Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 128 – Lancer de dé
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Chapitre 128 – Lancer de dé

Emlyn n’eut aucune crainte devant l’invitation de Léonard Mitchell. Son haut-de-forme à la main, il eut un sourire subtil et le suivit sans réticence à l’intérieur.

Il n’enleva pas son manteau, car un Professeur en Potions porte souvent sur lui de nombreux objets accessoires. Il n’aurait pas été plaisant sans le vêtement qui les dissimulait.

Emlyn s’assit donc sur sa queue de pie amidonnée, s’adossa et dit tranquillement :

– « Inutile de se compliquer les choses. Si vous en avez un, donnez-m’en le prix ; sinon, dites-le franchement.

« Cela dit, je suis certain que vous en avez un. »

Il eut un petit rire tandis que ses yeux rouge vif reflétaient la silhouette de Léonard Mitchell qui n’avait que faire de sa tenue négligée.

Le fait de connaître le secret de l’autre alors que celui-ci ne savait rien de lui conférait au vampire un fort et plaisant sentiment de supériorité.

Léonard passa ses doigts dans ses cheveux noirs et s’assit avec désinvolture sur la chaise en face d’Emlyn. Sans aucun signe de panique ni de perplexité, il eut un sourire :

– « Dites-moi au moins qui souhaite l’acheter. »

– « Peut-être est-ce moi, peut-être est-ce mon ami », répondit Emlyn en inclinant le menton avec un sourire aimable.

Léonard plissa les yeux et pencha la tête, comme s’il réfléchissait.

Finalement, il se mit à rire.

– « D’accord, puisque vous avez cet insigne, je vais vous répondre franchement. Je possède bien un objet occulte capable de voler les pouvoirs Transcendants d’autrui, mais je n’en ai qu’un.

« Si vous souhaitez l’acheter, ce sera 7 000 Livres. Pas de négociations. »

7 000 Livres ? Ce type d’objets est donc si cher ?

Bien qu’il n’eût pas à le payer, Emlyn en fut si stupéfait qu’il faillit ne pas pouvoir garder sa contenance de Sanguin.

Machinalement, il convertit aussitôt la somme en poupées et en toilettes pour les vêtir.

Après deux secondes de réflexion, le vampire afficha un sourire :

– « Je vais y réfléchir. Je vous donnerai ma réponse dans deux jours. »

– « Bien sûr », fit Léonard en retroussant la commissure de ses lèvres.

Après avoir quitté le 7 rue Pinster, Emlyn héla une voiture comme si de rien n’était, prit la direction de la station de métro du Quartier Nord puis retourna au pont du Quartier Sud.

Il ôta son chapeau, jeta un coup d’œil à la rue où se croisaient calèches et des piétons, puis eut un léger rire et entra dans l’Église de la Moisson.

Entre un arbre et un lampadaire noir, une ombre discrète se déplaça soudain, révélant Léonard Mitchell.

Le poète aux cheveux noirs et aux yeux verts était si discret qu’aucun piéton n’avait remarqué sa présence.

« Quelqu’un de l’Église de la Terre Mère ? » marmonna-t-il pour lui-même en fronçant légèrement les sourcils.

Il resta là deux secondes, puis quitta la rue de la Rose où était située l’Église de la Moisson.

7 000 Livres ? Pourquoi ne va-t-il pas braquer une banque ? faillit s’exclamer Klein qui, depuis le brouillard gris, venait de recevoir les informations transmises par Emlyn.

En tant que Gehrman Sparrow, il avait dit quelque chose de similaire, mais les deux situations et l’atmosphère étaient totalement différentes.

D’après la prime du troisième lieutenant du Rêve d’or, Tie Jodeson dit Nœud Papillon Fleuri, le jeune homme avait déduit qu’un objet occulte comme celui-ci valait environ 5 000 Livres, 6000 au maximum s’il y avait un supplément. Qui aurait cru que Léonard Mitchell en demanderait carrément 7 000 Livres !

S’agirait-il d’un objet laissé par un Transcendant de Haute Séquence, dont l’un des effets serait de voler les pouvoirs ? Non, si vraiment son prix minimal serait de 10 000 Livres… Mon cher poète, pourquoi n’ai-je jamais su que vous étiez un marchand profiteur ? Vous vous comportiez très librement et ne montriez aucun intérêt pour l’argent… ne put-il s’empêcher de soupirer.

