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Le Monde des Mages | Warlock of the Magus World | 巫界术士
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Chapitre 1034 – Cerbère
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Chapitre 1034 – Cerbère

Même les damnés les plus puissants de Baator vivaient dans l’angoisse et la peur. Leur puissance, si terrifiante fût-elle pour des mortels, n’était finalement qu’un pâle reflet de celle des Archidiables. Tous restaient leurs subordonnés directs, soumis à une discipline implacable, surveillés sans relâche, et contraints d’obéir à des ordres impossibles. La moindre erreur, la moindre désobéissance, se soldait par une punition inimaginable.

Aucun d’eux n’échappait à cette malédiction. Les menaces de mort, les punitions atroces, faisaient partie intégrante de leur existence. Seuls ceux qui atteignaient le sommet – les Archidiables – pouvaient espérer être libérés de cette épée de Damoclès.

Aussi, quand les sept Archidiables annoncèrent publiquement leur accord pour que leurs subordonnés puissent lutter afin de s’emparer du Second Enfer, ce fut comme jeter de l’huile sur un brasier déjà ardent. Les démons et les diables de tous rangs s’enflammèrent à l’idée de pouvoir accéder à une parcelle de pouvoir.

Les Huit Sombres furent les premiers à répondre à cet appel. Mais bien vite, d’autres damnés se précipitèrent. Même des dragons et des dieux d’Avernus furent attirés par l’opportunité, incapables de résister à l’attrait du pouvoir de Dis.

Ce désir de domination était si fort qu’il fit voler en éclats les alliances. Dans la Tour de Fer, la méfiance régnait, et les Huit Sombres comme leurs rivaux se poignardaient dans l’ombre. Chaque sourire dissimulait une dague, chaque poignée de main pouvait précéder une trahison. Si bien qu’aujourd’hui, même des damnés d’un rang supérieur aux Huits Sombres préféraient rester tapis, invisibles, pour échapper aux intrigues.

Alors que les Huit Sombres consolidaient leur emprise sur la Tour de Fer, un bruit sinistre se répandit dans le ciel : un clairon long et funeste. À l’horizon apparut une autre armée, ses bannières claquant au vent, avançant d’un pas de fer.

C’étaient des kytons, des démons couverts de chaînes d’acier qui serpentaient comme des serpents vivants autour de leur corps. Ils avançaient comme une seule entité, disciplinée et meurtrière, formant une armée d’élite.

« Les kytons du Troisième Enfer ! Les serviteurs du Seigneur de l’Avarice ! » s’exclama l’un des Huit Sombres, la voix emplie de crainte. « Ils sont arrivés si vite ! »

Un autre serra les poings, ses yeux flamboyant de rage :
« Préparez les défenses ! Notre armée est prête… Mais devrions-nous envoyer un émissaire ? Peut-être éviterons-nous une guerre ouverte. »

« Non ! » répondit un troisième, plus froid. « L’avidité pour le trône du Second Enfer ne s’apaise pas avec des mots. Seule la force peut nous protéger. Montrons-leur que nous ne sommes pas faibles. »

Mais d’autres voix s’élevèrent, hésitantes :
« Et si nous nous retrouvions encerclés ? Regardez là-bas… »

En effet, sur les plaines brûlantes s’approchaient déjà deux nouvelles armées. Leurs silhouettes étincelaient de flammes infernales et de glace meurtrière. Ces créatures, qui mélangeaient le feu et la glace, ne pouvaient être que les soldats du Quatrième et du Cinquième Enfers.

La situation bascula d’un seul coup.

« Comme prévu… » gronda un diable ancien. « Nos renforts viendront des Huitième et Neuvième Enfers, mais la distance est trop grande… Nous sommes désavantagés. »

Un silence lourd s’installa, avant qu’une voix ne tranche :
« Négocions. »

Ce fut suffisant. Les Huit Sombres, tous retors et expérimentés, savaient qu’un affrontement direct signerait leur perte. Ils étaient trop rusés pour se jeter dans une guerre totale sans garantie de victoire. La négociation leur permettait de gagner du temps, de renforcer leurs positions, et peut-être d’obtenir quelques alliances temporaires.

Rapidement, des dizaines de damnés se rassemblèrent. Aucun d’eux n’était un imbécile : survivre dans la hiérarchie infernale exigeait une intelligence acérée, et chacun savait qu’il devait manœuvrer avec prudence. Après quelques débats, un consensus fut trouvé : chacun des camps aurait accès à une partie limitée de la Tour. Une compétition s’organiserait autour de la Tour de Fer, qui deviendrait le centre de leur affrontement. Celui qui triompherait pourrait rêver du prix ultime : l’ascension au rang d’Archidiable.

