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Le Monde des Arts Martiaux | Martial World | 武极天下
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Chapitre 294 — Trois rangs pour les départager
Chapitre 293 — J’utiliserai mes matériaux Menu Chapitre 295 — Talent de rang céleste

Il devenait urgent pour Lin Ming d’obtenir une meilleure arme. Jiang Baoyun lui avait mis une pression considérable durant leur match, et sans sa formidable endurance, il n’aurait jamais pu le pousser à prendre des risques pour essayer de mettre fin au combat.

C’était sans aucun doute en partie à cause de sa faible vitesse, mais également parce que la Lance Lourde des Profondeurs était incapable de déployer tout le potentiel de la véritable énergie azur. L’écart s’était d’ailleurs particulièrement fait ressentir face à l’épée de cristal noir de Jiang Baoyun.

S’il parvenait à fabriquer une lance du degré terrestre de grade inférieur à l’aide du Bambou Electrique Divin, sa force ferait un véritable bond en avant et son pouvoir du tonnerre n’en serait que renforcé. S’il combattait Jiang Baoyun à nouveau, sa victoire serait sans appel !

Sans compter qu’il devait encore se rendre dans les Étendues Sauvages Australes pour y récupérer Flamme Eternelle. Une fois l’Esprit de Feu en sa possession, de nouveaux horizons s’ouvriraient à lui.

Alors qu’il réfléchissait à tout cela, l’Aigle Vent Céleste arriva déjà à hauteur du plus haut sommet des Sept Profondes Vallées. Lin Ming en descendit aussitôt qu’il fut posé et se dirigea vers l’entrée. Les aigles n’étaient pas autorisés à voler au-dessus du Grand Hall.

« Neveu Lin, si je suis loin d’avoir votre talent, j’ai tout de même de nombreuses années d’expérience derrière moi. La lance est une arme puissante, mais très peu d’artistes martiaux l’utilisent. En revanche, vous croiserez des bretteurs partout autour de vous. Ne pensez-vous pas qu’il y ait une raison à cela ? Ne serait-ce pas une preuve suffisante pour dire que l’épée est nettement supérieure à la lance ? On ne pourrait pas raisonnablement dire que tous ces gens sont des imbéciles… » Liu Xuan n’arrêta pas de palabrer en suivant Lin Ming. En réalité, il essayait surtout de sympathiser en lui montrant qu’il n’était pas indifférent à sa situation.

Amusé, le jeune homme le laissa parler sans faire le moindre commentaire. Une minute plus tard, ils arrivaient tous les deux sur la place attenante au Grand Hall.

De nombreuses personnes y étaient déjà rassemblées. Jetant un bref coup d’œil à travers cette assemblée, Lin Ming aperçut Jiang Baoyun, Mugu Buyu, Ouyang Ming, Qin Wuxin et Jiang Lanjian. Avec son arrivée, les six premiers du Tournoi des Factions de cette année étaient désormais réunis.

Est-ce qu’ils distribuent les récompenses  ? Regardant plus attentivement autour de lui, il fut étonné d’apercevoir des tenues qui ne correspondaient pas du tout à celle des disciples des Sept Profondes Vallées. Lin Ming n’avait pas la moindre idée de ce que ces gens faisaient là.

« Lin Ming, par ici ! » appela Jiang Baoyun.

À l’instant même où Jiang Baoyun prononça le nom ‟Lin Ming,” plus d’une vingtaine de regards se tournèrent immédiatement vers lui, leurs yeux pareils à des flèches perçantes.

Que se passait-il ici ?

« Ce type, c’est lui Lin Ming ?

— Le bleu qui a vaincu Jiang Baoyun !? À en juger par son apparence, il doit avoir autour de dix-huit ans.

— Son âge ne me surprend guère, mais pourquoi dès que je le regarde, je vois une cultivation à l’ouverture de la Condensation de l’Impulsion ? Qu’est-ce qu’a foutu Jiang Baoyun ? Il a perdu contre un type à l’ouverture de la Condensation de l’Impulsion ? Est-ce que les Sept Profondes Vallées se paient nos têtes ? »

Parmi la grosse vingtaine de personnes présentes, ceux qui se connaissaient échangeaient leurs commentaires à propos de Lin Ming par le biais de véritable énergie. Jiang Baoyun possédait une sacrée réputation. Au cours de l’année écoulée, il avait réussi l’exploit de vaincre quatre des plus grands talents des sectes alentour. Et ce type à l’ouverture de la Condensation de l’Impulsion l’avait battu ? C’était difficile à croire… Si bien qu’ils se demandèrent tous si les Sept Profondes Vallées ne leur cachaient pas quelque chose.

« Tu es Lin Ming ?

Un jeune homme qui tenait son sabre à la main dévisagea Lin Ming de la tête au pied, le toisant du regard.

— C’est moi, répondit laconiquement Lin Ming.

