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Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
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Fsssssshhh…
La poussière de l’ancienne porte intacte s’était envolée en silence.
‘J’en ai entendu parler à plusieurs reprises. Le rayon de la lame de Père est capable de désintégrer instantanément tout ce qu’il touche.’
Puisqu’il restait des vestiges de l’objet — bien que sous forme de poussière — dire qu’il était complètement désintégré était inexact. Cependant, l’art du sabre de Cyron était toujours composé de techniques qui transcendaient l’humanité.
En fait, il n’avait même pas son épée dans sa main. Au lieu de cela, au bout de ses doigts se trouvaient les braises rougeoyantes d’une aura résiduelle, ce qui laissait entendre qu’il avait temporairement conjuré une épée.
Bien que la porte détruite était une menace meurtrière, Jin avait l’impression d’avoir reçu un cadeau.
‘Il me montrait un gros plan du bord de son épée.’
Cyron, avec ses yeux grands ouverts, regardait Jin de haut. Cette fois, même Jin n’avait pas pu déchiffrer son expression.
‘Hm… Aurais-je dû saluer Père différemment ? Puisque ma tête est encore intacte, je ne pense pas que c’était si grave…’
Et Cyron fut envahi par un sentiment étrange.
Pendant cinq minutes, aucun d’entre eux n’avait échangé le moindre mot. Le patriarche ne pouvait que sentir sa gorge s’assécher en pensant à son plus jeune fils.
C’est parce que…
‘C’est la première fois que j’entends mon enfant dire que je lui manque.’
Ses sentiments étaient sincères, et les mots de Jin l’avaient rendu sans voix.
Il avait treize enfants, mais ils l’appelaient tous simplement “Père”. Au-delà de ce nom, il n’avait jamais noué de relations avec eux.
L’enfance des enfants Runcandel était sous la responsabilité des nounous.
Dès que les enfants avaient atteint l’âge d’un an et accompli le rituel de sélection, ils étaient envoyés au Royaume de Mitel pour y passer leurs premières années.
Après avoir atteint l’âge de 10 ans et être retournés au Jardin des Épées, les enfants devaient craindre Cyron et Rosa.
C’est parce qu’ils avaient appris à connaître leurs parents à travers différentes classes et conférences au Château de la Tempête.
En plus d’être des “parents”, ils étaient les dirigeants absolus de l’immense clan. En fait, ils détenaient un pouvoir qui pouvait tordre et faire tourner le monde. Si possible, les enfants seraient éduqués dans le sang et la violence s’ils ne parvenaient pas à produire de bons résultats.
Alors, bien sûr, Cyron et Rosa ne s’attendaient pas à des “je voulais te voir” de la part de leurs enfants après les avoir mis dans un tel environnement.
Tout ce qu’ils voulaient, c’était déterminer le successeur au trône, celui qui poursuivrait le grand héritage de Cyron, à savoir être le plus grand épéiste du monde.
Il n’y avait que ça d’important.
‘…Pas mal.’
Cela faisait longtemps que son cœur n’avait pas été rempli d’émotions.
En regardant en arrière, après s’être élevé au royaume des demi-dieux, c’était son plus jeune fils qui l’avait toujours ému.
‘Bien que je te félicite d’avoir ému le cœur de ton père, ce n’est pas encore suffisant. Très bien, écoutons ce que tu as à dire.’
Cyron sourit doucement.
« Tu es venu me voir… As-tu été infecté par un amour familial maladroit après avoir bu de l’eau d’égout ? Je ne m’attendais pas à ce genre de réaction de ta part. »
‘Pas une mauvaise réaction !’
S’assurant d’une bonne réaction, Jin baissa la tête et continua à mentir un peu plus.
« Je n’ai pas bu de l’eau d’égout. Je vous ai toujours aimé, Père. »
Cyron réprima son rire et libéra son Air Fatal, faisant que l’air de la pièce devint soudainement aussi tranchant qu’un couteau. Chaque fois qu’il respirait, il avait l’impression que des pointes lui transperçaient les poumons. Jin serra les dents de douleur et croisa le regard de Cyron.
« Assez de bêtises. Donne la raison de ton retour au Jardin. Selon la qualité de ta réponse, ton destin et celui de ta sœur seront scellés. »
Et c’était la vérité.
Cyron avait la ferme intention de décapiter Jin au moment où il répondrait par “quelques trucs inutiles”. Puis d’effacer instantanément Jin de son cœur par la suite.
De la même façon qu’il avait tailladé et tué ses propres frères et sœurs et compagnons avant de devenir le patriarche.
