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Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
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« Je veux dire, pourquoi ne m’as-tu pas parlé des effets secondaires de la transformation avant ? ».
Une heure s’était écoulée depuis la création du groupe informel des trois Runcandels.
À l’extérieur de l’auberge, les mercenaires du Roi Noir étaient occupés à préparer leur départ. Pendant ce temps, les trois membres du nouveau groupe étaient assis en cercle dans la chambre de Jin, et avaient une conversation amicale.
« Petit, essaie de dormir toi-même pendant mille ans. Quand tu te réveilles enfin, ton esprit ne fonctionne pas correctement, d’accord ? Quoi qu’il en soit, j’ai totalement oublié de t’en parler. En plus de ça, ça fait tellement longtemps qu’il est difficile de maintenir une transformation. »
« Espèce de dragon fou. Tu as failli rester sous la forme d’un chat pour l’éternité ! »
Un privilège spécial accordé uniquement aux dragons : la transformation.
Bien qu’il s’agisse d’un privilège, ce n’était en aucun cas une capacité que l’on pouvait qualifier de “bénédiction”. En fait, il y avait quelques restrictions cruciales et fatales à cette capacité.
Tout d’abord, un dragon à l’état transformé était extrêmement faible.
Si quelqu’un se transformait en chat, il n’avait que les prouesses de combat d’un chat. Il en allait de même si l’on se transformait en lion, en poisson, en oiseau ou en tout autre animal.
Deuxièmement, si la transformation dépassait une certaine durée, le dragon devenait incapable de reprendre sa forme initiale par lui-même.
Une fois ce point atteint, le dragon commencerait à perdre son ego et sa conscience de bête puissante, et finira par acquérir l’esprit de l’animal en lequel il s’était transformé.
« C’était proche. Trop proche. J’ai flippé. Dans le passé, j’ai vu une fois un dragon se transformer en poisson et profiter d’une vie tranquille, mais il a fini par se faire attraper par un pêcheur. Ça m’a fait rire pendant 200 ans… Mais bon, j’ai failli connaître le même sort… »
« Hahaha ! Je n’arrive pas à croire qu’il existe des dragons aussi stupides… Oups ! »
Après avoir accidentellement laissé s’échapper ses pensées intérieures, Gilly fixa immédiatement son expression et son attitude.
« Mes excuses, Jeune Maître, Seigneur Murakan. »
« Pourquoi t’excuses-tu, Tarte aux fraises ? »
« Il n’était pas convenable de ma part de rire aux éclats pendant le service. »
« Bon sang, tu es une sorte de golem, Tarte aux fraises ? Tout humain devrait avoir le droit de rire, non ? Oi, gamin ! Tu n’as même pas permis à ta nounou de rire jusqu’ici ? »
« S-Seigneur Murakan, le jeune maître n’est pas en faute. Il me traite très bien tout le temps. »
« S’il te traite mal à partir de maintenant, n’hésite pas à me le dire. Je lui donnerai une leçon. »
‘Ils s’entendent plutôt bien…’
Jin avait légèrement gloussé pour lui-même. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu Gilly être aussi vive.
« Au fait, Murakan, est-ce que les restrictions ne s’appliquent pas lorsque tu es transformé en humain ? ».
« Oui. Il n’y a pas d’énormes limitations lorsqu’il s’agit de se transformer en humain. En fait, c’est plus confortable d’être un humain. Lorsque nous sommes dans nos formes originales, nous consommons continuellement du mana. Il faut beaucoup d’énergie pour maintenir un corps aussi grand. »
« Pourquoi n’y a-t-il pas de restrictions pour les transformations humaines ? »
« Les dieux ont été prévenants envers nous, les dragons. Quand on naît, on a la même apparence que les humains, tu sais ? Sous nos formes de dragons, il est difficile de se propager en tant qu’espèce et de satisfaire nos différents désirs, alors… »
« Ouais, c’est déjà trop d’informations. »
Pour une raison quelconque, Murakan craquait tout seul comme s’il avait entendu une blague hilarante. Étonnamment, les coins de la bouche de Gilly tremblaient alors qu’elle faisait tout son possible pour retenir son rire.