— J’ai appris que tu avais vaincu Jiang Baoyun. C’est bien, cela te qualifie pour être mon adversaire. Une fois cette réunion terminée, je te retrouverai au pied de la montagne. Je veux t’affronter ! »

Lin Ming resta sans voix. D’où sort ce débile  ? Et puis qu’est-ce qu’il a à me regarder comme ça  ? Il croit peut-être m’impressionner

Jiang Baoyun s’adressa alors à Lin Ming avec sa véritable énergie : « Cet idiot est Zhang Shaoshan de la Secte de la Cime Blanche, il a vingt ans. Je l’ai défié l’an dernier, et il l’a emporté de justesse. Aujourd’hui, ma force n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était, et je sais au fond de mon cœur qu’il n’est plus du tout de taille. Mon épée ne gagnerait rien à le combattre à nouveau, je ne suis donc pas retourné perdre mon temps en le défiant cette année.

— Je vois », répondit Lin Ming.

La droiture du bretteur lui inspirait une profonde admiration. Lorsqu’un artiste martial perdait un combat de ce genre, il revenait généralement quelque temps plus tard pour défier une nouvelle fois celui qui l’avait battu, ne serait-ce que pour soulager son esprit et permettre à sa véritable énergie de s’écouler librement. C’était une question de fierté. Mais Jiang Baoyun, lui, se fichait de gagner ou de perdre. Il n’avait qu’une seule préoccupation, trouver de nouveaux adversaires pour aiguiser son art ; le reste ne trouvait pas le moindre intérêt à ses yeux.

« Ce Zhang Shaoshan n’est pas particulièrement fort, reprit-il. En revanche, ce n’est pas vrai pour toutes ces personnes. Certains d’entre eux sont de véritables maîtres. »

Son talent avait beau être remarquable et il avait beau avoir remporté quatre combats impressionnants cette année, cela ne faisait pas pour autant de lui le numéro un de la jeune génération de toutes les sectes de grade trois de la région.

Parmi les personnes présentes, certains étaient déjà âgés de vingt-et-un ou vingt-deux ans. Ainsi, même si leur talent était légèrement inférieur au sien, la différence d’âge jouait en leur faveur et ils étaient tout de même plus forts.

L’un d’entre eux dont la cultivation atteignait déjà l’ouverture du Houtian s’adressa directement à Lin Ming : « Je m’appelle Lin Ping de la Montagne du Paon. Nous partageons le même nom, cela nous fait un point en commun. Je suis particulièrement intéressé par ton parcours. Je me réjouis à l’idée d’avoir un nouvel adversaire. D’ici deux ou trois ans, tu devrais être en mesure de m’affronter. Rends-toi à la Montagne du Paon quand ce sera le cas, et viens me trouver. »

Ses mots étaient empreints d’une indéfectible assurance. Néanmoins, il était à la hauteur de ses prétentions. À seulement vingt et un ans, sa cultivation atteignait déjà l’ouverture du Houtian. De toutes les personnes présentes ici, c’est lui qui possédait la cultivation la plus élevée.

Après Lin Ping et Zhang Shaoshan, deux autres personnes interpellèrent Lin Ming pour le défier. Ce genre de batailles entre les génies des différentes sectes étaient encouragées par les Aînés. Il n’existait pas de meilleure manière pour progresser que de se battre constamment et d’apprendre de ses adversaires. Les disciples avec la meilleure perception pouvaient même tirer des enseignements dans chaque combat.

Mais… bien que le fait de recevoir des défis n’ait rien d’étrange, Lin Ming se demandait pourquoi tous ces gens s’intéressaient spécifiquement à lui. Les avait-il provoqués d’une quelconque façon ?

C’est alors que Jiang Baoyun lui dit en souriant : « Tu dois trouver étrange que toutes ces personnes te dévisagent du regard, non ? L’Île du Phénix Divin vient de présenter un programme d’entraînement conjoint. Pour être plus précis, les plus grands talents de la jeune génération des dix-neuf sectes de grade trois vont être répartis en trois rangs : humain, terrestre et céleste. Ceux qui seront sélectionnés recevront un traitement particulier de la part de l’Île du Phénix Divin et de leur secte.

Chaque rang donnera droit à une quantité de ressources différentes. Et apparemment les écarts sont importants, ce qui amène à penser que tout le monde voudra atteindre le rang supérieur pour bénéficier d’un traitement plus avantageux. Ah oui, sache que tout le monde ici présent a pu entendre Mu Qinghong vanter ton talent devant les Aînés des autres sectes… »

Lin Ming resta silencieux. Il ne savait tout simplement pas quoi répondre. Ces ‟génies” étaient pleins de fierté et d’arrogance. Ils refusaient d’accepter que quelqu’un puisse se trouver au-dessus d’eux. Jiang Baoyun pouvait bien se targuer d’avoir vaincu quatre grands talents, puisque Lin Ming l’avait battu, ces jeunes gens sûrs d’eux refusaient de croire que Jiang Baoyun pouvait les vaincre.

Qui était fort et qui était faible, tout deviendrait clair dans la bataille.

