Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
A+ a-
Chapitre 35 – Attente des deux côtés
Chapitre 34 – Toute l’histoire Menu Chapitre 36 – L’assassinat

Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 35 – Attente des deux côtés

Les deux camps étant au courant de l’endroit où se trouve le manuscrit d’Helmosuin, cette affaire prendra fin ce soir… L’ambassadeur sera alors libre de se venger… Est-ce là la raison du danger imminent ? Se demanda Klein qui commençait vaguement à comprendre les résultats de la divination et son inexplicable présage.

S’il n’avait pas le charme du Langage de l’Ignominie ni le puissant garde du corps qui lui avait coûté 1000 Livres pour trois jours, il ne se serait pas gêné pour se rendre au commissariat de police ou au siège de l’Église du Dieu de la Vapeur et des Machines à Backlund, la cathédrale Saint Hierländ, pour un séjour temporaire, de manière à éviter toute attaque éventuelle en attendant que l’ambassadeur ait été assassiné. Comme de surcroît il n’avait guère confiance en la réussite de cette tentative, il avait envisagé le pire et prévu un plan.

Mais à présent, avec ses doubles préparatifs, il resterait chez lui, feignant de ne rien savoir.

Au fond de lui, il attendait même avec impatience de voir ses agresseurs venir frapper à sa porte.

C’est moi qui ai tué Meursault, le Chasseur de Séquence 9. S’ils envoient quelqu’un d’autre, ce sera au moins un Séquence 7, voire 6 ou 5. Ils pourraient même venir à plusieurs mais quoi qu’il en soit, si je les élimine, je récupérerai des formules et des caractéristiques Transcendantes. Je pourrai alors compenser certaines de mes pertes… Je dirai alors à Miss Garde du Corps que j’ai eu de la chance et que j’ai su tirer parti de l’oreille noire que j’ai achetée pour devenir un Transcendant. Après tout, quand la bataille s’intensifie, il n’y a plus moyen de le cacher. Du reste, je ne suis pas loin de la vérité, l’oreille noire m’a été très bénéfique… Se dit Klein qui, presque instinctivement, traça sur sa poitrine le signe de la lune cramoisie.

Que la Déesse me bénisse et que le Transcendant qui arrive soit celui de la voie du Voyant , pria-t-il mentalement.

Tout à ses pensées, il chercha du regard son garde du corps, craignant qu’elle ne se soit enfuie discrètement après avoir entendu toute l’histoire.

La chaude lumière du séjour baignait la table basse, le canapé et les chaises. Il n’y avait personne d’autre dans la pièce.

De plus en plus nerveux, le jeune homme vit soudain un visage apparaître sur le verre de la lampe à gaz du salon. C’était un visage pâle, délicat, auréolé de cheveux d’or.

Cette femme a une grande confiance en sa force… Pensa-t-il en s’apaisant. Je suis moi aussi un Transcendant.

J’ai fait un pari sur un objet que j’ai acheté lors de la réunion de Kaspars et j’en ai tiré parti, mais cela n’a été bénéfique que pour moi.

Tout cela était vrai et résisterait au test de vérité peu importe les moyens utilisés.

Mais si l’on mettait ces deux phrases bout à bout, on pouvait penser que c’étaient ces avantages qui avaient fait de lui un Transcendant.

Le visage sur le verre acquiesça légèrement et disparut aussitôt.

Klein ne laissa rien voir mais intérieurement, il soupirait de soulagement.

Toujours vêtu de son manteau, il retourna s’asseoir sur le canapé, prit un journal et se mit à lire.

Au bout d’un moment, le tintement de la sonnette retentit à nouveau. Quelqu’un était à la porte.

Qui est-ce ? Soudain tendu, Klein fourra ses mains dans ses poches et toucha ses cartes de tarot ainsi que le Langage de l’Ignominie.

Il se dirigea lentement vers la porte et, grâce à ses capacités de clown, put prédire ce qu’il verrait en ouvrant.

Sous la lune cramoisie encore faiblement visible et à la lumière des réverbères, un policier en uniforme à carreaux noirs et blancs avec trois chevrons sur ses épaulettes et une courte barbe brune s’impatientait.

Ce n’était autre que le sergent qui s’était occupé du cas de légitime défense de Sherlock Moriarty.

