Il a mis la fille enceinte avant de l’épouser… Il faut que je lui donne une bonne raclée après la cérémonie , pensa Song Shuhang.
Après avoir poussé un soupir, il entra dans l’église avec sa femme, se préparant à assister au mariage de son fils.
Mais au moment où il faisait un pas en avant, sa position changea. Il se retrouva à côté de la mariée.
Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi suis-je soudainement à côté de la mariée ? C’est la place de son père !
Il jeta un coup d’œil à la future épouse et vit une version adulte de sa fille, Miao. À ce moment-là, il lui avait donné le bras et ils marchaient tous les deux sur le tapis rouge en souriant.
La porte de l’église s’ouvrit. Un bel homme entra et regarda passionnément Miao.
Putain !
En un instant, nous sommes passés du mariage de mon fils à celui de ma fille !
Merde ! Qui est ce porc qui en veut à ma jolie petite Miao ?! Sale gamin, viens un peu par là… Je te promets que je ne te tuerai pas !
❄️❄️❄️
Dans la soirée, le même jour, Song Shuhang et sa femme Neuf Lanternes se blottissaient l’un contre l’autre dans un sac de couchage et pleuraient abondamment.
Le Surhomme était confus. Il ne comprenait pas pourquoi il pleurait dans un sac de couchage…
Quand suis-je devenu si attaché à ce monde étrange ? Après tout, n’ai-je pas seulement traversé un tas de sauts temporels ?
Cependant, il n’avait aucun moyen d’arrêter le flot de ses larmes. Elles continuaient de couler abondamment. Il avait l’impression d’avoir réellement passé plus de vingt ans avec ses enfants avant de les voir se marier.
Une sensation vraiment étrange.
❄️❄️❄️
Buzz…
Il sentit soudainement sa tête devenir plus lourde et son corps trembler violemment.
Lorsqu’il ouvrit les yeux, il découvrit être toujours accroupi dans un angle du temple. Il tenait un bouquin bouddhiste dans ses mains dont les feuilles étaient trempées de larmes…
Que s’est-il passé ?
Il essuya rapidement son visage. Un adulte accroupi dans un coin et qui pleurait ? Gênant.
Était-ce un rêve ? Mais un rêve peut-il être aussi réaliste ? Aussi étrange ? De plus, pourquoi diable ai-je rêvé de me marier avec Neuf Lanternes ?
C’était illogique ! Douce Plume, Seize, ou même sa camarade de classe Lu Fei étaient toutes plus susceptibles de l’épouser !
Était-ce à cause de la chaîne de karma attachée au corps de Dame Oignon ?
Song Shuhang jeta un discret coup d’œil à la nonne. Elle n’était pas dans la pièce.
– « Est-elle partie pendant que je rêvais ? » Il ferma le livre et, assis par terre, il s’appuya contre le mur pour se reposer.
Pourquoi est-ce que je me sens si fatigué ? Et pourquoi mon corps me fait-il mal ?
Même après avoir attendu un moment, Neuf Lanternes ne revint pas. Il était un peu confus.
Après avoir réfléchi un instant, il décida d’aller à sa recherche à l’arrière du temple.
❄️❄️❄️
À l’intérieur d’une petite pièce.
Neuf Lanternes tendit la main et s’en servit pour se couper les cheveux… Sa longue parure noire, qui avait poussé jusqu’à atteindre ses mollets, tomba doucement au sol et s’y étala.
Des mèches tombèrent une à une. Elle redevint la nonne bouddhiste chauve habituelle.
Après quoi, elle joignit ses paumes et chanta : « Tout n’est qu’illusion, rosée, et éclairs… »
Une main rouge apparut de nulle part, tenant une jolie boule de cristal.
Sur celle-ci se reflétait quelque chose qui ressemblait à la rivière du temps… Le temps et l’espace dansaient dans cette paume !