Amusé par l’expression consternée de Lin Ming, Jiang Baoyun reprit : « Pour tout te dire, à part Lin Ping, ceux qui se sont empressés de te défier ne valent pas grand-chose. Les vrais maîtres n’ont pas encore parlé ; ils n’envisagent tout simplement pas de pouvoir perdre face à toi. Tout le monde vise le rang céleste. Quiconque se verra attribuer ce rang recevra un traitement similaire à celui d’un disciple principal de l’Île du Phénix Divin ; en plus de pouvoir aller séjourner librement sur l’île.

— Oh ? Traitement similaire à celui d’un disciple principal ? répéta Lin Ming avec surprise. Mais pourquoi l’Île du Phénix Divin proposerait-elle ce genre de chose ? Pourquoi faire un programme d’entraînement conjoint ? Cela ne présente aucun intérêt pour eux, n’est-ce pas ?

— Je ne sais pas exactement ce qu’il en est, répondit Jiang Baoyun, l’air pensif. Voilà deux jours qu’ils discutent avec les Aînés des plus grandes sectes. On dirait que quelque chose de gros se prépare. »

Une voix impatiente interrompit tout à coup leur conversation.

« Lin Ming ! Tu es une femmelette ou quoi ? Tu n’oses pas te battre avec moi !? Zhang Shaoshan semblait particulièrement mécontent d’avoir été ignoré.

— Mm ? Désolé, je ne suis pas intéressé, répondit-il tout simplement. Jiang Baoyun lui avait dit qu’il était faible, alors à quoi bon perdre son temps avec lui ?

— Espèce de… ! » Zhang Shaoshan était sur le point de bondir lorsqu’un bateau astral apparut dans le ciel au-dessus de la place du Grand Hall. Alors qu’il s’approchait, Lin Ming put dénombrer plus de vingt maîtres xiantian à bord. En regardant plus en détail, il reconnut le Maître des Vallées et ses seconds parmi eux. Les autres portaient tous des tenues différentes de celles habituellement arborées par les Aînés des Sept Profondes Vallées. C’était vraisemblablement des Aînés des dix-neuf autres sectes de grade trois.

Que pouvait-il bien se passer ici qui puisse justifier un tel rassemblement de disciples principaux et d’Aînés au cœur des Sept Profondes Vallées, ainsi que la création d’un programme d’entraînement conjoint avec la lointaine Île du Phénix Divin ?

Une fois que les nombreux maîtres Xiantian eurent rejoint le petit groupe et se furent assis, un léger bruit de vêtements qui virevoltent dans le vent se fit entendre, et la silhouette gracieuse et féerique d’une femme se dessina alors dans l’air. Sa robe était de la couleur des flammes, et des rubans argentés flottaient derrière elle dans le vent. Ses longs cheveux d’un noir profond étaient coiffés d’un ruban de soie qui s’enroulait telles les plumes d’un phénix à travers sa chevelure, et son visage dégageait une incomparable impression de tranquillité. On aurait dit une déesse posant le regard sur le monde des mortels.

Lin Ming s’interrompit en la voyant. Cette femme, c’était Mu Qianyu.

Il s’était douté que ce serait elle.

Lorsqu’ils s’étaient rencontrés dans la jungle des Étendues Sauvages Australes, Lin Ming avait vu chez elle le tempérament d’une jeune femme, mais la Mu Qianyu qui se tenait face à lui était une sainte divine. Elle dégageait une telle noblesse qu’il était difficile de soutenir son regard.

Autour de Lin Ming, de nombreux disciples la regardaient avec de grands yeux fascinés. Il n’était pas difficile de savoir ce qui les mettait dans cet état. Après tout, Mu Qianyu était sans doute l’une des femmes les plus belles et les plus élégantes de toute la Région de l’Horizon Austral. Elle dégageait un sentiment éthéré, comme si elle était libre de tous les travers des mortels. Tout cela ajouté à son statut des plus prestigieux, nombreux étaient ceux qui devenaient fous à l’idée de conquérir sa beauté et sa noblesse.

Ces disciples principaux issus de larges sectes avaient beau être talentueux, leur cultivation n’était pas si élevée que cela, et aucun d’entre eux ne semblaient posséder un cœur des arts martiaux inébranlable comme celui de Lin Ming ou une volonté pareille à celle de Jiang Baoyun. Ainsi, plusieurs d’entre eux cédèrent à l’hébétement en la voyant. Heureusement, cet état ne fut que passager, et ils furent pour la plupart capables de se ressaisir rapidement.

Mais la tâche était loin d’être aisée pour tout le monde, et Ouyang Ming de la Faction Acacia eut par exemple toutes les peines du monde à garder les idées claires à cause du pouvoir divin acacia.

Zhang Shaoshan semblait lui aussi obnubilé par la présence de la jeune femme. Il la regardait avec un air de fascination, les joues rouges de désir et le souffle court. Il était en train de se dire que ce serait formidable s’il se retrouvait au ‟rang céleste” et pouvait rester à demeure sur l’Île du Phénix Divin. Son cœur s’emballa à cette idée. Verrait-il cette déesse tous les jours s’il vivait là-bas ?



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