Chapitre 1003 – Avancement

« Rendez-vous. Vous perdrez dans une simple lutte entre domaines. » La voix d’Akaban résonna sur tout le champ de bataille. Il tournait tranquillement autour de Leylin, à l’écart des deux demi-dieux en combat.

Il avait l’esprit vaillant d’un empereur et, avant de devenir demi-dieu, il avait clairement été un tacticien. Ses paroles visaient à influencer l’esprit de Leylin. Malheureusement pour lui, les épreuves traversées par Leylin lui avaient forgé une volonté plus dure que le diamant. Ces provocations étaient vaines et ne faisaient que révéler le manque de confiance d’Akaban.

« Tu t’inquiètes de mes atouts ? Ou bien est-ce mon passé sur le continent ? » pensa Leylin, dont l’esprit s’emballa. Il comprit rapidement ce que sous-entendait son adversaire : Akaban semblait connaître certains secrets sur les dieux du continent, ce qui lui permettait de deviner l’identité de Leylin.

Malheureusement, Leylin était totalement seul. Même s’il venait à mourir ici, personne ne viendrait réclamer justice auprès d’Akaban… à l’exception, bien sûr, de son corps principal de démoniste.

« Je peux facilement les éliminer tous les quatre avec la Cité flottante, mais cela ne resterait pas secret… » Leylin réfléchissait rapidement. Il avait accumulé un nombre impressionnant d’atouts, et s’ils venaient à être révélés, les autres dieux en seraient probablement médusés.

La Cité flottante se trouvait déjà aux abords de l’île Debanks, attendant ses ordres. À son apogée, elle pouvait rivaliser avec les véritables dieux ! Se débarrasser de quelques demi-dieux serait un jeu d’enfant.

Mais utiliser un tel pouvoir attirerait inévitablement l’attention et la méfiance des autres dieux, ce qui compliquerait ses plans futurs.

« Domaine du massacre ! »
Leylin choisit de se battre avec ses propres forces. Un domaine rouge sombre jaillit autour de lui, lui conférant un gain de puissance colossal. Ici, il était sur son propre terrain.

Ce domaine, saturé d’une soif de sang tyrannique, s’étendit brusquement et repoussa même l’influence des deux demi-dieux, les mettant sur un pied d’égalité.

« Une soif de sang si pure… et la force de ce domaine… » murmura Akaban depuis les lignes arrières, plongé dans une réflexion intense.

« Est-ce la pureté ? J’étais trop avide autrefois… Pour devenir un véritable dieu, il me faudra maîtriser au moins un aspect. » Cette illumination fit vibrer sa forme divine, la rendant plus solide. Voilà ce qui le rendait dangereux : sa capacité à apprendre et à progresser même en plein combat.

Si Akaban sortait vainqueur de cette bataille, il pourrait purifier son domaine des éléments étrangers et franchir le pas vers un véritable domaine divin — et donc, devenir un dieu.

« Malheureusement… tu n’auras pas cette chance ! » s’exclama Leylin avec un rire sauvage, tandis qu’un sort légendaire prenait forme dans ses mains.

« Explosion de météore ! Palmier écrasé ! »

Une explosion aveuglante et une gigantesque paume se déchaînèrent sur le champ de bataille. Les hurlements des demi-dieux se mêlèrent aux lueurs magiques. Profitant du chaos, Leylin utilisa un Saut dimensionnel et apparut devant Akaban, un bâton d’or dans les mains.

Chiu ! Chiu ! Des lueurs dorées éclatèrent, et un immense oiseau flamboyant se matérialisa. Ses ailes projetaient des flammes semblables à des pétales, et son large bec se referma en direction d’Akaban.

« L’âme d’un être divin ? C’est tout ce que tu as ? Quelle naïveté… » répondit Akaban avec un simple froncement de sourcils. Le cheval de guerre qui tirait son char renifla brusquement, aspirant toutes les flammes environnantes.

« Puisque tu m’as montré la voie, je vais envoyer ton âme véritable dans le plan astral ! » Sa lance dorée jaillit, frappant directement le bec de l’oiseau.

Le choc résonna comme un verre éclatant, et le bec se fragmenta, révélant l’extrémité du bâton d’or.

« Qu’il s’agisse de la puissance de ton domaine ou de ta force divine accumulée, tu ne peux pas m’égaler… » soupira Akaban, tout en abattant sa lance sur le cristal au sommet du bâton.

Chiu ! Chiu ! L’âme de l’oiseau flamboyant hurla, et son noyau doré se brisa. Mais Akaban comprit aussitôt que quelque chose n’allait pas.

