* Clang Clang *
Une alarme retentit, produite par le tintement d’une plaque de cuivre, qui réveilla Leylin de son sommeil profond.
Il ouvrit les yeux. Un soupçon de lumière filtrait par la fenêtre et descendait jusqu’au chaussures de Leylin.
« C’est déjà le matin ? » Leylin se leva, se lava hâtivement et sortit dehors.
« Bonjour ! »
« Bonjour Leylin ! » Beirut avait deux cernes noirs, et continuait de bailler.
« Les conditions ici sont épouvantables ! Il y a des puces et des moisissures sur ma couverture, mon dieu ! Je ne peux rester ici plus longtemps ! » On entendait des plaintes de temps en temps.
Ces acolytes étaient tous de naissance noble et leurs logements n’avaient jamais été insuffisants, donc il est naturel qu’ils souffrent maintenant.
Aujourd’hui, tous le monde manquait de sommeil et avait des cernes noirs autour des yeux.
Bien que Leylin n’avait pas pu s’endormir au début, il réussit à s’endormir un peu plus tard dans la nuit. À ce moment-là, sa vigueur était meilleure que celle des autres et il avait encore envie de se promener.
Le terrain de camping semblait grouiller d’activité. Il y avait beaucoup de personne en train de ranger les tentes et le sol était jonché de détritus.
Pendant que Leylin se promenait, de nombres pensées lui traversaient l’esprit. « Chaque année, à ce moment précis, il y a des groupes entiers d’acolytes qui risquent leurs vies pour arriver ici et emprunter la voie de la magie. Et ce qui se passe maintenant n’est que le début de mon périple ! »
« Regroupez-vous ! Regroupez-vous ! Que tous le monde se regroupe selon son académie. Les professeurs respectifs vont s’occuper de vous ! Ne vagabondez en aucun cas ! » cria un vieillard à la barbe blanche qui se trouvait au milieu du terrain de camping.
Sa voix, cependant, transperçait les oreilles, comme s’il usait d’une certaine sorte de magie pour qu’elle résonne sur tout le camp.
« Elle a plus d’intensité qu’une trompette de mon monde antérieur ! » Leylin se frotta les oreilles, étant donné qu’il avait l’impression qu’on les lui avait piétinées, puis s’en alla rapidement vers le point de ralliement de l’Académie de la Forêt de l’Os Sombre.
« Salut ! Leylin, tu es de retour ? Kaliweir te cherchait tout à l’heure ! » le salua Beirut.
Durant cette courte période dans ce camp, Leylin avait à peine réussi à mettre des noms sur les têtes, mais il avait une bonne relation avec Beirut.
« Désolé! Je me suis égaré un peu trop loin et j’avais perdu la notion du temps ! Est-ce que Kaliweir a besoin de quelque chose ? » dit Leylin, navré.
« C’est rien ! Dorotte lui a demandé de faire le compte, donc tu n’auras qu’à aller le voir plus tard. Là, il est en train de devenir arrogant à cause de ça. » Beirut secoua la tête.
« D’accord ! Comment allons-nous partir ? Par bateau ? » Leylin regarda la mer bleue à l’horizon, mais ne voyait pas de bateaux.
« Non seulement il n’y a pas de bateaux, mais géographiquement parlant, l’endroit où nous sommes n’est pas une bonne localisation pour y faire un port. » dit Leylin, suspicieux.
« Oui, je suppose. Cependant, cela nous prendrait encore six mois de plus pour arriver sur le continent ! » Beirut se gratta la tête.
« Les moyens de transport de l’époque sont un peu trop en retard technologique. Il faut un an pour arriver jusqu’à son académie. Le temps ne peut être gâché comme cela ; il doit être utilié efficacement ! »
Leylin toucha les trois cristaux magiques qu’il avait dérobé à Ourin ,et qui se trouvaient maintenant dans sa pochette de cuir, tout en ayant l’air d’être perdu dans ses pensées.
« Prendre un bateau ? Quelle naïveté ! » Une voix glaciale se fit entendre, apportant une touche de ridicule.
« Jayden ? » Leylin regarda l’étudiant vêtu de noir qui s’approchait.
« Nous sommes proches de la Mer de la Mort ; un simple poisson est capable de tuer un Chevalier ! Sans parler des énormes monstres ou encore des anciennes créatures qui haïssent les bateaux et apportent souvent des tempêtes et des raz de marée avec eux. Prendre un bateau, c’est jouer avec la mort ! »
« Un poisson avec la capacité de tuer un Chevalier? » Leylin écarquilla les yeux. Pour l’instant, il n’était encore qu’un apprenti Chevalier et, si ce que Jayden vient de dire s’avère être vrai, ne mourait-t-il pas s’il tombait à l’eau ? »
Leylin fouilla dans son subconscient et y extirpa les statistiques de son corps.
