Chapitre 825 – Le pillage

L’éclat du soleil se dispersait lentement à la surface de la mer, la faisant ressembler à une écaille dorée et ondulante. Au coucher du soleil, la bataille se terminait déjà.

Les élites des pirates merfolk ainsi que les adultes merfolk étaient tous morts lors de la bataille navale précédente, et il ne restait plus que des vieux, des jeunes et des femmes. Même sans beaucoup de pirates sous son commandement, le raid de Leylin avait été couronné de succès.

Une fois le soleil complètement couché, Leylin se tenait sur le balcon de la maison à deux étages qui avait appartenu au capitaine pirate. Il observait les petites flammes qui vacillaient dans le port. Un incendie criminel à grande échelle aurait complètement détruit l’endroit, Leylin l’avait donc interdit avant qu’ils ne le pillent complètement.

Le visage de Robin des Bois était rouge d’excitation. Il se tenait dans la pièce avec Isabel qui n’avait pas participé au pillage, rapportant les résultats de la bataille à Leylin. Leylin pouvait dire que le butin était assez décent rien qu’en regardant son visage. Un sourire se dessina sur son visage lorsque Robin des Bois termina son rapport.

« Patron, nous avons trouvé de l’or ! » Robin des Bois ressemblait déjà de plus en plus à un pirate, ou peut-être avait-il simplement arrêté de réprimer sa vraie nature, « Rien que le butin de l’entrepôt pourrait remplir la moitié du navire ; il y a des quantités massives de sucre, de soie, et même de poteries et de boiseries ! »

« Nous avons également trouvé ceci dans la villa » ajouta Isabel en ouvrant un coffre noir à côté des pieds de Leylin.

Le couvercle en bois était couvert de motifs floraux, et une radiance dorée jaillit du coffre lorsqu’il fut ouvert. Les yeux de Robin des Bois se remplirent d’avidité, mais il la réprima rapidement.

« Ce type a très bien caché ses trésors, il a fallu beaucoup d’efforts pour trouver ça ». Les yeux d’Isabel brillaient également comme de petites étoiles, comme si elle était elle aussi tombée amoureuse de la piraterie.

C’était exactement comme ce que Leylin avait lu dans l’un des anciens tomes de ce monde : « De l’or ! Quelle belle et adorable petite chose. Il peut transformer un lâche en guerrier et le mal en bien. Il peut faire couler les rivières en amont, et une si petite chose peut envoyer une âme damnée au paradis! »

Même les églises avaient besoin de richesses, et leurs besoins étaient énormes. Elles en avaient besoin pour influencer leurs croyants et étendre l’étendue de leur pouvoir. C’était particulièrement vrai pour celle de Waukeen, qui accumulait plus d’argent que les dragons. Ils puisaient dans toutes les sources possibles pour gagner plus d’argent.

Dans le coffre en bois se trouvaient des piles d’or, ainsi que quelques pierres précieuses qui faillirent aveugler Robin des Bois. Isabel était plus résistante à l’attrait, peut-être parce qu’elle était une femme de la noblesse. Elle resta rationnelle face à la richesse.

« Il y a au total 782 couronnes, et chacune pèse 18 grammes. Cela représente au moins 1500 pièces d’or du Dambrath ! Si l’on ajoute les pierres précieuses, l’ensemble de ce coffre vaut plus de 2000 pièces d’or…»

Leylin prit une seule couronne d’or, plus lourde que les pièces d’or auxquelles il était habitué. Les motifs décoratifs et le portrait étaient complètement différents de ceux des pièces du Royaume de Dambrath. « Mmh… Il n’est pas nécessaire d’échanger les couronnes, elles peuvent toujours être utilisées sur le continent. »

Dans le Monde des Dieux, toute organisation ayant l’autorité d’un duché ou plus pouvait émettre ses propres pièces, ce qui créait de nombreuses monnaies métalliques différentes. Mais l’église de la déesse de la richesse s’est toujours attachée à normaliser sa propre pièce d’or, la couronne. Elle voulait qu’elle remplace toutes les autres pièces et devienne l’étalon officiel. Cependant, en raison de la résistance secrète de nombreux dieux, ils n’ont jamais réussi. Les dieux pensaient qu’une telle chose apporterait à Waukeen de nombreux adeptes, et il serait donc étrange qu’ils la soutiennent.

Même si c’était le cas, c’était la déesse de la richesse qui émettait ces pièces. Toutes les églises qui la servaient s’en portaient garantes, et c’était donc la monnaie la plus forte en circulation dans tout le Monde des Dieux.

« Il semble que ces pirates aient tous caché leurs richesses dans leurs maisons » Leylin pensa aux captifs qu’il avait. S’il avait directement assassiné Steve dans sa maison, et déterré ses trésors enterrés, il aurait certainement obtenu autant de bénéfices qu’il n’en avait maintenant. C’était dommage qu’il n’ait pas eu la même opportunité à l’époque qu’aujourd’hui.

« En mettant de côté les trésors, qu’en est-il des gens et des esclaves ? » Avec ce financement, Leylin avait la confiance nécessaire pour construire une industrie rentable centrée sur l’île de Faulen. La chose la plus importante maintenant était de pouvoir obtenir suffisamment de ressources humaines.

« Notre force était trop petite pour bloquer le port immédiatement. Beaucoup d’habitants de l’île ont réussi à s’échapper…» L’expression de Robin des Bois s’enlaidit lorsqu’il mentionna ce point. « Nous avons réussi à capturer 90 personnes à ce jour, la plupart étant des personnes âgées, des femmes ou des enfants. Il y avait aussi quelques pirates à la retraite. »

Robin des Bois cracha, et il était évident qu’il avait souffert en capturant ces vieux pirates violents. Devenus physiquement handicapés ou séniles avec l’âge, ces pirates avaient été forcés de prendre leur retraite. Cependant, leur nature féroce et sanguinaire ne les avait pas quittés.

