Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 190 – Le sort de tout détective privé
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Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 190 – Le sort de tout détective privé

Il est mort ?

Will Auceptin est mort ?

Et il semblerait qu’il le soit depuis un bon moment !

Serait-ce un faux ?

Les pensées se bousculaient dans l’esprit de Klein tandis qu’il regardait le corps de l’enfant, à la fois surpris et méfiant.

À sa connaissance, Will Auceptin était un enfant spécial susceptible d’être lié, d’une manière ou d’une autre, avec le Serpent de Mercure, Séquence 1 de la voie des Monstres.

Dans le jeu de divination auquel il jouait, un simple “Docteur, votre chance va empirer” suffisait pour qu’Aaron souffre de malchance pendant une longue période. La grue de papier qu’il avait confectionnée permettait de localiser la projection astrale d’Aaron dans le monde des esprits et de lui insuffler des révélations artificielles.

Même au-dessus du brouillard gris, Klein n’avait pu qu’entrevoir sa localisation, ce qui l’avait empêché d’en tirer une conclusion efficace… Comment un enfant comme lui avait-il pu mourir sans raison ? Cela s’était-il produit avant les rêves du Dr. Aaron ? Et sa famille ?

Klein plissa les yeux et en dépit d’une forte nausée, il examina attentivement le corps fortement décomposé. Dans la terre, à proximité, il aperçut des cartes de tarot déchirées.

Son intuition spirituelle lui soufflait que le corps qu’il avait devant lui était certainement celui de Will Auceptin.

C’est vraiment choquant, difficile à comprendre… Il faudra que je me transporte au-dessus du brouillard pour savoir si cette mort n’est pas un leurre… Mais…Une minute ! En quoi suis-je concerné ? J’avais déjà décidé de ne pas m’impliquer plus avant dans cette affaire pour ne pas risquer de m’empêtrer avec un quelconque Serpent de Mercure, qui est peut-être plus terrifiant encore que l’Artefact Scellé 0-08…

Reprenant ses esprits, Klein lança au gardien du cimetière terrifié et au médecin qui était au bord de la crise de nerfs :

– « Appelez la police ! »

– « D’accord ! D’accord ! » répondit le gardien, le premier moment de surprise passé.

Sa pelle à la main, il sortit des bois à une vitesse telle qu’on aurait pu croire qu’il était poursuivi par un zombie.

Comme je m’en doutais, ce n’est qu’un homme ordinaire qui ne fait montre d’aucune prudence. Face à une telle situation, ne devrait-il pas se méfier des personnes qui l’entourent et qui pourraient avoir des intentions malveillantes ? En tournant le dos, il pourrait facilement se faire frapper par une pelle… soupira Klein en secouant la tête tandis qu’il le regardait s’éloigner.

À l’époque où il était Faucon de Nuit à Tingen, il avait parcouru de nombreux dossiers et constaté que bon nombre de victimes l’avaient été du fait de leurs propres complices.

Cette pensée en tête, le jeune homme s’approcha du Dr Aaron, se pencha et lui tendit la main.

– « Aucune raison d’avoir peur. Il est déjà mort. »

– « … C’est la mort qui me fait peur. »

Aaron, qui s’était un peu calmé, ignora l’aide de Klein et se releva seul.

Sa redingote noire était couverte de saleté et pour une raison déconcertante, le détective en eut mal pour les vêtements.

Je suis du genre qui ne supporte pas de voir abîmer un objet de valeur … soupira-t-il intérieurement.

Voyant que le chirurgien était toujours en panique, Klein sourit :

– « Dans ces moments-là, prier la divinité en laquelle vous croyez a un effet assez remarquable. »

– « Vraiment ? » Stupéfait, Aaron se frappa quatre fois la poitrine dans le sens des aiguilles d’une montre et psalmodia doucement : « Déesse de la Nuit Éternelle, plus noble que les étoiles et plus éternelle que l’éternité, votre fervent croyant implore votre bénédiction… »

Lorsqu’il l’eut répété plusieurs fois, sa terreur, progressivement, s’apaisa.

