« Évidemment, la raison pour laquelle nous avons formé cette alliance était dans ce but ! »
George déclara avec force.
« Nous avons déjà discuté de cela avec les autres groupes de voyages. Nous allons changer de position avec eux afin que notre Alliance Furze puisse s’occuper des calèches qui sont proches les unes des autres ! Nous avons aussi reçu la permission des types en noir ! »
« De plus, nous nobles hommes prendront des tours de garde afin de protéger les calèches ! Évidemment, je vous rappelle que nous assistons simplement les Chevaliers en robes noires. Quant aux belles demoiselles, les tâches de logistique et de nettoyage seront de votre ressort ! »
« Pour ce qui est des armes, vous n’avez pas à vous en faire. Nous avons déjà fait nos préparations et avons même mis la main sur une arbalète ! »
George expliqua ses plans.
Les jeunes de l’alliance commencèrent tous à parler entre eux, et après quelques discussions, la plupart étaient favorable au plan.
« Ok, nous sommes d’accord ! »
Quant à la position du capitaine de garde, il était inévitable que George prenne la position. Battant le fer tant qu’il était encore chaud, George commença à assigner quelques missions.
La fête continua après cela, mais il était clair que le gros de l’enthousiasme de la foule s’était depuis longtemps évanoui.
« À l’origine, j’avais prévu de te donner une épée, mais il semble que cela n’est désormais plus nécessaire ! »
George tenait sa coupe tandis qu’il s’avançait vers Leylin, pointant la garde de l’épée attachée à sa taille.
« Est-ce vrai que chaque fois qu’une troupe de Mages entre dans les Grandes Plaines, il y a de nombreux décès ? » demanda Leylin.
« Bien sûr, le meilleur scénario serait que seulement un ou deux ne meurt, mais il y a eu des fois où au moins dix étaient morts ! » George haussa les épaules. « Pour quelle autre raison est-ce que je dépenserai autant d’argent et d’énergie pour établir une alliance qui sera dissoute dès que l’on atteindra la côte ? »
« Qu’importe le moment où tu plantes une graine, il y aura une forme de profit à faire ! » rit Leylin.
Qu’importe, aussi longtemps que tout le monde restait groupé, leurs chances de survie augmenteraient. Et n’importe lequel des acolytes ayant survécu aurait certainement une vision favorable de George et de sa famille. Du moment que l’un de ces acolytes devenait un Mage, alors les rendements seraient grands.
Mais même s’il n’y avait aucun survivant, ce n’était pas une grosse perte pour lui non plus, n’est-ce pas ?
« À part ta maîtrise de l’épée, ton intelligence m’a vraiment impressionnée ! » Les yeux de George s’illuminèrent. « Les choses que j’ai faites étaient toutes des choses que mon père m’a dit de faire. »
« Bon, eh bien, est-ce que tu es prêt à m’aider ? » George tendit sa main.
« Ainsi soit-il ! » Leylin rit, serrant la main de George.
…
La réponse de Leylin à la demande de George n’était pas impulsive. En effet, il avait pris cette décision après une profonde réflexion.
En ce qui concerne les dangers cachés dans les plaines, il n’en était pas vraiment au courant. Ainsi, se mettre ensemble pour coopérer était une proposition appropriée.
Huuuuuu
Un vent froid descendit sur le groupe et les frappa au visage comme des lames de couteaux. À chaque respiration, Leylin pouvait sentir l’odeur parfumée de l’herbe.
« Cela fait déjà quinze jours que nous sommes entrés dans les Grandes Plaines de la Mort ! »
Regardant derrière lui les carrioles, Leylin pouvait voir quelques traces de dommages dessus, le rendant quelque peu sombre.
Les marques sur les carrioles montraient trois lignes différentes liées entre elles comme si elles avaient été faites par une seule griffe.
« Les Grandes Plaines de la Mort cachent des dangers que les humains normaux ou même les Chevaliers Préparatoires ont des difficultés à affronter ! »
Après être entrés dans les plaines, bien que les Sieurs en noir et en blanc eussent augmenté le nombre de patrouilles, et que les acolytes se fussent regroupés en bande, il y avait tout de même eu quelques dommages.
Les marques sur les carrioles avaient été causées par une meute d’énormes loups. Au moment précis où ils étaient arrivés, les carrioles avaient subi un siège.
Bien qu’il n’y eût pas de mort, la meute de loups avait presque renversé les carrioles et les avait endommagés, laissant à Leylin une grande impression.