‘J’en ai fini avec eux.’
Bien que cette pensée ait traversé l’esprit de Jin, il ne la pensait pas vraiment. Même si cette équipe avait été formée sur un coup de tête, Jin n’avait pas détesté leurs interactions et leur atmosphère étranges.
En fait, il aimait bien être avec eux. Avoir des camarades de confiance avec lesquels il pouvait partager ses secrets était pratique et agréable.
« De toute façon, nous allons bientôt partir. Transforme-toi à nouveau en chat. »
Murakan grommela alors qu’il redevenait un adorable chat noir. Il devrait continuer à faire cela jusqu’à ce que Jin devienne assez fort.
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Pendant les deux jours suivants, les mercenaires du Roi Noir avaient escorté Jin et sa compagnie jusqu’à la capitale du Royaume de Mitel. Il ne serait pas exagéré de comparer les mercenaires à de véritables chevaliers pour leur étonnante dignité et la courtoisie dont ils faisaient preuve envers leurs clients.
Cependant, ils n’avaient jamais compris pourquoi leur client avait ramassé un chat noir à mi-chemin de leur voyage.
Les Mercenaires du Roi Noir en étaient venus à la conclusion que le petit mais impitoyable suzerain appelé Jin avait aussi un aspect enfantin.
« Merci pour votre travail, Vice-Capitaine Murka du 3ème Corps des Mercenaires du Roi Noir. La maison principale du clan Runcandel vous récompensera comme il se doit pour nous avoir escortés — ce qui ne faisait pas partie de la commission initiale — à une date ultérieure. »
« Cette mission a également été une bonne expérience pour nous, Gilly. J’ai hâte de voir l’avenir du jeune Runcandel que vous servez. »
Gilly et Murka avaient échangé leurs adieux tandis que Jin les observait de loin, un chat sur l’épaule.
« Au fait, Gilly McRolan. »
« Qu’y a-t-il, Murka ? »
« J’outrepasse peut-être mes limites, mais j’en suis venu à vous admirer après vous avoir vu au combat. Par conséquent, en tant que guerrier qui gagne sa vie en combattant, je dois vous demander. Pourquoi le clan McRolan vous a-t-il fait une telle chose ? »
L’expression de Gilly s’était immédiatement assombrie. Murka avait rapidement secoué sa main et avait toussé bruyamment.
« Je m’excuse. Je n’aurais pas dû. Si seulement je pouvais me frapper il y a 10 secondes. »
« C’est bon. Bien alors, je vous souhaite le meilleur. »
Dès que les mercenaires du Roi Noir avaient pris congé, Gilly avait poussé un profond soupir. Une fois son apparence réparée, elle avait rejoint Jin et Murakan, et ils s’étaient rendus au bureau administratif de la porte de transfert du Royaume de Mitel.
« Bienvenue à la porte de transfert de Mitel. Avez-vous une pièce d’identité ? »
Gilly avait présenté une dague sur laquelle était gravé l’emblème des Runcandels, “l’épée noire”.
« Oh ! Alors vous appartenez au clan Runcandel. C’est un honneur de vous rencontrer. Vous vous dirigez vers la ville de Karlon de l’Alliance Huphester ? »
Karlon était la ville où se trouvait la maison principale des Runcandels, le “Jardin des épées”. De plus, l’Alliance Huphester était un groupe de nations sous la domination des Runcandels.
« En effet. »
« S’il vous plaît, venez par ici. Je vais vous conduire aux sièges de première classe. »
Puisque le Royaume de Mitel faisait partie de l’Alliance Huphester, il faisait fondamentalement partie du territoire du Clan Runcandel. Le responsable de la porte de transfert avait guidé Jin et ses compagnons avec un sourire radieux, comme si c’était la plus grande chose qui lui arrivait dans sa vie.
