***
Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
***
La zone sans lois de Mamit était une région où se rassemblaient toutes sortes de criminels et de délinquants.
Il y avait même des rumeurs dans le monde entier selon lesquelles, en raison de l’énergie maléfique que ces hors-la-loi émettaient, cette terre infestée de criminels était si désolée qu’aucune plante ne pouvait y pousser.
Mais ce n’était pas une rumeur. Mamit était, en fait, un terrain vague où pas un seul brin d’herbe ne poussait.
Le soleil brûlant qui s’abattait sur la région.
Les criminels qui rampaient dans la petite ville comme des insectes dégoûtants.
Il n’y avait pas de porte d’entrée dans la ville. Il n’y avait qu’un panneau indicateur cassé, entouré de détritus. Et une fois que vous aviez passé ce panneau, vous êtiez à l’intérieur de Mamit.
« Le nouveau venu est arrivé, fils de pute ! »
Un homme imposant avait crié en faisant irruption dans l’un des pubs du centre de la ville. Il portait sur son dos une masse de fer tout aussi grande et terrifiante.
« Bwahaha ! Nouveau venu mon cul. Je parie que tu es de retour parce qu’on t’a encore mis sur la liste des personnes recherchées. Putain de merde, t’es un saumon ou quoi ? Arrête de revenir tout le temps ! »
Les gens à l’intérieur du pub avaient applaudi joyeusement en reconnaissant l’homme imposant. Se moquer de quelqu’un jusqu’à en perdre la voix, montrer du doigt et jeter des chopes entières de bière étaient les façons traditionnelles mais particulières de Mamit de saluer les autres.
Crash ! Smash ! Clang !
Les chopes épaisses s’écrasèrent sur la tête et la poitrine du “nouveau venu”. Les débris de verre et une mer de bière recouvrirent le sol. Néanmoins, le barman n’avait même pas pris la peine de jeter un coup d’œil à ce désordre, et encore moins de le nettoyer.
L’homme costaud qui avait été frappé par d’innombrables gobelets avait souri avec joie et avait attrapé l’un des morceaux de verre sur le sol.
Crunch.
Assez rapidement, un spectacle que l’on ne pouvait normalement voir que dans un cirque se produisit. L’homme avait mâché le morceau de verre et l’avait avalé.
« C’est vrai ! Je suis un saumon. Le véritable lieu de naissance du Grand Thonk est ici, à Mamit ! Buvez, tout le monde ! C’est moi qui paie les boissons aujourd’hui ! »
« Bon sang, Thonk. Qu’as-tu fait cette fois pour t’enfuir et revenir ici ? Allez, parle. Raconte-nous ton histoire. »
« Kuhaha ! Moi, le Grand Thonk, j’ai pris du bon temps avec une salope de luxe du Royaume d’Ekan. »
« Oooh ! Qui était-ce ? »
« Aucune idée, juste une fille d’une famille noble. Et j’ai tué les cinq gardes qui sont venus m’arrêter. Bon sang, ils pensent sérieusement qu’ils peuvent me capturer avec des gardes ordinaires ? Ils ont continué à en envoyer aussi. »
« Kuhaha, ces putains de crétins. »
« Ouaip, ouaip. C’est pour ça que je les ai écrasés comme de la purée de pommes de terre. Une cinquantaine d’entre eux ? Pendant que je les détruisais, je me suis inconsciemment dirigé vers Mamit, et je me suis retrouvé ici avant de m’en rendre compte… »
« Au massacre de Thonk ! Santé ! »
« Santé ! Bienvenue à la maison ! C’est bon de te revoir ! »
Glou, glou, glou !
Les hommes vidaient leurs verres.
La folie tapageuse s’était calmée, car tout le monde était occupé à finir ses bières. Mais pendant ce temps…
Creaaak…
Un garçon était entré dans le bar, couvert d’une robe en lambeaux.
C’était Jin.
« Hein ? »
« On dirait qu’il y a un vrai nouveau venu cette fois. »
Thonk et les autres hommes échangèrent des regards, se demandant si quelqu’un savait qui c’était. Mais tout le monde avait secoué la tête.
