Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 163 – Monsieur Harras
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Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 163 – Monsieur Harras

Dans la chambre pleine du parfum éthéré de l’extrait d’Amantha et de la potion de l’Œil de l’Esprit, l’homme de main de Capim, possédé par Klein, scandait le titre honorifique du Fou.

Au milieu des murmures monotones mais rythmés et du parfum qui rendait la concentration difficile, le Corps Spirituel de l’homme se dissipa progressivement. Il devint confus tout en conservant un certain degré d’une étrange lucidité, comme s’il s’hypnotisait lui-même.

“Aidé” de Klein qui avait pris forme d’un Corps Spirituel et sous l’influence du retour des paroles qu’il prononçait, il entra peu à peu en état de “somnambulisme artificiel”. Sa Projection Astrale s’éleva très haut, s’approchant du brouillard gris et de l’espace mystérieux au-dessus.

Klein saisit l’occasion, mit fin à l’invocation et retourna dans l’antique palais où il s’assit à la place du Fou.

Il vit alors un cercle lumineux onduler autour de lui et dessiner la silhouette immatérielle de l’homme de main de Capim. L’espace mystérieux, affecté par le rituel, tremblait légèrement. Une partie de son énergie se détachait et s’écoulait lentement.

Klein prit la carte de l’Empereur Noir et une figurine de papier flasha dans sa main.

Sur un geste de son poignet, celle-ci s’envola, absorba la parcelle d’énergie prise au brouillard gris et se transforma en un homme portant une casquette noire et une épaisse veste de coton en tous points identique à l’homme de main de Capim, jusqu’à son aura et à son ressenti.

Cette figurine de papier vint se superposer à la silhouette immatérielle de la cible, l’aidant ainsi à résister aux mystérieuses restrictions placées dans son Corps Spirituel.

Dans le même temps, Klein, la carte Empereur Noir à la main, étendit son énergie spirituelle qui vint toucher la projection de l’homme formée par la lumière pure.

C’était l’une des applications des pactes secrets, où un faible humain entrait en phase avec un être supérieur, percevait son savoir et acquérait une merveilleuse expérience spirituelle. Mais exceptionnellement, c’était Klein qui, ici, jouait le rôle de l’être supérieur.

Dans ce type d’étroite interaction relevant d’un pacte secret, les humains pouvaient obtenir des entités supérieures des connaissances et ces dernières leur posaient des questions pour découvrir ce qu’elles voulaient savoir.

Si Klein maîtrisait le domaine de l’esprit, il aurait été en mesure de planter une suggestion inductrice.

– « Quels sont les personnages puissants présents à la villa de Capim ? » demanda le jeune homme par le biais de cet état de spiritualité interactive.

Sans aucune résistance, la projection lui transmit ses souvenirs. Klein avait l’impression de regarder un film holographique.

Le subalterne, avec crainte et respect, se tenait debout dans une pièce face à un homme d’âge moyen en queue de pie noire et coiffé d’une perruque blanche.

Ce monsieur avait un visage long, fin et sévère, et sa bouche, naturellement pincée, lui conférait une froideur exceptionnelle.

Il suivit la chaîne dorée, sortit de sa poche une montre à gousset de même couleur, l’ouvrit pour y jeter un coup d’œil, puis dit d’une voix grave :

– « Regardez-moi. »

L’homme à la casquette n’osa pas désobéir. Il leva la tête et regarda devant lui :

– « Oui, M. Harras. »

Il n’avait pas fini de parler qu’il vit deux yeux dans lesquels scintillait une étrange lumière et entendit cet ordre :

– « Gardez le secret ! Vous ne devez divulguer à personne ce que vous voyez ou entendez dans cette villa. »

Inexplicablement, l’homme à la casquette se mit à trembler, convaincu qu’il devait obéir aux ordres.

À nouveau, il baissa la tête :

– « Bien, M. Harras. »

L’homme à la casquette descendit les escaliers qui menaient à l’entrée du sous-sol, une jeune fille inconsciente dans ses bras.

Dans une petite pièce à l’écart des autres était assis un homme barbu dont les yeux bleus étaient d’une froideur effrayante.

Un fin morceau de flanelle à la main, il nettoyait soigneusement le fusil blanc grisâtre posé sur la table. Longue et épaisse, l’arme était reliée par un tuyau à une grande boîte mécanique.

C’était un fusil à vapeur haute pression, un objet sous contrôle militaire.

L’homme à la casquette inclina la tête :

– « M. Belize… » salua-t-il.

L’homme de main entra ensuite dans une structure souterraine soigneusement aménagée qui ressemblait à une prison et enferma la jeune fille inconsciente dans l’une des petites cellules.

La porte verrouillée, il retourna dans le couloir et prit la lanterne qui lui avait été attribuée.

C’est alors qu’il vit une silhouette approcher lentement depuis l’autre bout du corridor. On aurait dit qu’elle était capable de voir dans l’obscurité.

À la lumière de sa lanterne, l’homme à la casquette constata qu’il s’agissait d’une femme d’une trentaine d’années.

Celle-ci portait un bonnet marron, une fine blouse blanche, des bretelles et des bottes de cuir qui lui arrivaient aux genoux. Son visage était marqué de vieilles cicatrices et ses lèvres esquissaient un sourire cruel.

Effrayé, l’homme baissa la tête et balbutia :

– « Madame Katy… ».

La femme fit celle qui ne l’avait pas vu et passa devant lui comme s’il était invisible.

Lorsque la dénommée Katy se fut éloignée, l’homme de main retroussa les lèvres et grommela : « Salope ! Tu auras plus d’énergie au lit qu’une prostituée ! »

Il remonta son entrejambe, brandit sa lanterne et quitta le sous-sol.

