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Le Monde des Arts Martiaux | Martial World | 武极天下
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Chapitre 259 — Faction des marionnettistes
Chapitre 258 — Frappe tonnerre Menu Chapitre 260 — Les trois premiers coups

« Regardez la chaleur qui se dégage des flammes sur l’épée de Sun Lin. Peut-être que son Esprit de Feu artificiel a déjà été renforcé jusqu’au rang millénaire ! C’est incroyable ! »

Si un Esprit de Feu brûlait d’un feu inextinguible, ce n’était pas le cas de son pendant artificiel ; dont la flamme, si elle n’était pas constamment alimentée avec de l’énergie de feu, perdrait petit à petit sa vigueur jusqu’à s’éteindre.

Évidemment, plus un Esprit de Feu artificiel était puissant et plus il pourrait brûler longtemps avant de faiblir. Un de rang millénaire pouvait ainsi se consumer pendant mille ans sans jamais avoir besoin d’être réalimenté en énergie de feu.

Un millénaire représentait une éternité, d’autant plus en sachant que la secte des Sept Profondes vallées n’existait que depuis six cents ans.

Un Esprit de Feu véritable était un trésor inatteignable pour les disciples principaux, et ce malgré toutes les ressources dont ils disposaient. Même inférieur, un Esprit de Feu artificiel de rang millénaire représentait donc déjà un très grand honneur.

« En combien de coups est-ce que condisciple aîné Jiang va l’emporter d’après toi ?

     — Mm, bonne question. Je dirais aux alentours de dix ou vingt ? » Les progrès dont Sun Lin avait fait preuve ne suffirent pas à emporter la faveur des spectateurs, qui continuaient de donner Jiang Lanjian vainqueur.

« Reçois mon attaque, condisciple aîné Jiang ! Chaleur Montante de la Flamme Virevoltante ! »

Dans l’arène, Sun Lin frappa avec son attaque la plus puissante. Le sifflement et le rugissement des flammes résonnèrent dans l’air, et une vague cramoisie jaillit de son épée avant de s’abattre sur Jiang Lanjian. Mais alors qu’elles recouvraient le ciel, ces flammes ne formèrent pas des serpents de feu comme elles le font naturellement, au lieu de cela, elles prirent la forme de redoutables flèches de feu.

« Les Flammes Abyssales ! ce sont les Flammes Abyssales du degré humain de grade supérieur ! Sun Lin est sans doute parvenu à les utiliser pour alimenter son Esprit de Feu artificiel », s’écria un disciple de la Faction des Forgerons incapable de cacher la jalousie et l’envie qui noircissaient ses yeux. Il ne s’attendait pas à voir les Flammes Abyssales ici. Sun Lin n’aurait jamais pu obtenir une énergie de feu aussi puissante par ses propres moyens. Il n’y avait donc qu’une seule explication : la Faction des Forgerons la lui avait directement octroyée.

C’était l’un des privilèges et des avantages auxquels pouvaient prétendre les disciples principaux. Jamais un disciple ordinaire ne se verrait remettre une énergie de feu du degré humain de grade supérieur pour alimenter son Esprit de Feu artificiel.

Face à ce déluge de flammes pourpres, Jiang Lanjian retira son épée de son fourreau comme si de rien n’était. D’un vert profond, la lame mesurait trois doigts de large et semblait aussi rudimentaire qu’inoffensive. On aurait dit une vulgaire tige de poireau.

« Lame Céleste ! »

Jiang Lanjian trancha avec son épée. Ses mouvements étaient si rapides que ses mains semblaient floues. Il y eut simplement un éclair de lumière verte, comme si un dragon s’élevait dans les cieux !

L’énergie d’épée frappa brutalement la pluie de flèches enflammées, qui se dissipa aussitôt dans une succession de bruits d’explosions.

Pareille à une volée de feux d’artifice, une brillante floraison d’étincelles jaillit alors, illuminant les yeux des spectateurs. Et avant même qu’ils aient eu le temps de réagir, la lame de Jiang Lanjian s’élançait déjà en avant, froide et implacable. Le métal fendait l’air à vive allure, une onde de choc dans son sillage.

« Mur de la Flamme Virevoltante ! »

Sun Lin s’était laissé surprendre. Il ne comptait pas sur Chaleur Montante de la Flamme Virevoltante pour blesser Jing Lanjian, mais il ne s’attendait pas non plus à ce que son attaque soit dispersée aussi facilement. Tout en battant en retraite, il dressa des murs de flammes tout autour de lui.

Trois barrières de flammes apparurent ainsi devant lui, chacune plus menaçante que la précédente. D’immenses serpents de flammes pourpres dansaient en s’élevant à plusieurs dizaines de mètres dans le ciel.

« Tranche ! »

Jiang Lanjian frappa avec son épée et un faisceau d’énergie s’en échappa, traversant les trois murs de flammes et toute l’arène dans un invincible élan. Au deuxième coup d’épée, toutes les flammes furent cette fois balayées par le vent !

La vitesse de Jiang Lanjian atteignit dans la foulée son paroxysme et, l’instant d’après, une forme de couleur verte apparaissait déjà devant Sun Lin.