Bruit sourd, bruit sourd.
Un bruit épais résonnait chaque fois que Jin faisait un pas avec ses vieilles bottes en loques. Il avait traversé silencieusement la pièce et s’était assis à côté de Thonk.
« Un verre d’eau froide. Et quelques snacks simples. »
Jin sortit une pièce d’argent de sa poche de poitrine et la fit glisser vers le barman.
« Hah. »
Le barman avait attrapé la pièce et avait reniflé comme s’il n’arrivait pas à croire ce qui se passait. Très vite, le pub tout entier s’était mis à rire.
« Kya ! »
« Wow, je pensais que je regardais le protagoniste d’un roman d’action ou quelque chose comme ça. Regardez-le. Il a un don naturel pour être cool ! »
« Alors ? Qui es-tu, hm ? Un chevalier 9 étoiles ? »
« Tu ne vois pas ? Il doit être un épéiste légendaire ! Pfffft ! »
Les hommes débitant des commentaires sarcastiques avaient tous simultanément changé d’expression. Ils se levèrent rapidement et entourèrent Jin de sourires et de gloussements menaçants.
« Hé, M. le nouveau venu. Moi, le Grand Thonk, je suis de bonne humeur aujourd’hui. Alors ne nous tapons pas sur les nerfs, d’accord ? Si tu te mets à genoux et que tu lèches les orteils de tout le monde, je te pardonnera-kurgh ! »
Thonk fut interrompu avant même d’avoir pu terminer sa phrase. En fait, il ne pourrait plus jamais finir sa phrase car la pointe de la dague que Jin avait sortie était logée dans le cou de Thonk.
L’homme costaud se tenait trop près de Jin sans garder sa garde, il n’avait même pas eu le temps de réagir à l’attaque du garçon. Personne ne s’était attendu à ce que ce jeune morveux poignarde un géant comme Thonk dans le cou sans une once d’hésitation.
« Keuk, grrr… »
Une fois que Jin avait rétracté sa dague, le sang avait jailli de la blessure de Thonk qui était tombé sur le sol.
Un long moment de silence avait suivi. Personne n’avait émis le moindre son. Jin fit silencieusement un signe du doigt au barman, lui demandant instamment d’apporter son eau fraîche et des snacks.
« Il est fini ! »
« Thonk est mort ! »
« Je savais que ça arriverait un jour, pffft. »
Très vite, les hommes qui entouraient Jin s’étaient dispersés.
Ils se comportèrent comme si les échanges amicaux qu’ils avaient eus avec Thonk jusqu’à il n’y a pas longtemps n’étaient qu’une imposture et retournèrent à leurs tables respectives, descendant la bière dans leurs groupes d’origine.
C’était un phénomène courant. Même s’ils se comportaient de manière amicale avec Thonk, il n’y avait pas de véritable amitié entre eux.
‘Comme le disait maître, cet endroit est rempli de fous.’
La raison pour laquelle ils s’intéressaient à Jin était qu’il semblait faible. Ils étaient curieux de savoir pourquoi un garçon — qui semblait ne pas avoir encore de poils en dessous — était entré dans un repaire de criminels comme si de rien n’était.
Cependant, leurs questions avaient trouvé une réponse.
Jin avait tué Thonk avec un poignard et, ce faisant, avait obtenu l’approbation des criminels à l’intérieur du pub. C’est ainsi que les habitants de Mamit “accueillaient vraiment” un nouveau venu.
‘Je semble toujours avoir une dette envers vous. Vous m’avez été d’une grande aide, tant dans ma vie passée que présente. J’espère qu’un jour, j’aurai l’occasion de vous la rendre, Maître.’
Clac.
Le barman avait posé une tasse en verre sur la table de Jin. Une tasse d’eau froide.
« Je n’ai pas mis de poison. »
« Même moi, je sais que tuer des gens avec du poison est un tabou ici. »
« Tu sembles en savoir beaucoup sur Mamit malgré ton jeune âge. Tes parents ou tes frères et sœurs connaissent-ils cet endroit ? »
« Ça ne te regarde pas. »
Cling.