……

Baalzephon, fidèle à son instinct de pionnier, avait été le premier à pénétrer dans la Tour de Fer. Leylin, sous l’identité du diable cornu Leycian, le suivait de près.

Tous deux s’arrêtèrent devant une gigantesque porte noire. Faite de fonte sombre, elle dégageait une aura suffocante. Ses surfaces étaient couvertes de sculptures tortueuses : des batailles sanglantes, des processions démoniaques… et surtout, une effigie monumentale d’un cerbère à trois têtes, figé dans un rugissement éternel. L’énergie brutale qui s’en dégageait donnait l’impression que la bête pouvait jaillir d’un instant à l’autre.

Leylin, plissant les yeux, effleura les motifs du bout des doigts.
« Cette porte… elle retrace l’histoire de Belzébuth. »

Les fresques exaltaient ses triomphes : ses victoires contre des armées infernales, ses festins de chair et d’âmes, sa soif insatiable. Certaines scènes rappelaient étrangement à Leylin les souvenirs mêmes de Belzébuth. Cela confirmait que cette porte gardait sans doute le cœur du domaine de l’Archidiable.

À ses côtés, Baalzephon tremblait de colère et de frustration.
« Bon sang… BON SANG ! Cette cérémonie d’autocannibalisme m’a vidé de ma force ! »

Leylin l’observa discrètement. Le rituel avait affaibli Baalzephon de trois quarts de sa puissance. Il restait dangereux, certes, mais beaucoup plus vulnérable qu’avant.

« Hmmm… Essaie-t-il de m’attirer dans un piège ? » pensa Leylin. Ses yeux étincelèrent. Il savait que Baalzephon, malgré sa paranoïa, ne pouvait agir contre lui sans preuve. En tant que subordonné loyal en apparence, Leycian avait toujours respecté ses ordres.

« Mon Seigneur, » dit Leylin d’une voix calme, « nous voici devant le cœur de la Tour. »

« Oui… » Baalzephon inspira profondément. « C’est le Palais de la Gourmandise. Le centre du pouvoir de Belzébuth. On raconte que… »

Il n’eut pas le temps de finir.

Un grondement rauque emplit l’air, comme si la pierre elle-même parlait.

« Cinquante-sept ans… » La voix semblait provenir de l’intérieur des portes. « Cinquante-sept ans que Belzébuth a cessé de me nourrir ! Cinquante-sept ans qu’il m’a trahi et abandonné… »

Les sculptures tremblèrent, puis les yeux rouges du cerbère s’ouvrirent, luisant comme des braises. Les flammes violettes qui jaillirent illuminèrent le couloir, projetant des ombres déformées.

« C’est… un chien de l’enfer ! » s’exclama Baalzephon, reculant d’instinct.

Un rugissement assourdissant fit vibrer la tour. La statue s’anima, craqua, et en sortit une créature massive. Trois têtes monstrueuses s’élevèrent dans le couloir, chacune garnie de crocs étincelants.

« Je suis le Roi des Chiens de l’Enfer… Dévoreur d’Âmes Chekov ! » hurla le monstre, son souffle empestant la mort.

Les flammes qui couvraient son corps léchaient les murs de la tour, déformant l’air.

« Le Roi des Chiens de l’Enfer ? » répéta Baalzephon, abasourdi. « Pourquoi un être d’un tel rang est-il ici, prisonnier de cette porte ? »

Chekov grogna, ses trois gueules grondant en même temps :
« Belzébuth ! Ce diable avide m’a trompé ! Nous nous sommes affrontés dans un concours… Le perdant devait servir l’autre pendant 9 900 ans ! Et j’ai perdu… »

Même Baalzephon resta muet. Une créature de ce rang, piégée par un pari insensé…

Leylin, quant à lui, s’avança légèrement, curieux :
« En quoi consistait le concours ? »

Les trois têtes se tournèrent vers lui. Les flammes violettes dans leurs yeux brûlaient de rage et de honte.
« Dvorer des âmes… » grogna Chekov. « Mais face au Seigneur de la Gourmandise, comment aurais-je pu gagner ? Il m’a écrasé. »

« Quelle ironie… » murmura Baalzephon. « Le puissant Roi des Chiens de l’Enfer, réduit en esclave par sa propre avidité. »

« ASSEZ ! » rugit Chekov. Les flammes explosèrent autour de lui. « Vous êtes des intrus ! Selon le pacte, je dois protéger ce lieu… et dévorer vos âmes ! »

Les trois gueules s’ouvrirent en même temps, révélant des rangées infinies de crocs prêts à broyer même les diables les plus endurcis. L’air se chargea d’une odeur de cendre et de chair brûlée, et Leylin sut que le véritable combat venait de commencer.

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