De temps en temps, il faut prendre les choses sous un autre angle. Signé : le Vénérable Papillon Spirituel.
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– « Impossible ! » L’intrus était sous le choc. Il était au Quatrième Rang et bénéficiait de son corps de monstre. Son énergie mentale et ses sens étaient bien plus aiguisés que ceux de n’importe quel pratiquant humain du même domaine.
Mais quand il sonda l’espace derrière lui, il ne sentit absolument rien… Aucune aura.
Pour autant, la voix solennelle d’un homme s’était bien faite entendre !
Quelqu’un parvenait à déjouer ses perceptions et se tenait silencieusement dans son dos ?
Absolument terrifiant. A quel point cet individu était-il fort ?
L’oursin roula inconsciemment sur le côté… Il voulait s’éloigner de ce nouveau venu le plus vite possible !
Pendant sa rotation, il put regarder derrière lui.
Debout, il vit un homme avec les mains dans le dos. Il portait des vêtements verts et il était si beau que les humains se sentaient probablement indignes d’être ses amis.
A cet instant, il fronçait les sourcils. Son humeur était inscrite sur son visage… L’oursin était en mauvaise posture !
Lorsqu’il se mit à tournoyer frénétiquement, l’homme lui dit d’une voix grave : « Quand vous ai-je permis de fuir ? »
C’était une simple question, et il ne bougea même pas un doigt. Mais ses paroles semblaient absolues.
Comme si un sort d’immobilisation l’avait frappé, le guerrier épineux s’arrêta aussitôt. Il avait alors la tête en bas et les jambes en l’air. Il ne pouvait rouler ni en avant, ni en arrière !
Il avait peur. Que se passait-il ? Pourquoi son corps refusait-il de bouger ?
Il m’arrive quoi ? Allez , bouge, bon sang ! Il faut que je sorte de là ! pensa-t-il de toute la force de sa volonté. Chaque muscle et chaque fibre de son corps tremblait, comme de peur. Dans de telles circonstances, sa chair était incapable de coopérer avec son esprit.
Qu’est-ce qui se passe ? Q uelle est la force de cet homme ?
Une phrase. Il lui avait suffit d’une phrase pour lui faire perdre la capacité de résister.
– « Vous êtes si faible. Et vous osez dire que vous voulez tuer toute ma famille ? » lança le Vénérable Papillon Spirituel, glacial.
Un esprit papillon apparut silencieusement sur son épaule.
L’animal vola doucement devant l’oursin, ses belles ailes semblables au tranchant d’une épée. Il coupa la gorge de l’intrus en un instant.
Le sang jaillit, peignant le magnifique papillon d’une teinte rouge vif.
Il battit légèrement des ailes, et son corps absorba immédiatement le liquide encore chaud. Lorsque la couleur de l’hémoglobine s’intégra à celle de son corps, il parut encore plus beau.
Le regard de sa victime se troubla progressivement, et il maintint la position inversée jusqu’à sa mort…
Le papillon retourna se percher sur l’épaule du Vénérable, où il battit doucement des ailes.
L’homme hocha la tête, satisfait. « Souvenez-vous de cette aura… À partir d’aujourd’hui, ne laissez personne du même sang approcher à moins de 500 kilomètres de l’Île au Papillon Spirituel. »
En d’autres termes, si un guerrier oursin voulait se rendre à proximité de chez eux, même sans aucune mauvaise intention, il serait tué sans pitié.
Il n’avait que peu d’intérêt pour ces hybrides humains-monstres… Et il n’avait aucune envie de faire des recherches sur eux.
Il ne daigna même pas jeter un coup d’œil au corps inerte. Il tourna la tête et regarda sa fille, Douce Plume.
Il parut avoir changé son visage. Plus tôt, il avait eu l’air sérieux et mécontent, mais il rayonnait alors de bonheur, paraissant aimable et gentil. Il salua sa fille. « Douce Plume ! »
– « Salut Papa, » dit-elle en lui adressant un signe de la main.
Elle se sentait mal à l’aise de tomber sur lui dans ces circonstances. Après tout, elle était furtivement sortie de l’Île au Papillon Spirituel. Elle était entrée dans une énorme caisse et s’était expédiée par la poste !
Une fugueuse qui faisait face à son père à plusieurs milliers de kilomètres de leur foyer… C’était embarrassant.
– « Tu t’es bien amusée ? » demanda-t-il en souriant.
Aussitôt, elle se sentit mieux. Elle savait que s’il arborait cette expression, cela signifiait qu’il ne lui reprocherait pas d’être sortie sans autorisation.
– « Hehe ! Papa, tu es le meilleur ! » Douce Plume était comme une hirondelle retournant au nid après avoir appris à voler. Elle lui sauta au cou, toujours en armure, et lui fit un gros câlin. Sans sa puissance, le Vénérable Papillon Spirituel aurait été éjecté après avoir été heurté par ce gros morceau de métal.
Il tendit ses mains et serra sa fille dans ses bras. Puis, il tapa sur son casque. « Franchement… »
Au départ, il avait songé à diverses remontrances pour la réprimander. Mais en la voyant agir comme une enfant gâtée, il ne put se résoudre à la gronder.
Puis il regarda Chu Chu, couverte de sang, qui attendait non loin.
– « Douce Plume, t’es-tu faite une nouvelle amie ? »
– « Mais nan, c’est l’Aîné Song. Souviens-toi, je t’ai déjà parlé de lui ! »
– « Le jeune ami Song Shuhang ? » Il l’observa à nouveau. Cette jeune femme vêtue d’une jupe noire était donc l’homme qui avait été invité dans le Groupe des Neuf Provinces #1 par accident ?