Cette fois, Jin avait glissé une pièce d’or au barman, qui avait simplement haussé les épaules en guise de réponse.
« Qu’est-ce que tu veux ? De la drogue ? Il y a un produit qui a fait fureur à Mamit récemment. Ou tu cherches quelqu’un ? »
« La dernière. Est-ce que ça suffit pour couvrir les frais ? »
Le barman frotta la pièce avec un mouchoir et la pesa calmement avec sa main. Le poids important prouvait qu’il s’agissait d’une véritable pièce d’or.
« Ça dépend de qui tu cherches. »
« Y a-t-il quelqu’un qui se fait appeler Hister dans le coin ? »
« Non. Ça, j’en suis certain. »
Jin avait fait claquer sa langue comme s’il était déçu.
« Je vois. Alors apporte juste mes casse-croûte. Et si tu le peux, recommande-moi une auberge où passer la nuit. De préférence un endroit sans insectes. »
‘Un endroit sans insectes’ signifiait l’auberge la plus sûre de Mamit.
« Alors je connais l’endroit idéal. Il y a une auberge appelée le Puit Clair de Lune à l’ouest de la ville. Les Rois de Mamit y résident, donc pas besoin de faire des histoires en entrant. »
« Merci. »
Jin vida son assiette de pain grossier et de bacon sec avant de quitter le pub.
***
L’atmosphère à l’intérieur du “Puit Claire de Lune” était très différente de celle du pub, puisque les personnes les plus influentes de Mamit y résidaient. Il était étonnamment propre et ordonné, tout comme une auberge ordinaire en dehors de Mamit.
Ce n’était pas comparable à une auberge de grande classe dans une grande ville. Mais au moins, les clients ne tombaient pas sur des criminels de bas étage qui se comportaient comme des chiens sauvages.
‘Même s’il est l’amant du Maître du Palais Caché, il n’est que la honte du clan Tzendler. C’est le seul endroit où Alkaro Tzendler peut rester dans la ville.’
Il n’y avait pas vraiment besoin de descendre au marché noir souterrain pour acheter plus d’informations sur Alkaro.
D’après les documents et informations envoyés par le clan Tzendler aux Runcandels, Alkaro n’était pas quelqu’un qui accepterait de passer la nuit dans une auberge sale et humide. C’était un riche morveux vaniteux qui n’avait pas connu de difficultés dans la vie.
Alkaro Tzendler était obéissant envers les puissants et autoritaire envers les faibles. Il ne voulait que des biens et des services de première qualité et était obsédé par les plaisirs hédonistes. Les seules qualités qu’il possède étaient sa bonne mine et sa lignée.
Il n’y avait qu’une seule raison pour laquelle ce fantaisiste résidait dans cette ville dangereuse.
Il s’agissait d’un stratagème superficiel pour tenter de regagner l’attention du Maître du Palais Caché, car elle était récemment absorbée par un autre amant.
Une crise de colère enfantine du genre “Vas-tu vraiment ne pas faire attention à moi alors que je suis dans un endroit aussi dangereux ?”.
Mais si le Maître du Palais Caché lui prêtait vraiment attention et venait à Mamit pour vérifier si Alkaro allait bien maintenant, Jin n’aurait pas d’autre occasion de le tuer avant longtemps. Si le Maître lui-même protégeait Alkaro personnellement, même Luna ne serait pas capable de l’assassiner.
C’est pourquoi le Clan Tzendler avait commandé d’urgence les Runcandels en utilisant cette opportunité.
‘Pour l’instant, les rumeurs à mon sujet vont se répandre dans tout Mamit. Des choses comme “un gamin a tué Thonk dès son arrivée, et il cherche quelqu’un appelé Hister” devraient se propager à tous.’
Jin avait semé la pagaille dans le pub pour une raison.
Après avoir fait du grabuge dans un endroit où se réunissaient des informateurs de bas rang, il avait répandu de fausses informations, disant qu’il cherchait Hister. Qu’il était venu jusqu’ici à la recherche de cette personne spécifique.
