Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
A+ a-
Chapitre 91 – Une leçon de réalité
Chapitre 90 Réciter mon nom Menu Chapitre 92 – Une tentative avortée

Chapitre 91 – Une leçon de réalité

Base de la Résistance, dans une forêt de l’île de la Montagne Bleue…

Assis dans son fauteuil roulant, Kalat leva sa tête chauve vers la lumière du soleil qui se dispersait à l’entrée de la grotte. La joie se lisait dans ses yeux.

Il sentait bien que, depuis que Dieu avait fait sa réapparition sur le pays et énoncé “Ses” dix commandements, les choses avaient changé comparées à l’effusion de sang et au chaos qui régnaient auparavant. De temps en temps, “Il” leur donnait des conseils pleins de sagesse. De plus, “Il” observait toutes les créatures et intervenait de manière proactive dans la situation en mer afin d’aider la Résistance et tous les habitants de Rorsted, leur permettant ainsi de traverser un chemin difficile et épineux tout en gardant un peu d’espoir.

Peut-être est-ce là le véritable sens de Son retour sur nos terres…

Kalat se remémora la révélation qu’il venait de recevoir et devina que la femme aux cheveux rouges nommée Hélène était comme un point d’appui pour la vice-amirale Tracy et les forces en mer. Elle était la clé pour rompre l’équilibre entre les pays et ce n’était qu’en rendant la situation mondiale plus chaotique que le peuple de Rorsted aurait l’opportunité d’être libéré !

Kalat prit une profonde inspiration, mit rapidement en place un rituel pour prier le Dieu de la Mer et fit apparaître l’image d’Hélène.

Cela fait, il tourna instinctivement la tête sur le côté et prit une expression quelque peu mitigée.

Dans cette direction vivait le grand prêtre de l’Église du Dieu de la mer, un membre de haut rang de la Résistance.

Même s’ils n’osent pas aller à l’encontre des révélations et s’ils ont apporté d’énormes changements, à bien des égards, ils sont toujours plongés dans le passé. Ils sont obstinés, conservateurs, arriérés et sauvages. Ils refusent d’embrasser une Église plus civilisée… Si cela continue, viendra un jour où Dieu les abandonnera… pensa Kalat qui ne pouvait cacher un sourire intérieur, même s’il était en proie à une forte angoisse.

Après avoir parcouru toutes les prières des croyants et en avoir choisi quelques-unes auxquelles répondre, Klein retourna dans le monde réel. Il avait l’intention de partir à la recherche d’une occasion de jouer un vrai rôle.

Sa main droite saisissait la poignée de la porte lorsqu’une pensée, ridicule mais possible, lui vint à l’esprit.

Mon véritable objectif n’est pas de retrouver Hélène, mais de profiter de cette occasion pour atteindre la vice-amiral Maladie et découvrir ce qui est arrivé au magnat Jimmy Necker, afin de savoir où se trouvent les antiques chroniques de La Mort.

En d’autres termes, il me suffit d’utiliser Hélène pour attirer la vice-amirale Tracy. Que ce soit la vraie ou non n’a aucune importance.

Je peux me faire passer pour Hélène. Danitz m’enverra à Ozil, alias Le Costaud, pour toucher la prime et je pourrai facilement rencontrer Tracy.

Quel scénario impressionnant…

Klein secoua soudain la tête. Il avait une bonne raison de rejeter cette idée.

Même si je suis un Sans-Visage, je ne peux tout de même pas me travestir !

… Se pourrait-il que le fait de vaincre ma résistance intérieure soit aussi un principe de l’art dramatique ?

De plus, je ne connais pas cette Hélène. Jouer son personnage ne fonctionnerait pas. Je lui ressemblerais en apparence, mais je ne pourrais pas tromper les gens qui la connaissent. Je ne pourrai donc pas rencontrer la vice-amirale Maladie.

La personne qui recherche Hélène n’est peut-être pas Tracy, mais un de ses ennemis.

Je ne connais pas les antécédents de la vice-amirale. Agir de manière irréfléchie entraînerait un danger incommensurable.

Mieux vaut rester prudent et me conformer à mes souhaits. Je vais d’abord rechercher Hélène et lorsque j’aurai plus d’informations, je verrai ce qu’il convient de faire.

Soudain, Klein sentit que quelque chose ne tournait pas rond dans le salon. Les ronflements de Danitz s’étaient atténués et le temps entre chaque s’était raccourci.

La vice-amirale Iceberg est ici ?

Le jeune homme ouvrit la porte de la chambre.

Quoiqu’il l’eût fait sans un bruit, Danitz se redressa et ouvrit les yeux.

S’efforçant de dissimuler son sourire, le pirate lui dit :

– « Mon Capitaine est venue. Elle m’a dit que l’équipage de l’Amiral de Sang avait été aperçu sur l’île de la Longue Queue et qu’il poursuit sa route vers le sud. Il semblerait qu’il se rende sur la Mer Berserk.

