Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 246 – Une occasion manquée
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Chapitre 246 – Une occasion manquée

Même si j’ai toujours eu envie de prier le Fou pour me débarrasser de l’indice psychologique du Père Utravsky, je sais pertinemment qu’il est dangereux de prononcer le titre honorifique d’un être inconnu. Toutes les entités cachées ne commencent pas par un appât pour ensuite vous guider lentement. Dans ce domaine, “Elles” sont souvent comme des requins dans la mer, qui deviennent fous et se ruent dès qu’ils sentent l’odeur du sang…

Mais là…Que veut Lord Nibbs… ou plutôt l’Ancêtre ?

Emlyn White, tout en trouvant cela plutôt ridicule, lui dit :

– « Ce sera très, très, très dangereux. »

– « Oui, dans des circonstances normales », répondit Nibbs Odora depuis son cercueil de fer noir. « Mais toutes les entités ne sont pas empreintes de malice. Entre ‘Elles’, elles respectent les règles et apprécient les transactions. Pour exemple les sept lumières pures du monde spirituel.

« Si l’Ancêtre m’a fait cette révélation, c’est que le danger que pourrait représenter Le Fou est minime, voire inexistant. Et durant tout le processus, je serai à vos côtés pour vous protéger.

« Nous souhaitez-vous pas vous débarrasser de l’indice psychologique ? Seriez-vous devenu un croyant de la Terre-Mère qui a abandonné la lune ? »

– « Non, pas du tout ! » s’empressa de nier Emlyn.

Après un silence, il serra les dents et reprit : « Je souhaiterais quelques jours pour y réfléchir. »

– « C’est d’accord, aucun problème. Je suis convaincu que vous prendrez une décision digne de votre statut de noble Sanguin », répondit Nibbs d’une voix douce et réconfortante, tandis qu’il souriait dans son cercueil.

Après avoir renvoyé Emlyn White à l’étage, Cosmi Odora retourna dans la sombre et lugubre salle souterraine et demanda, confus et dans le doute :

– « Grand-père, en quoi Emlyn White est-il concerné par la révélation de l’Ancêtre ? Ce n’est qu’un faible Sanguin qui vient à peine d’atteindre l’âge adulte. »

La voix de Nibbs traversa l’épais couvercle de métal noir et se réverbéra dans l’air.

– « La révélation de l’Ancêtre n’a jamais concerné Emlyn White. ‘Elle’ m’a seulement montré une scène dépeignant l’aube de l’apocalypse, l’érosion de la lune cramoisie, et mentionné Le Fou ainsi que son titre honorifique. 

« Je n’y ai vu aucun Sanguin. Si j’ai parlé d’élément clé, ce n’était qu’un moyen de convaincre Emlyn White. Cela dit, le fait d’être capable de prendre des risques pour l’avenir des Sanguins peut également être considéré comme un élément clé. »

Cosmi parut comprendre.

– « Pourquoi avez-vous choisi Emlyn White ? Qu’a-t-il de si spécial ? » demanda-t-il.

Nibbs Odora se mit soudain à rire.

– « Cela ne fait-il pas longtemps qu’il réclame à cor et à cri de prier le Fou ? Ne pensait-il pas que nous n’accordions guère d’importance à son problème de crainte de contrarier l’évêque Utravsky, ce qui l’a poussé à tenter de trouver de l’aide ailleurs ? Je ne fais qu’exaucer son souhait. »

Cosmi resta un bon moment sans voix.

Debout à la balustrade du premier, Emlyn White observait ses infatigables parents. Nerveux, il prit une gorgée de son “vin”.

Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais entendu dire qu’il soit arrivé quelque chose de terrible aux gens qui ont prié Le Fou… Comme l’a dit Lord Nibbs, celui-ci est peut-être, à m’image des sept lumières pures du monde spirituel, une entité chaleureuse qui maintient l’ordre… Mais…une minute ! Que sont ces sept lumières pures du monde spirituel ? Pourquoi n’en ai-je jamais entendu parler ? Elles semblent être du côté du bien. Je me demande si cela va m’aider… Bref, le Fou n’est pas forcément dangereux et j’ai Lord Nibbs pour me protéger… Peut-être pourrais-je en profiter pour me débarrasser de l’indice psychologique… Se dit le Vampire, pris entre la peur et l’espoir.