De nombreuses scènes apparaissaient les unes après les autres sur la boule de cristal, le contenu du rêve de Song Shuhang.
Son mariage, avoir un fils et une fille, vieillir avec sa femme, voir ses enfants se marier…
Toutes ces scènes… Des illusions ?
Non, ce n’était pas le cas.
Les cheveux de la cultivatrice avaient poussé jusqu’à atteindre ses mollets, ce n’était pas simplement une illusion.
Le corps fatigué et endolori de Song Shuhang le confirmait également.
Alors, tout cela avait-il été réel ? Non plus. Après tout, son fils, Song Ren, et sa fille, Song Miao, n’étaient pas de vraies entités.
Que s’était-il passé exactement ?
Réalité ou illusion ?
Une chose était sûre, cette expérience était très différente de la réalité illusoire des Vénérables de Septième Rang. Il s’agissait de concepts presque opposés.
On pouvait l’appeler… Une réelle illusion.
Même Neuf Lanternes, qui en avait fait l’expérience, ne pouvait pas correctement l’expliquer. Son niveau n’était pas assez élevé.
– « Vos souhaits passés ont été accomplis. Comprenez-vous maintenant ? » résonna une voix digne et masculine.
Elle baissa légèrement les yeux. « Bien que j’aie réalisé ces vœux, je ne comprends toujours pas. Je me sens encore plus confuse. »
Il éclata de rire. « Neuf Lanternes, quelle réponse étrange. Savez-vous même à quoi je faisais référence ? »
– « Pas vraiment, mais j’ai tout de même retiré quelque chose de tout cela ! »
Après quoi, sa robe grise trembla.
Dans l’instant, elle fut remplacée par une robe blanche. Ses sandales de paille prirent feu et furent réduites en cendres.
Elle marcha dans le vide, pieds nus, et des lotus dorés apparurent à chacun de ses pas pour lui permettre de tenir en l’air comme sur la terre ferme.
Pas un seul grain de poussière ne pouvait plus lui salir les pieds !
Sa force avait augmenté de façon exponentielle. Si elle le voulait, elle pouvait transformer son noyau d’or en un lac spirituel. Après avoir traversé la Tribulation Céleste, elle deviendrait enfin un Véritable Monarque de Sixième Rang !
Cependant, elle n’était pas pressée.
Elle agita doucement la main. Les longs cheveux éparpillés sur le sol prirent feu, instantanément réduits en cendres.
Au même moment, la main rouge disparu.
Elle sourit et tourna la tête.
Juste au moment où elle se retournait, Song Shuhang apparut à l’entrée de la petite pièce.
– « Ah ! Mademoiselle Neuf Lanternes, vous êtes là. Hein… ? » Il cligna des yeux plusieurs fois en la regardant.
Une jeune femme vêtue d’une robe blanche flottait dans les airs, pieds nus, marchant sur des lotus dorés. Sa stature autoritaire créait un contraste saisissant, si bien qu’elle avait une aura de pureté et de sainteté.
Malheureusement, elle était chauve…
Song Shuhang repensa à son rêve et à la cultivatrice en robe de mariée.
Il se demanda s’il rêvait encore…
– « Alors, comment c’est ? » Elle le regarda en souriant et en plissant les yeux.
Song Shuhang leva le pouce. « C’est très joli. Vous êtes presque une autre personne avec cette robe blanche. C’est tellement éblouissant que j’ai failli devenir aveugle. »
– « Ahahaha ! » Elle éclata de rire. « Le terme éblouissant me semble très approprié. J’aime ! »
Cette fois, il ne répondit rien. Il s’était un peu habitué aux fréquentes épilepsies intellectuelles de son interlocutrice…
❄️❄️❄️
– « Vous êtes resté un long moment sur l’Île Céleste, » dit-elle. « Au début, je pensais vous permettre de rester ici plusieurs jours en tant qu’invité, mais… Ma cultivation a progressé et je suis sur le point de percer. Je ne peux me permettre de vous héberger dans les règles de l’art. »
– « Mademoiselle Neuf Lanternes, ce n’est pas grave. Vous m’avez déjà beaucoup aidé, et je ne sais vraiment pas comment vous remercier ! Puisque vous êtes sur le point de percer, je ne veux pas vous déranger. J’espère que vous pourrez me conduire au lieu où je pourrai sceller mes souvenirs avant de partir. » Il n’osa pas se perdre dans les politesses d’usage pour essayer de la convaincre du contraire.
