Lorsque Mag et Amy passèrent à nouveau devant le magasin de potions magiques, le vieil homme maigre dans sa robe noire lavait ses deux oiseaux avec un arrosoir.
En entendant leurs pas, Urien leva les yeux et jeta un regard à Mag, puis à Amy. Soudain, une petite flamme verte apparut dans ses yeux captivants.
Mag se décala pour cacher sa fille et hocha la tête vers Urien en souriant. Puis, il prit sa main et se dirigea vers son restaurant.
« Père, pourquoi n’avons-nous pas dit bonjour à Charbon Noir, Pois Vert et ce vieux lanceur de sorts ? » Amy leva les yeux vers lui et posa sa question avec curiosité après leur départ.
« Nous avons brûlé sa cage à oiseaux hier, donc ce serait un peu gênant s’il nous interrogeait à ce sujet. De plus, je l’ai déjà salué » répondit-il en souriant. Bien que l’oiseau l’eût mérité le jour précédent, c’était quand même un peu embarrassant. Après tout, ils étaient voisins.
La façon dont Urien avait regardé Amy avait mis Mag sur ses gardes. Il avait vu de la cupidité dans ses yeux.
S’il était encore un formidable chevalier, son épée aurait déjà bondi à sa gorge, et il aurait demandé : « Qu’est-ce que tu regardes ? »
Cependant, il n’était plus aussi fort à présent. S’il avait fait cela, il aurait reçu un arrosoir dans la tête, et sans doute aussi une boule de feu.
Mag décida de garder un œil sur lui pour découvrir ses véritables intentions. Je ne peux pas laisser Amy sortir seule.
« Système, combien pour la force ? » demanda-il.
« Le système vous avertit sérieusement : la force n’est pas à vendre ! Accomplissez vos missions et vous pourrez avoir une chance d’améliorer votre force ! » répondit celui-ci solennellement.
« 1 000 pièces d’or. »
« Ce n’est pas à vendre ! »
« 5 000. »
« Vous n’avez pas le droit d’acheter de la force. »
« 10 000 pièces d’or. » Mag augmenta à nouveau son offre.
Le système resta silencieux pendant un moment. Puis un feu d’artifice explosa soudainement dans sa tête et se changea en une ligne de mots colorés : « Permission accordée ! Force + 0,5. Statut : disponible. Prix : 10 000 pièces d’or. »
« Sainte Mère ! Un million de pièces de cuivre ! Tu es si avide ! Je dois vendre 3 000 assiettes de riz frit Yangzhou pour gagner cet argent » s’exclama l’homme dans son esprit. Puis il sourit. « Je n’ai pas assez d’argent pour le moment. Puis-je l’acheter à crédit ? Hahaha… »
« … »
Trois points de suspensions traversèrent la tête de Mag. « Grave avertissement : chaque transaction sera faite avec de l’argent. Aucun crédit ! » déclara le système d’un air sinistre.
Il se sentit plutôt bien après l’avoir taquiné ainsi. Il avait calculé qu’il lui fallait environ un mois pour vendre 3 000 assiettes de riz frit Yangzhou. Il ne pouvait pas se faire 10 000 pièces d’or en peu de temps.
Pourtant, le nouveau plat allait bientôt sortir, le La Zhi Roujiamo* devait être beaucoup plus facile à préparer que le riz frit Yangzhou. Il pouvait faire cuire la viande à l’avance et faire beaucoup de pain à la fois. Peut-être allait-il être capable de gagner encore plus d’argent.
Il voulait vraiment améliorer sa force. Il voulait avoir la force de protéger Amy et de la porter.
Avec son corps, il pouvait la tenir dans ses bras, mais il ne pouvait pas la soulever, il devait donc avant tout revenir à l’état physique d’une personne normale.
Mag versa à Amy un verre d’eau à leur retour. Il était déjà 11 heures. Il décida de préparer leur déjeuner.
« Père, viens voir ! Je pense que le vilain petit canard est sur le point de sortir de son œuf ! » dit la petite fille, excitée, derrière le comptoir.
« Déjà ? » Il s’approcha d’elle, un peu surprise.
Amy était accroupie sur le sol. Elle leva les yeux vers Mag, posa un doigt sur ses lèvres et dit à voix basse : « Chut, Père, sois silencieux et ne lui fais pas peur. J’ai entendu du bruit tout à l’heure. Il va bientôt éclore. »
« Vraiment ? » Mag en doutait. Était-ce la période de l’année à laquelle les œufs devaient éclore ?
Elle hocha solennellement la tête. « Oui. Écoute. »
Son père s’approcha doucement d’elle et s’accroupit. Il écouta attentivement, mais il n’entendit rien pendant un long moment.
Il se demanda si Amy n’avait pas mal entendu. Après tout, elle avait vraiment hâte que cela se produise. Alors qu’il était sur le point de se lever, il entendit soudain un bruissement. Il s’arrêta immédiatement. Le son était comme celui d’un chat griffant un mur, mais quand il écouta attentivement, c’était effectivement celui d’un bec dur frottant contre une coquille. Il résonna trois fois puis s’arrêta.
« As-tu entendu, Père ? Le vilain petit canard va-t-il naître ? » lui demanda Amy, excitée et ravie.
Mag hocha la tête. « Oui. Peut-être dans un jour ou deux. » Il était un peu surpris de cette courte période d’incubation. Il ne savait pas ce qui en sortirait. Il caressa la tête de son enfant et se leva. « Je vais préparer notre déjeuner maintenant. Reste ici et surveille l’œuf. »
« D’accord » répondit-elle. Elle couvrit à nouveau l’oeuf avec la couverture et l’observa tranquillement.
Ils prirent leur déjeuner, lavèrent la vaisselle et ouvrirent le restaurant. Comme toujours, Mobai arriva en premier, puis Habeng, Haga et Conti suivirent. Il y avait d’autres clients qui étaient venus plusieurs fois aussi. Ils avaient tous le même air jovial et l’appelèrent par son prénom.
Lorsqu’ils terminèrent leur journée, Amy dit à Mag qu’ils avaient vendu 90 assiettes de riz frit Yangzhou. C’était probablement le maximum qu’il pouvait faire en un jour.
En raison de sa bonne réputation, le restaurant avait quelques clients réguliers maintenant. Certes, seuls quelques-uns pouvaient se permettre de manger deux assiettes trois fois par jour comme Mobai, mais beaucoup venaient quotidiennement ou tous les deux jours.
Avant de se laver, Amy s’accroupit à côté de l’œuf bien couvert et lui dit sérieusement : « Vilain petit canard, dors bien et sors demain, ou je te brûlerai avec ma boule de feu. » Puis elle monta les escaliers.
Mag sourit en essuyant les tables. Si la petite créature à l’intérieur pouvait comprendre, elle tremblerait de peur.
Après avoir nettoyé le restaurant, il monta à l’étage et découvrit que la jeune enfant était déjà endormie. Il la borda, puis prit un bain, mit son pyjama et s’allongea dans son lit.
Il ferma les yeux et ouvrit le sac d’entraînement pour le La Zhi Roujiamo d’une pensée. En un rien de temps, il digéra le savoir faire qui y était associé. Il avait alors tout appris par cœur, depuis le traitement des ingrédients jusqu’aux étapes de cuisson. Tout était gravé dans son esprit. Il ne restait plus qu’une expérience pratique.
Mag resta allongé dans son lit pendant un moment, puis ouvrit soudainement les yeux et demanda : « Système, n’êtes-vous pas supposé me donner une nouvelle mission maintenant ? »
*