« Celui qui a été insulté par vous pendant le banquet, le commandant en second des Zipfels, est mort. »
« Quoi ? Tu dis que tu l’as tué ? »
« Non, Père. Il y a quelques jours, Sœur aînée Luna l’a tué. Et c’est moi qui l’ai appelée. Me permettez-vous d’exposer mes expériences après avoir été déclaré porte-drapeau provisoire ? »
« Un porte-drapeau provisoire recevant l’aide de Luna… Quelle insolence. Bref, continue à parler. »
Trouvant l’histoire intéressante, Cyron se caressa la barbe. Jin expliqua alors son récit depuis ses jours à Akin et Tikan, jusqu’aux événements de l’Empire du Vermont.
Bien sûr, il n’avait pas tout rapporté. Jin s’était assuré de ne pas mentionner les soupçons de Patte d’araignée Alu ayant des liens avec un Runcandel, la Rune de Myulta, le Tome de Tzenmi, et son alliance avec le Paon aux Sept Couleurs.
« Il semble que tu ais vécu beaucoup de choses en peu de temps. Ainsi, tu es venu me dire que tu as tué Andrei Zipfel ? Espérais-tu avoir causé un déséquilibre dans le monde après avoir tué le commandant en second d’un puissant clan ? ».
« Ce n’est pas tout, Père. Après l’avoir affronté, je ne pense pas qu’Andrei soit le véritable second du clan. »
Cyron avait levé un sourcil.
« Hoh ? Et pourquoi ça ? »
« Il est impossible que cet homme soit le second du seul clan capable de détruire les Runcandels. Enfin, c’est une intuition en tout cas. »
« Précisément. Comme tu l’as dit, il n’est commandant en second que de nom. Il n’est pas vraiment le deuxième plus fort du clan Zipfel. Il y a probablement un autre être fort après Kelliark. Quoique, ce n’est pas une information que je pourrais te donner maintenant de toute façon. »
« Merci d’avoir confirmé mes soupçons, père. Cependant, ce que je voulais vraiment vous dire concernait l’existence de l’étrange artefact d’Andrei. »
« Un artefact ? »
« Oui. Un artefact appelé l’Orbe du Dieu Démon. »
Jin avait continué à expliquer ce qu’il savait sur l’orbe. Il avait mentionné qu’il s’agissait d’une réplique d’un objet des dieux appelé l’Orbe de l’Origine, et qu’il devenait plus fort après chaque contracteur qu’il consommait.
Et étonnamment, Cyron avait été choqué. Ses yeux s’étaient élargis.
« Une réplique de l’Orbe d’origine… C’est vrai ? Il n’y a aucun moyen pour que tu puisses identifier les pouvoirs et les capacités de l’artefact. Il semble que ton dragon gardien, Murakan, t’en ait informé. »
« Oui, mon dragon gardien… Hein ? Vous saviez qu’il s’était réveillé ? »
Jin fut surpris et fixa son père.
« Est-ce que c’est tout ce que je sais, je me le demande ? Je sais aussi que tu es un utilisateur de magie. Pensais-tu pouvoir me tromper pendant tout ce temps ? »
« Bien sûr, je savais que vous le sentiriez, mais je ne savais pas que vous aviez détecté la présence de Murakan pendant tout ce temps. »
« Hahaha ! »
Cyron éclata de rire. Il voulait rire parce qu’il était fier de son fils, et il n’avait pas pu le retenir beaucoup plus longtemps après le badinage concernant Murakan.
« Comme tu l’as dit, j’ai simplement supposé le réveil de Murakan ! C’est bien de le voir découvrir les choses par lui-même. ‘Nabi Runcandel’ ? Kukuku… Le grand et puissant dragon noir est tombé au niveau d’un chat de gouttière ! »
Jin ne pouvait pas rire avec Cyron à cause de l’embarras.
En se sentant nu, Jin avait senti ses oreilles brûler. Il ne pouvait même pas dire à son père d’arrêter de rire.
Au lieu de cela, il s’était gratté l’arrière de sa tête.
« Nabi Runcandel est si drôle que ça ? Eh bien, au moins la situation se dénoue bien… »
Cyron avait immédiatement arrêté de rire et avait fixé sa posture. L’humeur insouciante était instantanément devenue aussi lourde qu’un rocher.
« Une réplique de l’Orbe d’origine. Tu as vraiment apporté une lourde affaire sur la table. Je dois parler à Luna qui a brisé l’artefact. »
Cyron connaissait déjà assez bien l’Orbe d’origine.
‘Je me demande si les Rois de la Mer Noire le savent aussi. Je devrais retourner à la Mer Noire. Certes, ce pouvoir est dangereux… mais je ne sais pas s’ils ont bien imité l’original.’