Je crois que Jurgen a mentionné son nom. Sergent Faxine ? Voyons, je peux aller réclamer la caution de dix livres demain ou après-demain… Que fait-il ici ? Le MI9 l’aurait-il envoyé pour Ian Wright ? Ou pour m’informer que je dois me cacher temporairement pour éviter tout danger ?

Confus, Klein saisit la poignée.

À l’ambassade Intis, dans le Quartier Ouest de Backlund, les lumières brillaient et l’on sentait partout des odeurs de parfums et d’alcools accompagnés de musiques mélodieuses.

Un bal était donné.

Depuis des années qu’il était ambassadeur, Bakerland avait souvent organisé, à l’ambassade, des bals où étaient conviés les banquiers du royaume, les propriétaires d’importantes usines, des philanthropes et autres personnes connues, riches et puissantes, ainsi que des avocats. Aléatoirement, il offrait également des opportunités à quelques marchands de rang inférieur.

Dans cette atmosphère, il évoquait devant ses invités la prospérité et l’ouverture de Trèves, et le fait que la République d’Intis n’était plus dominée par les nobles. Les banquiers, les propriétaires d’usines ou encore les avocats occupaient, directement ou indirectement, une grande partie des sièges parlementaires, déterminaient l’orientation des politiques gouvernementales, jouissant d’une véritable liberté et de statuts élevés.

À présent, Bakerland faisait la même chose. Un verre de vin à la main, il papillonnait autour de ses invités comme pour bien montrer qu’il était présent.

Ils auraient déjà dû recevoir le manuscrit… Après avoir appris par ce détective tout tremblant que Ian Wright avait été vu au bureau du télégraphe, j’ai mis mes plans à exécution. Il est maintenant temps d’en récolter les fruits…

L’ambassadeur au visage fin mais chic prit une gorgée de vin d’Aurmir qui ressemblait à du sang et se dirigea vers le balcon avec l’intention de respirer l’air frais de la nuit.

Ayant appris que Ian avait envoyé un télégramme, Bakerland, en sa qualité de conspirationniste chevronné et d’officier de renseignement professionnel, avait parfaitement compris que le jeune homme cherchait à contacter le chef de son supérieur. Il avait donc aussitôt demandé à l’agent double qui avait infiltré l’équipe de renseignement de l’Empire Feysac de Backlund de mener une enquête pour connaître l’heure, le lieu et les modalités du rendez-vous convenu entre Ian et le “chef de groupe”.

Cela fait et mine de rien, il avait continué à envoyer des gens à la recherche de Ian près de la rue Bacardi et l’avait finalement retrouvé, attirant du même coup l’attention du MI9.

Conformément à son plan, l’agent de renseignement avait délibérément laissé partir Ian afin de faire croire au MI9 qu’ils étaient sur la même ligne de départ.

Après avoir paralysé son principal adversaire, il avait fait appel à d’autres agents du renseignement qui ne s’étaient pas encore exposés pour tendre une embuscade à Ian et au “chef de groupe” de l’Empire Feysac. Il entendait bien trouver le manuscrit et le faire sortir clandestinement du Royaume de Loen sans être repéré par le MI9.

Si les choses s’étaient passées comme il l’avait prévu, les nouvelles qu’il avait reçues dans la soirée lui laissaient le cœur lourd.

Des gens du MI9 s’étaient manifestés !

Ils s’étaient manifestés alors qu’ils étaient censés s’être fait duper !

Avec Rosago dans les parages, ce n’est certainement pas lié à la divination. Du reste, le MI9 n’est pas doué du tout dans ce domaine, ce qui laisse à penser que nous avons un espion dans nos rangs… Espérons que Rosago puisse prendre une longueur d’avance, s’emparer du manuscrit et le remettre à Ombre afin qu’il l’emporte…

Si Bakerland avait délibérément organisé ce bal pour éviter les soupçons, il ne pouvait pas s’impliquer directement et en était réduit à prier pour que ses subalternes arrivent à quelque chose.

D’après ses plans, lorsque Rosago serait parvenu à ses fins, il transférerait immédiatement les articles à un autre agent du renseignement, un qui n’avait encore jamais été activé. Rosago ferait alors diversion auprès du MI9 de manière à les éloigner de son partenaire et Bakerland lui avait demandé, au passage, de se débarrasser du détective.

