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Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
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Misha et Quikantel furent raccompagnés dans leur chambre, tandis que Kuzan et Beris retournèrent aux urgences. Ils avaient l’air très choqués.
« Tu vas bien ? »
– … Je m’excuse. Après avoir appris ce qui est arrivé à Beris, je me suis énervé. J’ai eu l’air faible devant vous. »
Kuzan baissa la tête tandis que Jin secoua la sienne.
« Ne t’inquiète pas, c’est très humain de ta part. Si Gilly ou moi avions été frappés, la situation aurait été la même.
– J’ai… juste demandé si c’était une voleuse… C’était tout à fait raisonnable… Ouf. Quelle salope ! »
Beris se frotta le menton. Il était encore un peu engourdi.
Elle se sentait clairement incomprise.
Cela faisait un mois qu’ils étaient arrivés à Tikan.
Après avoir réalisé qu’ils avaient obéi et servi leur ennemi numéro un, et que Beris avait perdu toute sa magie, elle était devenue déprimée. Les séquelles de la surcharge de mana étaient trop importantes.
Cependant, à partir de la deuxième semaine, elle décida de se confier à l’endroit où elle vivait.
Bien qu’elle n’ait pas récupéré son mana, elle avait tout fait, de l’aide aux servantes au travail avec les agents de renseignement. Tout le monde lui disait que ce n’était pas nécessaire, mais elle avait insisté.
Elle ne voulait pas être inutile.
Alors qu’elle préparait des biscuits avec Lathry, un terrible destin s’était abattu sur elle. Une femme était apparue au hasard, Beris s’était contentée de l’interroger.
« Maître, veux-tu de la glace ? »
proposa Enya à Beris.
« Tu m’appelle encore maître ? Tu es folle ? Qui est le maître ici ?
– Tu m’as appris la théorie et l’utilisation des sorts de vent. Tu m’as également enseigné les sorts 5 étoiles, tu dois donc être mon maître.
– Alors tous tes professeurs de l’Académie Vermont doivent aussi être tes maîtres. Tais-toi et va te faire voir… »
Ce n’est pas parce que sa magie avait disparu que sa personnalité s’était effacée.
« Je n’ai jamais appris ce genre de choses d’eux.
– Tu crois que je ne sais pas comment leurs cours sont enseignés ? Je sais que c’est dans vos cours d’introduction.
– Mais je n’ai jamais rien appris là-bas. Juste un peu, j’ai été victime de discrimination. De toute façon, je vais te chercher de la glace, alors apprends-moi autre chose. »
Enya se reconnaissait dans Beris.
Bien qu’elles n’aient aucun point commun, Enya ressentait les mêmes sentiments que Beris. Le sentiment d’inutilité.
Après son retour de l’Association des Magiciens Noirs, Enya s’entraînait et étudiait chaque fois qu’elle le pouvait.
Elle avait également aidé Beris à s’intégrer et avait repris certaines de ses techniques de combat.
Tap tap.
Enya partit en courant chercher de la glace, et Beris secoua la tête.
« Tout ce qu’il a fallu, c’est que je perde mon mana et cet avorton pense maintenant que nous sommes égaux. »
Malgré son commentaire, Beris n’hésita pas à prendre la poche de glace apportée par Enya.
« D’accord, alors tiens ta promesse. Apprends-moi quelque chose.
– Quelle promesse ?
– Je t’attendrai à la salle d’entraînement souterraine ! Très bien, Seigneur Jin, à plus tard ! »
Avant que Beris n’ait eu le temps de lui crier dessus, elle s’éloigna en piaillant.
« Kuzan, qu’est-ce qu’elle a, cette gamine ? Elle est sacrément agaçante. »
Jin sourit.
« Beris, je vais te donner un conseil. Tu devrais faire attention à ce que tu dis à Enya quand tu es en présence de Mlle Quikantel. Quels que soient tes vrais sentiments, elle te battra sans distinction, et je ne peux pas l’en empêcher. De plus, si tu te fais battre, Kuzan subira le même sort. Quel scénario familier ! »
Elle n’avait fait qu’agir en fonction de sa personnalité psychopathe. Son comportement envers les autres ne reflétait pas vraiment la gratitude qu’elle ressentait.
En fin de compte, elle avait donné à Enya ce qu’elle voulait. Jin ne voulait pas qu’elle soit à nouveau incomprise.
« Hmph ! »
Beris commença à s’éloigner, et Kuzan s’excusa pour elle.
« Je ferai en sorte de lui faire passer le message.
– Laisse-la tranquille. C’est sa façon de socialiser, mais sinon, elle se débrouille très bien. Gilly pense que Beris s’adapte bien. »
Comparativement, Tikan était un environnement très étranger pour eux.
Depuis leur plus jeune âge, ils avaient grandi dans l’orphelinat du Sacrifice Lunaire comme des chiens de chasse. Ils avaient été utilisés, trompés, torturés. Ils avaient perdu Taimyun et servi Joshua.
Leur vie entière avait été déprimante. Ils apprenaient lentement ce que signifiait être humain.
Il en allait de même pour Julien.
« Tu as besoin de quelque chose, Julien ?
– … Non.
– Je vois. »
Jin n’insista pas davantage. Il se débattait encore avec le traumatisme auquel il avait été confronté récemment.
Sa personnalité introvertie l’enfermait également dans sa propre tête. Personne ne savait comment il s’entendait avec la personnalité active de Joshua.