… Étrange. Il se souvenait pourtant que les autres avaient parlé de lui comme d’un homme !
Il savait qu’il n’était pas fou et que sa mémoire ne pouvait lui jouer ce genre de tour.
Alors d’où sortait cette demoiselle en jupette ?
Le Vénérable analysa Song Shuhang de la tête aux pieds.
Hein ? U n instant… N ‘ est-ce pas un des objets que j’ai donné à Douce Plume, la broche de changement de forme ?
Ce petit objet avait la capacité de modifier d’apparence. Douce Plume adorait jouer avec quand elle était petite.
Mais un daoïste hautement qualifié avait utilisé une Formation pour renforcer son pouvoir illusoire. Par conséquent, le Vénérable Papillon Spirituel lui-même était incapable de voir à travers ce déguisement sans être prévenu.
Intéressant !
Une lumière dansa dans ses yeux. Peu après, il perça facilement le travestissement et vit l’apparence réelle de Song Shuhang.
C’était un jeune homme qui faisait environ 180 centimètres de haut, un visage acceptable et une tête chauve éclatante. Dans l’ensemble, il avait l’air plutôt gentil.
Mais ce qui le fit grimacer était la jupe et les bas qu’il portait, une épée courte attachée à sa cuisse.
Un pervers qui aime se déguiser en femme ! Le Vénérable Papillon Spirituel l’étiqueta immédiatement.
Il n’aurait jamais pensé que Song Shuhang, lui qui était unanimement loué par les autres membres du salon de discussion, se révélerait être un tel tordu !
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– « Bonjour, Aîné Papillon Spirituel. » Song Shuhang avait appris des aînés du Groupe des Neuf Provinces #1 comment le saluer respectueusement.
À l’époque où il se contentait encore de lire les messages du salon de discussion, il avait découvert que le père de Douce Plume était un homme honnête et sympathique. Par contre, il était du genre tatillon. Il pouvait papoter toute une demi-journée sur des points sans importance !
Bref, quand on discutait avec lui, il fallait faire très attention à ne pas se laisser aller. Il ne voulait pas finir comme l’Aîné Triple Impétueux, qui s’agitait continuellement devant ce Vénérable !
Song Shuhang rit amèrement après s’être exprimé. Le Vénérable Blanc avait changé sa voix avec un sort. Il avait parlé avec la voix fluette de Chu Chu.
Le coin de la bouche du Vénérable Papillon Spirituel tressaillit. « Bonjour, jeune ami Song Shuhang. »
Ce n’est pas un simple déguisement … I l a même chang é sa voix !
Même si les membres du Groupe des Neuf Provinces #1 chantaient ses louanges et que ceux qui l’avaient rencontré personnellement ne cachaient pas leur admiration, lui avait l’impression qu’il était anormal.
Pouvait-il vraiment laisser sa fille être amie avec ce taré ? Il s’inquiétait pour elle. On disait que les mauvaises compagnies souillaient les bonnes habitudes. Son adorable enfant ne devait subir aucune influence négative !
Stop !
Certaines choses ne devaient pas être jugées uniquement sur la base des apparences. Il fallait parfois prendre la situation sous un autre angle !
Douce Plume passait du temps avec ce pervers qui se travestissait… Il se sentait soulagé. Ce n’était pas comme si elle avait pris l’habitude de fréquenter un pratiquant aimable, gentil et avec un beau visage !
Comparé à l’incroyable et amusant Aîné Song dont sa fille lui rabattait les oreilles, ce tordu de Song Shuhang l’apaisait.
Il se pinça le menton et hocha silencieusement la tête.
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Pour une raison inexpliquée, Song Shuhang sentit ses cheveux se dresser sur son crâne. Ou presque. Il avait l’impression que le regard du Vénérable le transperçait.
Il pensa à quelque chose.
Attendez une minute . L a broche vient de lui . Il doit donc être capable de voir à travers mon déguisement ! Ça expliquerait la drôle de tête qu’il me tire .
L’étudiant ne voulait pas être pris pour un pervers qui aimait se déguiser en fille. Par conséquent, il ouvrit la bouche pour lui expliquer pourquoi il avait pris l’apparence de Chu Chu. Il voulait lui laisser une bonne impression.
Mais alors, l’expression dans les yeux du Vénérable changea. Il débordait de bonheur et d’une extrême gentillesse.
– « Hahahaha, » rit-il. « Ma fille m’a beaucoup parlé de vous, jeune ami Shuhang. Et d’autres daoïstes vous ont également mentionné. Maintenant que je vous ai rencontré, je peux affirmer que tous vous ont bien jugé. Je peux sentir une sorte d’aura douce et sympathique monter de votre personne. »
Venant d’entrer dans le Deuxième Rang, le Vrai Maître n’avait pas eu le temps d’apprendre une technique pour contrôler son aura. Par conséquent, l’énergie mentale émise par les Écrits d’introspection méditative était aisément perceptible. Il semblait naturellement être une bonne personne.
Le Vénérable Papillon Spirituel ne cachait pas ses émotions. « Douce Plume a un ami comme vous. Je suis si heureux. »
Un tel compliment de la part du Vénérable poussa Song Shuhang à se sentir submergé par la flatterie !
De son côté, Douce Plume regardait son propre père comme une bête de foire. Son petit doigt lui soufflait qu’il avait complètement perdu la boule…