Lorsque les griffes acérées du chien lui piquèrent la peau, Song Shuhang ressentit une douleur perçante dans son corps.
Après quoi, l’énorme gueule s’ouvrit, révélant une rangée de dents acérées… Et quelques bouts de légumes coincés. Bref, le cabot le mordit et mâcha plusieurs fois. La souffrance était telle qu’elle secoua son esprit et son cœur.
C’était une expérience si horrible qu’il ne l’oublierait probablement jamais ! Il allait probablement en faire des cauchemars pendant très longtemps !
Je vais avoir la rage, non ? J’ai été mordu si fort, je suis sûr que je vais avoir la rage …
Peu de temps après, on entendit un bruit de déglutition. Le jeune Song Shuhang, qui s’était transformé en un petit poisson doré, fut avalé par Doudou.
L’étudiant sentit son monde devenir noir… Il glissa à travers un passage visqueux et continua à descendre, directement dans un abysse sans fond.
Est-ce l’estomac de Doudou ?
Doudou, je ne te pardonnerai jamais , même si tu pleures et implore pitié ! Woah ! Est-ce que ce sont des sucs gastriques ? Argh ! J’ai l’impression que mon corps fond…
Il avait envie de pleurer. Mais après s’être transformé en poisson, il semblait en être incapable.
C’était un chagrin grincheux !
❄️❄️❄️
– « Aîné Doudou, recrachez ce poisson ! Crachez Frère Aîné Shuhang, vite ! » Le petit moine courut sur ses petites jambes jusqu’au pékinois. Puis il le serra fort contre lui.
Il le tint par les pattes arrières et le retourna pour le secouer.
– « Attendez… Attendez un instant ! » Le monstre-chien commençait à avoir le vertige, balancé ainsi. Il ne pouvait pas étirer ses jambes et s’enfuir, parce qu’avec sa force, il risquait de le blesser. Par conséquent, il ne pouvait que se laisser secouer.
– « Ce petit poisson était Frère Aîné Shuhang ! L’Aîné Blanc l’a transformé parce qu’il voulait faire expérimenter la sensation d’aller à contre-courant pour Sauter la Porte du Dragon ! Aîné Doudou, vous l’avez mangé ! Vomissez-le, vite ! Si vous ne le crachez pas et qu’il se fait digérer, ce sera un énorme problème ! Il ne pourrait ressortir que sous forme d’excréments ! »
Des excréments… Cette phrase parvint aux oreilles de Song Shuhang, prisonnier dans l’estomac. Il pencha la tête. Quand il pensa à ce qui l’attendait, il souhaita plutôt mourir. Mieux valait y passer qu’avoir une vie de merde !
– « A… Arrêtez de me secouer ! Posez-moi et je cracherai le poisson, » cria Doudou.
Le petit moine la posa aussitôt.
Le pékinois avait l’air amer en ouvrant la gueule et en y mettant une patte.
Ensuite…
– « Bleurk ! » Il dégueula, libérant un petit poisson doré couvert de blessures, d’ecchymoses et de sang.
Ne disait-on pas que rien de bon ne pouvait sortir de la gueule d’un sale chien ? Cela ne s’appliquait pas à cet être aquatique !
Après quoi, Doudou murmura : « Pas étonnant qu’il ait été si difficile à mâcher. C’était Shuhang ! »
Sur le sol, le petit poisson doré bougea lentement sa queue. C’était lui, absolument. Quelle vitalité ! Si le cabot avait mâchonné un poisson normal, il ne serait plus en vie.
L’étudiant lui jeta un regard amer…
Voilà bien un événement qu’il n’oublierait jamais.
– « Frère Aîné Shuhang, est-ce que vous allez bien ? » cria le petit moine en le prenant dans ses mains. Après avoir insisté plusieurs fois, il tourna la tête vers le Vénérable. « Aîné Blanc, aidez-le ! Il est aux portes de la mort ! »
Song Shuhang bougea faiblement la queue, ouvrit et ferma la bouche… Guoguo, mets-moi dans l’eau, vite ! Je meurs !