« Sa source d’information est digne de confiance ! »

L’île de la Longue Queue ? L’île située à l’extrémité sud de la Mer de Rorsted ? Apparemment, l’Amiral de Sang avait prévu de venir à Bayam, mais le combat entre Kalvetua et Jahn Kottman, le Roi des Mers, l’a effrayé. Il a contourné la zone et s’est dirigé directement vers la Mer Berserk… C’est probablement parce que le vieux Quinn, son officier de renseignement, n’a pas envoyé de télégramme pour l’informer… pensa Klein à regret, déplorant le fait que la réalité changeait plus vite que ses plans.

Il avait prévu de faire de sa chasse à l’Amiral de Sang le plus grand combat de cet aventurier fou et chasseur de primes qu’était Gehrman Sparrow.

Tuer Steel Maveti n’a pas eu, a lui seul, cet effet de choc et de stupeur…

Sans un mot, Klein regarda calmement Danitz.

Un peu mal à l’aise face à ce regard, le pirate laissa échapper un petit rire creux.

– « L’Amiral de Sang s’étant enfui, c’est la fin de votre coopération avec mon Capitaine, n’est-ce pas ?

« Puis-je, à présent, retourner sur le Rêve d’Or ? La suite pourra se faire par l’intermédiaire de votre messager ! »

Klein réfléchit un instant et sortit de sa poche un morceau de papier sur lequel il griffonna la méthode pour convoquer sa messagère.

Puis, d’un geste du poignet, il lui envoya le papier comme s’il s’agissait d’une plaque métallique.

Danitz, qui était un Chasseur lors de la Séquence 9, eut tôt fait de tendre la main et de l’attraper.

Il le parcourut, puis une flamme écarlate jaillit de sa main et réduisit le papier en cendres.

– « Haha, si jamais j’oublie, mon Capitaine trouvera toujours un moyen de me le faire rappeler. »

Il marqua une pause et esquissa un sourire : « Je peux à présent retourner sur le Rêve d’Or, n’est-ce pas ? »

– « Oui », répondit Klein avec un léger hochement de tête.

Je… je peux ! Danitz se retint de lever le poing pour fêter l’évènement, de crainte de se mettre à dos ce fou de Gehrman Sparrow.

Il sourit prudemment :

– « Je vais d’abord payer la chambre et acheter un billet de bateau. Comme vous le savez, Bayam n’a pas été très calme ces derniers temps. Mon Capitaine ne souhaite pas que le Rêve d’Or accoste dans ce port. »

C’est bien de penser à régler la note de la chambre… pensa Klein.

Sans un mot et conservant son attitude austère, il enfila un manteau, prit son chapeau et quitta la luxueuse suite.

Lorsqu’il eut tourné au coin de l’escalier, disparaissant du champ de vision de Danitz, ce dernier se replia dans la chambre, serra les poings et les projeta en l’air :

– « Merveilleux ! Merveilleux ! Je suis enfin libre !

Sans perdre un instant, il mit sa casquette et descendit à la réception pour régler la note, précisant qu’il ne quittait pas pour autant l’hôtel.

Une fois dans la rue, le pirate se dirigea tout droit vers un endroit connu sous le nom de Bar des Algues Marine. L’air lui parut frais et vivifiant.

Il n’avait pas fait quelques pas que soudain, au détour d’un virage, il aperçut des avis de prime collés le long des murs.

« … Danitz Le Flamboyant, 5 500 Livres ! »

Les affiches se trouvaient à deux pas de lui et ce visage familier permettait une nette comparaison avec le sien coiffé d’une casquette.

Danitz serra les dents et eut un sourire triste.

Il s’empressa de rabattre sa casquette au point de diminuer son champ de vision.

Cependant, le pirate n’était pas tranquille. Il se rendit dans un grand magasin et acheta une écharpe grise qu’il enroula autour de son cou pour dissimuler son nez et sa bouche.

Un peu plus détendu, il accéléra le pas.

Le Bar des Algues Marines était un endroit où les gangs se réunissaient. Il était fréquent d’y voir d’infâmes pirates.

Bien que cet endroit fût différent du Bar de l’Espadon ou de celui de la Feuille d’Amyris, qui permettaient d’accéder à de nombreuses informations, il avait son propre créneau : il disposait de nombreux canaux secrets, pleins de ressources !

Danitz avait en tête d’acheter un billet au noir pour Galagos dans la mesure où il n’aurait pas à présenter de papiers d’identité.

Il savait pertinemment qu’à présent comme autrefois, son avis de prime serait placardé sur tous les guichets. C’était, du reste, de cette façon qu’il avait pu se procurer son billet de première classe pour l’Agate Blanche.

Une fois entré dans le bar, Danitz n’enleva ni sa casquette ni son écharpe. Il parcourut attentivement les environs et aperçut Deniel qui vendait des billets à la sauvette.