Après s’être élevé au rang de demi-dieu, Cyron avait passé la plupart de son temps dans la Mer Noire.
Il avait affronté les rois de la mer Noire à de nombreuses reprises, et chaque roi était un “morceau” de l’orbe d’origine.
« Juste pour cette fois, je vais te pardonner d’avoir enfreint les règles. Mais tu ne te contenterais pas de cela, vu que tu es venu physiquement ici au lieu de me le dire par l’intermédiaire d’un messager. »
Jin s’inclina légèrement et Cyron grimaça doucement.
« Déclare ta requête. »
C’était tout ce que Jin souhaitait. Avant même que Jin ne propose le marché, Cyron offrait le cadeau devant lui.
Mais Jin savait.
‘Père ne me laisserait pas partir avec quelque chose de gratuit. Une fois que j’aurai fait ma demande, il ajoutera certainement des conditions… !’
Il devait réfléchir sérieusement.
S’il demandait quelque chose de trop important, les conditions seraient trop strictes. Mais cela ne signifiait pas qu’il pouvait faire marche arrière. La personne assise du côté du compromis était Cyron.
« Pour l’instant, ne laissez aucun Runcandel traverser la ville libre de Tikan. »
« Tikan ? Intéressant. »
Les yeux de Cyron brillaient d’une lumière étrange.
‘Oho, le plus jeune avorton. Tu en as déjà fait ta base principale ? La ville libre de Tikan…’
Fidèle à son nom, Tikan était une terre qui n’était affiliée à personne, que ce soit les Runcandel, les Zipfel ou la famille impériale du Vermont.
Simultanément, les trois puissances avaient cherché à coloniser cette terre. Ce n’était pas pour le pouvoir ou les ressources ; atteindre le Paon aux Sept Couleurs, les prouesses intellectuelles et le centre commercial serait un merveilleux gain trois en un.
C’était juste une pièce d’or gratuite sur le sol.
Tikan ne valait pas la peine de se battre contre d’autres clans pour acquérir la terre, mais c’était quand même du gaspillage de laisser une acquisition aussi facile tranquille.
‘S’il s’y installe et en fait sa base principale, il est probable que Tikan sera sous la tutelle du clan Runcandel après tout cela. Ce bébé ne pourrait pas avoir déjà tissé des liens avec Kashimir… Eh bien, ça vaut la peine de le surveiller pendant un moment.’
Cyron cacha à quel point il était fier des réalisations de Jin et parla.
« J’accepterai ta demande si tu réussis le test que je te donne. »
« Oui, Père. S’il vous plaît, dites-moi quel genre de test c’est. »
« La lame fantôme Kashimir. Fais-le se joindre à toi et prouve-moi qu’il est ton allié. Si tu réussis, alors aucun Runcandel ne pourra marcher sur Tikan sans ta permission. »
Doutant de ses oreilles, Jin laissa échapper un cri rafraîchissant dans son esprit.
Après tout, Kashimir était déjà l’allié de Jin.
« Oui, Père. J’avais déjà prévu d’établir un rapport fort et amical avec lui. Parce que laisser Tikan intact serait du gaspillage. »
Pendant tout ce temps, d’autres porte-drapeaux provisoires travaillaient pour élever leur propre nom à la gloire.
Cependant, Cyron trouvait que l’attention de Jin envers la force du clan était très impressionnante et intéressante.
« Tu as un an. Cet imbécile insolent a refusé plusieurs fois de devenir l’instructeur des cadets stagiaires des Runcandels… Je vais voir si tu peux l’amadouer pour ta cause. »
« Je vous l’amènerai rapidement. »
« Très bien, maintenant continue ton chemin. »
Après s’être incliné et avoir quitté le bureau, Jin aurait fredonné une chanson.
‘Tout ce que j’ai fait dans ma vie passée ne s’est pas bien passé, mais cette vie-ci se passe plutôt bien.’
Cependant, lorsqu’il avait atteint le bas des escaliers, son expression s’était figée à la vue de deux garçons courant vers lui.
« J-Jin ! Est-ce que tu vas bien… ?! »
« Est-ce que Père a dit qu’il te laisserait vivre ? Pourquoi as-tu fait ça ? »
Après que Jin ait quitté la cour pour voir leur père, les jumeaux Tona étaient très inquiets de sa mort imminente. Cependant, ils avaient peur de leurs autres frères et sœurs, alors ils étaient restés à l’intérieur et s’étaient rongés les ongles.
« Vous êtes trop mignons parfois. Je vais bien. D’ailleurs, j’ai une faveur à demander. »
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