Le Plus Jeune Fils du Maître Épéiste | Swordmaster's Youngest Son | 검술명가 막내아들
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Chapitre 151 : Deux longues nuits, une courte nuit (3)
Chapitre 150 : Deux longues nuits, une courte nuit (2) Menu Chapitre 152 : Yona Runcandel (1)

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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Emperor Penguin

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Une lumière terne jaillit des paumes de Jin. L’objet recourbé comme un cimeterre était long d’au moins deux mains et demie. Sa pointe était aussi aiguisée qu’une aiguille.

L’objet ne tenait pas dans sa main. Il était étrangement froid au toucher et très lourd.

‘Une griffe de dragon en argent… ! Il avait ça ! Comment ?’

Owal déglutit. Le regard interrogateur de Yona scintillait de colère et d’embarras.

« Comment ça, tu n’as rien fait ?! Comment Jin a-t-il pu mettre la main sur un objet d’une telle valeur ? La maison principale n’aurait jamais pu le lui fournir ! L’entrepôt du clan Runcandel ne l’aurait même pas eu ! »

Si les Runcandels avaient déjà un tel objet en stock, alors ils l’auraient déjà vendu au chef de Sans Nom.

Vaincu, Owal secoua la tête.

« Je jure que ce n’est pas moi. Comme tu le sais, nous n’avons que deux griffes dans notre réserve secrète. Et à part celle qu’il tient dans sa main, les nôtres sont cassées. »

Une griffe de dragon était un matériau que les forgerons et les artisans d’artefacts ne pouvaient que rêver d’obtenir. Tout équipement utilisant une partie du corps d’un dragon n’héritait que d’une infime partie des capacités du dieu dragon.

Ainsi, les écailles, les dents, les os et les entrailles, tout ce qui faisait partie du corps d’un dragon était précieux.

Obtenir de tels matériaux revenait à attraper une étoile filante. Même si les objets provenant de dragons inférieurs étaient considérés comme des objets de luxe en raison de leur manque d’utilité, la demande d’équipement provenant du cadavre d’un dragon n’avait jamais cessé.

Cependant, pour Sans Nom, une griffe de dragon en argent était considérée et appréciée bien au-delà de n’importe quel ‘matériel de valeur’. Il s’agissait d’une information très confidentielle que même les marchands de cadavres de dragon les plus avertis ne connaissaient pas.

« Alors comment le plus jeune a-t-il obtenu… ? »

« Nous le découvrirons bien assez tôt. Tout d’abord, il semble que j’ai gagné le pari. Puisque ton frère a révélé cette chose, cet assassinat est un échec. »

« Erk… »

« Je suis sûr que c’est décevant et exaspérant, mais tu as perdu. Et je suis sûr que tu ne penserais pas que les tuer est plus important qu’une griffe de dragon d’argent ? Je sais qui tu es, mais je suis sûr que tu ne… »

« …Je sais, je sais ! Mais ce n’est pas encore fait. Jin pourrait ne pas nous la donner. »

« Si c’était le cas, il ne l’aurait pas sorti. Allons le voir. »

La griffe à la main, Jin se dirigea vers la fenêtre et la secoua taquinement sous leurs yeux. Il ne savait pas où ils se trouvaient, mais il savait qu’ils les observaient.

‘Je n’ai pas chassé Dante et Beradin, mais je les ai sauvés. J’ai donc gagné notre pari, chef de Sans Nom.’

Au bout de trente secondes, Jin se retourna. Yona et Owal se tenaient à l’autre bout de la pièce. S’il ne s’y attendait pas, Jin se serait évanoui de surprise.

‘J’ai la chair de poule à chaque fois que j’en fais l’expérience. Comment pouvez-vous faire taire vos pas comme ça ?’

Cependant, ce n’était pas la même chose qu’avant.

Il l’avait légèrement ‘senti’ lorsque les deux hommes avaient sauté du toit de l’autre côté de la rue. S’il n’avait pas exercé son Œil de l’Esprit, il n’aurait rien vu.

Jin garda une expression calme et s’inclina.

« Enchanté de vous rencontrer pour la première fois, 85ème chef de Sans Nom. Et ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus, Grande Sœur Yona. »

Jin répondit comme s’il n’avait jamais rencontré Owal, et Yona laissa échapper une toux derrière son chef. Elle ne voulait pas affronter Jin.

