– « Douce Plume, qu’est-ce que tu fais ? » À ce moment-là, une douce voix retentit au loin.
Douce Plume éteignit rapidement son ordinateur portable et tourna la tête pour regarder la personne qui arrivait.
Il s’agissait d’une fille ayant l’air d’avoir 25 ou 26 ans, mais qui semblait beaucoup plus mûre que son âge. Elle était l’amie de la jeune femme, la fille de la première épouse du chef de la famille Chu, Chu Chunying.
– « Grande Sœur Chu, je discutais avec un aîné. Hehe… » Elle rangea son ordinateur et se leva en s’étirant. Puis elle trotta aux côtés de Chu Chunying et plaça son oreille sur son ventre légèrement bombé. « Comment va le bébé ? Est-ce qu’il a donné des coups de pied ? Combien de fois hier ? »
Elle sourit. « Comment puis-je répondre à une telle question ? Après tout, ce n’est pas comme si je comptais ses coups de pied. »
– « Quand je serai enceinte, je les compterai tous et je m’assurerai de ne pas oublier. Et une fois que le bébé aura grandi, je m’assurerai de lui faire payer ! »
En la voyant si sérieuse, la future maman se demanda si elle devait rire ou pleurer. « Tu n’es même pas mariée. N’est-il pas un peu trop tôt pour parler de bébés ? »
– « Hé hé. » Douce Plume se plongea dans le silence, essayant de percevoir les mouvements du futur nourrisson.
Chu Chunying tapota doucement sa tête.
Elle était un peu envieuse. De nombreuses années s’étaient écoulées et son tempérament n’avait guère changé. Elle était toujours la même fille naïve pleine d’enthousiasme et de curiosité. Le Vénérable gâtait vraiment sa fille !
D’un autre côté, bien que n’ayant que trois ans de plus, Chu Chunying avait vécu de nombreuses expériences. Et après s’être mariée, elle avait l’impression d’avoir pris un sacré coup de vieux.
Quand elle était avec son amie, elle avait l’impression d’être davantage sa mère que sa “grande sœur”.
❄️❄️❄️
Le monde des cultivateurs était un endroit où le fort avait raison, et la famille Chu n’était pas assez forte. C’était précisément pour cette raison qu’ils étaient dans une situation critique.
Bien qu’ayant une expression paisible en regardant Douce Plume, Chu Chunying soupirait intérieurement.
Elle n’avait eu aucune intention d’impliquer son amie dans ce bazar. Elle n’avait pas voulu lui laisser découvrir le côté obscur du monde des pratiquants.
Mais elle ne s’était pas attendue à ce que le réseau d’information de l’Île au Papillon Spirituel fût aussi formidable. Douce Plume était venue directement chez elle pour l’aider.
– « Merci, Douce Plume, » dit-elle d’une petite voix.
– « Pourquoi me remercies-tu ? Je n’ai encore rien fait pour t’aider. » Elle leva la tête : « Comment ça se passe avec cette École ? Ils ne peuvent pas gérer la famille Chu en restant dans l’ombre et en se contentant de coups bas, n’est-ce pas ? S’ils veulent la technique à l’épée, ils devraient passer à l’action. »
– « Ils veulent certes la technique à l’épée. Cependant, ils veulent que nous nous inclinions et que nous la leur offrions. »
Le comportement de leurs adversaires pouvait être décrit ainsi : mener une vie de pute et vouloir un monument érigé à la gloire de sa chasteté.
Douce Plume serra les dents, en colère. « Grande Sœur Chu, comment vos aînés prévoient-ils de gérer cette situation ? »
– « Le chef de famille dit que pour sauver la face, nous ne leur donnerons rien. » Elle ricana, les yeux plissés. « Il veut les forcer à se battre sur la Scène de Règlement des Griefs. »
Dans le monde des cultivateurs, lorsque deux factions étaient empêtrées dans un conflit insoluble, mais qu’elles n’en étaient pas encore à s’entre-tuer, elles envoyaient leurs représentants se battre sur la Scène de Règlement des Griefs pour y mettre un terme.
