Alors que sa tension montait, la voix de Tubo se fit entendre dans son dos. « Song Shuhang, vite, regarde ! Un truc écrit quelque chose sur la porte ! »
Il tourna la tête. Une lueur brillait au-dessus d’eux.
Une série d’étranges lettres apparurent sous son action. Ce n’étaient pas du chinois, de l’anglais, de l’allemand, du russe, etc. Ces caractères n’appartenaient à aucune langue de notre monde. Cependant, étrangement, tous comprirent ce qu’ils signifiaient.
– « Est-ce que la chaleur de votre maison vous manque ? Voulez-vous retourner chez vous ? Ô vous qui errez aux quatre vents loin de votre foyer, faites votre choix… OUI ou NON ? »
Faites votre choix ! F aites votre choix ! Ces trois mots résonnaient dans leur esprit, comme le murmure d’un démon.
Beaucoup échangèrent un regard avant de prêter attention à Song Shuhang.
Ils l’avaient vu tuer deux aigles. Ils avaient besoin de réponses, et la première personne à laquelle ils pensaient pour les guider était le jeune homme.
Celui-ci fronça les sourcils. « Est-ce un code pour ouvrir la porte ? Ou… pour quitter cette île ? »
Une invitation marquée sur une porte permettait probablement de l’ouvrir. Cependant, il semblait également possible de revenir chez soi.
Tubo proposa : « Pourquoi ne pas appuyer sur OUI pour faire un essai ? »
– « Attends une minute. Et si c’est le moyen de quitter l’île ? Où serons-nous envoyés ? Et comment ? Est-ce qu’un trou va s’ouvrir sous nos pieds pour nous lâcher dans le vide sous l’île ? » demanda Gao Moumou avec inquiétude en serrant sa petite amie dans ses bras.
Tous étaient pendus aux lèvres de Song Shuhang.
Ce dernier haussa les épaules : « Je ne sais pas. »
Il n’était pas un prophète ou un miroir magique comme celui de Blanche-Neige.
A ce moment-là, le noir se faufila jusqu’à la porte en riant. « Que j’ouvre les portes ou que je rentre chez moi, j’aime les deux options ! Laissez-moi essayer. OUI, je veux rentrer chez moi, je veux rentrer ! »
Il appuya sur OUI de toutes ses forces.
L’instant suivant, il se sentit enveloppé dans une douce chaleur, de la tête aux pieds.
Il était si bien. Comme s’il était revenu dans les bras de sa maman.
– « Ah… Alors c’est la chaleur de ma maison ? » dit-il d’une voix larmoyante.
Cependant, le reste des passagers le regardait avec effroi.
Il baissa la tête et regarda son corps. Oh, merde !
Une couche de lumière semblable à une flamme dévorait son corps. La sensation de chaleur en venait.
Ce halo lui semblait familier… N’était-ce pas la même chose qui était apparue sur les passagers dans l’avion ? Ceux-ci s’étaient transformés en minuscules points de lumière avant de s’évaporer. Nul ne savait s’ils étaient encore en vie ou non.
L a chaleur de la maison ? Sa mère, son grand – père, et tous s es ancêtres, qu ’ils soient maudits !
Finalement, il se retourna et fixa Song Shuhang. Son visage sombre auréolé d’une lueur flamboyante avait quelque chose de divin. « Les gars. Je vais mourir ? »
Song Shuhang se tut et répondit gravement : « Vous allez… quitter l’île. Réfléchissez. Peut-être que les personnes qui ont disparu dans l’avion ne sont pas mortes mais ont simplement été téléportées. Lorsque que vous vous réveillerez, vous serez peut-être déjà de retour chez vous ! »
Même s’il est vraiment en train de mourir… Je dois au moins le laisser partir en paix.
Mieux vaut ne pas le laisser devenir un fantôme rancunier …
Les hauts-parleurs crachèrent de nouveau un son perçant.
La voix grave se fit entendre : « Barrez-vous, créatures diaboliques ! »
Après cela, le corps de l’homme se changea en particules de lumière, comme de petits grains de sable.
Une magnifique gestion du temps !
– « Putain ! C’est toi qui es diabolique ! » Le noir adressa un doigt d’honneur au mur en utilisant ses derniers instants pour crier.
Song Shuhang était sans voix.
Tuba était sans voix.
Gao Moumou aussi…
… Tout comme le reste des passagers.
Tous se disaient que cet homme avait parlé un chinois un peu approximatif, mais qu’il avait étrangement saisi l’expression “créature diabolique”. Il l’avait même réutilisée pour insulter quelqu’un. Apprendre le chinois était-il à la mode à l’étranger ?
❄️❄️❄️
Très vite, il disparut.
Tous se turent.
A ce moment-là, le petit garçon se tourna vers Song Shuhang. « Grand Frère, le monsieur tout noir est-il vraiment rentré chez lui ? »
Ses grands yeux semblaient si purs…
Song Shuhang lui tapota doucement la tête. « Grand Frère est incapable de le dire. Peut-être que oui, peut-être que non… »
– « Merci, Grand Frère. » Il lui offrit un large sourire puis se dirigea brusquement vers la porte et utilisa sa petite main pour frapper “OUI”. « Au revoir tout le monde ! Je vais rejoindre papa et maman. » Enveloppé d’une lumière semblable à une flamme, il salua tout le monde.
Sa mère et son père étaient devenus de minuscules perles de lumière et avaient disparu dans l’avion.