Le lundi matin au 15 rue Minsk, dans le Quartier de Cherwood…

Accroupi, une brosse à la main, Klein nettoyait soigneusement les toilettes.

Conformément à son emploi du temps, après avoir effectué ses “visites” les samedi et dimanche, il avait décidé de prendre un jour de congé et d’attendre le lendemain pour rendre compte au Prince Edessak des résultats finaux et lui remettre sa mission. Mais durant ce qui aurait dû être son temps de détente, il s’était aperçu que la maison un peu sale et trop en désordre.

Il se souvint alors que le nettoyage de la maison était effectué deux fois par semaine par la femme de ménage de sa propriétaire et voisine.

Les Sammer étant partis en vacances à Seville dans la Baie de Desi, l’une des bonnes les avait accompagnés, tandis que l’autre, après avoir perçu sa prime de fin d’année, était retournée à la campagne. Cela faisait donc un moment que le ménage n’avait pas été fait au 15 Minsk Street.

Klein, qui était supposé “quitter” Backlund, pensait pouvoir s’en accommoder pour deux jours mais comme, de crainte de voir le prince furieux, il ne pouvait aller prendre du bon temps au Club Quelaag, le jeune homme n’avait d’autre choix que de rester chez lui. C’est pourquoi, à la vue de choses qui l’agaçaient, il avait mis ses vieux vêtements et entreprit de faire le ménage de printemps avant la nouvelle année.

Après avoir récuré les toilettes, il lava la baignoire, essuya les vitres, passa la serpillière, nettoya son équipement, fit la lessive… Entre huit heures et onze heures, le jeune homme eut tout juste le temps de faire le ménage souhaité.

Bien sûr, il ne l’avait fait que de manière superficielle, sans trop se soucier des détails.

Parfois, ce n’est pas une bonne chose que de louer une maison trop grande… pensa-t-il en se lavant les mains et en passant une serviette sur son visage.

En sortant de la salle de bain, à la vue du salon et de la salle à manger propres et bien rangés, de la lumière du soleil qui, perçant les nuages, brillait à travers la fenêtre aux vitres parfaitement translucides en projetant dans la maison des taches dorées, il éprouva un étrange sentiment d’accomplissement. Il se sentait particulièrement joyeux.

Il est grand temps de m’offrir une récompense pour le déjeuner. Je vais chercher un bon restaurant… se dit-il en remontant se changer.

Alors qu’il feuilletait les journaux en attendant l’heure du déjeuner, on sonna à la porte.

C’est bientôt la nouvelle année et il y a encore des gens pour venir me confier des missions ?

Il se dirigea vers la porte, bien décidé à refuser.

Bien qu’il ne lui restât que 34 Livres en liquide, il devait partir au plus vite en vacances dans le sud s’il voulait échapper aux dissentions royales, aussi ne pouvait-il plus accepter de missions.

À sa grande surprise, le visiteur n’était pas un étranger, mais le vieux majordome du Prince Edessak.

Vêtu d’un smoking bien coupé, celui-ci le salua sans se départir de sa dignité et lui dit :

– « Inspecteur Moriarty, Son Altesse le Prince vous attend dans la calèche au bout de la rue. Il souhaite connaître l’avancée de vos investigations. »

Serait-il donc si impatient ? Très bien, ça m’évitera de devoir me déplacer demain jusqu’au manoir de la Rose Rouge…

Réorganisant rapidement ses pensées de la veille au soir, notre détective répondit calmement :

– « Très bien. »

Il s’apprêtait à prendre son chapeau accroché au porte-manteau lorsqu’il ressentit une douleur soudaine au ventre qui nécessitait qu’il aille aux toilettes.

Après avoir attendu un moment et voyant qu’il ne pouvait plus se retenir, Klein s’excusa auprès du vieux majordome :

– « Je suis vraiment désolé, je dois d’abord aller aux toilettes. Mon ventre ne se sent pas très bien. »

Le vieil homme n’y vit rien d’anormal.

– « À votre convenance ».