Et cette rumeur parviendrait aux gardes du corps du Palais Caché protégeant Alkaro dans la journée. Jin avait fait cela parce que les gardes du corps vérifiraient très probablement l’identité de chaque client de l’auberge.
En conséquence, Jin serait naturellement exclu de leur cible de surveillance prioritaire. Si quelqu’un devait venir dans le but d’assassiner Alkaro, il ne soupçonnerait pas un garçon comme Jin qui ne cachait pas sa présence et se traînait maladroitement dans la ville.
‘Les personnes qui sont venues pour assassiner Alkaro jusqu’à présent étaient toutes des mercenaires qualifiés et engagés. Mais comme j’ai l’air beaucoup plus négligé, il est peu probable qu’ils me soupçonnent beaucoup.’
Les gardes du corps d’Alkaro ne se concentreraient pas sur des personnes comme Jin qui avaient un objectif clair.
En fait, ils se méfieraient davantage de quelqu’un comme Thonk — un criminel qui connaissait bien la ville — qui était récemment revenu à Mamit sans raison apparente.
Un assassin voulait se fondre dans la masse des habitants et se mêler à eux, en essayant de ne pas attirer l’attention. Mais avec la façon dont Jin s’y prenait, il se faisait remarquer pour être oublié. Comme on dit, c’est sous la lampe qu’il fait le plus sombre.
En fait, sa stratégie avait fonctionné comme par magie.
Les hommes qui observaient Jin à l’intérieur du Puit Clair de lune pendant la journée avaient visiblement baissé leur garde une fois la nuit tombée.
‘Il semble que ces trois-là soient les gardes du Palais Caché qui protègent Alkaro… Ils semblent être 6 étoiles ou plus. Si je les affronte de front, j’ai très peu de chances de gagner.’
S’il utilisait pleinement sa magie et son pouvoir spirituel, Jin pouvait s’occuper d’un seul d’entre eux. Mais deux ou plus, c’était impossible.
Une journée entière s’était écoulée, mais Alkaro n’était nulle part. Jin en avait conclu qu’Alkaro restait constamment dans sa chambre, mangeant la nourriture que ses gardes du corps lui apportaient.
‘Il est impossible de l’assassiner en entrant dans sa chambre. Il y a probablement plus d’hommes qui montent la garde à l’intérieur à tout moment. Dans ce cas, je dois attendre qu’il sorte.’
Jin se souvint de la personnalité d’Alkaro telle qu’elle était écrite dans les documents envoyés par le clan Tzendler.
« Alkaro Tzendler est obsédé par les plaisirs hédonistes. »
Soudain, Jin se souvint de quelque chose que le barman lui avait dit la veille au pub.
Qu’est-ce que tu veux ? De la drogue ? Il y a un produit qui a fait fureur à Mamit récemment.
Il était très probable qu’Alkaro soit coincé dans sa chambre à se droguer.
Une fois que ses pensées avaient atteint cette conclusion, Jin s’était essuyé le front et était descendu dans le hall. Il avait l’intention de se servir une bière fraîche et de faire connaissance avec les autres personnes présentes dans le hall.
Mais une fois arrivé, il avait dû empêcher son choc et sa surprise d’apparaître sur son visage.
« Pourquoi ?! Pourquoi tu ne peux pas le faire ?! Tu t’en sortais bien jusqu’à hier ! »
« Je ne peux plus le faire. »
« Bordel de merde ! Va en chercher d’autres, je te le dis ! »
Le jeune homme qui faisait une crise de colère au centre du hall était Alkaro Tzendler lui-même. Jin avait mémorisé le visage de sa cible à l’avance, il l’avait donc reconnu immédiatement. Il semblait qu’il était enragé car l’un de ses gardes du corps ne voulait pas lui donner plus de drogue.
‘Ah… Le connard typique des bas-fonds’.
Jin avait souri malicieusement dans son esprit.
____
N’hésitez pas à laisser vos impressions en commentaires et laisser une réaction pour que je sache si l’histoire vous plaît.
____