Ce petit gars avait continué de suivre tout le monde sans pleurer, sans faire de caprice. Il était un enfant réfléchi. Rien à voir avec le petit moine dont s’occupait Song Shuhang. Ce petit démon avait l’air sérieux et sympathique, mais ce n’étaient que des apparences. Le Surhomme aimait vraiment les enfants obéissants. Ceux qui donnaient envie d’en avoir à la maison pour les protéger et les serrer dans ses bras à de nombreuses reprises.
❄️❄️❄️
Le petit garçon se transforma également en points de lumière et disparut.
En dehors d’eux, personne ne se jeta sur le “OUI”. Les autres restèrent immobiles. Personne ne s’avança, ces boutons étaient effrayants !
Après tout, le fait d’appuyer sur “OUI” leur permettait-il réellement de quitter l’île ? Ou simplement de les faire éclater en particules incandescentes ? Aucun ne se risqua à un choix imprudent.
Ils n’avaient qu’une seule vie, ils n’étaient pas dans un jeu où ils avaient l’opportunité de réapparaître après leur mort.
– « Puisque le “OUI” fait disparaître quelqu’un, alors peut-être que le “NON” peut ouvrir la porte… » suggéra Song Shuhang.
Il fit un pas en avant, se préparant à choisir cette option.
– « Attends une minute, Shuhang. » Tubo le retint par l’épaule et dit : « Laisse-moi le faire… Si tu appuie dessus et que tu te transformes en feux d’artifice toi aussi, personne ne pourra combattre les aigles s’ils lancent une autre attaque. »
– « Non, laisse-moi le faire. J’ai encore quelques tours dans ma manche, et même si je suis vraiment transformé en points de lumière, je dois pouvoir m’en sortir… »
Alors qu’ils parlaient, une silhouette haletante arriva. C’était son disciple, Joseph.
– « Maître, je suis là ! Ne vous salissez pas les mains, votre disciple peut travailler pour vous ! »
Il courut aussi vite que possible en direction de la porte et frappa “NON”.
Sa fille avait disparu dans l’avion… S’il se transformait en points de lumière, tant pis. Peut-être pourrait-il la rejoindre ainsi.
Et dans le cas contraire, s’il restait, il serait avec Song Shuhang un peu plus longtemps, ce qui n’était pas une si mauvaise chose de son point de vue.
– « Maître ! Si nous quittons cet endroit vivant, accepterez-vous de me laisser être votre voisin quand je déménagerai pour vivre quelque part près de chez vous ? »
Il en profita pour faire part de ses dernières volontés.
Quand il avait vu Song Shuhang frapper le vide et créer des bruits d’explosion, il avait été très excité. Il s’était dit que s’il pouvait atteindre ce niveau dans cette vie, il mourrait sans regrets.
Mais ce jour-là, en voyant des flammes balancées à la pointe d’un sabre dans le ciel pour éliminer des oiseaux géants, il s’était embrasé ! Les arts martiaux chinois pouvaient permettre d’atteindre un tel sommet ! Ce n’était plus simplement des techniques martiales, mais des super-pouvoirs !
Je dois saisir ma chance, même si je dois paraître sans gêne . J’ai besoin de trouver un moyen de vivre près de chez lui .
Il s’était décidé… Que Song Shuhang acceptât ou pas, une fois qu’ils quitteraient la petite île, il achèterait une maison près de la sienne.
– « Très bien, » répondit le Surhomme sans la moindre hésitation.
Un voisin de plus ou de moins n’était pas important. De plus, après avoir réussi dans sa cultivation, il prévoyait d’emmener sa famille avec lui pour quitter le monde des mortels. S’il avait toujours une relation de maître à disciple avec lui, il l’emmènerait avec eux.
Ainsi, s’il voulait être son voisin, cela ne le dérangeait pas.
Joseph avait l’air heureux. Il pouvait partir sans regrets
Un moment plus tard…
– « Eh bien alors ? Il ne se passe rien ! » Il frappa sur “NON” plusieurs fois. Mais pourquoi n’y avait-il aucune réaction ?
Incrédule, il recommença de toutes ses forces à plusieurs reprises.
Toujours rien ?
Encore !
Bam bam bam… Il frappa une série de dix !
Et alors… il y eut enfin une réponse.
Sur la porte, une rangée de mots apparut au- dessus de la lumière. « Arrêtez de frapper, à moins que vous ne désiriez vous réincarner trop tôt ! Ne comprenez-vous pas que la porte est lourde et qu’il faut accumuler de la puissance pour l’ouvrir ? »
Joseph se figea.
Song Shuhang aussi.
De même pour Gao Moumou, Tubo, Yayi, Lu Fei et sa sœur, ainsi que le reste des passagers.
– « Si “NON” ouvre vraiment la porte, alors est-ce “OUI” nous envoie vraiment chez nous ? » Gao Moumou pinça l’arête de son nez.
Après l’apparition des énormes aigles, leur notion du bon sens et de la logique, créée après des dizaines d’années d’existence, s’était presque entièrement effondrée. Est-ce que transformer les gens en points brillants était une méthode de téléportation ?
Une vision équilibrée du monde était difficile à bâtir… mais si simple à détruire !
Après avoir entendu ces mots, les yeux de l’hôtesse de l’air potelée s’illuminèrent. Elle s’avança précipitamment et utilisa toute sa force pour frapper le sur “OUI” alors que la porte n’était toujours pas ouverte et que les mots lumineux y brillaient toujours.