Après s’être, avec bonheur, débarrassé de tout ce qui subsistait dans ses intestins, le jeune homme se lava les mains et retourna dans le hall.

Le vieux majordome n’était plus là et dehors l’attendait la domestique aux cheveux bruns bouclés.

– « Son Altesse m’a demandé de l’excuser auprès de vous ; il a encore des choses à régler et ne pouvait pas attendre davantage. Il vous prie de venir le voir au manoir de la Rose Rouge demain ou après-demain dans l’après-midi », dit-elle en s’inclinant rigoureusement.

Ça ne fait même pas dix minutes et j’ai fait aussi vite que possible… D’habitude, j’y reste un bon moment lorsque j’ai des journaux… pensa Klein qui répondit avec un sourire :

– « Aucun problème. »

La domestique, qui avait accompli sa mission, se sentit aussitôt soulagée du poids qui pesait sur sa poitrine. Elle eut un petit rire :

– « Vous avez encore manqué la dame, détective Moriarty. »

– « Hein ? » fit Klein, complètement perdu.

Baissant la voix, son interlocutrice reprit :

– « La jeune dame était avec Son Altesse. C’est elle qui a suggéré de faire un détour pour vous voir. »

En fin de compte, je l’ai ratée à cause de mon mal de ventre ? Quelque chose ne tourne pas rond… pensa Klein en fronçant légèrement les sourcils.

Dans une pièce ornée d’un épais et moelleux tapis.

La plume cessa d’écrire.

Dans le carnet ouvert, on pouvait voir quelques phrases et des marques griffonnées :

(Gribouillis)

La cible a tenté d’échapper au contrôle, mais malheureusement, le détective Sherlock Moriarty est parti avant qu’elle ne soit descendue.

La cible a influencé les domestiques qui se trouvaient dans les parages, mais Funkel, le majordome du Prince Edessak, s’en est aperçu et a réglé le problème.

(Gribouillis)

La cible s’est à nouveau égarée. Elle a pris part aux funérailles de Talim au nom du Prince Edessak. Cependant, ayant rapidement retrouvé son état normal et réalisant qu’elle n’était pas en mesure d’identifier Sherlock Moriarty, force lui fut de laisser passer sa chance.

Sherlock Moriarty est allé enquêter au Manoir de la Rose Rouge, mais le moment était mal choisi car la cible faisait de l’équitation sur le terrain de golf.

(Gribouillis)

La cible, une fois de plus, a triomphé de l’arrangement et poussé le Prince Edessak à rendre visite au détective Moriarty. Malheureusement, ce dernier, qui avait mal au ventre, est resté sept minutes et quarante-cinq secondes aux toilettes alors que le prince ne pouvait se permettre d’attendre.

L’homme d’âge moyen aux traits sculptés, mais aveugle d’un œil posa sa plume et leva les yeux vers la femme en face de lui.

– « Qu’avez-vous mis exactement sur son corps ? Si vous ne cessez d’enfreindre les restrictions, nous allons avoir de gros problèmes. »

La femme eut un petit rire sourd :

– « Ce n’était qu’un accident. Ne vous inquiétez pas, il n’y aura aucun problème », répondit-elle en tirant ses cheveux en arrière, révélant son long cou blanc.

Lentement, elle appliqua divers produits sur son visage, ce qui la rendit encore plus séduisante.

La voyant mettre ses vêtements et accessoires, l’homme aux cheveux d’or sombre fronça les sourcils :

– « Où allez-vous ? »

La femme ne répondit pas directement.

– « Faites attention à la plume que vous avez en main. La dernière fois, vous avez bien failli échanger votre corps avec un autre », dit-elle en souriant.

– « Il n’était pas nécessaire de me le rappeler », répliqua l’homme aux yeux d’un bleu si profond qu’il frôlait le noir, le visage impassible.

La femme resserra sa ceinture pour paraître plus mince, puis elle s’étira paresseusement et bâilla en se couvrant la bouche.

– « Je vais rendre visite à Monsieur A de l’Ordre Aurora. J’espère qu’il est aussi fou qu’on le prétend. »

Alors qu’elle parlait, le visage de l’homme, soudain, s’assombrit. Cette plume ordinaire s’était mise à écrire toute seule, comme guidée par une main invisible.

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