Il ne l’aborda pas directement. Détournant le regard de cet homme d’une trentaine d’années, mince et quelque peu basané, il se mit à la recherche d’un inconnu.

Ayant passé les clients en revue, le pirate se fraya un chemin dans la foule et s’approcha d’un jeune homme qui buvait au comptoir. Il lui tapa sur l’épaule et chuchota :

– « Rendez-moi service. »

– « Pardon ? »

Le jeune homme tourna la tête, méfiant, et vit un homme qui lui parut suspect. Il avait le visage à demi caché par une écharpe grise et une casquette dissimulait ses yeux. On ne voyait presque rien de son visage.

Pour porter un tel accoutrement, il devait être louche !

En effet, la température hivernale sur l’Archipel de Rorsted ne descendait jamais en dessous d’environ 10°C !

Danitz lui montra Deniel.

– « Vous voyez ce type là-bas ? Achetez-moi pour demain un billet pour Galagos. »

Il lui tendit trois billets d’une Livre et ajouta avec un petit rire : « Le reste est pour vous. »

Même si le billet au noir était plus cher qu’un billet vendu au détail, Galagos n’étant pas très loin, trois Livres suffisaient amplement d’autant que, le voyage étant relativement court, il n’était pas nécessaire de prendre un billet de première classe.

Si Danitz ne s’en était pas chargé lui-même, c’était parce qu’il craignait que Deniel ne le reconnaisse et ne lui crée des ennuis.

À l’époque où sa prime n’était que de 3 000 Livres, les pirates et aventuriers de son niveau ou d’un niveau inférieur devaient réfléchir au nombre de personnes nécessaires pour le neutraliser. La prime n’était pas de nature à leur faire oublier leur crainte de la vice-amirale Iceberg ni le risque de perdre la vie, c’est pourquoi très peu prenaient l’initiative de l’attaquer. De fait, dans ces marchés noirs, sa sécurité était à peu près assurée.

Mais sa prime était désormais de 5 500 Livres. Même si plusieurs unissaient leurs forces, la somme d’argent que chacun pouvait espérer toucher était assez conséquente. De plus, en mer, beaucoup étaient des desperados !

En outre, certains trouvaient leurs primes trop faibles et entendaient prouver leur force. Ces personnes ne manqueraient pas de défier une cible comme Danitz, tristement célèbre mais qui ne présentait que peu de risques.

C’était précisément pour cette raison que Danitz craignait que Deniel ne le trahisse, aussi avait-il engagé un inconnu pour faire l’achat en son nom.

L’argent à la main, le garçon jeta un nouveau regard à Danitz et, quittant son siège, il se dirigea vers Deniel.

En passant devant un groupe d’ivrognes, il ralentit délibérément le pas et leur murmura quelque chose.

Danitz, voyant cela, fut aussitôt sur ses gardes. Un souci lui traversa l’esprit : avec son comportement suspect, il était évident qu’il n’était pas clair. C’était une cible parfaite pour la trahison.

Vous croyez donc que j’ai acheté ma réputation de Flamboyant ? pensa le pirate qui avait bien l’intention de donner une leçon au jeune homme une fois en possession du billet.

C’est alors qu’il vit entrer une silhouette familière. Il s’agissait de Meath, dit « Yeux Bleus » un pirate tristement célèbre dont la prime s’élevait à 2 800 Livres.

Et ce pirate savait pertinemment que ce groupe de personnes avait l’intention de le trahir.

Meath a encore quelques subordonnés plutôt puissants… se dit Danitz qui, sans hésiter, se leva et se dirigea vers la porte arrière du bar.

Il accéléra tandis qu’il se faufilait avec agilité entre les ivrognes et s’échappait du bar. Puis, grâce à sa grande capacité anti-traçage, il parvint à échapper au groupe.

Danitz n’osait pas rester dans les rues car la nuit étant tombée, les patrouilles de policiers et de soldats allaient commencer à se multiplier.

Il retourna directement à l’Hôtel du Souffle d’Azur, ouvrit la porte de la luxueuse suite et aperçut Gehrman Sparrow qui admirait le crépuscule.

Le pirate eut une idée et se contraignit à sourire.

– « J’ai oublié de vous dire quelque chose tout à l’heure.

« Le capitaine voudrait savoir si vous aimeriez la rencontrer à Galagos ».

C’était une question que jusque-là, il avait gardée pour lui. Il avait l’intention de rentrer et de dire à son capitaine que Gehrman Sparrow n’était pas intéressé. Mais à présent, il se rendait bien compte qu’il avait peu de chances de survivre à Bayam s’il se séparait de ce fou d’aventurier.

🏆 Top tipeurs
  • 🥇1. Meifumado
  • 🥈2. matsu 1
🎗 Tipeurs récents
  • matsu 1
  • Meifumado


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 90 Réciter mon nom Menu Chapitre 92 – Une tentative avortée