Sans lui, personne au MI9 n’aurait été au courant. Tout se serait passé en douceur… Nul n’aurait su que j’étais impliqué avec le gang Zmanger et je n’aurais pas été renvoyé au pays… Il n’a pas à fuir. S’imagine-t-il qu’il est protégé par le MI9 et qu’il est préférable pour lui de rester chez lui ? Se demanda Bakerland en passant la main sur son visage.

Il avait en effet reçu l’ordre, une fois l’opération concernant le manuscrit terminée, de remettre toutes les questions relatives au renseignement à l’officier militaire le plus haut gradé de l’ambassade et d’attendre l’arrivée du nouvel ambassadeur.

Bakerland était plutôt réticent à l’idée de quitter Backlund. Malgré le mauvais temps et la forte pollution, c’était l’une des villes les plus prospères du monde.

De plus, les femmes d’ici sont plus conservatrices que les traînées de chez nous. Les séduire pour les emmener au lit et leur ôter peu à peu toute retenue, c’est quelque chose d’exaltant et de fascinant. Malheureusement, je vais devoir faire mes adieux à ces belles dames… pensait Bakerland, l’humeur sombre et il en voulait de plus en plus au détective qui avait osé lui résister.

Par contre, il n’était pas du tout inquiet quant à la sécurité de Rosago dans la mesure où s’il le voulait et à partir du moment où il n’était pas dans le collimateur d’un Transcendant de Haute Séquence, ce dernier, doté de pouvoir Transcendants particuliers, aurait tôt fait de s’échapper.

Bakerland était perdu dans ses pensées lorsque son regard s’illumina brusquement. Une jeune femme en robe rouge sombre se tenait à la balustrade, un verre de vin à la main.

Elle avait un beau visage, un air doux, une chevelure luxuriante d’un noir d’encre et des yeux marron clair particulièrement expressifs.

Bakerland s’approcha et engagea la conversation. Il apprit que cette dame était la fille d’un marchand de bois, qu’elle s’appelait Eileen, que son père n’était pas très riche et s’efforçait de gravir les échelons.

Grâce à son statut d’ambassadeur d’Intis, Bakerland eut tôt fait de s’attirer les faveurs d’Eileen et au bout de deux danses, leurs corps se rapprochèrent.

– « Belle dame, j’aimerais vous inviter à déguster du vin Aurmir 1286 dans ma chambre. »

– « C’est d’accord », répondit sans hésiter la jeune femme.

Tous deux quittèrent la salle de bal, montèrent discrètement à l’étage et entrèrent dans la chambre de Bakerland qui ordonna aux gardes de rester à l’écart et de ne pas le déranger.

Le vin n’était pas arrivé que déjà Bakerland, passionné, avait emmené Eileen sur le lit.

La jupe simple qu’elle portait se défit et elle l’enlaça de ses beaux bras blancs.

Alors qu’elle s’agrippait aux épaules de l’ambassadeur, ses ongles et ses veines devinrent noirs, se transformant en fines et duveteuses « pattes d’araignée ».

Les yeux de la jeune femme devinrent protubérants tandis que de la mousse blanche sortait de sa bouche.

Bakerland rétracta le poing avec lequel il l’avait frappée au ventre et se leva. Son empressement avait disparu, cédant place à une expression froide.

– « Qui vous envoie ? » Demanda-t-il d’une voix grave.

Le regard horrifié et abasourdi, Eileen tenta de se lever mais la douleur était trop forte.

Devant l’expression de cette jolie femme, Bakerland eut un sourire :

– « C’est vrai que j’aime les jolies femmes, mais je connais mon problème. C’est pourquoi je suis très prudent lorsque j’en rencontre une.

« Parlez ! Qui vous envoie ? Et ne vous donnez pas la peine de résister. Je sais parfaitement utiliser le feu. »

🏆 Top tipeurs
  • 🥇1. Meifumado
  • 🥈2. matsu 1
🎗 Tipeurs récents
  • matsu 1
  • Meifumado


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 34 – Toute l’histoire Menu Chapitre 36 – L’assassinat