄️
Au même moment, à l’intérieur du trésor magique, du palace du Véritable Monarque Mont Jaune, les membres du Groupe des Neuf Provinces #1 partageaient leurs idées suite au combat contre le démon de sang. Des phénomènes étranges se produisirent à nouveau, comme la fois précédente.
Pendant qu’ils discutaient joyeusement, le Véritable Monarque Mont Jaune s’éloigna tranquillement, à pas de loup.
Il se dirigea vers une chambre à l’étage. Un pauvre homme y était enfermé… Il avait été arnaqué par le Voyant Louche et réduit à la pauvreté, puis battu par la Fée Litchi quand il l’avait prise pour Amulette de Cuivre. Son nom ? Deng Yima.
Le Véritable Monarque Mont Jaune ouvrit la porte et entra sans un bruit.
Deng Yima maintenait une expression butée. Sa force était alors scellée. Il avait été ligoté et jeté sur un lit. Il refusait toujours de croire que la “Fée Litchi” qu’il avait rencontré la toute première fois n’était pas la même, mais le Maître Immortel à l’Amulette de Cuivre déguisé. Comment une technique de travestissement aussi incroyable pouvait-elle exister ?
Pour lui, aucun de ces pratiquants n’était honnête.
En voyant le Véritable Monarque entrer furtivement dans la pièce, il se sentit encore plus mal à l’aise. Qu’avait-il l’intention de lui faire subir ?
– « Cher Daoïste Deng Yima, inutile de vous inquiéter. Je suis le Véritable Monarque Mont Jaune, vous avez certainement dû entendre parler de moi, je me trompe ? » Il prit une chaise et s’assit. Dans le monde des cultivateurs chinois, les cultivateurs de ce Rang étaient des célébrités. Même la renommée Fée Neige Élevée mettait un point d’honneur à les inviter pour sa Fête des Immortels.
Deng Yima lui jeta un coup d’œil… et trouva qu’effectivement, il ressemblait au célèbre Mont Jaune…
– « Comment puis-je être utile à un Véritable Monarque ? » Même s’il n’était pas sûr que cette personne fût vraiment celui qu’il affirmait être, étant donné sa force, il était définitivement de Sixième Rang.
Celui-ci sourit et dit : « Je voulais vous demander quelque chose à propos de ces boulettes que vous avez obtenues dans le Domaine Secret du Tigre Noir. Combien vous en reste-t-il ? »
– « Hein ? » Deng Yima le regarda sans comprendre.
– « Ces pastilles m’intéressent. Si vous êtes prêt à me les vendre, dites-moi un prix. »
– « Ces trucs vous intéressent ? J’en avais six, mais j’en ai utilisé une pour tester, et une plus tôt… Donc il m’en reste quatre. » Avec sa bonne bouille, sa sincérité transpirait naturellement de tout son être.
– « Je crois avoir compris que vous souhaitez les vendre, est-ce que je me trompe ? Avez-vous déjà un prix en tête ? Allez-y, dites-moi tout. »
– « Laissez-moi vous prévenir, j’en attends un prix très élevé. » En effet, il refusait de s’en séparer en dessous d’un certain seuil.
– « Cher Daoïste, dites-moi simplement ce que vous pensez. La transaction ne peut être effectuée que si les deux parties sont d’accord. Après tout, je suis quelqu’un qui n’achètera ni ne vendra jamais sous la contrainte. »
– « Si vous insistez ! Je veux 100 000 pierres spirituelles de Cinquième Rang ! »
Ces objets étaient classées en fonction de la quantité et de la pureté de l’énergie spirituelle qu’ils contenaient. Tout comme les cultivateurs, il y avait neuf rangs. D’une manière générale, si un cultivateur d’un certain niveau utilisait des pierres qui lui correspondaient, les effets étaient bien plus intéressants et il n’y avait pas de gaspillage.
Ce prix était évidemment inférieur à la valeur de la propriété familiale perdue par Deng Yima. Cependant, il pourrait au moins se redresser et il aurait assez d’argent pour acheter une Épée volante lui convenant. Il n’aurait plus à se promener sur cette arme en forme de Superman.
Cependant, c’était trop cher. Lorsqu’il avait essayé de les vendre au sein de sa secte, les autres n’avaient été prêts à les lui acheter que pour 10 000 pierres spirituelles au maximum !
– « Parfait. » Mont Jaune hocha la tête et ajouta : « Dans ce cas, effectuons simplement la transaction en espèces ! »
Il était particulièrement riche à ce moment-là… Quelque temps auparavant, il avait découvert une veine de pierres spirituelles sur un certain satellite dont la pureté était très élevée.
En l’entendant répondre si franchement, Deng Yima ne sut que dire… Visiblement, cet homme aurait accepté même s’il avait ajouté quelques pierres spirituelles supplémentaires !
Est-il possible que j’aie vendu ces boulettes à perte ? Sont-elles vraiment si précieuses ?
Mais comme il avait déjà annoncé son prix, il aurait été gênant de revenir dessus. Et s’il irritait ce Véritable Monarque ? Et s’il lui tournait le dos, le laissant sans rien ?