[Leylin Farlier. Force : 1.9, Agilité= 1.9, Vitalité= 1.9. Statut : En forme]
Dans les Grandes Plaines de la Mort, Leylin avait analysé la chair des loups et avait découvert que les yeux de ces derniers contenaient un composant qui pouvait parfaire les Techniques de respiration des Chevaliers, il collecta donc nombre de ces yeux.
Grâce à ces yeux de loups, Leylin avait maintenant atteint la limite d’Apprenti Chevalier.
D’après les analyses du Nanoprocesseur I.A, quand ses statistiques seront à 2, il aura le double de la force d’un humain lambda, et ce sera aussi le goulet de l’Apprenti Chevalier. Il ne pouvait percer le goulet qu’en activant sa propre énergie interne.
Il pouvait, en serrant ses mains, contrôler une puissante force à travers elles.
« En ce moment, si je dois prendre l’épée, je suis sûr de pouvoir me défendre contre une brigade de soldats normaux ! Mais même un Chevalier, qui est d’un niveau au dessus du mien, ne peut pas vaincre un simple poisson dans la Mer de la Mort ? »
Leylin était un peu sceptique à ce propos, « Jayden a dû exagérer, mais le fait est que la Mer de la Mort contient des dangers qui peuvent même s’appliquer aux Mages ! »
« Nanoprocesseur I.A ! Est-il possible de faire un scan de la mer environnante ? »
[Beep ! La radiation environnant l’hôte est trop excessive ! Impossibilité de scanner due à une interférence d’un champ de force indéterminé !] répondit le Nanoprocesseur I.A.
« Radiation ? Un champ de force indéterminé ? » Leylin regarda Dorotte, qui n’étais pas très loin, et il compris.
« Dans ce continent, les êtres magiques sont rares et il n’y a pas beaucoup d’interférence par radiation, donc le Nanoprocesseur I.A est capable de faire un scan dans un rayon de 20 Li* ( NdT un .li est une unité de mesure chinoise, 1 li équivaut à environ 500 mètres. Donc dans cette phrase, il est question de 10km ). Mais les acolytes et les Professeurs au rang de Mage sont présents ici, dans ce camp, c’est pour cela que l’interférence est trop puissante et, par conséquent, que le Nanoprocesseur I.A est limité dans ses capacités de scannage. »
«En ce moment, sur quelle distance maximum peux-tu effectuer un scan ? » Le visage de Leylin s’assombrit.
[Beep ! Rayon d’action du scan de haute précision : Dans un rayon de 300 mètre du corps de l’hôte ! Rayon d’action du scan approximatif : Dans les 1000 mètres !] dit le Nanoprocesseur I.A.
« Hu…….. » Leylin expira bruyamment. « Pas si mal ! Cette distance est assez grande pour m’avertir des dangers ! Cependant, après avoir atteint l’autre continent et l’académie, ce rayon d’action risque encore d’être réduit. »
[Afin d’augmenter le rayon d’action du scan, veuillez monter le niveau du Nanoprocesseur I.A] Un message lui fut directement envoyé du Nanoprocesseur I.A.
« Je peux augmenter le niveau du Nanoprocesseur I.A ? » Leylin était ravi.
« Monte de niveau ! »
[Beep ! La quantité d’énergie nécessaire est insuffisante , veuillez en recharger !] La voix robotique résonna, et Leylin tomba de ses nuages.
« Merde ! » Le Nanoprocesseur I.A a déjà disparu de mon corps originel, alors comment puis-je le retirer de mon corps pour le recharger en énergie ? Et même si j’y arrive, comment vais-je trouver cette énergie ? » Leylin se tenait la tête à deux mains et il se rétablit quelques temps après.
« Oublions cela pour le moment, comme son niveau est capable d’augmenter, je trouverai une solution dans le future. Pour l’instant, ses capacités sont suffisantes. »
« Que vous a dit Jayden plus tôt, les gars ? »Une voix retentit et ramena à la réalité le distrait Leylin.
Quand Leylin recouvrit ses esprits, il découvrit que Jayden était parti sans qu’il le voit et que Kaliweir se tenait maintenant à côté de lui.
« Lui ? Il parlait juste du voyage qui nous attend ! J’admets qu’il s’ennuyait après tout, ne pas parler avec les autres pendant plusieurs jours est plutôt étouffant pour lui. » supposa Beirut.
« Ouais, c’est vrai ! » Kaliweir hocha la tête avant de tourner son regard vers Leylin. « On est sur le point de partir, ne commences pas à vagabonder. Si vous embarquez sur le mauvais vaisseau, ce sera plutôt problématique.
« Vaisseau ? » Leylin regarda la mer, et ne vit encore une fois aucun bateau.