Et si elle cédait et décidait vraiment de le laisser rester quelques jours de plus… ?
– « Ne soyez pas si pressé. » Elle sourit doucement puis claqua des doigts. « Avant que vous ne quittiez l’île, je vais vous offrir un cadeau fourni par quelqu’un d’autre. Sortez Dame Oignon de votre poche. Il y a 300 ans, elle m’a volé un volume de la Technique Bouddhiste du Lion Rugissant. Maintenant que votre Acupoint de la Bouche est sur le point de s’ouvrir, elle vous sera utile. Dame Oignon, remettez-nous le manuel, je veux l’enseigner à Song Shuhang. Je vais aussi vous donner un ou deux conseils. »
Le jeune homme présenta Dame Oignon.
Celle-ci tremblait de tout son bulbe en faisant apparaître un livre avant de le remettre à l’Empereur Spirituel.
Song Shuhang regarda le volume en silence. Il contenait la Technique Bouddhiste du Lion Rugissant… Encore une technique bouddhiste ! Il en avait de plus en plus !
Mais pour ouvrir son Acupoint de la Bouche, il devait serrer les dents !
Au pire, après avoir atteint le Deuxième Rang, il purifierait son âme en pratiquant les techniques des daoïstes et celles des érudits !
❄️❄️❄️
En mer de Chine orientale, une énorme baleine se déplaçait lentement à la surface des eaux.
– « La formation pointe vers le sud-ouest. Song Shuhang doit être dans cette direction ! » Le Vénérable Blanc pointa leur destination du doigt et cria : « Allons par là ! »
L’énorme baleine cracha un jet d’eau de son évent et tourna, comme si elle comprenait l’Aîné.
– « Si je continue dans cette direction, même si je ne trouve pas l’île mystérieuse, je trouverai Shuhang… qui est sur l’île ! » murmura-t-il pour lui-même.
Bien sûr, s’il pouvait trouver cette mystérieuse île, ce serait encore mieux. Après tout, il était très curieux à son sujet !
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Sur une île isolée en mer de Chine orientale.
Une fille aux cheveux noirs vêtue d’une robe de la même couleur courait à grande vitesse. Son corps, très agile, lui permettait de bondir dans la forêt comme un petit chat dans les broussailles.
Non loin derrière, un homme trapu comme un taureau la poursuivait. « Chu Chu, cette île est si petite et vous n’avez nulle part où aller. Pourquoi ne pas abandonner ? Après tout, mes deux frères et moi sommes des hommes tendres avec les jolies femmes. Nous pourrions trouver un moyen de vous sortir de cette mauvaise passe… »
À sa gauche, il y avait un individu aux bras très longs, comme ceux d’un singe. Sa vitesse dans la forêt était supérieure à celle de la fille aux cheveux noirs.
À droite, un homme ressemblant à un loup courait à quatre pattes. Le regard froid, il cracha : « Bœuf Deux, assez avec vos bêtises ! Séparons-la et encerclons-la. Elle ne doit pas nous échapper, il ne faut pas la laisser rejoindre la famille Chu ! »
En payant quelqu’un, il était possible de le laisser faire le sale boulot sans se salir les mains.
Ces trois frères avaient été embauchés pour empêcher cette femme talentueuse de la famille Chu de retourner dans son Clan pour monter sur la Scène de Règlement des Griefs.