– « D’accord ! » dit-il enfin. « Aîné Mont Jaune, pouvez-vous me détacher ? »
Celui-ci le libéra de ses chaînes et enleva le sceau bloquant son énergie spirituelle.
Puis le duo procéda à l’échange.
– « Cher Daoïste Deng, vous êtes une personne vraiment directe. » Après avoir pris les quatre pastilles, le Véritable Monarque Mont Jaune sortit une belle Épée volante de Quatrième Rang de sa manche et la lui donna. « J’ai entendu dire par Liu Long que votre Épée volante avait quelques problèmes. J’en ai une de rechange et elle est assez rapide. Je voudrais vous l’offrir. »
Deng Yima l’accepta, l’air reconnaissant. Peu de temps après, il lui fit ses adieux.
Avant de partir, il tourna autour du pot pendant un moment, puis se décida à lui demander l’adresse du Maître Praticien.
Il s’agissait de son prochain arrêt.
Le Véritable Monarque Mont Jaune serra les quatre boulettes entre ses doigts… S’il ne se trompait pas, il s’agissait d’un trésor à la valeur inestimable lié au pouvoir du temps.
Plus tard, il demanderait aux Vénérables du groupe de se réunir pour les étudier.
❄️❄️❄️
À l’intérieur de la grotte à cinquante kilomètres de la Famille Chu.
L’homme fit à nouveau couler le sang des disciples de ce clan sur les parchemins.
Les quatre rouleaux s’illuminèrent, aveuglants !
– « Le secret caché à l’intérieur est sûrement lié à leur lignée… Mais comment puis-je le découvrir ? » marmonna-il, un peu inquiet.
Il savait seulement que la clé de l’immortalité était cachée là, et il était sûr que le moyen d’y accéder n’avait rien à voir avec le fait de comprendre une quelconque technique à l’épée !
Ce devait être quelque chose de plus matériel.
Alors qu’il était plongé dans ses pensées… Quelque chose explosa le plafond de sa grotte !
– « Quoi ?! »
Il leva la tête, surpris, et regarda vers le haut.
Il vit une silhouette divine descendre du trou nouvellement formé.
Cette personne était si parfaite que les mots seuls ne suffisaient pas à la décrire. Il estima qu’il n’était pas exagéré de la considérer comme l’incarnation même de la beauté, de la magnificence et de la perfection.
Peut-être était-ce parce qu’elle possédait un charme incroyable ? Il n’arriva pas à se sentir menacé, même si cet intrus venait de détruire le plafond de sa base secrète pour y entrer.
Finalement, la silhouette s’arrêta, tenant dans le vide sans effort.
– « Hein ? Je suis enfin arrivé ? » Le Vénérable Blanc épousseta ses bras et regarda tout autour de lui. Peu de temps après, ses yeux se posèrent sur les quatre rouleaux… Il était bien au bon endroit !
– « Aîné, puis-je savoir pourquoi vous êtes venu dans ma crypte ? » le salua l’homme, réussissant difficilement à reprendre ses esprits. Il rassembla tranquillement la force de l’étang de sang dans son dos, prêt à attaquer ce pratiquant à tout moment.
– « Laissez-moi vous expliquer… » Le Vénérable Blanc toussa et annonça : « J’ai un peu foiré une rune que je gravais… Je dois donc vous féliciter d’avoir rassemblé ces quatre rouleaux. Vous avez réussi à m’invoquer ici ! »
Le cultivateur était sans voix.
Il se passe quoi ?
Le Vénérable ajouta : « Bien. Je vais en profiter pour emporter les parchemins. »
– « Certainement pas ! » beugla-t-il. Puis il bondit vers les toiles et activa le pouvoir de l’étang pour attaquer son adversaire. « Ils sont à moi, et personne ne pourra s’en emparer tant que… »
Paf !
L’Aîné Blanc lui donna une gifle retentissante. Il vola à travers la grotte, effectuant 32 rotations et demie avant de s’écraser contre un mur.
Tout cela se passa en un instant. Il n’avait même pas vu le coup venir !
L’instant d’après, il apercut le cultivateur en blanc tendre la main et prendre les quatre parchemins. Il pesta intérieurement. Il lui avait fallu tant d’efforts pour les rassembler, et voilà que quelqu’un les lui dérobait !
– « Il est temps de partir. Au revoir, cher Daoïste. » Le Vénérable lui adressa un signe de la main et se prépara à quitter les lieux.
Mais après avoir fait deux mètres vers le haut, il s’arrêta.
Ses yeux fixaient la marionnette de dragon noir à l’intérieur de la grotte. Il la trouvait magnifique !
Je pense qu’elle serait plutôt intéressante à démonter…
Sur ce, il redescendit à terre et s’accroupit à côté d’elle.
– « Puis-je démonter cette chose ? » dit-il en se tournant vers le voleur. Mais sans attendre sa réponse, il murmura pour lui-même : « Quel idiot. Je n’ai pas besoin de lui demander la permission. Après tout, c’est un ennemi. »