Dans la mesure où il avait un indice et entrevoyait une lueur d’espoir, cette question pouvant être résolue par l’argent, le jeune homme préféra ne pas chercher ailleurs afin d’éviter toute mésaventure.

Il évalua rapidement sa fortune et réalisa que le prix en était acceptable.

En comptant l’avance de 300 Livres de l’Apothicaire, la prime de 5 400 Livres pour Langue de Serpent et l’argent que j’ai récupéré sur les cadavres, si je déduis les 200 Livres que je dois à La Magicienne, je possède un total de 12 767 Livres en liquide et 5 pièces d’or. Sans compter mes 3 Soli et 8 Pence de monnaie.

De plus, avant la fin de la semaine, Miss Justice va me régler les 2 000 Livres qu’elle me doit ainsi que les 1 800 Livres pour la caractéristique du Psychiatre. En fait, je suis plus riche que je ne le pensais. Même à Backlund, je serais considéré comme un magnat.

Klein prit une inspiration et sans hésiter, fit voler l’argent hors du tas de bric-à-brac et le fit atterrir sur la table.

Il compta soigneusement 7 500 Livres en liquide et les mit de côté : 7 000 pour l’objet occulte et 500 pour la « prime de risque » d’Emlyn.

Il soupira.

Tous ces efforts pour dépasser les dix mille et plus de la moitié va s’envoler en un instant…

Klein fit apparaître Le Monde et lui fit prendre une posture de prière pour informer Emlyn qu’il pouvait, sans problème, poursuivre la transaction. Un rituel devait suivre quinze minutes plus tard pour recevoir le don du Fou.

De plus, le jeune homme Klein fit en sorte que Le Monde prévienne Emlyn de ne pas se précipiter pour conclure la transaction une fois l’argent reçu, mais d’attendre le lendemain. Il craignait, en effet, que l’ange de la famille Zoroast qui se cachait en Léonard Mitchell ne perçoive l’aura du brouillard gris sur l’argent. Il souhaitait l’« aérer », comme il l’avait fait pour l’insigne lorsqu’il l’avait remis au vampire.

Quinze minutes plus tard, Klein jeta un coup d’œil à la pile d’argent qui avait diminué de plus de la moitié, soupira et retourna dans le monde réel.

Il était déjà 10 h 40, c’était vendredi et ils étaient à environ huit heures de l’île d’Oravi.

Il est temps d’intimider à nouveau le Dé des Probabilités… marmonna Klein en sortant l’étui à cigares qui contenait l’Œil Noir.

Craignant que Darkwill ne se doute de quelque chose, il emporta le dé dans les toilettes.

Voyant que l’artefact, une nouvelle fois, se calmait, Klein s’occupa rapidement de l’Œil Noir et de l’étui de fer. Après un long soupir de soulagement, il calcula mentalement le temps écoulé.

Cela devrait suffire jusqu’à ce que Darkwill le remette à son contact.

Dans cet état d’esprit, le jeune homme, quelque peu inquiet, se pencha sur un autre problème.

Le Vrai Créateur a connaissance de l’Œil Noir qu’il a corrompu mentalement. Si je le retire toutes les quelques heures, Il pourrait se verrouiller sur moi et envoyer des puissants à ma recherche.

Mais comme cela n’a pas pris plus d’une minute ou deux à chaque fois, le problème n’est pas si grave. Même s’Il le décèle, il ne pourra pas déterminer précisément l’endroit. S’agissant du Vrai Créateur, je n’ai aucun moyen de recourir à la divination. Je ne peux que monter la garde. Heureusement, c’est la dernière fois et dans à peine huit heures, nous serons arrivés à destination… Pourquoi est-ce que je m’inquiète ? Pff ! pff ! Pff ! Je ne pensais à rien !

Klein ramassa le dé Des Probabilités et retourna au salon où il vit l’Apothicaire joufflu affalé sur le fauteuil inclinable, l’air totalement épuisé. Quant à Harry, le hibou, il semblait déborder d’énergie, comme s’il n’avait nul besoin de se reposer.

Sont-ce là différentes caractéristiques que diverses créatures acquièrent en prenant la même potion ? En tout cas, Miss Justice n’a jamais dit qu’elle n’avait pas besoin de dormir… Serait-ce une particularité due à la constitution biologique des hiboux ? Soupir, je ne connais pas grand-chose à ces oiseaux.