Son visage pâlit instantanément.

La lumière d’épée se dressa au-dessus de lui !

Bam !

Sa protection de véritable énergie brisée, il fut projeté en dehors de l’arène.

Il n’avait pas eu la moindre chance de résister une fois Jiang Lanjian à sa hauteur. Après tout, ce n’était qu’un disciple de la Faction des Archimages. Il avait beau utiliser une épée, cela n’en faisait pas un bretteur pour autant. Sa claymore lui servait avant tout à déployer ses techniques de feu. Cela n’avait rien à voir avec Jiang Lanjian, dont l’épée était le prolongement du corps, mais aussi son ami le plus cher et son bien le plus précieux. L’homme et l’épée ainsi unifiés, rien ne pouvait les arrêter.

« Victoire de Jiang Lanjian ! »

L’arbitre fut le premier surpris. À peine trois coups d’épée pour écraser son adversaire ! Sun Lin était loin d’être faible, mais il venait de se faire complètement laminer.

La force de Jiang Lanjian était tout bonnement terrifiante. Sans doute surpassait-il déjà certains des disciples directs ! Et pourtant, il n’occupait même pas ce titre au sein de la Faction des Épéistes !

Le premier maître de la jeune génération des épéistes était nul autre que Jiang Baoyun. Quant à savoir à quel point il était puissant ; cela restait un mystère.

Dans les gradins, les disciples ordinaires furent sidérés. Jiang Lanjian était redoutable. Même Fang Qi, le disciple direct de la Faction des Archimages, semblait préoccupé par ce à quoi il venait d’assister. Si Jiang Lanjian avait combattu ici à son plein potentiel, alors il avait une chance de s’en sortir. Si ce n’était pas le cas en revanche, alors s’en était fini de lui.

Comment pourrait-il garder la tête haute si lui, un des sept disciples directs venait à perdre contre le second disciple de la Faction des Épéistes ?

Cela ne concernait pas seulement Fang Qi. Ouyang Ming et Huan Xiaodie ne semblaient eux aussi pas forts enthousiastes. Quoique pour le moment, ce n’était pas tant Jiang Lanjian qui les inquiétait, mais bien Jiang Baoyun. S’ils n’étaient pas capables de cerner précisément le niveau de Jiang Lanjian, la Faction des Épéistes, elle, le pouvait certainement. Et pour qu’un disciple tel que lui soit seulement deuxième, cela signifiait que Jiang Baoyun était encore plus redoutable.

« Bien ! très bien ! »

À ce moment-là, Ouyang Ming entendit tout à coup une voix sombre et caquetante qui le fit frissonner. Il se retourna et vit un jeune homme chétif dont le corps couvert de bandages semblait être fait de bois lui sourire sournoisement.

L’apparition soudaine de cette momie desséchée à ses côtés le mit mal à l’aise.

« Qu’est-ce qu’il y a de drôle Mugu Buyu ? interrogea-t-il en fronçant les sourcils.

     — Hé hé hé, rien, rien, je me réjouis simplement d’avoir un tel adversaire ! » La momie sortit une langue horriblement longue pour se lécher les lèvres, tandis qu’une étrange lueur brillait dans ses yeux. On aurait dit un vampire rachitique ayant vu une proie savoureuse, il y avait de quoi frémir en le regardant.

Son nom était lui aussi vraiment étrange. Son patronyme, Mugu, signifiait fût de bois, et son prénom, Buyu, divinité. Il n’était pas originaire de la région de l’Horizon Austral, mais venait en réalité des très lointaines terres de l’Ouest. Il y a de cela six cents ans, un homme nommé Mugu Yanzhuo était arrivé de cette région reculée du monde à travers une matrice de téléportation très longue distance. Cet homme était tout simplement le fondateur de la Faction des Marionnettistes des Sept Profondes Vallées ; la plus obscure et mystérieuse des sept factions de la secte.

Chaque disciple de la Faction des marionnettistes portait le même patronyme — Mugu. Ils n’acceptaient personne d’autre dans leurs rangs. Ainsi, bien qu’une des factions de la secte, les marionnettistes ressemblaient davantage à un clan.

Leurs membres étaient très peu nombreux, encore moins qu’au sein des factions de la Cithare ou des Illusionnistes. On dénombrait près de trois fois moins de disciples dans leurs rangs que partout ailleurs dans la secte.

Et pourtant, aucune autre faction n’osait les mépriser ou les sous-estimer. Tout simplement car leurs disciples étaient redoutables au combat et maîtrisaient une multitude de styles différents. Non seulement cela, mais ils formaient en plus un groupe uni et solidaire.

La Faction des Marionnettistes avait aligné seulement deux disciples pour ce Tournoi des Factions, Mugu Buyu et Mugu Jirong ; tous les deux encore invaincus. Mugu Buyu était leur disciple direct. Ses mouvements et son style de combat étaient vraiment uniques et étranges, et sa force imprévisible ; elle ne pouvait tout simplement pas être mesurée. Ouyang Ming préférait largement affronter Jiang Baoyun que de se retrouver face à ce malade…

Mugu Jirong n’était pas en reste et allait sans aucun doute finir dans le top dix. Même Fang Qi de la Faction des Archimages ne faisait probablement pas le poids.