« Où as-tu trouvé une griffe de dragon argentée ? »

Owal plongea directement dans l’interrogatoire. Jin regarda instinctivement Beradin et Dante.

‘Et il les a achevés en les paralysant, les empêchant d’écouter comme la dernière fois.’

Un froid glacial remonta le long de sa colonne vertébrale, mais il n’avait plus besoin d’être effrayé.

« Je ne peux pas vous le dire. Cependant, je vous prie de considérer cela comme un cadeau reçu d’un dragon d’argent que j’ai appris à connaître au cours de mon voyage. »

Malgré cette réponse irrespectueuse, Owal ne pouvait rien dire. En fait, ses yeux brillaient d’intérêt.

« Il semble que tu ne l’ais pas seulement reçu, mais que tu ais également entendu comment nous l’utilisons. »

« C’est exact. On m’a dit que je serais épargné dans n’importe quel scénario si je montrais ceci… »

-Les bourreaux de Sans Nom considèrent les griffes de notre type comme plus précieuses que n’importe quel artefact divin.

-Pourquoi ?

-Si vous les utilisez bien, vous pouvez même tuer quelqu’un qu’il est impossible d’assassiner. Ils ont leur méthode pour l’utiliser : ils peuvent arrêter le temps de la victime le temps d’un battement de cils.

-Les bourreaux au plus haut niveau n’ont besoin que de ce temps. Alors il n’y a personne qu’ils ne peuvent pas tuer. Un humain qui joue avec le temps… C’est aussi simple que ça ?

-Je veux dire, c’est même difficile pour Olta de le faire. C’est très limité. Et leur méthode semble nécessiter un sacrifice.

En fait, la griffe permettait aux Assassins sans nom de gagner un instant de temps.

Pour un assassin comme grande sœur Yona ou le chef Owal, cette fraction de seconde était décisive. Pas seulement pour les assassinats, mais aussi pour les combats.

 

Même si c’était Luna ou Talaris, elles n’auraient aucune chance face à Owal qui possédait environ quatre griffes.

Et dans une position où presque personne n’était au courant de l’utilisation de la griffe par Sans Nom, elle serait plus efficace.

Cependant, créer une opportunité d’assassinat même avec la griffe resterait difficile.

« C’est exactement comme tu l’as dit. Si tu me donnes ça, je rejetterai tous tes méfaits. »

« Me tuer, le voler et détruire mon corps n’est-il pas plus efficace ? Le dragon d’argent m’a dit que c’était le secret le plus clandestin de Sans Nom. »

« Si tu n’étais pas un Runcandel, ou si ces deux-là étaient des gens normaux, je n’aurais pas hésité à prendre une telle décision. »

« J’ai détesté mes origines dès ma naissance, mais aujourd’hui, j’en suis reconnaissant. »

Jin montra la griffe de Quikantel à Owal.

« Avant de te l’offrir, j’aimerais vous demander quelque chose. »

« Parle. »

« Je me demande pourquoi de vrais bourreaux au lieu de cadets m’ont pris pour cible aujourd’hui. Grande sœur Yona me tenait-elle à l’œil ou me testiez-vous ? »

Owal sourit et regarda Jin. Il savait que Jin posait une question dont il connaissait déjà la réponse.

‘Je perds contre ce gamin deux fois en quatre jours. Me demande-t-il de dire que j’ai fait un pari avec Yona de ma propre bouche ?’

C’était une menace.

S’il ne répondait pas franchement, il mettrait fin à leur secret.

Mais c’était aussi pour respecter sa part du marché.

« Yona et moi avons fait un pari. J’ai parié que tu survivrais, et Yona a fait le contraire. Comme j’ai gagné et obtenu une griffe de dragon en argent grâce à toi, je t’offre un prix. »

« Merci. »

« Je vais donc prendre congé. Je suis sûr que vous avez du retard à rattraper. Dès que vous aurez terminé, venez au Manoir sans nom. »

« Je n’ai donc plus besoin de me sentir menacé par les bourreaux ? »

« Y compris moi et Yona. Aucun assassin de Sans Nom n’essaiera de te tuer. Cela durera dix ans après ton départ. Tant que ton clan ne nous envahit pas, cette promesse tiendra. »

Les yeux de Jin s’écarquillèrent.

Dix ans… !

Jin ne s’attendait pas à ce que son nom soit rayé de la liste des suspects aussi longtemps.