À cet endroit, personne ne pouvait être tenu responsable des décès. Après la fin du match, toute gratitude ou rancune était annulée. Bien sûr, c’était en théorie. Si l’un des deux groupes restait haineux, il était impossible d’y faire quelque chose.
– « La Scène de Règlement des Griefs ? Je veux y aller, je veux y aller ! » Les yeux de Douce Plume s’illuminèrent. Elle serra le poing. « Grande Sœur, laisse-moi y aller. Je vais anéantir toute leur école ! »
Sa confiance venait de sa force. Après tout, son adversaire n’était qu’une petite organisation, beaucoup plus faible que la Secte du Sabre Lunaire qui avait été anéantie lors de l’incident impliquant Seize du Clan Su. En fait, elle était encore plus faible que la Secte de Production Immortelle.
Dans ce petit groupe, la personne la plus forte était un vieil homme ayant à peine atteint le Quatrième Rang. De plus, il avait presque atteint le bout de son espérance de vie.
Ensuite, parmi ceux qui avaient atteint le Troisième Rang, il y avait le Directeur de l’École, le Vice-Directeur, ainsi que trois gardiens. Les autres étaient pour la plupart des disciples ayant atteint le Deuxième Rang.
Tant que cet homme ne se lançait pas dans la mêlée, Douce Plume pouvait à elle seule balayer cette École.
Mais même s’il devait intervenir, elle n’avait pas peur. Son père avait préparé plusieurs trésors à son intention. Même si un Véritable Monarque de Sixième Rang devait l’attaquer, elle pouvait encore lui échapper.
– « Je t’en remercie, » déclara doucement Chu Chunying. « Cependant, personne n’est responsable des décès éventuels sur la Scène… Et de toute façon, seuls les membres de notre famille Chu et de l’École pourront se battre. Toute aide extérieure est interdite. »
Si l’une des factions appelait un étranger pour la représenter, le superviseur ne resterait pas sans rien faire. Si quelqu’un osait s’immiscer dans le règlement du conflit, il lui donnerait sûrement une bonne raclée.
– « C’est bon ! Avant de quitter l’Île, mon père m’a donné un trésor magique qui me permet de changer d’apparence. Je peux me faire passer pour un disciple de la famille Chu et combattre. Si ce sont vos deux factions qui demandent à utiliser la Scène de Règlement des Griefs, le superviseur qui sera envoyé ne sera pas assez fort pour voir la supercherie. »
Il y avait de nombreux superviseurs, avec différents niveaux de force. Ceux-ci étaient choisis en fonction de la force des factions qui désiraient combattre.
Douce Plume tâta sa poitrine, cherchant sa broche.
– « … » Peu de temps après, quelque peu déprimée, elle dit : « J’ai oublié. Je l’ai prêtée à l’Aîné Song et il est toujours en sa possession… »
– « Merci pour ton soutien, Douce Plume, mais tu n’as pas besoin de te mêler de cette affaire. Nous pouvons résoudre ce problème par nous-mêmes, » affirma-t-elle en souriant.
❄️❄️❄️
En mer de Chine orientale, le Vénérable Blanc était assis au sommet d’une énorme baleine.
Doudou et le petit moine s’étaient déjà réveillés. Cependant, ils ne pouvaient bouger aucune partie de leur corps, à l’exception de leurs yeux.
Le Vénérable arrangeait des bambous en une certaine Formation.
– « Essayons et voyons comment ça se passe. Je veux vraiment explorer cette île mystérieuse. Ce serait bien si je pouvais la trouver. »
La structure qu’il préparait semblait être liée à la divination.
Cette fois-ci, il était sérieux.
❄️❄️❄️
Sur l’Île Céleste.
Song Shuhang et Neuf Lanternes avaient ramé sur l’eau noire et étaient retourné au temple.