Dans la grande salle, l’homme se retrouvait face à deux autres individus.

L’un d’eux mesurait environ 1,65 m et était un peu rondouillard. Ses traits n’avaient rien de particulier mais son regard était effrayant. L’autre mesurait un peu plus de 1,70 m et paraissait légèrement âgé. Il avait quelques rides et une arête nasale haute. Ses yeux marrons étaient pleins d’esprit et son regard ne semblait pas dissuasif.

– « M. Capim », salua l’homme à l’adresse du monsieur replet avant de se tourner vers l’autre : « M. Parker… »

Aux premières lueurs de l’aube, l’homme à la casquette retrouva le dénommé M.Harras à l’entrée du sous-sol.

Coiffé d’une capuche blanche, celui-ci jeta un coup d’œil à cet homme de main qui se tenait respectueusement près de lui, tendit la main vers le sous-sol et dit d’un air grave :

– « Confinement ! »

L’atmosphère changea alors de façon subtile.

Il y a là quatre Transcendants…Enfin, au moins quatre… Le plus fort est certainement ce M. Harras, un Séquence 6 au minimum, peut-être même un Séquence 5… Je serais curieux de savoir quelle est sa voie. Elle semble similaire à celle de l’Empereur Noir… S’appuyer sur l’ordre et donner des ordres ? À en juger par ce que j’ai vu tout à l’heure, les restrictions ne concernent que le sous-sol, pas la villa entière. C’est clair. Avec toutes ces personnes qui vont et viennent durant la journée, il serait trop difficile d’entrer et de sortir une fois les restrictions en place… Je me demande si c’est pareil la nuit.

Après avoir analysée les informations qu’il venait de recevoir, Klein fit une nouvelle demande :

– « Quelle est la disposition générale de la villa ? »

La réponse ne se fit pas attendre. Il vit un magnifique hall, une large salle à manger, des couloirs reliés les uns aux autres, des sanitaires et des images du sous-sol.

Grâce à celles-ci, le jeune homme put reconstituer mentalement le plan approximatif de la villa de Capim.

Sentant son énergie spirituelle s’épuiser, il posa une dernière question : « Qui sont les personnages importants auxquels Capim est étroitement lié ? »

La scène qui s’offrit à sa vue se passait dans la magnifique salle qu’il avait vue plus tôt. Des filles à moitié nues servaient, en se prosternant, des boissons aux invités et les laissaient abuser d’elles ou jouer avec elles, sans quoi elles étaient directement traînées dans un coin isolé pour y être brutalisées.

Elles étaient jeunes, avaient le visage douloureux et comme anesthésié. Le moindre retard ou manque d’enthousiasme leur valait d’être fouettés par les préposés ou les servantes de Capim.

Aucun de ces domestiques ne faisait montre d’une once de sympathie malgré les scènes diaboliques auxquelles ils assistaient. Ils se battaient pour être les premiers à se faire valoir afin d’obtenir des récompenses.

Parmi les invités se trouvaient le froid M. Harras et Vardera, un député de la Chambre des Communes que l’on voyait souvent dans les journaux, un gros homme que l’on appelait le Chef Adjoint…

Serait-ce l’un des Chefs Adjoints de la police de Backlund ? C’est l’un des plus hauts responsables du service de police… Dire que pas un seul de ces serviteurs n’a la moindre bonté… C’est compréhensible. Le personnel engagé par la villa a dû être trié sur le volet de manière à être suffisamment digne de confiance…

Le jeune homme se massa le front, interrompant le rituel. L’homme à la casquette n’était qu’un chef sans importance qui ne savait ni n’assistait à rien d’autre.

Même en cet instant, la mystérieuse restriction qui pesait sur lui restait imperturbable.

Klein mit fin au rituel, fit disparaître l’homme d’au-dessus du brouillard gris et retourna aussitôt dans le monde réel.

Il s’assit au bord du lit et regarda l’homme inconscient. Selon les informations qu’il venait de recueillir, il analysa la faisabilité d’une représentation et envisagea plan après plan.

Une idée précise lui vint enfin et il se dit : Je n’aurai peut-être pas besoin d’aide…

Un assistant me gênerait plutôt dans ma fuite en cas de danger .

Il est très important de choisir le bon moment.

Près de cinquante minutes plus tard, l’homme à la casquette grise fit son apparition dans le Quartier Est et se dirigea droit vers les rues contrôlées par le gang Zmanger.

Apercevant des gens à la peau sombre, maigres et au regard mauvais, il s’approcha, fit celui qui ne regardait pas où il allait et percuta l’un d’eux.

– « Merde ! Bande d’ordures ! » jura bruyamment l’homme à la casquette en donnant un coup de poing à l’un d’entre eux.

Les Highlanders, qui aimaient se battre, sautèrent sur l’occasion. L’homme à la casquette sortit sa dague et les autres leurs armes.

Au cours de la bagarre, une dague vint se planter dans le cou de l’homme à la casquette qui ne put esquiver à temps et lui trancha les artères.

L’homme s’effondra et une flaque de sang se forma autour de sa tête.

Il mourut presque aussitôt et sa silhouette transparente, immatérielle, disparut instantanément.

Klein retourna au-dessus du brouillard et l’utilisant comme tremplin, réintégra son corps. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il se trouvait dans l’hôtel bon marché du Quartier de Cherwood.

Il fit disparaître ce qui restait de preuve et se rendit à la réception pour régler la chambre.

Sur le chemin du retour, Klein se transporta une nouvelle fois au-dessus du brouillard pour procéder à une divination au sujet d’une information simple mais cruciale !

Il prit un stylo plume et écrivit ces mots : Heure du dîner chez Capim aujourd’hui.

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