« Ahah ! » Kaliweir rit bruyamment, « Qui a dit qu’il arrivait par la mer ? »
« Regarde ! »
Leylin et Beirut levèrent leurs tête vers la direction que pointait Kaliweir et ils haletèrent.
Trois grands vaisseaux blancs à l’horizon étaient en train de voler lentement vers eux.
Comme les vaisseaux s’approchaient, une ombre recouvrit le camp entier et c’était comme si les ténèbres étaient descendues sur terre.
« Oh ! Regarde ! » « Oh mon Dieu ! » « Qu’est-ce que c’est beau ! »
Les autres individus dans le camp avaient aussi découvert les anormalités et la plupart avaient levés les yeux au ciel, s’exclamaient d’admiration et de choc.
« Alors, qu’en pensez vous ? C’est un dirigeable ! Un des modes de transports des mages ! On va bientôt voyager dedans ! » dit Kaliweir, d’un air prétentieux.
« Le Professeur Dorotte vient de lui dire tout ça à l’instant, alors pourquoi se vante-t-il ? » dit Jayden, qui venait de réapparaître de nulle part.
« Bordel ! »Kaliweir tapa du pied.
Les trois dirigeables se rapprochaient et ils descendirent lentement vers le sol à l’extérieur du camp sous les applaudissements de la foule.
« Oh ! Ils sont plutôt similaires aux ballons dirigeables de mon monde antérieur et chacun d’entre eux a un gros ballon gonflable sur le dessus. Je me demande s’ils sont pleins d’hydrogène ? »
Leylin avait des connaissances de son monde antérieur, donc il s’était plus vite rétabli de son choc que les autres et se posait des questions sur la construction des dirigeables.
Les dirigeables, blancs comme neige, atterrirent sur le sol et des bruits tonitruants furent émis.
Les portes des dirigeables s’ouvrirent et plusieurs Mages en robes blanches en sortirent. Il y aussi eu du mouvement au niveau du camp. En effet, quelques petits vieux étaient arrivés près d’eux et échangèrent quelques mots avec ces Mages.
« Bon ! Que tous le monde prenne ses affaires et me suive ! Ne déambulez pas sans permission ! »
Dorotte portait une robe noire et sa silhouette était caché par cette dernière. Il commença à rassembler les étudiants.
Les acolytes de l’Académie de la Forêt de l’Os Sombre se dépêchèrent tous de retourner à leurs huttes pour prendre leurs affaires.
Leylin n’apportait que très peu de chose avec lui. Ses affaires se résumaient à une gourde d’eau, un sac en cuir, une lame en acier accrochée à sa ceinture et une arbalète qu’il portait sur son dos.
Les acolytes quittèrent bien sagement le camp, sous la direction des professeurs de leurs académies respectives et ils se rassemblèrent en groupes individuels selon leur académie.
« Bien ! Écoutez-moi ! Prêtez attention aux noms qui vont être mentionnés ! La Tour Blanche aux Neuf Cercles , l’Académie des Jardins Humides… vous allez tous embarquer dans le dirigeable de droite, numéroté ‘332’. Ne le manquez pas ! Professeurs, veuillez prendre note du nombre du dirigeable, et acolytes, suivez vos professeurs ! »
« Quant à l’Académie de l’Élégante Solitude, l’Académie de la Secrète Voile… Votre dirigeable est celui au centre, numéro ‘955’ » continua la voix.
« …Académie de la Forêt de l’Os Sombre, Pavillon de l’Éminent Sage… Le vôtre est celui de gauche, numéro ‘455’, ne confondez pas ! »
Quand Leylin entendit ‘Académie de la Forêt de l’Os Sombre’, il ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil vers le dirigeable de gauche.
Pendant qu’il approchait, il réalisa que le dirigeable était tout simplement énorme. Le ballon gonflable qui se trouvait dessus ressemblait à un ballon de rugby gigantesque qui projetait son ombre sur la terre.
« Acolytes de l’Académie de la Forêt de l’Os Sombre, veuillez me suivre ! » Des flammes vertes se reflétaient dans les orbites de Dorotte et il y avait deux individus derrière lui qui semblaient être ses domestiques ou ses subordonnés.
Leylin marchait au centre du groupe et jetait des coups d’œil aux alentours.
Avec son observation attentive, il remarqua quelques visages familiers de son groupe de voyage. Ils le reconnurent aussi et sourirent vers lui en réponse tout en parlant à d’autres personnes à côté. On pouvait lire de l’excitation sur leurs visages.
À l’avant du groupe, George lui fit signe de la main avant de rentrer dans le dirigeable.
« À partir de maintenant, les acolytes prendront tous des chemins séparés ! »
Un soupçon de tristesse envahit le cœur de Leylin, mais il disparut vite.