‘C’est bon à entendre. Si je fais la guerre avec mes frères et sœurs, je n’aurai pas à me soucier de Sans Nom.’

Entre porte-drapeaux, le recours à une aide extérieure était risible.

Cependant, Jin pensait que Joshua, Myu, ou Anne commettraient certainement quelque chose comme ça. À ce stade, même Jin voudrait vraiment se débarrasser de lui-même.

Owal quitta la pièce, et Yona pressa le bout de ses doigts l’un contre l’autre.

Elle fit ensuite tourner ses cheveux avec son index et oscilla entre un froncement de sourcils et un sourire.

« Ehhh… Mon plus jeune frère. »

« Oui, sœur aînée ? »

La réponse de Jin rayonnait de froideur.

Yona devint désespérée.

« Je n’avais pas l’intention de te garder sous contrôle. Vraiment ! Je veux juste que tu te développes. »

« Alors vous avez envoyé une douzaine de bourreaux professionnels en plus de me traquer tous les jours ? »

« Je l’ai fait… »

« Je n’avais pas d’autre analyse de votre comportement que la compétition pour le trône. »

« Très bien, alors. Qui sont ces deux-là ? »

 

Montrant de l’intérêt, Yona regarda Dante et Beradin, paralysés. Elle ne savait pas qui ils étaient.

« C’est Beradin Zipfel et Dante Hairan. »

« Ehhh… Je vois. »

« Vous n’avez pas réussi à me tuer, et le chef a garanti ma sécurité, donc vous ne me tuerez pas non plus maintenant. Maintenant, tout ce que vous avez à faire, c’est de dire à tout le monde que je suis accompagné de ces gars. »

« Uhhh, pourquoi penses-tu cela ? La probabilité que tu me tues va monter en flèche ! »

« Parce que vous me détestez. Si ce n’était pas le cas, vous ne m’auriez pas envoyé des attaques planifiées avec des bourreaux. Notre réunion n’enfreint même pas les règles des porte-drapeaux, alors pourquoi m’avez-vous attaqué ? »

Un peu de colère sincère se mêlait à ses paroles.

Jin ne savait pas vraiment qui était Yona.

Cependant, grâce à elle, il avait dû faire face à la menace d’assassins extrêmement talentueux, alors il ne pouvait pas se contenter de l’ignorer. Sa douleur valait bien plus que l’Antidote des Mille Poisons.

« Je voulais juste jouer avec toi… Je l’ai même écrit sur le… »

« Tu m’as traité comme un jouet. »

« Non ! Je ne le ferais jamais ! »

‘Je n’ai même pas senti un soupçon de regret de sa part tout à l’heure. Qu’est-ce que c’est que ça ? Pensait-elle vraiment qu’elle ne faisait que jouer avec moi ?’

Les yeux de Yona se mirent à pleurer, et Jin ne put que se sentir désolé.

« Je veux dire, tu es celle qui a essayé de me tuer, alors pourquoi pleures-tu ? »

« Je ne sais pas. Les larmes inondent mes yeux, alors qu’est-ce que je suis censé faire d’autre ? »

« N’es-tu pas le meilleur bourreau sans nom ? Qu’est-il arrivé à l’entraînement de suppression des émotions… »

« Je n’ai pas fait une telle chose, puisque je pouvais tuer des gens si bien sans cela lorsque Mère m’a présenté au Chef Owal pour la première fois. »

Le visage de Jin s’assombrit.

‘Quoi…?’

Yona avait été introduite dans l’organisation à l’âge de 12 ans.

Même si elle était une Runcandel, elle était encore trop jeune pour être traitée comme une machine à tuer sans émotion. Pourtant, leur mère…

Jin ne l’aurait jamais su.

Le premier meurtre de Yona remontait à ses 8 ans. La victime était un cousin qui lui rendait visite au château de la Tempête.

Yona n’avait jamais eu de nounou. Elle n’avait pas non plus suivi l’entraînement des cadets.

De plus, elle n’avait jamais pris de repas avec ses frères et sœurs pendant les deux années où elle était restée dans la maison principale.

Tout cela à cause du décret de Cyron.

La bataille pour l’Hégémonie était importante, mais il ne pouvait pas laisser tous ses enfants mourir avant qu’ils ne quittent le Château de la Tempête.

Sniff, sniff.

Rire.

Jin eut froid dans le dos en regardant sa sœur renifler et glousser simultanément.

Un poids énorme et lourd pesait sur sa poitrine.

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