« Haha… merci beaucoup, tu viens de m’aider à briser sa dernière résistance. Seul, j’aurais eu du mal à le dompter ! » La silhouette de Leylin recula, tandis que l’oiseau se reformait, cette fois sans intelligence et entièrement soumis. Des flammes jaillirent le long du bâton, libérant une énergie dépassant largement le niveau légendaire.

En un instant, Leylin avait utilisé la force d’Akaban pour maîtriser l’oiseau et raffiner une fois de plus le Bâton du Dragon Rouge.

« Le nom de Bâton du Dragon Rouge ne te convient plus… Appelons-toi le Sceptre flamboyant. » Il l’examina avec satisfaction. Bien qu’il ne soit pas une arme divine, ce sceptre, imprégné de l’âme d’un être divin et forgé grâce à l’aide d’un demi-dieu, surpassait largement toutes les armes légendaires.

« Une arme divine nécessite la chair et la force d’un dieu pour être achevée… » pensa-t-il, songeur.

Face à lui, Akaban bouillonnait de rage. « Misérable pécheur ! Comment oses-tu te moquer de moi ! »

Sa fureur était celle d’un souverain bafoué. Un trou béant s’ouvrit dans le ciel nocturne, d’où jaillirent d’épais éclairs bleus. Être utilisé pour parfaire une arme et subir un tel affront de la part d’un simple être divin était une humiliation qu’il ne pardonnerait pas.

« Je vais te montrer la gravité de ton crime ! » rugit le cheval de guerre, et le char enflammé fonça, la lance d’Akaban rassemblant tous les éclairs du ciel.

Rugissement ! Chik ! Chik ! Les deux demi-dieux que Leylin retenait jusque-là rejoignirent l’assaut. Bien qu’ébranlés, ils étaient indemnes. Ensemble avec Akaban, ils enfermèrent Leylin dans un vide oppressant, compressant l’air et l’espace.

La pression monta rapidement, et la force qui convergeait sur lui menaçait de le déchirer.

« Comme prévu, un être divin ne peut rivaliser avec quatre demi-dieux… » Leylin sourit amèrement, puis son regard se fit plus résolu.

« Tu viens seulement de le comprendre ? Il est trop tard ! Ton corps reposera sous mon trône d’or comme trophée éternel ! » rugit Akaban. Les attaques combinées — foudre, flammes, poison — se mêlèrent, formant un chaos d’énergie où l’aura de Leylin s’affaiblit jusqu’à disparaître.

« Même moi, je ne pourrais résister à une telle attaque… » souffla Akaban en retirant sa lance. « Dommage que je n’aie pas trouvé le remède à la peste, mais au moins je sais qu’atteindre la divinité est possible… Hm ? »

Soudain, il sentit descendre la Force originelle du Monde .

Whoosh ! Le ciel s’assombrit. Les étoiles et la lune se voilèrent, tandis qu’une présence colossale, semblable à un dragon furieux, traversait les nuages. À côté de cette puissance, les éclairs d’Akaban paraissaient enfantins.

« La descente de la Force originelle… ! C’est la nomination d’un demi-dieu ! » Akaban en avait déjà fait l’expérience et ne pouvait s’y tromper.

Alors qu’il s’apprêtait à tout tenter pour interrompre le processus, une vague de puissance absolue se déchaîna. Des fragments de la conscience de la Volonté du Monde balayèrent la zone, projetant les quatre demi-dieux au loin.

Les dieux étaient les enfants chéris du monde, et leur avancement attirait naturellement sa protection. L’énergie protectrice était insupportable pour les demi-dieux qui tentaient d’intervenir.

Cette irruption attira aussitôt l’attention de quelques divinités puissantes. Même si l’avancement d’un demi-dieu n’était pas un événement majeur, certains se penchèrent sur la scène.

« On dirait un demi-dieu, dans les mers du Sud… un esprit totémique ? » se demanda une voix divine. Les totems des indigènes étaient faibles, confinés à leurs territoires, et ne suscitaient guère d’intérêt. Plusieurs consciences divines observèrent, puis se dissipèrent, jugeant la chose insignifiante.

Mais malgré ses précautions, la réputation de Leylin en tant que plus jeune sorcier légendaire restait vivace, et certaines puissances le reconnurent.

Sur l’île Faulen, une lumière dorée jaillit dans le temple de Waukeen. Elle prit la forme d’une femme en somptueuses robes dorées.

« Je ne peux pas me tromper… c’est bien l’aura du sorcier. Il serait donc devenu un demi-dieu ? » Les yeux de Waukeen se plissèrent en un sourire. « Intéressant… Son nom de génie résonnera à nouveau sur tout le continent. »

Elle leva alors la voix, impérieuse :
« Mes serviteurs ! »

« Maîtresse ! » répondirent plusieurs prêtres richement vêtus, s’agenouillant pour recevoir ses ordres.