– « Ne paniquez pas, laissez-moi lui jeter un coup d’œil. » Le Vénérable Blanc arriva rapidement à côté de Guoguo et examina soigneusement les blessures du Surhomme.
Des coups de griffes, de dents, et aussi des rougeurs dues à du suc gastrique… Il était dans un état pitoyable.
Le Vénérable Blanc tendit la main sur laquelle il y avait un anneau. C’était la bague de bronze de Song Shuhang. Avant de le transformer en poisson, il avait confisqué toutes ses affaires.
Le Vénérable l’activa et utilisa le sort de guérison.
Le petit poisson doré baigna dans l’éclat miraculeux, et ses blessures commencèrent à se refermer.
L’Aîné regarda l’anneau d’un air satisfait. « Bien. Tout va bien maintenant. »
Le petit moine poussa un soupir de soulagement. « Grand Frère Shuhang, est-ce c’est mieux ? »
Song Shuhang bougea faiblement la queue, ouvrit et ferma la bouche. Aîné Blanc , Guoguo … M ettez-moi dans l’eau ! Vite ! Merde … Je meurs…
Le petit poisson doré fit un dernier effort pour déplacer sa queue. Puis il sentit le monde devenir noir.
Song Shuhang version petit poisson doré… perdit la vie !
Sa bouche était toujours ouverte. Il était tout raide, comme si son âme était sortie de son corps.
– « … » Le petit moine, abasourdi, poussa un cri horrifié. « Non ! Aîné Blanc, Grand Frère est mort ! »
– « … » Doudou ne sut comment commenter la situation.
Le Vénérable tenait son menton d’une main et utilisait l’autre pour pousser le petit corps, avec un doigt tendu. « Hmm, il est vraiment mort. Nous n’avons pas pu le sauver. »
Guoguo demanda : « Qu’allons-nous faire maintenant… ? »
– « Ne vous en faites pas. Il est juste mort, c’est tout. Par contre, Doudou, vous devriez commencer à vous préparer mentalement. Puisque vous l’avez mâché et avalé, Shuhang vous déteste probablement. »
– « … » Pourquoi suis – je le seul coupable d ésigné ? Comment aurais-je pu savoir que Song Shuhang s’était soudainement transformé en un petit poisson doré ! Vénérable Blanc, vous avez également une certaine responsabilité dans cette affaire !
– « Une fois que vous aurez fini de vous préparer mentalement à sa colère, vous devrez trouver un moyen de vous excuser auprès de lui. Peut-être devriez-vous vous jeter à ses pieds avant qu’il ne laisse sa rage éclater. Vu son caractère, il vous pardonnera. »
Le pékinois se gratta la tête, perplexe. Avait-il vraiment besoin de se prosterner par terre pour implorer sa pitié ?
– « Préparez-vous, nous partons, » rit le Vénérable en claquant des doigts.
Après quoi, la vision de tout le monde se brouilla.
La cascade, le petit poisson doré, tout disparut…
❄️❄️❄️
L’instant d’après, ils étaient tous revenus sur la petite île de la mer de Chine orientale.
Le Vénérable Blanc se frotta les tempes. Il était un peu fatigué. La réelle illusion consommait beaucoup d’énergie, et ce n’était pas une capacité qu’un Vénérable de Septième Rang était censé posséder. Par conséquent, il était normal qu’il consommât beaucoup de ses forces.
Doudou, tout proche, fronçait les sourcils en essayant de trouver le meilleur moyen de s’excuser.
Le petit moine restait immobile, Song Shuhang dans les bras.
– « Frère Aîné Shuhang ! Bien, il est revenu à son état normal. » Il le posa et vérifia s’il respirait. Puis il poussa un soupir de soulagement. « Super, c’est super… Il est vivant ! »
Ce dernier, évanouit, grinçait des dents. Était-il extrêmement en colère ? Ou simplement terrifié ?