« Je les ai pendus . » Robin des Bois n’osa rien cacher devant Leylin.

« Mm… Même s’il s’agit de captifs, il y a plusieurs façons de les distinguer. Combien de ceux qui ont été capturés sont des merfolk, combien sont des humains ? Combien d’entre eux étaient à l’origine des esclaves ? » Leylin n’avait clairement pas l’intention d’approfondir ces problèmes, et il demanda plutôt directement ses plus grandes préoccupations.

« Les hommes-mers ont résisté le plus violemment, et beaucoup d’entre eux se sont enfuis. Nous n’avons réussi à en capturer que 19 jusqu’à présent, les 71 autres sont des humains et des indigènes. Tous semblent avoir été des esclaves. » Bien qu’il n’ait pas de détails précis sur les chiffres, ce que Robin des Bois avait était suffisant pour satisfaire Leylin.

« Très bien. Il y a différentes classes et différents rangs, même parmi les esclaves. Les merfolk étaient à l’origine la classe la plus élevée ici, et maintenant que nous avons tué leurs familles et les avons dépouillés de leurs richesses, nous aurons gagné leur inimitié. Ils ne nous feront pas confiance, alors tuons-les tous. »

« Quant aux autres humains et aux esclaves indigènes, emmenez-les tous et passez-les lentement au crible. » De par sa propre vie en tant qu’humain, Leylin avait profondément compris le sentiment des autres : « S’ils ne sont pas humains, ils ne penseront pas et n’agiront pas comme nous. »

D’un autre côté, Robin des Bois ne considérait pas non plus ces pirates de Merfolk comme étant les mêmes que lui. Il accepta immédiatement de partir et de les massacrer.

« Attends, pourquoi ne me donnes-tu pas tous ces Merfolk captifs ? » Isabel sortit à ce moment-là, les yeux remplis d’une lueur sanguinaire.

Leylin acquiesça immédiatement. Les démons aimaient tous le chaos et les massacres, et ses actes de piraterie avaient probablement apporté de nombreux avantages à Isabel.

La nuit tomba, et tout le port pleura après avoir été ravagé par les envahisseurs. Le lendemain, la fumée s’élevait encore.

« Les marchandises ont toutes été transportées jusqu’au Tigre écarlate, patron ! » Robin des Bois fit un rapport respectueux.

« Très bien, sonnez le clairon ! » Leylin se tenait sur le pont du Tigre Ecarlate nouvellement baptisé, et lança l’ordre avec une expression paisible sur le visage.

Ce Tigre Ecarlate était le même que le Tigre Noir d’avant. Leylin venait de décider de rénover massivement le navire, et il avait également décidé de changer son nom.

Il pouvait imaginer que le nom de ce navire se répandrait à travers toute la Mer de Dambrath dans le futur, accompagné de la réputation de sa cousine au combat.

Le clairon profond retentit, et après une nuit de ravages, tout un tas de marins aux poches sombres et lourdes sous les yeux s’éparpillèrent par deux ou trois hors des habitations des insulaires, se rassemblant sur le pont.

« Écoutez ! » Leylin ouvrit le coffre au trésor rempli de couronnes d’or devant les pirates, et la lueur dorée fit briller leurs yeux d’avidité.

Cependant, en regardant à qui appartenait le pied qui marchait sur les pièces d’or, ils retirèrent immédiatement leurs regards avides. Au cours du voyage et de leurs batailles, Leylin avait déjà utilisé d’innombrables vies pour démontrer sa sauvagerie qui dépassait la leur.

Balayant tous les pirates du regard, Leylin fut satisfait des têtes baissées qui n’osaient pas le regarder dans les yeux. Ce n’est qu’ensuite qu’il continua, « Tout le monde ici recevra trois pièces d’or, et ceux qui ont tué un ennemi en recevront une autre. Les meurtres de professionnels seront comptabilisés séparément. »

De nombreux pirates applaudirent immédiatement à cette nouvelle.

Leylin était très satisfait de cette atmosphère. Utiliser la force militaire pour intimider ces pirates n’était pas suffisant. Il était nécessaire de démontrer qu’avec lui, ils pourraient obtenir plus de bénéfices. Ce n’est qu’alors qu’ils le suivraient jusqu’en enfer.

A partir de maintenant, ces pirates prendraient probablement plus d’initiative dans les batailles.

Après avoir tout distribué, Leylin lança immédiatement un nouvel ordre : « Mettez le feu à tout cet endroit ! Ensuite, nous naviguerons ! »

Une fumée noire dense s’éleva rapidement du port alors qu’il était englouti par les flammes. Le feu se propagea rapidement. Les deux cuirassés pirates chargés de richesses et d’esclaves quittèrent lentement le port, et certains des pirates avaient encore un air de regret sur le visage.

« Le terrain et l’état de l’endroit étaient très bons, et les fondations étaient bien entretenues. Quel dommage, c’était une excellente base… » Leylin regardait le feu illuminer le ciel du quai, mais son expression ne changea pas.

Il avait toujours prévu de brûler l’île des Demi-Nomades. Ce n’était pas seulement l’île, mais aussi la forteresse des Tigres Noirs. Ces lieux ne lui appartenaient pas, et les pirates étaient subordonnés au marquis Louis. Même s’il occupait cet endroit, Leylin attirerait peut-être bientôt l’attention des Squelettes Noirs et des Requins-Tigres.