« Nous partirons dans deux heures et arriverons en un clin d’œil. J’espère que vous ferez un voyage confortable. »
La Porte de transfert spéciale de Mitel avait une salle d’attente aussi luxueuse que le salon d’un riche noble. Aucun autre client n’utilisait la salle d’attente de première classe.
Jin sauta sur un sofa moelleux et sortit son carnet de notes en s’y enfonçant. Il avait pris l’habitude d’utiliser tout le temps libre pour étudier depuis ses jours en tant que magicien dans sa vie passée.
« Soupir , jeune maître. »
« Quoi ? »
« Si je devais être totalement honnête, je suis assez inquiète. Nous pourrions trouver un moyen d’expliquer votre contrat avec un dieu et la véritable identité du Seigneur Murakan si le clan venait à l’apprendre, mais… »
« Ma magie est le problème, non ? »
« Oui. C’est la seule chose que les Runcandels ne toléreront et n’approuveront jamais. »
« Ne t’inquiète pas. Je vais m’assurer de garder ça secret… »
Soudain, la porte de la salle d’attente de première classe s’était ouverte.
C’était un jeune garçon qui semblait être d’une famille noble. Il avait la peau marron clair, et semblait plus grand que Jin de 20 centimètres. Il était accompagné de deux escortes.
Dès qu’ils étaient entrés dans la pièce, l’atmosphère avait changé. La tension montait dans l’air tandis que Gilly et les escortes du jeune noble se lançaient des regards furieux.
Cette situation était inévitable, puisque les Runcandels et les Zipfels s’étaient retrouvés face à face en personne.
‘Des membres du clan Zipfel ? Qui sont exactement ces trous du cul ?’
Jin observait calmement le visage du garçon Zipfel et réfléchissait. Son visage lui semblait familier, mais Jin n’arrivait pas à se rappeler qui c’était. Il n’avait pas vu beaucoup de Zipfels de près dans sa vie passée.
« Pas étonnant que je ne voulais pas venir à Huphester. Mon instinct me prévenait que j’allais tomber sur ces enculés. »
Le garçon Zipfel, qui était toujours près de l’entrée et distant de la position de Jin, marmonna de manière audible. Ses accompagnateurs observaient maintenant aussi tranquillement Jin, une fois qu’ils avaient fini de scruter Gilly.
Ce n’était qu’une provocation enfantine.
Les veines du cou de Gilly commencèrent à sortir, mais comme Jin restait silencieux et observait la situation, elle ne fit pas un pas en avant.
« Miaou~ »
Murakan tournait en rond entre les groupes adverses, miaulant comme s’il trouvait la situation amusante.
« Oh, au moins le chat qu’ils élèvent est mignon. Ces lâches ne méritent pas d’élever un animal aussi mignon. Viens par ici, minou… »
« Miaou ! »
Le petit Murakan avait sauté dans les bras du garçon de Zipfel. Il avait laissé le garçon le caresser pendant un moment, jusqu’à ce que…
« Kyaa ! »
Le chat brandit ses griffes et griffa le nez du garçon avant de s’échapper rapidement de son emprise.
Pfft !
En voyant ce spectacle, Jin ne put s’empêcher d’éclater de rire.
« Urgh ! »
« 8ème jeune maître ! »
Alors que les escortes tentaient de dégainer leurs épées à la taille, le garçon leva les mains pour les arrêter.
« Je vais bien, je vais bien. C’est juste une légère égratignure. Pas besoin de réagir de façon excessive à cause d’un chat. Je suppose que je l’ai mérité pour les avoir provoqués. »
Tout en essuyant le sang sur l’arête de son nez, le garçon avait continué à parler.
« …Et par-dessus tout, dégainer vos épées devant les Runcandels est un acte stupide. »
Le garçon haussa les épaules et dirigea son regard vers Jin.
‘Je me suis trompé. Ce n’est pas un lâche, il nous regarde calmement. Non, peut-être qu’il ne se soucie tout simplement pas de nous ?’
Le garçon avait intentionnellement provoqué Jin dès qu’il était entré dans la salle d’attente, afin de vérifier la réaction de Jin.
