Quand il vit son Maître accélérer, Joseph le trouva extrêmement élégant. Il paraissait marcher très lentement, mais en vérité, sa vitesse était incroyablement élevée. En un clin d’œil, sa silhouette se changea en un petit point noir.
Il apercevait là une caractéristique particulière des techniques des érudits : elles étaient toutes très gracieuses !
Les cheveux de tous les érudits étaient constamment bien arrangés. Jamais ils n’étaient décoiffés, quoi qu’il leur arrivât !
– « C’est une technique pour augmenter sa vitesse ! » L’homme cligna des yeux plusieurs fois. Il pensa alors quelque chose. Puisqu’il avait enfin appris le nom de son professeur et l’avait retrouvé après beaucoup de difficultés, ne devait-il pas en profiter pour rester en contact avec lui ? La meilleure chose à faire était de s’installer le plus près possible et d’apprendre d’autres techniques !
❄️❄️❄️
Une douzaine de respirations plus tard.
Alors qu’il se précipitait vers la porte de la ville, les deux énormes aigles foncèrent vers le sol !
Après avoir plongé, ils utilisèrent leurs serres pour attraper leurs cibles.
Un des aigles saisit Gao Moumou et le noir. L’autre, un peu en retard, captura la femme d’affaires et l’hôtesse de l’air grassouillette.
– « Gao Moumou ! » cria immédiatement Yayi en se précipitant vers lui.
Heureusement, la sœur aînée de Lu Fei l’arrêta et la retint de toutes ses forces…
Les deux énormes créatures battirent des ailes en générant un vent violent.
Puis ils s’élevèrent à nouveau dans le ciel !
Gao Moumou, alors piégé dans les serres de son ravisseur, poussa un profond soupir. Lorsque les aigles avaient plongé, il avait repoussé sa petite amie et avait été enlevé à sa place.
A ce moment-là, il se disait qu’il avait été assez malchanceux ces derniers temps… Depuis l’apparition de Zhuge Zhongyang, en fait. Sa stat de chance avait chuté d’un très bon A à un misérable E.
Dix jours plus tôt, le chat qui avait égayé ses journées pendant plusieurs années s’était soudainement aventuré sur la route et était mort, percuté par une voiture. Il en avait le cœur brisé.
Neuf jours plus tôt, sa mère qui s’ennuyait avait donné trop de nourriture à ses trois poissons rouges. Ils étaient tous morts. Il en avait le cœur brisé.
Huit jours plus tôt, le deuxième compte qu’il avait créé l’année précédente pour écrire des webnovels avait été banni parce qu’il avait mentionné d’une manière détournée des choses interdites comme les seins. Il avait fait très attention à sa formulation, pourtant il avait été repéré par l’Œil de la Censure. Il en avait le cœur brisé.
Trois jours plus tôt, alors qu’il avait prévu de passer du temps avec sa petite amie Yayi, Zhuge Zhongyang était soudainement apparu et avait ruiné tous ses plans. Il en avait le cœur brisé.
Ce jour-là, leur avion s’était écrasé, il s’était retrouvé dans un endroit mystérieux… et un énorme aigle l’avait attrapé…
Et bientôt, il serait avalé par cet oiseau et renaîtrait via son rectum sous la forme de fiente.
L’histoire de sa vie était vraiment déchirante.
Alors qu’il se livrait à cette analyse fantaisiste, une ombre courait à grande vitesse sur le sol. Sa vitesse était extrêmement élevée, comparable à celle d’une voiture.
C’était Song Shuhang !
Après avoir revu une dernière fois son aimable camarade de chambre, Gao Moumou serra les dents et retint ses larmes. Il ne voulait pas pleurer. Avant de mourir, il voulait laisser à sa copine le souvenir d’un homme fort.
– « Shuhang, prends soin de Yayi à ma place. J’espère que nous serons frères dans notre prochaine vie aussi ! » hurla-t-il héroïquement et lui adressa un signe de la main.