Depuis ce moment, les élèves n’avaient pas osé camper à l’extérieur et essayaient tous de dormir dans les carrioles ! Mais même avec cela, il y avait tout de même eu quelques pertes.
Le visage de Leylin devint sombre.
Même si les Chevaliers en robe noire les gardaient, certains des jeunes avaient tout de même besoin de sortir pour satisfaire leurs besoins naturels. Hélas, à l’intérieur des Grandes Plaines de la Mort, cela représentait un danger.
Un jeune avait été mordu par un insecte toxique au moment même où il sortait de la carriole et en était mort.
« Selon les calculs du processeur I.A., le poison de cet insecte est capable de ronger le cerveau dans les treize secondes. Il n’y avait pas assez de temps pour une aide médicale, et même les peu nombreux Mages en robe blanche ne pouvaient que regarder le jeune mourir… »
Après cet incident, les élèves ne descendaient des carrioles que lorsque cela était absolument nécessaire. Toutefois, étant donné la petite taille des carrioles et le grand nombre de personnes fourrées dedans, l’odeur à l’intérieur était vraiment déplaisante.
Au prix de son aide à conduire la calèche avec les Chevaliers en noir, Leylin avait la chance d’avoir un peu d’air frais.
Bien qu’être à l’extérieur de la carriole semblait plus dangereux, avec les Chevaliers en noir juste à ses côtés, cela était en réalité bien plus sûr.
Quant à son aptitude à conduire une carriole ? Leylin n’avait eu qu’à écouter un Chevalier un moment tandis que le processeur I.A. enregistrait tout.
« Il commence à faire sombre ! Tout le monde se rassemble dans les carrioles pour se reposer ! »
Une voix appela de l’avant, faisant s’arrêter chaque carriole.
Non seulement il était dangereux de voyager la nuit, mais cela signifiait aussi que les chevaux n’auraient pas de repos, ce qui pouvait conduire à leur mort, et causer encore plus de problèmes.
« Ton aptitude à conduire n’est pas si mal ! » Le Chevalier en noir regarda Leylin et lui dit doucement.
« Merci pour votre compliment ! » Leylin hocha de la tête.
Retournant à l’intérieur de la calèche, une puissante odeur attaqua son nez au moment où il ouvrit la porte. Les sourcils de Leylin se froncèrent, mais au regard des visages stupéfaits des élèves, il ne put que soupirer secrètement.
Depuis le premier mort, aucun des jeunes n’avait l’air joyeux – à la place, il y avait une atmosphère triste. C’était l’une des autres raisons pour lesquelles Leylin n’aimait pas du tout rester dans la carriole.
« Leylin, tu es de retour ! » Un petit jeune aux taches de rousseur força un sourire en le saluant.
« Yeah ! » Leylin s’assit et regarda autour de lui avant de prendre un morceau de pain plat à mâcher.
Le morceau de pain sec dans sa bouche s’effritait comme s’il mangeait du sable. Malgré son goût, Leylin réussit à avaler le pain avec une grande difficulté, bien qu’en le faisant, il ressentit une soudaine peine dans sa gorge, le forçant à rapidement sortir sa gourde et à avaler une grande quantité d’eau. Après avoir finalement réussi à finir le morceau entier de pain, il laissa échapper un soupir de soulagement.
Après être entrés dans les Grandes Plaines de la Mort, les ressources étaient difficiles à obtenir. Bien que les élèves aient quelques pièces d’or, il n’y avait aucun marchand dans les environs. Ainsi, dans cette situation, les pièces d’or ne valaient pas mieux que de vulgaires cailloux.
« Ley… Leylin, quelle est la situation ? Combien de jours au juste avant que nous sortions de ces foutues plaines ? »
Après que Leylin eut fini de manger, le jeune aux taches de rousseur lui posa cette question.
Ses mots étaient clairement ce qui occupait les pensées de tout le monde, et ils attirèrent l’attention de tous alors qu’ils tournèrent leur regard vers Leylin.
« Pendant que je conduisais la calèche, j’ai parlé avec le Chevalier en noir. Nous avons déjà traversé la moitié de la distance, donc si tout va bien à partir d’ici, nous atteindrons les côtes après encore deux semaines. »
« Eh ! Bon Dieu, il y a encore deux semaines ?! Quels jours terribles ce sera, je ne peux même pas supporter un jour de plus dans cet endroit ! »
Le jeune aux taches de rousseur commença à se tirer les cheveux tandis qu’il se plaignait.