Klein s’assit sur le canapé, rangea le dé blanc dans la boîte à bagues et attendit patiemment le soir, moment auquel le bateau devait accoster.

Le temps passait et progressivement, le soleil, à l’ouest, se couchait.

Soudain, le jeune homme, qui avait fermé les yeux, se redressa. Un puissant danger menaçait !

Un danger qui dépassait l’intuition spirituelle d’un Voyant et la prémonition d’un Clown. Il semblait provenir du brouillard gris et informe qui ondulait étrangement autour de lui.

Un ennemi ! Ouroboros, le Dévoreur de Queue, ou le Saint de l’Ordre Aurora ?

Klein rouvrit les yeux et se mit à envisager des contre-mesures, le visage incroyablement grave.

Une seule erreur en pareil moment et il serait contraint d’envisager la possibilité de ressusciter.

Quant à Darkwill et Harry, ils n’auraient aucune chance d’être épargnés !

Il avait espéré que le visiteur ne pourrait que vaguement déterminer une zone globale et ne parviendrait pas à les localiser, lui ou le Dé des Probabilités. Mais en y réfléchissant, il se trouvait sur un navire et s’il n’y avait personne sur la mer, il ne serait pas trop difficile de verrouiller une cible. Lorsque cela se produirait, les problèmes ne feraient qu’empirer et il serait contraint d’abandonner.

L’espace au-dessus du paquebot se déchira soudain et une porte invisible ornée de symboles complexes apparut.

Deux mains blanches en sortirent, puis firent un brusque mouvement vers l’arrière et l’homme fit son apparition.

Il portait un bonnet noir et une robe sombre classique très prisée des anciens. Cependant, il ne semblait pas avoir passé la quarantaine. Ses cheveux bruns étaient légèrement bouclés et semblaient étrangement durs.

D’innombrables images illusoires défilaient dans ses yeux sombres. On aurait dit que des mondes chaotiques s’y superposaient.

Le sentiment de danger de Klein s’intensifia et son visage changea au point que Darkwill et Harry, effrayés, se figèrent.

Sans hésiter, il suivit les plans qu’il avait élaborés pour ce genre de situation. Il se pencha en avant et prit le Dé des Probabilités.

– « Déterminez le résultat du visiteur maléfique qui vient d’arriver. Je veux un 1 ! » dit Klein d’une voix grave et douce, après quoi il lança le dé tout en priant instinctivement la Déesse dans l’espoir que l’objet, qui venait d’être intimidé, serait suffisamment obéissant pour jouer significativement le jeu.

Il s’efforça de paraître extrêmement calme afin d’éviter que le dé, ayant capté son anxiété, ne profite de l’occasion pour causer des problèmes.

Le Dé des Probabilités roula plusieurs fois et s’arrêta sur le 1.

Au-dessus du paquebot, on pouvait voir le navire entier se refléter dans les yeux de l’homme à la robe noire.

Déployant son énergie spirituelle, il balaya les environs du regard. Il tendit ensuite la main pour saisir l’espace devant lui et brusquement, ouvrit une porte presque invisible.

Le puissant passa le seuil et disparut.

Dans sa cabine de première classe, Klein sentit aussitôt le danger s’éloigner de lui et ne put s’empêcher de soupirer de soulagement.

Il regarda le Dé des Probabilités posé sur la table basse et soupira :

Si ce dé n’avait pas d’effets secondaires aussi négatifs et pouvait être utilisé pleinement, ce serait un artefact divin !

Rien d’étonnant pour un Artefact Scellé de rang 0, de l’Unicité de la voie des Monstres

Retrouvant alors courage, Darkwill demanda prudemment :

– « Que s’est-il passé ? »

– « Vous n’avez pas besoin de le savoir », répondit calmement Klein sans changer de posture.

L’Apothicaire essuya les gouttes de sueur qui perlaient sur son visage :

– « Je comprends, je comprends. Plus j’en saurai, plus je serai en danger. ».

Aucun autre accident ne se produisit dans les heures qui suivirent. Le soleil était passé sous l’horizon et le ciel était complètement noir lorsque Klein aperçut enfin, non loin, un imposant phare.

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