Mag jeta un coup d’œil aux pièces d’or dans la main de Sargeras. Treize, ni plus ni moins. Il a dit en voul oir dix de plus. On dirait qu’il n’a pas assez d’argent sur lui. Il se retint de rire.
Les deux clients à l’extérieur ne virent aucun trouble éclater. Ils aperçurent un homme aux petits yeux sortir d’un air tranquille et satisfait, ils se dirent donc que finalement, ils pouvaient peut-être se risquer à manger là. Ils hésitèrent un moment avant d’entrer.
« Patron, je pense que dix pièces d’or, c’est trop pour une chaise en bois. Je peux en acheter une avec deux pièces, mais je vais vous en donner quatre pour celle-ci et acheter deux autres roujiamo avec les six dernières. Qu’en dites-vous ? » L’être incandescent haussa le ton et le regarda de ses yeux rouges.
Sargeras avait toujours parlé franchement avec les autres, d’homme à homme. Mais là, il employait un ton beaucoup plus poli qu’habituellement à cause de ce sandwich. En d’autres occasions, il avait plutôt tenu une grosse boule de feu sur sa paume.
Les deux hommes qui venaient d’entrer reculèrent un peu en voyant le démon de lave en colère. Mais quand ils l’entendirent, ils furent assez surpris. On dirait que son estomac a succombé à la nourriture de Mag.
Il marchand e avec un humain juste pour avoir deux roujiamo . Il est vraiment sans espoir, pensèrent-ils.
Même un démon ne se souciait pas de perdre la face devant un tel délice. Ils en attendaient désormais bien plus. Ils avancèrent et s’assirent, attendant que Mag terminât de s’occuper de ce problème.
De toute évidence, cet homme n’était pas le moins du monde effrayé par Sargeras. Il secoua la tête. « Désolé. Toutes les tables et les chaises ont été faites sur mesure, et pour les rendre plus agréables à l’œil, elles viennent toutes du même arbre. Choisir d’autres modèles briserait cette uniformité, ce qui n’est pas acceptable. Une chaise sur mesure coûte 10 pièces d’or. »
Même une bûche des profondeurs de la Forêt du Vent était hors de prix dans la capitale de l’Empire. Une chaise à dix pièces d’or correspondant au style du restaurant coûtait réellement cher.
Sans le système pour mettre facilement la main sur beaucoup d’objets précieux, Mag n’aurait pas été surpris si elle avait été vendue pour 100 pièces d’or. Il était juste un peu inquiet que les elfes pussent reconnaître le bois comme provenant de leur forêt. J’espère que ce n’était pas un arbre sacré ou quelque chose du même genre , pensa-t-il.
Lorsque les clients entendirent ces mots, leurs yeux s’éclairèrent. Ils se mirent tous à vérifier les chaises et les tables. Ils remarquèrent que les anneaux de croissance sur chaque table étaient identiques, de même pour la couleur. Rien d’étonnant à ce qu’ils eussent trouvé le restaurant aussi harmonieux.
Plus surprenant encore, il y avait 16 tables et 64 chaises assorties au total, et elles venaient toutes du même arbre ! Il avait dû être énorme ! On ne pouvait trouver aucun arbre de ce genre autour de la Cité du Chaos.
Même s’il en existait un seul dans les profondeurs des montagnes lointaines, il en coûterait une fortune pour l’abattre, pour le débiter en planches et pour en faire du mobilier du même style.
Le restaurant a surmonté toutes ces difficultés pour nous proposer un service de qualité à nous, ses clients ! Ils se sentirent vraiment honorés et respectés.
Trois pièces d’or, c’est trop cher pour un roujiamo ? Non, même six pièces, c ’est raisonnable pour manger quelque chose d ’ aussi bon dans un lieu aussi raffiné !
Certains clients commencèrent immédiatement à porter un regard neuf sur l’établissement. Ils fixèrent d’autres décorations. Si m ême les tables et les chaises sont exquises, les autres décorations doivent être merveilleuses.
En y réfléchissant davantage, ils décidèrent de faire plus attention. Chaque objet endommagé aurait pu leur coûter cher.
Les mots de Mag augmentèrent malgré lui la qualité et la classe du restaurant dans l’esprit de ses clients. La plupart de ceux qui étaient venus ici tôt le matin pour manger un roujiamo à trois pièces d’or n’avaient pas à se briser le dos pour gagner leur vie. Ils commençaient plutôt à trouver un but à leur existence.
« Je… Je… » Les flammes de Sargeras s’élevèrent soudainement. Il était vraiment très en colère. Il fourra le demi roujiamo restant dans sa bouche, mâcha plusieurs fois et avala. Son feu devint plus féroce encore.
Il ne se fit pas avoir deux fois. Il savait qu’il devait rester loin de la table et de la porte. Après tout, elles avaient l’air vraiment chers. Il fixait Mag, s’apprêtant à lui faire peur avec une grosse boule de feu.
Les chaises étaient toutes les mêmes pour lui. Il décida que l’objectif de ce délire fantaisiste était de le tromper pour lui imposer une note salée. Il n’autorisait personne à se moquer de lui.
Amy se tenait devant Mag. Elle posa Vilain Petit Canard sur le sol. « Grosse Tête Chauve, tu devrais écouter mon père, ou je vais utiliser ma boule de feu sur toi » dit-elle solennellement en levant les yeux vers le démon.
« Écarte-toi, gamine. C’est entre moi et ton père » répondit Sargeras d’une voix rauque, Amy étant sur son chemin.
Les clients devinrent un peu nerveux. À leurs yeux, la petite fille et le faible cuisinier n’avaient aucune chance contre cette montagne de lave ambulante.
Fronçant les sourcils, Mobai tourna la tête dans leur direction, ne semblant pas particulièrement inquiet. La boule de feu d’Amy avait effrayé Habeng, et Mag n’était certainement pas un homme ordinaire, il était sûr qu’ils ne laisseraient rien de dangereux se produire.
L’enfant soupira. « Eh bien, on ne peut rien y faire. Pourquoi tu n’écoutes rien ? » Elle tendit la main, et un feu violet bleuâtre apparut soudainement, formant une boule de la taille d’un poing. « Paie maintenant, ou je te fais cramer ! » s’exclama-t-elle le plus sérieusement du monde en regardant son adversaire.
Sargeras jeta un regard à la petite boule de feu dans la main d’Amy et gloussa. « Tu veux me faire peur avec cette petite étincelle ? » Puis il fronça les sourcils et regarda Mag. « Patron, vous voulez vous cacher derrière votre petite fille ? »
« Mon père est très puissant. Mais récupérer l’argent est mon travail, alors, brûle, Grosse Tête Chauve ! » cracha Amy avec colère avant que l’homme ne pût dire un mot. D’un mouvement de la main, la boule de feu violette vola vers le démon.
« Oho. » Sargeras regarda la petite flamme à peine plus grande que son pouce, ne semblant pas s’en préoccuper. Il tendit la main droite avec désinvolture, prévoyant de l’attraper avant de l’éteindre.
Cependant, au moment où elle atteignit sa paume, elle explosa directement !