Un voile d’énigmes entourait ces maîtres des pantins. Leur faction possédait ses propres croyances et sa religion, et semblait vénérer une sombre divinité des terres de l’Ouest. Tout ce qu’ils faisaient était nimbé de mystères ; jusqu’à leur bastion, établi à un millier de kilomètres du plus haut pic des Sept Profondes Vallées, dans les profondeurs des Montagnes Célestes. C’était une région désolée et inhabitée, où de sinistres bêtes sauvages erraient en hardes funestes.

Leur faction ne recevait aucune ressource de la part de la secte, et en retour, n’en fournissait pas davantage. Il arrivait simplement, à l’occasion, que des échanges aient lieu entre les deux entités, mais ces échanges étaient toujours équilibrés. La Faction des Marionnettistes formait ainsi une puissante structure au sein des Sept Profondes Vallées, tout à la fois autonome et indépendante. Leurs contacts avec les six autres factions étaient rares et limités. Quant aux ordres du Maître des Vallées, rien ne garantissait qu’ils les suivent…

Les disciples de la Faction des Marionnettistes ne devaient surtout pas être provoqués. S’il y avait bien un point sur lequel tout le monde s’accordait à travers la secte, c’était celui-là. D’abord parce qu’ils étaient puissants et énigmatiques, mais aussi parce qu’ils excellaient dans l’art de dissimuler leurs faiblesses.

Si la Faction des Épéistes était la plus puissante des factions de la secte en matière de force brute, celle des marionnettistes était sans doute la plus difficile à combattre. Personne ne souhaitait se retrouver face à l’un d’eux. Et pas seulement à cause de l’éventail de techniques obscures qu’ils utilisaient, mais principalement parce que, une fois tués, leurs adversaires rejoignaient généralement leur collection de pantins.

On comprenait donc aisément pourquoi quelqu’un comme Ouyang Ming, pourtant parmi les disciples les plus puissants, avait tressailli d’effroi en voyant apparaître Mugu Buyu. Il savait que le sac qu’il traînait derrière lui n’était pas fait d’étoffe, mais de la peau d’un maître Xiantian, et qu’une des poupées qui y reposait était un ancien maître Houtian ramené à la vie par de sombres rituels et condamné à une vie de servitude.

« Quel malchanceux tu fais, Jiang Baoyun ! » lâcha Mugu Buyu à demi-mot en se léchant les lèvres.

Ouyang Ming se réjouit en le voyant agir de la sorte. Il n’était pas certain de réussir à battre Jiang Baoyun, et encore moins de triompher de ce drôle d’énergumène qui n’avait plus d’humain que le nom. Si ces deux-là voulaient bien se blesser l’un l’autre, ça ferait ses affaires.

Après le match de Jiang Lanjian, trois disciples directs se succédèrent les uns après les autres. Chacun d’eux triompha de son adversaire en trois coups ou moins. Dans les gradins, l’atmosphère était électrique.

Les sept disciples directs jouissaient d’une incroyable popularité. Alors, lorsque Qin Wuxin foula le sol de l’arène, la place toute entière résonna des cris passionnés et des hurlements fanatiques d’hommes amoureux.

« Qin Wuxin va gagner ! »

« Allez-y condisciple aîné Qin ! »

« Condisciple aîné Qin, je t’aime ! »

Sa cithare à la main, Qin Wuxin était parfaitement indifférente au brouhaha chaotique et incessant qui l’entourait. Elle portait une longue robe blanche qui virevoltait gentiment dans le vent. Une aura d’un autre monde se dégageait d’elle.

Son adversaire était nulle autre que Jing Chanyu. Le même voile recouvrait toujours son visage, mais elle portait elle une robe d’un jaune vif, pareil à celui d’une fleur de printemps, pure et magnifique.

L’apparition de ces splendides beautés aux charmes très différents attira naturellement l’attention de très nombreux hommes. Le combat n’avait pas une grande importance à leurs yeux, seul importait le fait de pouvoir les admirer.

« Tu ne fais pas le poids, lâcha Qin Wuxin avec indifférence.

     — Je sais. Mais je ne me suis pas battue jusqu’ici pour renoncer maintenant, encore moins en sachant que j’affronte un disciple direct des Sept Profondes Vallées », clama Jing Chanyu la tête haute. Fang Qi l’avait vaincue misérablement, mais son moral était encore intact. Elle était persuadée qu’elle finirait par les rattraper, étape après étape, jusqu’à finalement les surpasser.

En attendant ce moment, elle voulait simplement découvrir l’ampleur du fossé qui les séparait.

« Dans ce cas… laisse-moi exaucer ton vœu, répondit laconiquement Qin Wuxin. Écoute la mélodie de ma cithare. »

Ses doigts délicats pincèrent les longues cordes de son instrument, et les notes commencèrent à s’écouler tel un ruisseau sur les flancs d’une montagne, emplissant l’air d’une mélodie céleste.



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