« I.A., montre-moi le schéma de la recherche sur l’âme.» Leylin ne semblait pas réagir à la peur des indigènes. D’un geste de la main, un vieil homme s’approcha de lui, et il pressa sa paume sur la tête du vieil homme avec une lueur dans les yeux.

Le temps passa et l’expression de l’homme se déforma rapidement. Il y avait du bonheur et de la souffrance, mais surtout de la confusion. Les autres indigènes s’éloignèrent en regardant ce « dieu » lui « offrir » des cadeaux.

De leur point de vue, le chef des esclaves et le superviseur étaient tous deux des personnes puissantes. Quant à Leylin, qui dirigeait des milliers de pirates et possédait plusieurs centaines de grands navires, il surpassait de loin leurs chefs de tribus ou leurs prêtres. La seule chose qui pouvait lui être comparée était peut-être leurs totems.

[Bip ! Analyse schématique de l’âme terminée. Début de la comparaison…] La puce d’intelligence artificielle projeta une image colorée devant Leylin, comparant l’âme du natif à celle d’une personne normale. Quelques régions plus sombres furent spécifiquement marquées.

Posant le rat de laboratoire désormais inutile, Leylin retourna seul dans sa chambre. De grandes quantités de données défilèrent dans ses yeux, et il commença à devenir sérieux.

« Comme prévu, il y a quelque chose qui ne va pas avec les âmes des indigènes… » Il y a longtemps, Leylin avait découvert un phénomène extrêmement intéressant. Aucune des tribus indigènes des mers extérieures ne croyait en de véritables dieux. C’était quelque chose d’impensable !

Les dieux étaient si assoiffés de foi qu’ils ne laissaient même pas les créatures étranges et les bêtes intelligentes tranquilles. Pourquoi abandonneraient-ils ces indigènes intelligents ? Même si leurs âmes n’étaient pas dix fois plus fortes que celles d’un habitant du continent, les dieux comprenaient que les petites choses s’additionnaient.

Cependant, parmi toutes les tribus que Leylin avait attaquées, les indigènes croyaient tous aux esprits naturels et aux totems, et les dieux du continent n’apparaissaient pas du tout. La seule explication serait qu’il y avait une faille dans leur pouvoir de foi, ce qui ne laissait pas d’autre choix aux dieux que de les abandonner et de les traiter comme des déchets. Ils ont laissé les indigènes faire ce qu’ils voulaient, et même s’ils connaissaient l’existence d’un grand empire indigène, ils ne s’en sont pas préoccupés.

Après de nombreuses recherches et comparaisons, ainsi qu’avec ses propres capacités en tant qu’être divin, Leylin avait finalement découvert le secret.

« Cet esprit… Le problème n’est pas vraiment interne. Il est en fait contaminé…» Leylin était maintenant solennel, ‘En plus de cela, cette mutation est familière, avec la marque des arcanes et des sorts Magus… Elle atteint les profondeurs de leurs gènes, et a été transmise génération après génération.’

Par essence, le pouvoir de la foi n’est qu’une énergie de l’âme qui se disperse lorsque les fidèles atteignent un pic émotionnel lors de leurs prières ou de leurs cérémonies, pleines de ferveur. Grâce à leurs domaines et à leurs étincelles divines, les dieux absorbaient cette énergie spécifique de l’âme et la transformaient en force divine. Il n’y avait pas non plus de différence essentielle entre les dieux inférieurs et les dieux supérieurs. Il s’agissait du même processus.

« Que se passe-t-il si nous absorbons cette force d’âme mutante ? »

« I.A., simule l’absorption du pouvoir de foi des indigènes », ordonna Leylin en se caressant le menton, son intérêt piqué.

[Bip ! Mission établie. Début des simulations… Préparation du modèle…] De grandes quantités de données défilèrent devant les yeux de Leylin, donnant forme à un scénario. La statue de Malar de tout à l’heure avait été enchâssée autour d’un autel indigène, le reste des indigènes la vénérant. Visible uniquement par les êtres divins, le pouvoir de la foi ondulait en se rassemblant autour de la statue de pierre.

Au début, la statue ne subit aucun changement et sa force divine s’accroît. Cependant, dix ans plus tard, la statue commença à devenir indistincte. Un éclat rouge sombre l’entourait, et Malar devint plus violent et demanda des sacrifices de sang réguliers.

Un siècle plus tard, le royaume divin de Malar explosa au milieu de ses rugissements désespérés. Un gigantesque corps de singe tomba dans le premier plan matériel, solidement attaché autour des prêtres indigènes.

Cinq siècles s’étaient écoulés et Malar n’était plus qu’une bête dépourvue d’esprit. Il s’était transformé en un drapeau d’or sur lequel figurait un singe.

« J’ai utilisé Malar comme modèle parce que je suis plus familier avec sa force divine, mais je n’aurais jamais pensé que cela arriverait…» Une fois la simulation passée, Leylin se souvint avec effroi de la scène qui venait de se dérouler.

« Il y a définitivement quelque chose qui ne va pas avec le pouvoir de la foi des indigènes. Il est grandement contaminé, et peut même causer l’affaiblissement d’un vrai dieu, voire sa chute dans le plan matériel primaire. Combiné aux sacrifices, ils deviennent liés à la planète, leur esprit s’efface lentement jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un pur instinct…»

Une telle chose n’est pas différente d’un suicide. Il n’est pas étonnant que les dieux aient abandonné ces habitants.