À la porte de la ville, Yayi pleurait toutes les larmes de son corps.
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Song Shuhang serra les dents. Bien qu’un peu en retard… Il avait encore une petite marge pour intervenir. Il avait encore une chance de les sauver !
– « Vous deux… descendez ! » hurla-t-il, en colère.
Sa voix était tonitruante, et les aigles furent effrayés par ce cri soudain.
– « Shuhang, ne fais rien de stupide ! » cria Gao Moumou. Les bêtes les emportaient de plus en plus haut. Elles battaient des ailes, désirant s’élever dans le ciel et disparaître dans les nuages.
Mais à ce moment-là, Song Shuhang sauta soudainement vers les remparts. Il se mit à courir sur le mur, comme s’il avait été sur un terrain plat !
La muraille faisait quarante mètres de haut et ressemblait à une pyramide divisée en quatre degrés. Il n’y avait pas d’endroit aménagé où grimper.
Même si un pro de l’escalade avait été là, il aurait été impuissant sans un excellent équipement.
Toutefois, le jeune homme y courait comme si de rien n’était. Ainsi, il fonça vers le sommet.
Comme si la gravité n’avait aucun effet sur lui !
Il était alors extrêmement rapide. Tous les dix mètres, un retrait dans la paroi lui permettait de se propulser vers la section supérieure.
Il avait de la chance. Si le mur n’avait pas eu cette forme, il lui aurait été impossible d’atteindre le haut d’un seul coup à son niveau de maîtrise de la Marche des 10 000 km de l’Homme Vertueux.
Le reste du groupe, caché à côté de la porte de la ville, vit cette scène. Tous furent stupéfaits. Ils venaient de voir quelqu’un courir sur un mur presque perpendiculaire au sol et d’au moins quarante mètres de haut !
Était-ce vraiment quelque chose humainement possible ?
Tous se souvinrent immédiatement de l’expression enthousiaste de Joseph quand il appelait Song Shuhang “Maître”.
Était-il réellement un expert en arts martiaux ?
Les romans et les films ne racontaient-ils pas que des histoires ?
❄️❄️❄️
En un clin d’œil, le Surhomme arriva au sommet des remparts !
Les deux aigles avaient également atteint cette hauteur. À ce moment-là, ils étaient à la même altitude.
– « Venez ici ! » cracha-t-il entre ses dents serrées. Puis il s’élança de toute la force de ses jambes. Ses tibias étaient comme des ressorts qui le propulsèrent sept mètres plus loin, juste au niveau du premier des deux aigles !
Il s’agissait de celui qui avait attrapé l’hôtesse de l’air grassouillette et la femme d’affaires. L’animal ne s’était pas attendu à voir une petite créature sur ce mur qui voulait lui sauter dessus. Par conséquent, il fut pris au dépourvu.
Alors, Song Shuhang frappa impitoyablement du pied le dos de l’énorme créature. Le Qi Sanguin dans ses Acupoints du Cœur, de l’Oeil, du Nez et de l’Oreille enfla. Il concentra tout ce pouvoir dans la jambe qu’il balançait violemment contre sa cible.
L’aigle poussa un cri de douleur et ne put empêcher sa chute.
Le jeune homme profita de la force de ce coup pour rebondir. Il tenait son sabre en main et l’abattit vers le second oiseau, celui qui tenait Gao Moumou et l’homme à la peau noire. Cette bête était son objectif principal.
Song Shuhang n’était ni un saint ni un moine bouddhiste qui considérait que toutes les créatures étaient égales.
Bien qu’il fût très inquiet pour la sécurité des autres passagers, celui qui le préoccupait le plus à ce moment-là était son camarade, Gao Moumou.
De ces deux aigles, Song Shuhang visait principalement celui qui avait saisi son ami.