‘Dieu des tempêtes, Graham. S’il y a un moyen de le canaliser à travers Sigmund, alors je ramènerai ce gamin sur l’île.’
Ce n’était pas une mauvaise idée d’amplifier ses capacités divines, comme l’avait fait Joshua. Mais seulement si Julien décidait de se consacrer à Jin.
Pour l’instant, Jin ne considérait pas vraiment Julien comme un membre de son groupe, mais plutôt comme un invité. Kuzan et Beris se sentaient plus comme ses soldats.
« Kashimir.
– Oui, milord.
– Y a-t-il eu des nouvelles du Saint Royaume pendant mon absence ?
– Après votre départ, Bran et moi avons rencontré quelques prêtres, mais ils n’ont pas voulu parler. Ils n’ont cessé de répéter que cela nuirait à notre commerce, et ils nous ont donc suggéré de ne pas interférer avec leurs navires de commerce. Heureusement, nous avons vu des navires se diriger vers Santel.
– Bon travail. Tu penses qu’il y a quelque chose de louche, n’est-ce pas ?
– En effet, je pense que le Saint Royaume de Vankella n’est plus neutre. Il s’agit clairement d’un soutien aux Zipfels. D’ailleurs, pas un seul communiqué de presse n’a été publié sur cet événement.
– Les Protecteurs de la Doctrine ont scellé Santel. En fait, ils ont utilisé des sorts d’hypnose pour obtenir leur soutien.
– Il semble qu’ils aient même désobéi au saint roi. Ou alors, il était du côté des Zipfels depuis le début… »
Ce serait le pire des scénarios.
Si le Saint Empire appartenait déjà aux Zipfels, cela serait très problématique pour les projets de Jin.
Les chevaliers gardiens des Runcandels se battraient sans le soutien de guérisseurs de premier ordre. Ou alors, ils devraient payer un prix fou pour tout ce dont ils ont besoin. Leurs soins et leur médecine restaient inégalés dans le monde.
« C’est une possibilité, mais j’espère que ce ne sera pas le cas. Nous avons aussi rencontré la fille du saint roi, Rani Salomé.
– McLan est connu pour aimer sa fille. J’ai entendu de nombreuses histoires à son sujet. S’il a envoyé sa fille faire des corvées pour Zipfel, cela signifie que…
– Non, contrairement aux autres, Rani a agi de son propre chef. Sans elle, Murakan aurait été capturé, voire serait mort. »
Jin résuma ce qui s’était passé.
« Rani a mentionné que la corruption du royaume sacré censurait les informations du public, alors elle a choisi de nous aider. Parce que les citoyens savent que la destruction a été causée par Kadun plutôt que par Murakan.
– Mon Dieu… elle nous a fait une grande faveur, milord.
– En effet. J’y ai réfléchi, et peut-être que le saint roi a placé Rani dans les Protecteurs de la Doctrine pour qu’elle puisse garder un œil sur eux.
– Zipfel a donc les Protecteurs de la Doctrine et d’autres parties du Saint Royaume, mais pas le royaume dans son ensemble ?
– Exactement.
– Cela semble un peu plus réaliste. Si l’on se souvient de certaines législations récentes, la plupart étaient plutôt mauvaises pour les personnes en position de pouvoir. »
McLan avait interdit toute forme d’hypnose il y a vingt ans. Jin n’était pas en âge de recevoir de telles nouvelles, mais Kashimir avait fait partie d’une famille royale. Il n’avait jamais oublié les montagnes de papiers concernant la situation.
C’était la façon la plus efficace mais la plus contraire à l’éthique de mener leur travail de missionnaire, il était donc logique de l’interdire.
« Cependant, penses-tu que ces détenteurs du pouvoir ont tout donné aux Zipfels uniquement à cause de lois injustes ? J’ai du mal à le croire, d’autant plus qu’en s’associant aux Zipfels, ils perdent encore plus de pouvoir. En fin de compte, ils feraient leur sale boulot !
– C’est vrai, milord. Dans ce cas, il est plus probable que le saint roi se range du côté des Zipfels. Hm, il va falloir creuser un peu plus. J’ai bien peur que ce ne soit un véritable terrier de lapin.
– Tout d’abord, je t’invite à t’intéresser de plus près à Rani Salomé. Le 5e chef de la Doctrine a décrété une punition pour elle, alors si McLan n’en a jamais entendu parler, elle aura de gros ennuis.
– Je comprends. En raison de ses grandes actions en tant que sauveuse de Sir Murakan, je m’assurerai d’obtenir son pardon. »
* * *
Le lendemain matin, Murakan avait l’air d’aller beaucoup mieux.
Il ne se sentait plus comme une boule de feu et avait l’air d’un chat en bonne santé. Il se promenait dans les couloirs de la résidence.
Sans l’aide des guérisseurs, sa fièvre était tombée.
[Mia, miaoou-]
« Nyan. »
Shurry fit tourner Murakan dans tous les sens.
« Il pourrait rester comme ça pour toujours. Il a l’air plutôt heureux en ce moment. Qu’en penses-tu, Jin ? Tu peux garder un peu d’oxygène pour toi.
– Mlle Misha.
– Je plaisante. S’il était ne serait-ce qu’à moitié aussi mignon en temps normal… Mmmm. Quoi qu’il en soit, tu vas entendre des cris, mais attends patiemment. Laisse-moi faire mon travail. »
L’ombre de Misha se profila au-dessus de Murakan.
Et elle sourit sournoisement.
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