Il voulait savoir si le plus jeune enfant des Runcandels — qui venait de quitter le Château de la Tempête — était prometteur et montrait du potentiel ou non. Le garçon s’était rapidement fait une opinion sur le Runcandel devant lui.
« Eh bien, n’es-tu pas intéressant, Jin Runcandel ? »
Le garçon s’était approché de Jin et lui avait tendu la main.
« Je suis Beradin Zipfel. Je ne t’ai provoqué que pour te tester, mais permets-moi de m’excuser comme il se doit. »
Beradin Zipfel !
Dès qu’il avait entendu le nom, Jin s’était finalement souvenu pourquoi le garçon devant lui lui semblait si familier.
Dans sa vie antérieure, Beradin était devenu un magicien 9 étoiles à l’âge de 30 ans, et avait été choisi presque à l’unanimité pour devenir le prochain patriarche des Zipfels. Comme il était une figure célèbre et influente, Jin avait souvent vu son visage dans les journaux avec les nouvelles de ses réalisations.
Ayant des compétences et une personnalité tout aussi grandes, il était très populaire et idolâtré par les jeunes magiciens du monde entier.
Jin, qui venait de devenir un magicien 5 étoiles, admirait également Beradin et le considérait comme un objectif qu’il ne pourrait jamais rattraper.
« C’est vrai ? Je t’observais aussi tranquillement pour voir quel genre de personne tu es, alors c’est un soulagement de voir que tu n’es pas un crétin complet. »
« Oho, pourquoi as-tu porté un tel jugement ? »
« Même si ce n’était qu’une blague, si tu avais autorisé tes subordonnés à dégainer leurs épées, tu aurais dû voyager dans tout Huphester sans aucun accompagnateur. Tu aurais également perdu quelques doigts. »
« Haha, quelle blague amusante. »
« Est-ce que j’ai l’air de plaisanter ? »
En recevant de face le regard froid de Jin, Beradin avait tressailli et s’était pincé les lèvres.
« …Bon, d’accord. Tu es un homme sûr de toi. Mais laisse-moi te donner quelques conseils en tant que personne qui se trouve dans des circonstances similaires aux tiennes. La prochaine fois que tu rencontreras un Zipfel grossier qui fait quelque chose d’offensant, ne lui coupe pas imprudemment les doigts. Cela créerait des problèmes dans nos deux clans, tu ne crois pas ? ».
Beradin avertissait Jin de ne pas déclencher imprudemment une guerre entre les deux clans.
C’était un conseil sérieux venant d’un membre du clan ennemi.
« Voilà à quoi ressemble une vraie blague, Beradin Zipfel. »
« Hm ? Pourquoi tu dis ça ? Si les Zipfels et les Runcandels se battaient jusqu’à la mort pour chaque problème insignifiant, le monde ne serait pas capable de supporter les batailles sanglantes. Je te dis de garder à l’esprit les désastres potentiels et le chaos auxquels les civils innocents seraient confrontés à cause de nous. »
« Mon père, Cyron Runcandel, et ton père, Kelliark Zipfel. »
Jin avait souri avant de poursuivre ses propos.
« Tu penses vraiment qu’ils mobiliseraient leurs clans entiers à cause d’une banale querelle entre enfants ? ».
Les yeux de Beradin s’ouvrirent en grand, comme s’il n’avait rien à répondre aux paroles de Jin.
« Même si je te coupais les doigts aujourd’hui, les Runcandels et les Zipfels n’entreraient pas en guerre. Nous aurions juste à payer quelques milliers de lingots d’or ou autre. »
Beradin fixa un regard abasourdi et cligna plusieurs fois des yeux avant de hocher la tête.
« C’était étonnamment éclairant et instructif. Je te rembourserai certainement cette dette à l’avenir. »
« Oublie le futur. Rembourse-la maintenant. »
« Comment ? »
« Attends en silence que la porte de transfert s’active. Ne dérange pas mon temps libre. »
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