« Ils ont perdu leur royaume sacré et ont été bannis dans cette région, leur conscience s’érodant au fil du temps. C’est pire que l’enfermement… Le pouvoir de leur foi est contaminé, mais c’est une chose héréditaire qu’ils ne peuvent simplement pas changer…»

Leylin réfléchit à la question, « Puisque c’est le cas, je n’ai pas à m’inquiéter de l’ingérence d’autres dieux si j’exécute mes plans sur ce royaume. Cependant, je vais devoir porter le fardeau tout seul…»

« Bien que le culte de ces habitants soit insuffisant et que les esprits qu’ils lient ne soient pas aussi puissants que les dieux, un demi-dieu qui s’assimile à ces esprits peut devenir comparable à des dieux ! Les demi-dieux totémiques seraient aussi puissants que cela !»

« Bien sûr, une fois qu’ils auraient quitté leur région, la puissance de ces demi-dieux chuterait drastiquement. »

« Quoi qu’il en soit, il y a une chance. Une chance énorme ! » Les yeux de Leylin clignotèrent tandis que d’innombrables scénarios possibles se déroulaient dans son esprit. Il ne restait plus qu’à les concrétiser.

« Cependant… L’incomplétude et la contamination de ces esprits me mettent toujours mal à l’aise. Si je ne les comprends pas complètement…» Leylin se souvint de plusieurs échantillons de ces totems, sa conscience divine plongeant profondément dans les gènes où se trouvaient les anciennes mémoires….

« Il y eut un incendie sur le champ de bataille, les villes flottantes s’écrasant sur le sol comme des météorites. Les arcanistes, toujours intelligents et clairvoyants, qui contrôlaient toute la vérité du monde, étaient maintenant tués. Leurs assassins ? Les dieux ! »

Les derniers arcanistes de Nétheril crièrent avec haine et angoisse : « L’étincelle des arcanes de Mise ne s’éteindra jamais ! Nous ne céderons jamais…»

De nombreux fragments de mémoire furent révélés à Leylin, et même avec son pouvoir, il ne pouvait en traiter qu’une petite partie. Cependant, les informations divulguées par cette petite partie étaient suffisantes pour l’émouvoir.

« Ces gens sont donc en fait des immigrants de l’ère Nétheril ! » Leylin sursauta. Il avait déjà vu d’autres personnes de l’ère Nétherme, comme Helen. Bien qu’il ait été assez misérable de les voir courir et se cacher pour sauver leur vie, ils vivaient au paradis comparé à ces gens.

« Qui aurait pu imaginer que les Néthers progressistes et cultivés aient été réduits à un tel état pendant des dizaines de milliers d’années ? Ils sont traités de barbares et d’idiots, certains sont même capturés et transformés en esclaves…» Leylin soupira intérieurement.

Il pouvait maintenant comprendre ce qui s’était passé auparavant. Les dieux avaient été mécontents des recherches intrépides des arcanistes Néthésiens, et cela avait finalement mené à la guerre. Ils commencèrent à tuer ce qui semblait être un arcaniste, et la plupart des cités flottantes tombèrent dans l’oubli. La civilisation néthésienne s’était effondrée en un jour.

C’est à ce moment-là qu’un groupe de Nétheriens se rassembla. Ils souhaitaient probablement résister à l’asservissement des dieux, et étaient résolus dans leur décision. Ils avalèrent un remède qui leur fit rejeter le pouvoir de la foi, les autres ayant eu la malchance d’être entraînés dans la bataille de haut rang et de finir comme dommages collatéraux.

Quoi qu’il en soit, les Néthésiens avaient subi un changement complet d’esprit, et étaient maintenant considérés comme venimeux pour le pouvoir de la foi, et à son tour pour les dieux eux-mêmes ! Les dieux ne voulaient absolument pas les accueillir, ils ont donc traversé les mers et ont commencé à se reproduire ici.

Au cours de ce processus, à cause des pouvoirs des dieux et d’autres moyens détournés, ces gens de l’ère du Néant ont régressé. Ce qui était autrefois une civilisation renommée et cultivée s’est maintenant transformé en un groupe de tribus barbares et stupides…

« Si je ne me trompe pas, les ancêtres de ces indigènes sont devenus des barbares après avoir rejeté le pouvoir de la foi. Cela les a empêchés de trouver ne serait-ce qu’un dieu vers lequel se tourner, quelle pitié…» Leylin ressentit l’angoisse de perdre une civilisation entière du fond de son cœur.

Ses yeux devinrent rouges. « Cependant… Puisque les choses se sont passées ainsi… Remettez votre sang, vos larmes, votre haine et votre pouvoir de croyance… tout…»

Les dieux ne pouvaient peut-être pas résoudre le problème, mais Leylin pouvait le contourner. Son ancien Physique d’Absorption de Cauchemar pouvait absorber les émotions elles-mêmes, et les émotions de millions de personnes lui donneraient certainement un pouvoir qui rivaliserait avec celui des dieux !

« Bien sûr, je dois rester discret à ce sujet. Au moins avant que je ne commence mon ascension, la capacité à utiliser le pouvoir de foi de ces habitants ne devrait pas être divulguée…» Leylin se frotta les tempes, ressentant un mal de tête. Le nombre de secrets qu’il cachait continuait de croître.

« Je vais devoir concevoir un plan méticuleux. Heureusement, les îles Debank sont solitaires et n’ont presque aucun contact avec le continent, il y a donc une chance d’empêcher les informations de fuir ! »