Mag sourit en secouant la tête. « Les otaku aiment les plats à emporter, peu importe le monde dans lequel ils vivent… » Il avait l’habitude de manger dans les restaurants, mais il avait également commandé une ou deux fois.
Il n’avait posté aucun commentaire sur ces livraisons sur son micro-blog, au cas où certaines personnes tenteraient de se venger. Après tout, il avait bien été obligé de donner son adresse.
De plus, en raison du délai à la livraison, la texture et le goût changeaient. Il n’était pas juste de juger un restaurant en fonction de ses plats à emporter.
Il était peut-être acerbe dans ses commentaires, mais il ne dépréciait pas un restaurant pour cela. Après tout, il n’avait mangé de la malbouffe qu’à cause de sa paresse, et il n’aimait pas les plats à emporter.
De plus, les livraisons d’un système en proie à la modernité reposaient sur le principe de l’instantanéité de l’échange d’informations. Les clients pouvaient commander des plats à emporter par téléphone ou par différentes applications, communiquant ainsi directement avec le restaurant.
Le niveau de technologie n’était pas assez élevé dans ce monde, ce genre de commerce n’était donc qu’un rêve à ce moment-là. Mag lui-même n’avait pas l’intention de s’y lancer de sitôt. Il devait se concentrer sur la mission urgente d’obtenir 1000 clients.
– « Mais si je dois embaucher des gens pour livrer de la nourriture, ces chevaliers désespérés sans emploi ont le profil idéal. Ils ont un cheval et sont familiers avec les routes de la Cité du Chaos, » marmonna-t-il en pénétrant dans la cuisine.
Les heures de travail pour le déjeuner étaient bien remplies. Mag refusa poliment quelques clients, arrivés un peu en retard. Les roujiamos avaient tous été vendus, et il était plutôt fatigué.
Il poussa un soupir de soulagement en fermant finalement la porte, s’effondrant dans une chaise.
– « Père, nous avons vendu 96 roujiamos et 24 assiettes de riz frit Yangzhou ce midi. Cela fait 432 pièces d’or, » lui annonça Amy, ravie, Vilain Petit Canard dans ses bras.
– « Autant ? » Il fut réellement surpris.
Cela signifie que nous avons gagné plus de 200 pièces d’or ce midi. Nous en avons eu plus de 100 au petit déjeuner, et les entrée s peuvent atteindre le double pendant les quatre heures d u dîner aussi longtemps que nous avons assez de roujiamo.
Encore plus surprenant, il avait eu 40 nouveaux clients pour le déjeuner. Il entrevoyait enfin la possibilité de réussir à accomplir sa mission. Il avait alors un total de 215 clients.
Amy hocha la tête. « Oui! Le riz frit arc-en-ciel de Père et le roujiamo sont si bons, ils ne pouvaient pas leur résister. » Elle s’accroupit pour poser le chaton sur le sol et s’approcha de Mag. « Tu as travaillé si dur, Père. Laisse-moi te masser le dos, » dit-elle doucement.
Elle se tint sur la pointe des pieds pour lui malaxer les épaules de ses petites mains. Elle n’était pas assez grande, elle avait donc des difficultés à accomplir sa tâche, mais elle s’efforçait de bien faire les choses.
Il sourit et se détendit, appréciant qu’elle prît soin de lui. Bien qu’elle fût un peu méchante avec les autres, avec lui elle était très obéissante et attentionnée.
De toute évidence, elle tenait de lui sa langue acérée. Il ne pouvait donc que lui pardonner.
– « C’est bon, Amy. Je me sens beaucoup mieux maintenant. » Mag la souleva du sol, la posa sur ses genoux et pinça ses joues douces et délicates.
L’amélioration de son régime alimentaire avait redonné des couleurs à la petite demoiselle. Elle portait des vêtements propres et se lavait souvent le corps et les cheveux. Le morveux vêtu de lin était devenu une vraie princesse.
Naturellement, elle risquait d’être la cible de nombreuses personnes malintentionnées. Mag décida de lui enseigner quelques techniques de base pour détecter ce genre de tromperie pour éviter tout enlèvement de sa mignonne et innocente enfant.
Krassu était revenu ce midi, mais il était occupé à cuisiner et à servir, et Amy avait collecté l’argent, alors il était resté assis pendant plus d’une heure pouvoir échanger beaucoup avec eux. Après avoir mangé deux assiettes de riz frit, il lui avait demandé de partir à cause de la fermeture.
Bien sûr, il l’avait fait exprès. Il n’était pas content du tout qu’il voulût emmener sa princesse à la Tour des Mages. De plus, il avait déjà dit clairement qu’il ne la laisserait pas y aller, mais ce vieil homme était plutôt persistant. Il avait de la chance que Mag ne l’eût pas banni.
– « Amy, je vais te poser quelques questions et te dire quelque chose. Réfléchis bien avant de répondre et souviens toi bien de ce que je vais t’apprendre, d’accord ? » lui dit-il en la fixant.
Celle-ci hocha doucement la tête. « D’accord. » Elle le regarda avec curiosité. Qu’est – ce que Père veut me dire ? Il sembl e si sérieux.
– « Si quelqu’un vient vers toi et te dit qu’il va t’emmener manger quelque chose de bon, qu’est-ce que tu lui répondrais ? » demanda-t-il, les yeux dans les yeux.
– « Génial! » s’exclama-t-elle en frappant dans ses petites mains, son visage s’illuminant.
Mag ne sut pas s’il devait rire ou pleurer. Il l’avait vu venir. La bonne nourriture était irrésistible pour les palais délicats. Il se redressa et secoua la tête, l’air grave. « Non. Souviens-toi, Amy, aucun inconnu ne t’invitera pour de vrai à manger quelque chose de bon. De plus, qui cuisine mieux que Père ? »
Elle acquiesça. « C’est vrai, Père prépare les plats les plus délicieux! » Après y avoir réfléchi un moment, ses yeux luirent. « Dans ce cas, je lui dirai de manger dans notre restaurant. Comme ça, il devra me donner de l’argent. »
Il haussa un sourcil. Qu ’elle est intelligente! Qui aurait cru qu’elle trouverait une telle parade ? Il avait envie de chanter ses louanges. Puis il demanda : « Et si quelqu’un veut t’emmener dans un endroit merveilleux… »
Amy hocha la tête, ravie. « Génial! » Visiblement, elle était prête à partir dans l’instant.
Mag secoua immédiatement la tête. « Non, non. Ce n’est pas la bonne réponse. » Obligée de rester au restaurant presque toute la journée, elle aspirait à sortir. A un âge où les enfants étaient si agités, il était important qu’elle sût comprendre que quelqu’un la trompait.
Il regarda, solennel : « Tu peux jouer avec d’autres enfants ou avec le Professeur Lune, mais si un inconnu veut t’emmener quelque part ou te montrer quelque chose d’amusant, tu dois dire non, parce que seul Père possède tout ce qui est amusant. Les autres te mentiront tous. »