Mag observa et attendit quelques instants. Alors que les quelques passants avaient montré un certain intérêt pour son restaurant qui avait des caractéristiques totalement différentes de celles des magasins à proximité, il ne voyait personne qui voulait entrer pour le moment. 

Mag retourna à l’intérieur, débarrassa la table et alla faire la vaisselle, tandis qu’Amy était assise sur la chaise longue derrière le comptoir, jouant avec le feu violet bleuâtre dans ses mains, tout en marmonnant quelques sorts. 

Après avoir tout nettoyé, Mag sortit de la cuisine. Au vu du fait qu’il n’y avait toujours aucun signe d’un quelconque client, il prit une chaise à côté d’Amy et la regarda jouer avec le feu. 

Soudain, Amy se tourna vers Mag et lui demanda: “Père, si je jetais ça, serait-ce comme la magie du lanceur de sorts ?” Elle leva la main et fit un geste imitant le lancer. 

“Non, non, non!”, dit Mag en agitant immédiatement la main. Si elle le jetait, même si le restaurant ne serait pas brûlé jusqu’au sol, certaines tables et chaises seraient certainement endommagées et vu comment le système était méchant avec son argent, les 2 700 pièces de cuivre restantes pourraient ne même pas suffire pour tout reconstruire. 

“Ne vous inquiétez pas, Père. Je ne vais pas vraiment le jeter”, dit-elle. En regardant le visage nerveux de Mag, elle éclata de rire puis elle secoua la main et éteignit la boule de feu. 

Mag poussa un soupir, soulagé. Il réfléchit à la question d’Amy et hocha la tête.”Si tu parviens à la jeter et à toucher la cible alors on peut appeler cela la magie de la boule de feu. 

Amy secoua la tête, pas très sûre d’elle.”Amy est incapable de faire ça.” 

“Ne t’inquiètes pas”, dit Mag en souriant. Il la regarda, le regard plein d’encouragement. “Père s’entraînera avec toi  jusqu’à ce que je te trouve un maître. Personne ne né magicien. Amy est déjà très incroyable car tu peux créer une boule de feu toute seule. Je suis sûr que tu en es capable.”

“Oui, Père. Amy va essayer!”, affirma-t-elle, en hochant la tête pleine de vitalité. Puis elle regarda vers la porte et dit d’un ton un peu confus: “Mais pourquoi personne ne vient manger dans notre restaurant, Père? Ton riz frit arc-en-ciel est si bon.”

“Parce qu’ils n’ont pas essayé, ils n’ont aucune idée qu’il est aussi bon. Dans peu de temps, je suis sûr que les gens feront la queue pour venir manger ici”, dit Mag avec un sourire bien qu’il se sentait un peu impuissant au fond lui. 600 pièces de cuivre était en effet un prix assez élevé pour les gens de classe moyenne mais la Cité du Chaos n’était jamais à court de gens riches. Chaque espèce détenait une bonne poignée de gens riches qui aimaient l’exaltation, qui traînaient souvent dans cette ville et qui venaient même ici s’installer à long terme. 

Après tout, ici, les nains pouvaient profiter du service de belles filles humaines. Les trolls pouvaient trouver des démons gallonné. Même les gobelins pourraient être accompagnés de serveurs… Il ne manquait que l’argent. Ici, on pouvait littéralement faire n’importe quoi avec de l’argent. 

“Si nous avons trop de clients, Amy pourra aider Père”, déclara Amy en regardant Mag avec ses yeux brillants. 

“Que pouvez-vous faire, Amy?”, demanda Mag en souriant. 

“Amy peut aider à collecter de l’argent. J’ai appris l’arithmétique de Maître Lune l’autre jour. Elle a dit que je suis très bonne”, annonça Amy comme si elle essayait de l’impressionner. 

“Lune?” Mag fouilla dans sa mémoire et s’en souvint aussitôt. Lune était une enseignante travaillant à l’école du Chaos, qui appartenait au Temple Gris. Elle lui donnait l’impression qu’elle était une jeune fille qui aimait porter une robe vert foncé et qui était de tempérament froid avec les autres mais une personne bien différente avec les enfants. Elle devenait très gentille et aimable et était aimée par eux. 

Comme Amy ne pouvait pas payer ses frais de scolarité, elle n’avait pas le droit d’aller à l’école. Cependant, elle se rendait souvent à l’école du Chaos et les regardait suivre un cours, les mains posées au dessus du mur extérieur. Lune l’aimait beaucoup et la laissait souvent entrer pour écouter les autres étudiants. Parfois, elle lui enseignait seule et lui donnait à manger, elle avait donc laissé une très bonne impression sur son prédécesseur. 