La cultivatrice était assise dans sa position d’origine. Son menton dans une main, elle tapotait la table de l’autre.
– « Mademoiselle Neuf Lanternes, avez-vous du papier et un pinceau ? » demanda l’étudiant.
– « Oui, pourquoi ? » dit-elle en lui en fournissant.
Il se contenta de les accepter, puis écrivit sur le papier d’une écriture tremblante les mots suivants : Vigne Flétrie du Dragon Squelettique. Une fois l’encre sèche, il enroula les seize tiges dans la feuille.
Après quoi, il se tourna vers elle. « Lorsque mes souvenirs seront scellés et que j’aurai quitté l’île, il ne serait pas nécessaire de supprimer ces quelques mots, n’est-ce pas ? »
Après tout, ces plantes étaient aussi fines que des mèches de cheveux… S’il en oubliait la nature et les jetait, il pleurerait à mort le jour où la mémoire lui reviendrait.
– « Ne vous inquiétez pas. Ces mots n’ont rien à voir avec l’Île Céleste, ils ne seront donc pas supprimés. »
– « Super. Merci beaucoup ! »
– « Ahaha ! J’aime beaucoup ce “Merci beaucoup” ! »
Il essaya de la suivre dans la conversation. « Je suis content que cela vous plaise ! »
Et elle répondit avec raideur : « Pourquoi me l’avoir dit ? Mon bonheur vient d’être divisé par deux ! »
– « … »
Elle lui lança un regard hautain et sortit son carnet, puis cocha une autre case.
6) Réaliser un de ses souhaits, ni trop grand ni trop insignifiant. [X]
Ce vœu avait au départ semblé très gênant, mais elle l’avait réalisé assez facilement.
Il ne restait qu’un dernier souhait ! Elle était un peu agitée. De quoi s’agirait-il ?
La sixième ligne étant réussie, la dernière apparu.
7) Enfin, je veux être une épouse comblée…
Son teint changea, devenant mortellement pâle. Elle serra les dents et continua à lire.
“… je veux lui donner deux enfants, un garçon et une fille…”
Elle se frappa les joues et cogna sa tête contre la table.
Bang, boum, boum !
Le plateau, fait d’un matériau inconnu, se brisa en mille morceaux.
Song Shuhang la regarda convulser. « Tout va bien ? »
Elle leva la tête et lui offrit un charmant sourire. « Ce n’est rien, j’essayais juste de me calmer. »
Il ouvrit la bouche, mais rien ne sortit.
Neuf Lanternes arracha les morceaux de table plantés dans son front et continua à lire.
Se marier et donner naissance à des enfants ? Quel souhait effrayant.
Et comme si cela ne suffisait pas, elle devait donner naissance à un garçon et une fille… Comment pouvait-elle choisir le sexe de l’enfant ? Eh bien ! Peut-être que les pratiquants avaient des astuces pour cela, mais ce n’était pas le vrai problème !
Elle devait être enceinte pour en arriver là ! Effrayant !
“… Ensuite, je veux vieillir lentement avec lui, en regardant notre fils grandir et se marier. J’ai aussi hâte de voir notre fille grandir. Je veux qu’elle ait les cheveux longs, et peut-être une frange. Je veux aussi l’habiller de jolis vêtements et lui faire porter de mignonnes petites chaussures.”
Je m’en souviens ! Les cheveux longs !
Quand j’ai découvert qu’il fallait que je me rase la tête, j’ai détesté ça ! Merde, qu’y a-t-il de mal à être chauve ? Pourquoi ai-je tant haï cette idée à l’époque ?
Être chauve a de nombreux avantages ! Par exemple, je n’ai pas besoin de prendre soin de mes cheveux, et je n’ai pas à m’inquiéter de les coincer sous mon corps pendant mon sommeil !
Elle continua à lire.
“Puis, une fois que notre fille sera grande, je veux aussi la voir se marier. Après quoi, nous nous blottirons l’un contre l’autre dans un sac de couchage et nous pleurerons abondamment.”
– « … »