– « Frère Aîné Shuhang, réveillez-vous ! » Le garçon lui tira les joues.
L’étudiant ouvrit lentement les yeux. « Aujourd’hui encore, j’ai réussi à survivre… »
Le petit moine joignit ses paumes et dit solennellement : « Non, Grand Frère Shuhang. Aujourd’hui, vous êtes mort. »
– « Quoi ? » Un rictus déforma ses lèvres.
Ces griffes acérées, cette énorme gueule aux dents pointues, cet estomac effrayant…
– « Doudou ! » hurla-t-il. Il ne le lui pardonnerait jamais ! Il l’avait mâché plusieurs fois, lui faisant ressentir une telle douleur qu’il avait souhaité mourir !
– « Je suis désolé ! » dit le pékinois. « C’était de ma faute… Shuhang, tout était de ma faute. Je n’aurais pas dû convoiter ce petit poisson, et je n’aurais pas dû le manger sans demander ! En guise de punition, je suis privé de poisson pendant un mois ! Alors ? »
– « … » Il s’est déjà chargé des excuses et du châtiment, que me reste-t-il ? Doudou, vous avez piqué mon script !
– « Pardonnez-moi, Shuhang ! » Le chien lui lança un coup d’œil mignon, essayant de l’être.
Le Surhomme tendit les bras et frappa la tête poilue. « Aaaaaaaah !!! »
Puis, il frotta le crâne avec son poing.
Au début, Doudou en fut stupéfait… Qu’essayait-il de faire ?
Après tout, l’étudiant n’était qu’à la Porte du Dragon, à la fin du Premier Rang… Tandis que lui avait cultivé jusqu’à devenir un monstre-chien et était alors au sommet du Quatrième Rang. Il n’était qu’à un pas de condenser son Noyau de Monstre et de percer au Cinquième Rang. Même si Song Shuhang utilisait toutes ses forces, il pouvait au mieux le chatouiller.
Puis il comprit.
En admirant son expression colérique, il joua le jeu et cria : « Aaaaaah !!! Ça fait mal ! Pardon, je ne mangerai plus de poisson… Je meurs… Je meurs ! »
– « … » Song Shuhang était déçu.
Au lieu de faire semblant, le pékinois aurait dû rester silencieux…
Il recula en soupirant. Bon sang, mes poings me font mal. Doudou a la tête trop dure !
– « Êtes-vous toujours en colère ? » demanda ce dernier en clignant des yeux.
Nouveau soupir. Il allait exploser s’il continuait à réfléchir.
– « Bien. Allons tous nous reposer, » suggéra le Vénérable.
– « Aîné, allons-nous réessayer plus tard ? » demanda le jeune homme, les larmes aux yeux.
– « Ne vous inquiétez pas, cela suffira pour aujourd’hui. Nous continuerons demain. Il s’est passé quelque chose d’inattendu, mais cela ne se reproduira plus. »
– « Très bien. » Song Shuhang était soulagé. Il avait réussi à gagner une journée de vie. Mourir le lendemain était toujours préférable qu’un trépas immédiat !
– « Reposez-vous bien. De plus, frôler la mort n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Votre mental et votre volonté vont s’en trouver renforcés ! » Puis l’Aîné lui tapota doucement son crâne chauve, lisse… Hmm, c’est une sensation agréable au toucher.
❄️❄️❄️
Dans la tente.
Chu Chu reprit conscience. À ce moment-là, ses blessures s’étaient bien refermées et n’étaient plus aussi douloureuses qu’auparavant. Même son torse broyé montrait des signes de récupération.
D’après le bel aîné en blanc, il lui faudrait environ un mois pour s’en remettre.
Mais elle ne pouvait pas attendre si longtemps. Comment pouvait-elle ne pas arriver à temps pour les duels sur la Scène de Règlement des Griefs ?
Sans son aide, la jeune génération de la Famille Chu aurait beaucoup de difficultés à battre leurs homologues de l’École de l’Épée Illusoire.
À qui pouvait-elle demander de l’aide ?