“Oui. Et s’ils ne payent pas, Amy se mettra en colère et leur fera peur avec la boule de feu”, dit Amy en hochant la tête. 

“Se mettre en colère? Amy sait comment se mettre en colère?”, demanda Mag, perplexe.

Amy hocha la tête avec certitude, “Bien sûr. J’ai regardé le grand-père nain d’à côté se mettre en colère.” Et puis elle posa ses deux petits poings devant son visage et écarquilla les yeux pour regarder Mag, ”Payez sur le champs ou préparez-vous à être frappé!”

“Père, mon regard montre que je suis en colère, non?”, lui demanda Amy, très impatiente, à mesure ou elle gardait ses grands airs. 

Tellement mignonne! Mag était touché en plein coeur mais en voyant l’attente sur son visage, il dut s’abstenir de rire et hocher la tête. “Oui, super en colère.” 

Amy baissa les mains et dit l’air heureuse: “Laissez donc la mission de collecter de l’argent à Amy. Je suis sûr de faire du bon travail.” 

Avec un sourire, Mag hocha la tête. “Très bien, je te laisse la parole. Oh, et Père te montrera comment avoir l’air plus en colère quand j’aurai le temps.” Il n’avait pas refusé la demande d’Amy mais elle apparaissait si adorable à présent, il devait donc lui enseigner avec précaution, sinon ils ne pourraient pas réprimer les clients. 

Puis, Amy harcela Mag pour qu’il lui raconte une histoire. Il lui raconta l’histoire de “La Petite Fille aux Allumettes”. Amy l’ écouta très attentivement bien que Mag ait ajouté et omis certaines choses. 

À la fin de l’histoire, Amy demanda tres excitee: “Père, l’oie rôtie est-elle vraiment délicieuse?” 

Mag hocha la tête. “Ouais, je suppose.” Mais il sentit que quelque chose n’allait pas. Le but de l’histoire était que la poule rôtie soit dans le placard de la cuisine? 

L’histoire était terminée. Ils s’appuyèrent sur le comptoir, un peu ennuyés, le menton sur le dos de leurs mains, insouciants de tout ce qui les entourait. Contre tout attente, leur regard était synchronisé. 

Mag savait que le départ ne serait pas facile mais il ne s’attendait pas à ce que personne ne vienne sur tout une matinée. Seulement deux enfants démons avaient regardé à l’intérieur un long moment derrière la fenêtre. 

À midi, Amy se tourna vers Mag et lui dit: “Père, Amy a faim.”

Mag hocha la tête en souriant. “Je vais préparer le déjeuner.” Puis il entra dans la cuisine. On n’y peut rien. Il ne pouvait pas aller dehors et crier pour inviter les clients à entrer. 

Quant à l’attitude envers les clients, il l’avait plus ou moins décidé quand il était resté assis là. En ce qui concerne l’expérience de l’utilisateur, il avait bien plus de connaissance que de nombreux propriétaires de restaurants même si c’était la première fois qu’il était propriétaire. Après tout, dans sa vie passée, il avait essayé tellement de restaurants. 

Leur attitude chaleureuse pouvait faire croire aux gens qu’ils étaient apprécié, mais ceux qui n’aimaient pas parler pourraient se sentir mal à l’aise et une attitude condescendante et froide laisserait certainement une terrible impression à la plupart des clients. Aller trop loin était tout aussi mauvais que de ne pas aller assez loin. 

De plus, son restaurant ne comptait que sur Amy et lui. Amy aurait agi plus que suffisamment si elle pouvait collecter l’argent correctement. Recevoir des clients était naturellement de sa responsabilité à lui. Donc, en ce qui concerne son attitude envers eux, après avoir résumé son expérience et pris en compte la situation actuelle du restaurant, il décida de suivre trois mots: gentillesse, distance et égalité. 

La gentillesse était le respect fondamental qui devait être montré aux clients. Cela lur donnerait un bon avant goût avant de manger. Quant à la distance, c’était parce que Mag voulait augmenter l’efficacité et parce qu’il devait faire en sorte que les clients qui n’aimaient pas être accueillis de manière trop enthousiaste, se sente à l’aise. Et l’égalité serait montrée à toutes les espèces. Mag avait le sentiment que quiconque choisirait de manger dans son restaurant serait son client. Peu importe les espèces, il les traiterait toutes de la même manière. 

Tandis que Mag venait de préparer les ingrédients pour deux assiettes de riz frit Yangzhou ainsi que le riz, les petites cloches sur la porte retentirent…