Après avoir déposé Amy et son chaton dans le berceau et après les avoir bordés, Mag descendit préparer les ingrédients pour le dîner. Il s’arrêta au comptoir et remit la boîte à musique dans le compartiment. Elle était d’une très grande utilité quand il voulait que sa petite fille dorme.
Le soir-même, Mag décida de cuisiner 128 roujiamos. La pâte avait besoin de deux heures pour être bien pétrie, ce qui rendait le fait qu’il doive améliorer sa force encore plus urgent. S’il pouvait augmenter la force de 0,5, le temps de pétrissage serait réduit de moitié.
Tout en pétrissant, Mag réfléchissait à ses futurs plans. A présent, il menait une vie plutôt convenable et heureuse avec Amy, mais les pères voulaient toujours donner un meilleur train de vie à leurs filles.
Le restaurant était tout ce qu’il avait en ce moment et il compterait toujours sur celui-ci. Il lui avait apporté de la reconnaissance et du respect ainsi que de l’argent. Il était heureux de faire ce travail.
Son restaurant fonctionnait bien et attirait de nouveaux clients chaque jour. Il n’était pas encore bondé mais Mag était déjà assez occupé.
Il était sur le point de vendre 1000 roujiamos. À ce rythme, il n’aurait besoin que de deux jours de plus. Ensuite, il pourrait débloquer un pudding de tofu et l’ajouter à son menu.
La pensée du pudding au tofu lui donna l’eau à la bouche et rendit la force de ses mains pour pétrir encore plus grande.
“Père…”, dit Amy à la porte, le vilain petit canard dans les bras après que Mag eut fini de pétrir, toujours les yeux fatigués. Le chaton se laissa glisser le long de sa robe.
Bien qu’il n’avait que quelques jours, il avait déjà beaucoup d’énergie. Le petit somme semblait l’avoir remis sur pattes. Il se mit à courir et à sauter joyeusement dans la cuisine.
“Assieds-toi. Je vais t’apporter un verre d’eau”, dit Mag en se tournant vers Amy, le sourire aux lèvres. Alors qu’il s’apprêtait à attraper le verre, le chaton se heurta à ses pieds. Il se figea immédiatement et fixa Mag pendant un moment avant de tomber sur le dos, immobile. Il regarda Amy avec des yeux larmoyants, contrarié.
“Une… escroquerie accidentelle?!” Mag ne put s’empêcher de rire en voyant la scène. Cette petit e fripouille! Sa performance valait un osca r . Il a renoncé à être un maître et essaie de commencer une carrière d’acteur?
“Vilain petit canard, j’ai vu ce qui s’est passé. Ne te lève pas si tu aimes le sol. Je ne te porterai plus si tu deviens sale”, dit Amy sur un ton grave en regardant le chat.
“Miaou…” Le chat se releva avec agilité. Il jeta un regard maussade à Mag et courut vers Amy, se frottant contre sa jambe.
Après qu’Amy ait bu son eau, elle alla jouer avec la boîte à musique accompagnée de son chaton. Elle avait dû hériter du don de sa mère car elle était capable de fredonner l’air de la chanson après l’avoir entendue que quelques fois. Il semblait qu’elle pouvait apprendre à la chanter en un jour ou deux. Sa voix douce et enfantine était si mignonne.
Mag regarda l’heure. Il n’était que quatre heures et demie mais certains clients attendaient déjà à l’extérieur. De temps en temps, ils regardaient Mag par la fenêtre.
Parfois, ils frappaient à la porte mais Mag les ignorait. Il était trop tôt pour ouvrir la porte. En plus de cela, il voulait se reposer. Il devait se préparer à souper.
Les gens à l’extérieur commençaient à faire la queue, environ une demi-douzaine de personnes. Certains étaient calmes, mais d’autres devenaient agités.
“Pourquoi n’est-ce pas encore ouvert? Je n’ai pas déjeuné et je suis venu tôt pour manger du roujiamo.” Un jeune homme allait et venait, anxieux. Il voulait frapper à la porte mais il retira sa main. Quelqu’un avait fait ce qu’il avait tenté de faire et personne n’avait répondu.
“Calmez-vous. Pas besoin de se précipiter”, déclara Krassu en articulant. “Le propriétaire est très ponctuel. Il n’ouvrira pas une minute avant cinq heures et ne cuisinera pas pour vous après neuf heures. Soyez patient, jeune homme.”
Le sourire de Krassu ne pouvait cacher la bouderie dans sa voix. Il était un lanceur de sorts de niveau 10 et à présent, il devait faire la queue tous les jours devant un restaurant. Cela deviendrait une nouvelle de dernière minute à Rodu.
Si il n’y avai t pas eu le riz frit Yangzhou et la petite fille, je ne serais jamais venu ici , pensa Krassu. Il avait eu de la chance de se cacher pendant une douzaine d’années. Désormais, même dans la Cité du Chaos, peu de gens pouvaient le reconnaître. Il n’avait pas à perdre trop la face.
“Le roujiamo de Mag en vaut la peine. Vous ne pouvez le trouver nulle part ailleurs”, dit Harrison en souriant. Il avait invité ses amis à venir avec lui mais ils étaient tous occupés. Il était aussi un peu occupé ce soir, il est donc venu ici tôt.
Une voiture s’arrêta près du peuple. “Harrison, vous êtes arrivé si tôt. Vous êtes venu seul?”, dit Gjergj en sortant de la voiture, un peu surpris.
“Ils sont tous occupés ce soir. J’avais aussi quelques affaires à régler alors je suis arrivé tôt”, expliqua Harrison. Puis, il demanda avec curiosité: ”Le riz frit Yangzhou, ta femme l’aimait, j’espère?”
Gjergj lui tendit une pièce de dragon. “Tiens, une pièce de dragon.” Puis, il sourit et dit: “Elle ne l’aimait pas. Elle l’adorait! Cela faisait quelques jours qu’elle n’avait pas beaucoup mangé et elle a terminé toute l’assiette. Il ne restait plus un seul grain de riz. Et elle en a demandé plus! Alors je suis ici pour en acheter. Elle a décidé de manger le riz frit à chaque repas.
Harrison prit la pièce et tapota son ami sur l’épaule. “Merci à Mag. Elle te donne davantage d’argent de poche maintenant?”
Gjergj hocha la tête en souriant. “Oui mais je ne pourrai pas sortir avec vous les gars pendant un moment. Je dois rester à la maison avec ma femme.”
Harrison hocha la tête. “Très bien. Alors je boirai davantage.”
…
Après s’être reposé, Mag prépara deux assiettes de riz frit Yangzhou et mit le pain bai ji dans le four.
Pendant le souper, le vilain petit canard jeta à nouveau un regard triste, les regardant d’un désir ardent. Il semblait si mélancolique que même Mag voulait lui donner du riz frit et du roujiamo. Mais avant qu’il puisse dire quoi que ce soit, la langue de vipère d’Amy l’avait déjà fait détourner le regard comme toujours.
Après que Mag ait nettoyé la table, il n’était que cinq heures. Il ouvrit la porte et fut stupéfait.
Deux douzaines de personnes attendaient à l’extérieur. Ils formèrent une très longue file d’attente. Dès qu’ils entendirent la porte s’ouvrir, leurs visages s’illuminèrent.