Il ne pouvait absolument pas laisser cet animal s’enfuir. Après tout, cette île était très grande et remplie de dangers. S’il ne faisait rien, les chances de survie de Gao Moumou étaient presque nulles.
Par conséquent, il avait besoin d’utiliser un coup mortel. Il ne pouvait pas laisser la bête lui échapper !
– « Sabre de Feu ! » Il n’hésita pas et activa immédiatement le vieil anneau de bronze à son doigt.
Il pouvait se servir de cette technique trois fois par jour au total. Il s’agissait déjà de sa dernière utilisation pour la journée. S’il voulait en profiter à nouveau, il devrait attendre 24 heures depuis la première occurrence.
Des flammes éblouissantes apparurent soudainement dans ses mains. Elles s’agitèrent frénétiquement et le Qi de sabre explosa !
La peur apparut dans les yeux de l’aigle. Son instinct lui hurlait que cet incendie dans les mains de cette petite créature avait le pouvoir de le tuer.
Il devait à tout prix l’esquiver.
– « Screech ! » cria-t-il, alarmé, en battant des ailes de toutes ses forces dans l’espoir de pouvoir s’enfuir !
– « Crève ! » Il frappa.
Le Sabre de Feu se transforma en une lame de Qi de sabre qui fonça droit sur le cou du rapace…
Je ne peux pas me permettre d’échouer ! L’étudiant serra les dents.
Riiip ! Le Qi flamboyant roussit les plumes de l’oiseau.
A cet instant, celui-ci agitait follement ses ailes.
L’instinct de survie ne devait pas être sous-estimé. N’importe quelle créature, face à une situation critique, se battait de toutes ses forces et dépassait ses limites.
Ainsi, l’aigle donna tout ce qu’il avait.
En un clin d’œil, alors que le sabre était là, prêt à le décapiter, il se tordit et jeta sa tête vers l’arrière !
Le Qi l’atteignit… et rasant son plumage sur son cou et sur sa poitrine.
Le sang coula en abondance, mais il réussit à survivre.
– « Ce n’est pas encore fini ! » L’étudiant ouvrit sa main gauche. Il tenait un talisman étincelant.
Il s’était préparé à toutes les éventualités. Après tout, il ne pouvait utiliser le Sabre de Feu qu’en s’appuyant sur la bague et il ne pouvait pas le contrôler comme il le souhaitait.
Heureusement, il lui restait un Talisman d’Épée. C’était du gâchis d’utiliser cet objet ainsi alors qu’il avait la puissance d’attaque d’un pratiquant de Troisième Rang, mais il ne s’en souciait pas s’il pouvait sauver son ami.
– « Épée ! » cria-t-il.
Cependant… Rien ne vint.
Comment est – ce possible ? Le talisman a-t- il perdu son pouvoir ? Il regarda le bout de papier dans sa main et pâlit.
Ce n’était pas un Talisman d’Épée… mais de Protection du Mal !
À ce moment-là, la terre rappela à elle son enfant. Il tomba vers le sol.
L’aigle battit des ailes et s’éloigna rapidement.
Que s ’est-il passé ? Le talisman s ’est transformé ? J e n’ai pas le temps de faire l’échange , tous les autres sont dans mon sac à dos !
Bon sang, j’ai été trop imprudent… À cause de cette erreur, j’ai perdu la dernière chance de le sauver !
Si seulement j’ avai s frappé cet aigle en premier, si seulement je n’avai s pas été aussi sûr de moi , si seulement j’ étai s un peu plus fort… le résultat aurait été différent.
Shuhang était furieux. Furieux d’être si faible. Si inutile.
Son cœur brûlait de colère.
Alors, une image du passé lui revint. Un souvenir de flammes ardentes qui couvraient le monde entier.
Le Prêtre Daoïste Ciel Écarlate avait utilisé une branche d’arbre comme un sabre et l’avait agité légèrement. Le brasier s’était propagé depuis la branche et avait enflammé les cieux et la terre, ainsi que l’univers entier !