« Hey, ressaisis-toi Kassa. Si tu encaisses ces quinze jours, alors tu atteindras les côtes. Des fruits délicieux, du pain moelleux, sans parler d’un lit confortable et d’une salle de bain chauffée, tout cela t’attend ! »
Même si un jeune essayait de consoler Kassa, les mots qu’il prononça semblaient plus être pour lui-même que pour Kassa.
Dong ! Dong !
Une répétition rythmique pouvait être entendue alors que les portes de la carriole s’ouvrirent, révélant George. Dans son armure et portant sa longue épée, George avait l’air d’un magnifique Chevalier. « Hey, Messieurs ! Mesdemoiselles ! C’est l’heure de la pause ! Si vous avez besoin de décompresser un peu, venez dehors. Sinon, restez s’il vous plaît à l’intérieur, après tout, l’extérieur est plutôt dangereux… »
La calèche devint agitée avant que quelques jeunes filles, le visage rouge, se regardent et sortent de la carriole.
Leylin haussa les épaules avant d’attraper son épée : « Allons-y ! »
En tant que membre de la garde, il devait protéger ces demoiselles. Même si tout ce qu’il pouvait faire était de rester vigilant et d’appeler les Chevaliers en noir à l’aide si un problème arrivait.
« Je… Je ne vais pas dehors cette fois ! » parla Kassa, sur le côté tandis qu’il tremblait.
« Très bien alors ! » Leylin fit un geste au reste de le suivre à l’extérieur.
Atterrissant doucement sur l’herbe, Leylin ne put s’empêcher de s’étirer confortablement une fois à l’extérieur. Un paysage magnifique s’étendait au-delà de ce que ces yeux pouvaient voir. Si ce n’était le danger qu’il y avait ici, Leylin aurait apprécié cette vue.
« Comme c’est beau ! » dit George tandis qu’il regardait le soleil couchant.
« C’est magnifique en effet, mais aussi dangereux ! » murmura Leylin.
« Le danger est partout, mon ami ! La maladie, la famine, la guerre, le monde est rempli de dangers comme ceux-ci. Pour nous, cette zone est une menace pour nos vies, mais pour les Mages en robe blanche, ce n’est rien d’autre qu’un jardin comme à la maison ! » George agrippa son épée.
« Est-ce que tu essaies de dire que tant que l’on en a la force, alors on obtient à la fois la liberté et la sécurité ? »
« Exactement ! Regarde Kassa, il a déjà perdu son courage. Sur le chemin de la puissance, il lui manque le mental pour affronter le danger. Même s’il arrive sain et sauf à l’académie de Mage, il est peu probable qu’il en devienne un. Après tout, étudier la magie est un sentier traître qui est cent fois plus difficile que cette plaine ! »
George lança un caillou loin dans les plaines : « Il est temps de protéger nos magnifiques trésors maintenant ! »
Voyant George s’éloigner, Leylin sourit : « Courage ? Mais pour ceux cherchant la vérité, la prudence est aussi une nécessité ! »
« Processeur I.A. ! Commence le scan ! » pensa Leylin.
Suivant son ordre, une reproduction en trois dimensions commença à se dessiner dans la tête de Leylin, lui montrant la zone alentour.
À l’intérieur de l’image géographique d’une lumière bleue, on voyait un amas d’étoiles blanches. Celles-ci représentaient les élèves ; aucun d’entre eux ne semblait être blessé.
Quant au Chevalier, il était d’une brillante lumière rouge. D’après l’analyse du processeur I.A., il avait été identifié comme une existence qui pouvait menacer la vie de l’hôte.
Les quelques derniers chariots transportaient les Mages. Leylin n’osa pas utiliser son processeur I.A. pour les scanner au cas où ils pourraient détecter son énergie et lui causer des problèmes.
Peu après, chaque source de danger proche apparut dans l’esprit de Leylin.
« Même si c’est un insecte toxique, il n’est pas capable d’échapper au scan du processeur ! Pour l’instant, la zone est sûre ! »
C’était une garantie que Leylin avait.
Bien qu’il fût un membre de la garde, il ne ferait jamais quelque chose qui pouvait le mettre en danger.
Avec le processeur I.A., il avait une vue d’ensemble précise de ce qu’il se passait dans un rayon de dix kilomètres, et c’était son meilleur atout pour garantir leur sécurité.