Klein dessina alors un Emblème Sacré triangulaire sur sa poitrine et murmura pour lui-même : Dieu de la Vapeur et des Machines, votre fidèle totalement infidèle implore votre bénédiction…

Ce faisant, il ne put s’empêcher de rire de lui-même à l’idée qu’il pourrait, sur le champ, être frappé par la foudre.

Cela dit, la foudre et le tonnerre relèvent du Seigneur des Tempêtes et non du Dieu de la Vapeur et des Machines… se dit-il, détendu.

Une vingtaine de minutes plus tard, les deux hommes étaient assis dans la salle d’interrogatoire d’un poste de police voisin.

Lors de sa déposition, Klein informa franchement la police qu’il était détective privé et n’avait aucune idée de ce qui se passait. Quant au Dr Aaron, il décrivit en détail son rêve, raison qui l’avait conduit à creuser et à trouver le corps.

Klein voyait bien que les policiers ne le croyaient pas, mais après être sortis un moment, ils changèrent d’attitude. Ils n’avaient rien trouvé de suspect chez le Dr Aaron et le détective Moriarty. Il ne leur restait donc plus qu’à signer leurs déclarations et ils pourraient partir.

Si Aaron parut surpris, ce n’était pas le cas de Klein. Il était évident que les Faucons de Nuit étaient impliqués, d’où l’intérêt d’avoir, auparavant, envoyé le médecin à la cathédrale.

Avant de quitter le poste de police, Klein aperçut une silhouette familière. Il ne fut pas surpris de reconnaître le Faucon de Nuit qui avait fait irruption dans son rêve quelque temps plus tôt.

L’homme de service – probablement un capitaine – qui portait encore son coupe-vent gris, était manifestement plus résistant au froid que ne l’était notre détective. Il balaya tout naturellement Klein du regard, feignant de n’être qu’un inspecteur principal ordinaire.

Klein, qui faisait lui aussi semblant d’être un détective privé ordinaire, ajusta ses lunettes, mit son chapeau, quitta le poste de police et monta en calèche accompagné du Dr Aaron.

Après avoir donné l’ordre à son cocher de se rendre d’abord rue Minsk, le chirurgien se tourna vers Klein :

– « Sherlock, pensez-vous que cette affaire s’arrêtera là ? »

– « Si vraiment le corps est celui de Will Auceptin, vous ne devriez plus être dérangé. » Le détective marqua une pause et poursuivit : « Aaron, auriez-vous remarqué autre chose d’étrange pendant cette période ? N’importe quoi. »

Le chirurgien réfléchit et secoua la tête.

– « Non. »

Klein soupira et conclut avec un sourire :

– « Il faut fêter ça ! »

Pour lui, c’était la meilleure façon de mettre un terme à l’affaire Will Auceptin. Même si la grue en papier que Klein avait pliée au-dessus du brouillard ne risquait pas de révéler quoi que ce soit lors d’une éventuelle tentative de divination, il craignait tout de même un peu qu’un Faucon de Nuit, pensant soudain à quelque chose, ne s’en serve pour trouver des indices. Will Auceptin étant mort, l’affaire pourrait bientôt se retrouver dans une impasse, le dossier mis aux archives et déclaré temporairement clos. À moins d’un rebondissement, personne n’y prêterait plus attention.

Aaron se détendit et demanda, l’air soupçonneux :

– « Franchement, je ne crois pas que ma déclaration ait été très convaincante. Comment se fait-il que la police ait finalement décidé de me croire ? »

– « Je n’en sais pas plus que vous », répondit Klein, feignant la perplexité. « Je pensais que j’allais devoir demander à mon avocat de me ramener chez moi… enfin, de payer ma caution ».

– « On dirait bien, Sherlock, que ce n’est pas la première fois que vous vous retrouvez au commissariat », commenta le chirurgien en souriant.

Klein se mit à rire :

– « C’est le sort de tout détective privé », répondit-il d’une voix grave.

Klein et Aaron venaient à peine d’être emmenés au poste de police situé non loin que Fors Wall, qui portait une longue robe noire et un chapeau à fine voilette de même ton, entra dans le cimetière silencieux pour se rendre sur la tombe de Mme Aulisa.

