– « Vraiment ? » demanda Amy d’un air dubitatif en regardant Mag.

Ce dernier hocha la tête, le plus sérieusement du monde. « Oui. » Puis, il demanda dans son esprit : « Système, tu as des jouets pour enfants, non ? »

– « Je suis un Système de Croissance du Dieu de la Cuisine! Je n’ai pas de jouets pour les enfants ! » répondit-il, en colère.

– « Dans ce cas, je suppose que j’en achèterai ailleurs, » conclut-il aussitôt.

– « Eh bien… » Le système semblait un peu hésitant. Il resta silencieux un moment. « Je n’en ai pas pour le moment, mais j’ai une chaîne de production de jouets. De quoi avez-vous besoin ? Je peux en faire en cinq minutes. La livraison est gratuite et le prix est raisonnable. »

– « Je vais devoir voir le prix en premier, » déclara-t-il alors que sa bouche se tordait, sa voix restant calme. Puis il sourit à sa fille. « Tu veux un jouet ? Je peux t’en faire apparaître un. »

– « Je… » Elle pencha la tête sur le côté et réfléchit un moment. Puis ses yeux s’illuminèrent. « Je veux un petit bonhomme qui chante. »

La première chose qui lui vint à l’esprit était un Lilliputien. « Système, je suppose que tu ne fais pas dans le trafic d’êtres pensants ? » demanda-t-il malgré lui.

– « La traite des êtres pensants viole la seconde règle divine m’ayant été dictée. Je serai réinitialisé et vous serez tué si je m’y adonne, » affirma-t-il système sérieusement d’une voix mécanique et dépourvue d’émotion.

– « Ne t’en fais pas. Je plaisantais. Fais-moi une jolie boîte à musique, » dit rapidement Mag. Il aurait voulu un personnage comme Poucette ou quelque chose du genre, mais c’était évidemment hors de question, alors il se retint.

Il semble que le système doi t également suivre d es règles. Cela lui rappelait les Trois lois de la robotique.

Ce n’était pas une mauvaise chose. Cela signifiait que le système serait toujours sous contrôle et ne causerait aucun problème, même s’il gagnait en conscience de soi.

Il réfléchissait déjà à la façon d’utiliser ces règles contre le système. Le tourner en bourrique était tellement amusant.

À ce moment-là, il n’était pas sûr de pouvoir battre un homme standard, sans parler d’un orque ou d’un démon. Certes, il pouvait se cacher derrière Amy, mais il n’en était pas très fier. Un père devait être capable de supporter toutes sortes de difficultés pour ses enfants.

C’était pourquoi il essayait de gagner de l’argent pour acheter de la force physique. Tant qu’il était capable de récupérer son épée, il pourrait faire face à presque tout ce qui lui arriverait.

Après tout, Mag Alex avait chassé des dragons. Lui et son épée ne craignaient personne.

J’aimerais bien obtenir quelque chose du système pour nous protéger le temps que j’amélior e ma force. Je me sentirais plus en sécurité , pensa-t-il.

– « J’ai 500 types différents de boîtes à musique à proposer. Les prix vont de 50 pièces de cuivre à 500 pièces d’or. » Le système ressemblait maintenant à un homme d’affaires chevronné.

Mag parcourut les objets étant apparus dans sa tête. Celui qui était à 500 pièces d’or était fait d’or pur, avec à l’intérieur un petit homme doré. Trop extravagant. Amy n’aimerait pas celle-là.

Descendant dans la liste, un autre coûtant 50 pièces d’or attira son attention.

Il s’agissait d’une boîte en bois marron avec un demi-globe en verre à l’intérieur duquel se trouvait une elfe blonde vêtue d’une robe violette. Elle jouait du violon. Elle était très bien faite. Apparemment, il y avait une fonction “boule à neige”, car une couche de particules blanches était visible à ses pieds. Elle pouvait jouer 50 morceaux différents, et le prix était relativement raisonnable.

– « Je veux celle à 50 pièces d’or, celle avec une fille qui joue du violon. J’en prends une, » dit Mag.

– « Vous acceptez de payer 50 pièces d’or ? » demanda le système, incrédule. Après tout, cet homme avait marchandé le prix des boîtes à emporter pendant un long moment. Et là, il ne réfléchissait pas deux fois avant de dépenser autant sur une boîte à musique.

Il savait ce que le système pensait. « Bien sûr. Je suis prêt à mettre le prix pour ma petite chérie. » Puis il ajouta : « Je veux l’avoir dans cinq minutes, ou je demanderai un remboursement. »

– « Commande d’une boîte à musique. Elle sera prête dans cinq minutes. L’argent a été déduit automatiquement, » répondit rapidement la voix dans sa tête.

Toute cette conversation avait été mentale. Bien décidé à agir, cet achat ne lui avait pris qu’une. De son côté, Amy pensait que son père réfléchissait si oui ou non il devait accéder à sa demande, et elle en conclut avoir exagéré. « Père, je n’ai pas besoin d’un petit bonhomme qui chante. Je t’aime quoi qu’il arrive, » dit-elle rapidement en secouant la tête.

Sa gentillesse lui fit mal au coeur, il aurait aimé qu’elle fût un peu têtue. Il secoua lui aussi la tête en souriant. « Mais Père veut te donner un petit bonhomme qui chante, un très joli chanteur. Attends un peu plus longtemps. Cette magie a besoin de temps pour fonctionner. »

– « Vraiment ? » Ses yeux d’enfant s’illuminèrent et elle devint soudain toute excitée. Ce doit être un jouet très amusant!

Elle ne doutait pas des paroles de son père. Il avait dit qu’il lui créerait une belle maison, et elle vivait désormais dans un joli restaurant ; il avait dit qu’il lui donnerait de jolies robes, et elle pouvait en porter tous les jours. Il avait tenu toutes ses promesses.

Celui-ci hocha la tête. Puis il dit solennellement : « Pendant que nous attendons, j’ai une dernière question pour toi. Si un gamin disait qu’il t’aimait, que répondrais-tu ? »

N’importe quel père ayant une fille voulait connaître la réponse à cette question. Personne n’aimait l’idée que sa fille épouse un voyou.

Bien qu’elle n’eût que quatre ans, il n’était jamais trop tôt pour apprendre.

Il la protégerait de ces vilains garçons jusqu’à ce qu’elle eût grandi et eût développé une vision du monde équilibrée, capable de faire la différence entre vérité et mensonge. Voilà aussi pourquoi il voulait retrouver toute sa force.

Ces garnements devraient y réfléchir à deux fois avant de faire de lui, un tueur de dragons, leur beau-père. Ils devraient se demander s’ils pourraient supporter un coup de sa lourde épée.

– « Je n’aime pas ces gamins, » dit Amy en croisant les bras comme un adulte. Puis elle leva les yeux vers Mag et son doux sourire revint. « J’épouserai Père quand je serai grande, » affirma-t-elle joyeusement et sérieusement. « Père a des pouvoirs magiques, peut cuisiner des plats savoureux et il me raconte toujours des histoires. Père est le meilleur. Il n’y a personne de meilleur au monde. »