« La Zhi Roujiamo ? » Habeng était perplexe, tout comme quand il avait entendu les mots “riz frit Yangzhou”. Mais peu importait, l’appel de la viande lui en donnait vraiment envie. « Deux pour moi, Mag » dit-il, ravi.

« Deux… pour moi » ajouta Haga. Lui aussi était impatient. Ils aimaient tous les deux la viande. Certes, le riz frit Yangzhou était délicieux, mais il n’en contenait qu’un peu.

« Bien sûr. S’il vous plaît, patientez un instant » répondit Mag avant d’entrer dans la cuisine.

« Mobai, tu es toujours le premier » fit remarquer le premier orque d’un sourire en s’asseyant face à lui.

Celui-ci secoua la tête. « Pas aujourd’hui. Une fille humaine est venue avant moi. »

« Bonjour, petite… dame » articula Haga joyeusement en regardant Amy.

Elle hocha la tête. « Bonjour, Gros Orque. » Puis elle regarda ses crocs et demanda avec curiosité : « Est-ce que ça te gêne quand tu manges ? »

Il secoua la tête en souriant. « Je suis … habitué. »

« Les miennes ont toutes la même taille » dit-elle en lui montrant ses petites dents.

Haga rit, puis il s’assit à côté de son frère et attendit son repas.

Après un peu de temps, Mag sortit avec trois roujiamo et en servit un à chacun d’eux.

« Ça sent bon. C’est ça le La Zhi Roujiamo dont tu as parlé ? Il y a beaucoup de viande dedans. » Le fort arôme carné le fit avaler sa salive, le sandwich à la main. À l’intérieur du sac, le pain bai ji blanc était rempli de viande et de gras. Et le gras, c’est la vie.

« C’est bien différent du riz frit Yangzhou. Je n’ai jamais senti une telle odeur. C’est vraiment appétissant. » Mobai ne tarissait pas d’éloges en regardant le roujiamo dans sa main. Il finit à ce moment-là la dernière cuillère de riz dans son assiette.

« Je vais essayer maintenant. » Habeng déchira le sac et goba presque la moitié en une seule bouchée.

Le porc qui avait absorbé la sauce savoureuse était enveloppé par le pain bai ji. Tandis qu’il mâchait, elle s’infiltra dans le pain et la viande douce et moelleuse fondit dans sa bouche. Devant un tel délice assouvissant ses instincts de carnivore, toutes ses papilles gustatives se mirent à danser de satisfaction.

Habeng trouva cela encore plus surprenant après avoir avalé. Le roujiamo était comme une boule de feu tombant dans sa gorge, comme s’il avait bu un pichet de vin. Son sang devint brûlant, comme si quelque chose en lui s’était réveillé.

* Rugissement !*

Il ne put s’empêcher d’incliner la tête en arrière et de laisser échapper un cri, faisant même trembler la table. Il était bruyant !

« Oui ? » Amy leva un sourcil et parut un peu irritée. Elle tendit la main.

Cependant, Mag tint doucement sa petite main avant qu’elle ne pût lancer sa boule de feu. Il sourit et secoua la tête, lui signalant de ne pas le faire.

Il regarda Habeng avec curiosité, sachant qu’il ne l’avait pas fait exprès. Le système avait affirmé que le roujiamo faisait davantage effet sur une espèce plus sauvage.

Même lui se sentait agité après en avoir mangé. Les orques étant beaucoup plus portés sur la bagarre que les humains, il n’était pas très surprenant qu’il eût réagi aussi violemment. Cependant, il ne savait pas à quel point le sandwich lui ferait de l’effet.

Le rugissement fit sursauter Mobai et Haga, mais ils avaient essayé le riz frit Yangzhou et savaient que ce dernier pouvait soulager la fatigue, ils ne s’inquiétaient donc pas d’un empoisonnement. Au lieu de cela, ils le regardaient avec impatience, se demandant quel effet spécial le roujiamo lui causerait.

Après ce hurlement, Habeng regarda tout d’abord Amy et fut soulagé lorsqu’il ne vit aucune boule de feu. « Désolé pour ça. Je n’ai pas pu m’en empêcher » dit-il en s’excusant. « Mag, ce roujiamo est vraiment bon, mais il m’a fait… Je sens battre mon sang, et ma force semble avoir augmenté. »

Mag hocha la tête en souriant. « Oui. »

Lorsque Mobai et Haga entendirent cette description, leurs yeux brillèrent. Ils prirent une bouchée chacun en même temps.

Les deux étaient perdus dans leur dégustation. Après avoir avalé, leur sang en pleine ébullition les fit eux aussi rugir malgré eux.

Alors que le cri de Mobai était plutôt faible, celui de Haga était plus fort, comme celui de Habeng. Il se gratta la tête, embarrassé. « Dé… Désolé » dit-il à Amy.

Celle-ci hocha la tête. « C’est votre première fois, Gros Orque. Cela ne me dérange pas. Mais ce n’est pas la première fois pour quelqu’un d’autre. »

« Désolé. Ça ne se reproduira plus… » s’excusa Habeng en s’excusant. Puis il prit une autre énorme bouchée, savourant la délicieuse viande et le pain bai ji. Quel goût enivrant ! Il avala, et ayant retenu la leçon, il se couvrit rapidement la bouche, ne faisant aucun bruit.

Haga copia son frère et mit sa main sur ses lèvres systématiquement, retenant son rugissement tout en savourant la bonne nourriture.

« C’est très bon. Donnez-moi en cinq de plus, Mag ! » demanda le premier orque en posant le sac sur la table. Il était un peu excité, son visage restant rouge.

Comme qu’il avait tout mangé, il était pleinement conscient de l’effet de ce roujiamo. Non seulement il pouvait réveiller le corps, mais il était même capable de stimuler le sang et d’augmenter la force.

« Moi… aussi. Cinq. » Le deuxième leva cinq doigts vers Mag.

Mobai secoua la tête. « C’est vraiment bon. Mais je sens que mon corps ne peut en supporter davantage. Un seul devrait me suffire. » Le sang courait à toute vitesse dans son corps. Bien qu’il s’y fût habitué rapidement et se sentît même à l’aise, il préférait le riz frit Yangzhou capable d’apaiser ses muscles.

« Aujourd’hui, nous ne servons que des échantillons, de sorte que chaque personne ne peut en obtenir que trois » déclara l’homme en secouant la tête. « Il faudra peut-être l’améliorer, alors nous le vendrons officiellement demain. Il n’y aura pas de limite par repas, mais comme les ingrédients sont limités, premier arrivé, premier servi. »

Il ne voulait pas faire trop de roujiamo aujourd’hui. Ce n’étaient que des essais de vente, et la viande n’était pas tout à fait prête. C’était un échauffement pour le lendemain, il ne se souciait donc pas de combien il en vendait, mais plutôt à combien de personnes il pouvait les vendre.

« C’est si bon, trois ne suffisent pas. » Habeng était un peu tendu. « Mag, combien ? Je vais doubler le prix et en acheter deux autres. Qu’en dites-vous ? » proposa-t-il.