Une heure plus tôt, Xio et elle étaient allées rendre visite au Vicomte Glaint, Quartier de l’Impératrice, et étaient parvenues à obtenir son accord verbal pour un prêt de 400 livres sans aucun intérêt.

La seule requête du Vicomte était que les deux Transcendantes l’accompagnent à la réunion que devait tenir le soir même M. A pour assurer sa sécurité. Il était impatient de se procurer un cristal de venin de Méduse Royale afin de pouvoir concocter la potion de l’Apothicaire.

Audrey avait trouvé dans le trésor familial une corne de Licorne Volante adulte qu’elle avait prise en prétextant une expérience biologique, compensant ainsi une partie de sa dette.

Elle avait également posé une condition supplémentaire au Vicomte Glaint : qu’il sollicite l’aide des enfants du Duc Negan pour savoir si, parmi les spécimens de dragons présents dans leur trésor, se trouvait un Chasseur aux Mille Visages et si des points lumineux clignotaient encore à l’intérieur.

Une fois le prêt réglé, Fors ne se précipita pas pour contacter le Fou et conclure l’affaire, car en voulant aller trop vite, elle risquait d’attiser les soupçons de Xio.

Profitant de son temps libre, elle se changea et loua une calèche pour se rendre au cimetière Grimm situé à la périphérie du Quartier Ouest.

Ayant pris connaissance de la loi de Conservation et d’Indestructibilité des Caractéristiques Transcendantes, la romancière avait compris que le principal ingrédient qui avait fait d’elle une Apprentie était la caractéristique laissée par Mme Aulisa. D’une certaine manière, elle avait hérité de ses pouvoirs, aussi se devait-elle d’aller porter un bouquet de fleurs sur sa tombe pour la remercier.

On était au début de l’hiver et la plupart des fleurs étaient fanées depuis longtemps, mais Fors en acheta tout de même un bouquet.

Cultivées en serre, ces fleurs étaient assez chères.

Merci, Empereur Roselle, pour votre invention… se dit-elle du fond du cœur.

Pour autant qu’elle sache, la plupart des fleurs que les nobles utilisaient lors de leurs réceptions d’hiver provenaient de serres, quelques-unes étant acheminées par dirigeable depuis le sud où il faisait chaud. C’était plus que ce que le travailleur de classe moyenne pouvait se permettre.

Debout devant la pierre tombale noire, Fors contempla la photographie de Mme Aulisa, puis se pencha et déposa les fleurs en murmurant : “Merci.”

Elle se redressa aussitôt, ferma les yeux et prit un moment pour se remémorer le passé.

Soudain, elle entendit une voix d’homme un peu âgé.

– « Vous êtes vraiment bonne et généreuse, madame. »

La romancière ouvrit les yeux et tourna la tête. M. Lawrence, de la famille Abraham, était arrivé sans qu’elle ne s’en aperçoive. Lui aussi tenait à la main un bouquet de fleurs simples mais élégantes.

– « Ce n’est ni de la bonté, ni de la gentillesse. Mme Aulisa m’a simplement donné à vivre un moment inoubliable de chaleur humaine après le décès de ma mère », répondit Fors, les yeux soudain humides.

Lawrence, dont les yeux seuls étaient ridés, déposa ses fleurs et soupira :

– « Cela montre que vous attachez de l’importance aux relations humaines »

Ils bavardèrent un moment. Fors était sur le point de partir lorsque Lawrence, qui lui faisait au revoir de la main, fut soudain pris d’une violente quinte de toux.

Il toussait si fort que ses jambes se dérobèrent et il s’écroula sur le sol. On aurait dit qu’il allait mourir asphyxié.

Médecin diplômée d’une école agréée, Fors n’hésita pas. Elle s’accroupit et lui prodigua les premiers soins.

Au bout d’un moment, l’état de Lawrence s’étant enfin stabilisé, il essuya la salive qui coulait au coin de sa bouche et lui adressa un sourire.

– « Madame, pourriez-vous me ramener à l’hôtel ? »

– « Aucun problème », répondit Fors en l’aidant à se relever.

Lawrence regarda devant lui, le regard un peu flou. Il toussa légèrement et eut un petit rire triste, empreint d’autodérision :

– « Ma vie pourrait bien toucher à sa fin… »

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